07 avril 2009
Pour une réforme du mode de scrutin aux élections européennes !
Dans deux mois, le dimanche 7 juin, se dérouleront en France les élections européennes.
La tragicomédie qui a accompagné hier l'investiture des listes PS et qui accompagne aujourd'hui la formation des listes UMP (dont va pouvoir maintenant s'occuper le président de tous les Français, les sommets internationaux passés...) montrent, si besoin était, l'aberration du mode de scrutin issu de la réforme Raffarin-Sarkozy de 2003 (reprenant un projet Jospin-Chevènement).
Plus inquiétant, les parlementaires européens sont exposés à la même dérive que les députés nationaux : contrairement à ce qu'écrivent 99,99% de mes confrères, un député ne représente en effet pas son département (ni même sa circonscription législative), mais la nation dans son ensemble (je hurle lorsque dans mes articles, à la relecture, est accolé un nom de département au mot "député" : "député des Hauts-de-Seine", par exemple).
La problématique est exactement la même pour les eurodéputés. Ils ne représentent pas au Parlement Européen leur région ou leur circonscription européenne, mais la France toute entière. Exemple typique de cette dérive, le site de campagne de Michel Barnier, tête de liste UMP, qui expose son "projet européen pour l'Île de France". On aura vraiment tout vu !
Il faudrait donc, selon moi, impérativement revenir aux listes nationales, seules à mêmes de faire élire des représentants de la France au Parlement Européen (je déjeunais d'ailleurs aujourd'hui avec un ministre en fonction, carrément favorable, lui, à un retour à l'élection du Parlement Européen au scrutin indirect...).
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01 avril 2009
Journal des élections européennes (6)
Le Journal des élections européennes
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Nouveau sondage publié :
2% | |
9% | |
6% | |
24% | |
Europe-Écologie (Verts...) | 9% |
10% | |
27% | |
1% | |
6% | |
5,5% | |
FN dissidents | 0,5% |
Sondage Ipsos pour Le Point réalisé les 13 et 14 mars 2009 auprès d'un échantillon représentatif de 887 électeurs.
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Le parti européen souverainiste Libertas, qui regroupe en France le Mouvement pour la France (MPF) et le parti Chasse Pêche Nature Traditions (CPNT), ont présenté mardi leurs têtes de listes pour les élections européennes. Aux européennes de 2004, le MPF avait présenté sept listes (sur huit circonscriptions) et obtenu 6,67% (trois élus, deux MPF et un apparenté); CPNT en avait présenté cinq et obtenu 1,73% (aucun élu).
Sud-Est | Patrick Louis | MPF | |
Nord-Ouest | Frédéric Nihous | CPNT | |
Île-de-France | Jérôme Rivière | MPF | |
Ouest | Philippe de Villiers | MPF | |
Sud-Ouest | Eddie Puyjalon | CPNT | |
Est | Christophe Beaudouin | MPF | |
Massif central-Centre | Véronique Goncalvès | MPF | |
Outre-mer | Erika Kuttner-Perreau | - |
en gras : sortants
Successivement membre du Parti Républicain (PR), de Démocratie Libérale (DL) puis du Centre National des Indépendants (CNI), Jérôme Rivière avait présidé le comité de soutien de Philippe de Villiers pour l'élection présidentielle de 2007. Il avait ensuite été battu par l'UMP aux élections législatives. L'Irlandais Declan Ganley, fondateur de Libertas, l'a par ailleurs nommé directeur de campagne de Libertas pour la France.
Ancien président de l'Union des Jeunes pour le Progrès (UJP), Christophe Beaudouin a été successivement membre du Rassemblement pour la République (RPR) puis du courant gaulliste de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP), Debout la République, au titre duquel il participa en 2002 au ticket formé par Nicolas Dupont-Aignan pour la présidence de l'UMP. Il avait entre-temps soutenu la candidature de Jean-Pierre Chevènement à l'élection présidentielle de 2002. Ancien conseiller municipal de Saint-Loup-sur-Semouse (Haute-Saône), il était devenu le coordinateur régional du MPF pour la région Nord-Pas de Calais. Membre du secrétariat du Groupe Indépendance-Démocratie du Parlement Européen, Christophe Beaudouin est également le fondateur de l'Observatoire de l'Europe.
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Le Front de Gauche (PCF-Parti de Gauche) a désigné l'ensemble de ses têtes de listes, après l'échec des négociations avec le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) de Jean-Pierre Chevènement et Les Alternatifs, deux partis qui ont finalement décidé de ne pas participer aux élections européennes.
Sud-Est | Marie-Christine Vergiat | - | |
Nord-Ouest | Jacky Hénin | PCF | |
Île-de-France | Patrick Le Hyaric | PCF | |
Ouest | Jacques Généreux | PG | |
Sud-Ouest | Jean-Luc Mélenchon | PG | |
Est | Hélène Franco | PG | |
Massif central-Centre | Marie-France Beaufils | PCF | |
Outre-mer | - | - |
en gras : sortants
Outre le PCF et le Parti de Gauche, participent au Front de Gauche le courant Gauche Unitaire du NPA (Michèle Ernis, numéro deux dans la circonscription Nord-Ouest) et le mouvement Alternative Démocratie et Socialisme (ADS; Patrick Charles, numéro deux dans la circonscription Massif central-Centre).
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11 mars 2009
Journal des élections européennes (5)
Le Journal des élections européennes
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Des libéraux de toutes les couleurs en Île-de-France
Les électeurs franciliens auront le choix entre au moins trois listes se réclamant ouvertement du libéralisme :
-> les libéraux eurosceptiques de Libertas
-> les libéraux libertaires d'Alternative Libérale
-> les libéraux conservateurs du Centre National des Indépendants (CNI)
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Le Centre National des Indépendants (CNI) présentera deux listes aux élections européennes, en Île-de-France (tête de liste : Annick du Roscoät, présidente du CNI) et dans les "îles de France", c'est-à-dire dans la circonscription Outre-mer (tête de liste : Daniel Mugerin).
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Alternative Libérale présentera "plusieurs listes" pour les élections européennes, dont une en Île-de-France conduite par sa présidente, Sabine Herold-Fillias.
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On Libertas
Le Mouvement pour la France (MPF) de Philippe de Villiers et le parti Chasse Pêche Nature Traditions (CPNT) de Frédéric Nihous ont lancé le 11 mars la campagne de Libertas France, en présence de son fondateur, l'Irlandais Declan Ganley.
Paul-Marie Coûteaux, parlementaire européen sortant apparenté MPF et président du RIF, ne participera finalement pas à cette alliance, qui provoque des remous internes au sein des deux partis.
Aux européennes de 2004, le MPF avait présenté sept listes (sur huit circonscriptions) et obtenu 6,67% (trois élus, deux MPF et un apparenté); CPNT en avait présenté cinq et obtenu 1,73% (aucun élu).
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Off Libertas
-> Si les têtes de listes n'ont pas encore été officiellement désignées, l'accord CPNT-MPF donnerait deux têtes de liste à CPNT (Nord-Ouest, Sud-Ouest) et les six autres au "MPF et apparentés".
-> Ce serait pour laisser la place à Jérôme Rivière, directeur de campagne et ancien député UMP-DL puis UMP-CNI, que Paul-Marie Coûteaux, parlementaire européen sortant apparenté MPF, aurait dû céder la tête de liste en Île-de-France.
-> 24 présidents de fédération départementale du MPF auraient envoyé à Philippe de Villiers une "motion" affirmant "logique et légitime de confirmer nos sortants : Philippe de Villiers dans l'Ouest, Patrick Louis dans le Sud-Est et Paul Marie Coûteaux en Île-de-France" et proposant "que Jean-Louis Millet (qui a manqué l'élection dernière à quelques voix) soit reconduit dans l'Est".
-> Pour sa stratégie Internet, Libertas France va employer les services d'Arnaud Dassier et d'Edouard Fillias. Pionnier de l'Internet politique et fondateur en 1999 de l'Enchanteur des Nouveaux Médias, Arnaud Dassier a sucessivement travaillé avec Alain Madelin puis Nicolas Sarkozy. Après avoir participé à la campagne de Patrick Devedjian pour la présidence du RPR en 1999, Edouard Fillias a créé en 2001 l'association Liberté Chérie puis en 2006 le parti Alternatve Libérale, dont il fut le premier président. Outre son site Internet (http://www.libertas2009.fr/), Libertas France prépare le lancement d'un réseau social.
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Le Conseil politique national du Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) a dit Non au Front de Gauche (PCF-Parti de Gauche) et a commencé à désigner ses têtes de listes (AFP, 09/03/2009) :
Sud-Est | Raoul Marc Jennar | ||
Nord-Ouest | Christine Poupin | ||
Île-de-France | Omar Slaouti | (1) | |
Ouest | - | (2) | |
Sud-Ouest | Myriam Martin | ||
Est | - | ||
Massif central-Centre | Christian N'Guyen | ||
Outre-mer | - |
(1) Olivier Besancenot en troisième position.
(2) tête de liste proposée au parti Les Alternatifs, qui se prononcera le 22 mars sur une éventuelle alliance avec le NPA ou une participation au Front de Gauche.
Souhaitant tout de même participer au Front de Gauche, Christian Picquet a annoncé le lancement de son propre courant interne, Gauche Unitaire (sa ligne avait obtenu 16% des mandats au congrès fondateur et 13 membres sur 192 au Conseil politique national).
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Le Front National (FN) présentera lors de sa Convention européennes, les 14 et 15 mars à Arras, ses têtes de listes :
en gras : sortant
(1) liste dissidente du parlementaire européen sortant Carl Lang
(2) liste dissidente du parlementaire européen sortant Jean-Claude Martinez
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L'Alliance Écologiste Indépendante (MEI-GE-FEA) sera présente dans "cinq à huit régions" aux élections européennes avec pour ambition de "devenir le premier mouvement écologiste de France" (AFP, 11/03/2009).
Cette alliance a été lancée le 25 janvier 2009 par le Mouvement Écologiste Indépendant (MEI), Génération Écologie (GE) et La France en action (FEA).
Les probables têtes de listes :
Sud-Est | (1) | ||
Nord-Ouest | - | ||
Île-de-France | Jean-Marc Governatori | FEA | |
Ouest | Jean-Noël Debroise | GE | |
Sud-Ouest | (1) | ||
Est | Antoine Waechter | MEI | |
Massif central-Centre | - | ||
Outre-mer | - |
(1) le chanteur Francis Lalanne, candidat dans le Sud-Est ou le Sud-Ouest.
Aux élections européennes de 2004, La France d'en bas (devenue La France en action en 2005) avait présenté huit listes et obtenu 1,55%; le MEI, lui, n'avait présenté qu'une seule liste, dans l'Est (2,76%, 0,36% à l'échelon national).
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16 février 2009
Projections en sièges, quelques précisions
J'ai publié, vendredi, deux projections en sièges par circonscription pour les élections européennes en me basant, d'une part, sur les résultats des élections européennes de 2004, sachant que la France aura six représentants de moins au Parlement européen (72 au lieu de 78), et, d'autre part, sur les scores réalisés par les candidats à l'élection présidentielle de 2007.
Quelques précisions :
- comme les sondages pré-électoraux, cette étude ne constitue en aucun cas un élément prédictif des résultats le jour du vote.
- ces deux projections font partie des éléments d'aide à la décision au sein des partis politiques pour préparer le scrutin.
- cette étude sera bien utile pour affiner des analyses post-électorales circonscription par circonscription.
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13 février 2009
Études électorales : les élections européennes 2009
La nouvelle répartition des sièges dans les circonscriptions européennes au regard des résultats des européennes de 2004 et de la présidentielle de 2007
Dans les états-majors politiques, les calculatrices surchauffent pour préparer les élections européennes du 7 juin. En jeu, la nouvelle répartition des sièges dans les huit circonscriptions européennes, puisque la France aura six représentants de moins au Parlement européen (72 au lieu de 78). En projetant cette nouvelle répartition sur les résultats de 2004, nous avons déterminé, toutes choses égales par ailleurs, quels auraient été les gagnants et les perdants de ce changement. Enfin, pour compléter cette analyse, nous avons agrégé les scores des candidats à l'élection présidentielle de 2007 par circonscription européenne, puis calculé le nombre d'élus potentiels.
Même avec six sièges de moins à pourvoir, l'UMP, Les Verts, la droite souverainiste et les communistes auraient obtenu en 2004 le même nombre d'élus au Parlement européen. Les perdants auraient été le PS (trois sièges de moins : Ouest, Nord-Ouest, Île-de-France), le MoDem (deux sièges de moins : Est, Centre – Massif central) et le FN (un siège de moins : Nord-Ouest). Au total, la répartition aurait donc été la suivante : 28 PS (au lieu de 31), 17 UMP, 9 MoDem (au lieu de 11), 6 FN (au lieu de 7), 6 écologistes, 3 MPF, 2 PCF et 1 Parti communiste réunionnais. Contrairement à ce que nous aurions pu spontanément imaginer, ce ne sont donc pas les plus "petits" partis (MPF, PCF) qui auraient été les premières victimes d'une réduction du nombre de sièges à pourvoir.
En projetant, cette fois, le score des candidats à la dernière présidentielle dans les circonscriptions européennes, les bouleversements sont encore plus importants. Aussi bien Les Verts que le PCF et le MPF se trouvent exclus de la répartition des sièges, puisqu'ils sont partout en dessous de 5% des suffrages exprimés. Outre les quatre candidats arrivés en tête à la présidentielle (Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal, François Bayrou puis Jean-Marie Le Pen), Olivier Besancenot est le seul à dépasser ce seuil, dans une unique circonscription européenne (Nord-Ouest). Mais sans toutefois être en mesure de décrocher un élu au Parlement européen avec le mode de scrutin en vigueur (représentation proportionnelle à la plus forte moyenne). À noter toutefois que dans les sondages le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) est aujourd'hui crédité du double du score obtenu par Olivier Besancenot en 2007.
En transposant dans les circonscriptions européennes le score de Ségolène Royal au premier tour de la présidentielle, le PS perd entre un et deux sièges partout en métropole, sauf dans le Sud-Ouest où il conserve le même nombre d'élus. En Outre-mer, en revanche, le PS en gagne un. Soit, globalement, la perte de cinq sièges supplémentaires. À l'inverse, compte tenu de sa contre-performance aux dernières élections européennes et de l'excellent score de Nicolas Sarkozy au premier tour de la présidentielle, l'UMP gagne dix sièges. Les européennes sont toutefois rarement favorables au parti majoritaire, et l'UMP est très loin, dans les sondages, du niveau de son champion à la présidentielle.
Autre gagnant : le MoDem. Le score record de François Bayrou à la présidentielle lui fait en effet miroiter l'espoir de conserver tous les sièges de l'UDF en 2004 voire d'en obtenir trois supplémentaires (Nord-Ouest, Ouest, Sud-Est). En définitive, le niveau du MoDem pourrait se trouver quelque part entre les européennes de 2004 et la présidentielle de 2007. Les deux sièges les plus incertains étant l'unique élu dans le Centre – Massif central et le second élu dans l'Est. Ce qui permet de décrypter les débats internes dans la désignation de ses têtes de liste. La jeune Parisienne Quitterie Delmas ayant refusée d'être parachutée dans le Centre – Massif central. Tandis que le Rémois Jean-Marie Beaupuy sera muté dans cette dernière circonscription afin de laisser dans l'Est la place au journaliste Jean-François Kahn.
Enfin, le second siège du FN dans le Nord-Ouest serait dans toutes les hypothèses perdu. Ce qui explique notamment pourquoi le sortant Carl Lang présente sa propre liste dissidente après avoir refusé d'être deuxième derrière Marine Le Pen, qui quitte définitivement l'Île-de-France où elle avait été élue en 2004. Contrairement au MoDem ou aux écologistes (Europe Écologie), le FN ne semble effectivement pas pouvoir miser sur une quelconque dynamique électorale pour compenser la réduction du nombre de sièges à pourvoir en France.
Laurent de Boissieu
© La Croix, 13/02/2009
Lire le détail des chiffres de l'étude :
http://www.france-politique.fr/elections-europeennes-2009...
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