18 juin 2007
Haro sur le Borloo !
La droite a trouvé le coupable : Jean-Louis Borloo, responsable d'avoir regonflé la gauche en parlant de TVA sociale. Mais, au fond, que reproche-t-on à Jean-Louis Borloo ? D'avoir eu l'honnêteté - peut-être stratégiquement stupide entre les deux tour des législatives - de dire avant leur vote décisif aux Français ce que le gouvernement allait faire. Remercions-le plutôt d'avoir été franc et transparent. Même si, de fait, la TVA sociale possède maintenant du plomb dans l'aile, alors qu'il s'agit d'une idée qui mériterait certainement d'être creusée...
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les circonscriptions qui ont basculé
De la droite vers la gauche (58) :
. 1ère Allier (3) - Moulins (UMP -> PS)
. 3ème Allier (3) - Gannat-Saint-Pourcain (UMP -> PS)
. 2ème Ardèche (7) - Tournon (UMP -> PS)
. 2ème Aveyron (12) - Villefranche-de-Rouergue (UMP -> PS)
. 16ème Bouches-du-Rhône (13) - Arles (UMP -> PS)
. 1ère Calvados (14) - Caen-ouest (UMP -> PS)
. 2ème Calvados (14) - Caen-est (Nouveau Centre -> PS)
. 2ème Charente (16) - Cognac (UMP -> PS)
. 3ème Charente-Maritime (17) - Saintes (UMP -> PS)
. 2ème Corrèze (19) - Brive (UMP -> PS)
. 3ème Dordogne (24) - Nontron (UMP -> PS)
. 4ème Doubs (25) - Montbéliard (UMP -> PS)
. 1ère Finistère (29) - Quimper (UMP -> PS)
. 7ème Finistère (29) - Douarnenez (UMP -> PS)
. 1ère Haute-Garonne (31) - Toulouse-centre (UMP -> PS)
. 4ème Haute-Garonne (31) - Toulouse-sud (UMP -> PS)
. 2ème Gers (32) - Condom (UMP -> PS)
. 2ème Gironde (33) - Bordeaux-centre (UMP -> PS)
. 5ème Gironde (33) - Lesparre (UMP -> PS)
. 9ème Gironde (33) - Langon (UMP -> PS)
. 2ème Hérault (34) - Montpellier (UMP -> PS)
. 3ème Ille-et-Vilaine (35) - Montfort (UMP -> PS)
. 4ème Ille-et-Vilaine (35) - Redon (UMP -> PS)
. 1ère Indre (36) - Chateauroux (UMP -> PS)
. 1ère Indre-et-Loire (37) - Tours (UMP -> PS)
. 3ème Indre-et-Loire (37) - Loches (UMP -> PS)
. 1ère Isère (38) - Grenoble-Meylan (UMP -> PS)
. 2ème Loire (42) - Saint-Etienne (UMP -> PS)
. 1ère Loire-Atlantique (44) - Nantes-Orvault (UMP -> PS)
. 5ème Loire-Atlantique (44) - Ancenis (UMP -> PS)
. 1ère Lot (46) - Cahors (UMP -> PRG)
. 3ème Lot-et-Garonne (47) - Villeneuve-sur-Lot (UMP -> PS)
. 2ème Maine-et-Loire (49) - Angers-sud (UMP -> PS)
. 5ème Manche (50) - Cherbourg (UMP -> PS)
. 1ère Mayenne (53) - Laval (UMP -> PS)
. 2ème Meurthe-et-Moselle (54) - Nancy (UMP -> PS)
. 7ème Meurthe-et-Moselle (54) - Longwy (UMP -> PS)
. 3ème Nord (59) - Lille-3 (UMP -> PS)
. 2ème Rhône (69) - Lyon (UMP -> PS)
. 3ème Rhône (69) - Lyon (UMP -> PS)
. 2ème Haute-Saône (70) - Lure (UMP -> PS)
. 5ème Saône-et-Loire (71) - Chalon (UMP -> PS)
. 2ème Sarthe (72) - Le Mans-Montfort (UMP -> PS)
. 8ème Paris (75) - XIIe est (UMP -> PS)
. 1ère Seine-Maritime (76) - Rouen (Nouveau Centre -> PS)
. 6ème Seine-Maritime (76) - Lillebonne (UMP -> PCF)
. 11ème Seine-Maritime (76) - Dieppe (UMP -> PS)
. 4ème Deux-Sèvres (79) - Bressuire (UMP -> PS)
. 4ème Somme (80) - Abbeville-Doullens (UMP -> PS)
. 2ème Tarn-et-Garonne (82) - Castelsarrasin (UMP -> PRG)
. 2ème Vienne (86) - Poitiers-sud (UMP -> PS)
. 3ème Vienne (86) - Montmorillon (UMP -> PS)
. 1ère Haute-Vienne (87) - Limoges (UMP -> PS)
. 2ème Guyane (973) - Kourou-Saint-Laurent-du Maroni (UMP -> PSG)
. 5ème La Réunion (974) - Saint-André (UMP -> PS)
. 1ère Saint-Pierre et Miquelon (975) - Saint-Pierre et Miquelon (UMP -> PRG)
. 1ère Wallis et Futuna (986) - Wallis et Futuna (UMP -> PS)
. 3ème Guadeloupe (971) - Lamentin (UMP -> GUSR)
Du MoDem vers le PS (2) :
. 1ère Loire (42) - Saint-Etienne (MoDem -> PS)
. 8ème Nord (59) - Roubaix (MoDem -> PS)
De l'UMP vers le MoDem (2) :
. 6ème Ille-et-Vilaine (35) - Fougères (UMP -> MoDem)
. 1ère Mayotte (976) - Mayotte (UMP -> MoDem)
Du MoDem vers l'UMP (1) :
. 1ère Rhône (69) - Lyon (MoDem -> UMP)
De la gauche vers l'UMP (12) :
. 8ème Bouches-du-Rhône (13) - Marseille (PS -> UMP)
. 2ème Doubs (25) - Besançon (PS -> UMP)
. 2ème Drôme (26) - Montélimar (PS -> UMP)
. 3ème Eure-et-Loir (28) - Nogent-le-Rotrou (PRG -> UMP)
. 7ème Hérault (34) - Sète (PCF -> UMP)
. 1ère Meuse (55) - Bar-le-Duc (PS -> UMP)
. 15ème Nord (59) - Hazebrouck (PS -> UMP)
. 4ème Pyrénées-Orientales (66) - Argelès (PS -> UMP)
. 13ème Rhône (69) - Meyzieu Decines (PS -> UMP)
. 3ème Val-de-Marne (94) - Villeneuve Saint Georges (PRG -> UMP)
. 9ème Val-d'Oise (95) - Goussainville (PS -> UMP)
. 1ère Haute-Corse (2B) - Bastia (PRG -> UMP)
Du PCF vers le PS (4)
Du PS vers le MRC (1)
Du Nouveu Centre vers l'UMP (1)
18:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer | |
élus législatives 2007
Les élus par parti politique (21 partis politiques représentés dans la prochaine Assemblée Nationale) :
http://francepolitique.free.fr/legislatives2007.htm
(oui, je sais, la présentation n'est pas jolie, mais au moins toutes les étiquettes ont été vérifiées, député par député : contrairement aux belles animations "flash" qui circulent sur Internet, il n'y a pas d'erreurs ou d'imprécisions !)
10:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer | |
17 juin 2007
Alchimie électorale
Les Français sont des alchimistes. En une semaine, ils ont transformé le raz-de-marée bleu annoncé en vaguelette rose ! Paradoxalement, alors que l'UMP obtient la majorité absolue des sièges, c'est le PS, avec davantage de députés que dans l'assemblée sortante, qui est considéré comme le grand vainqueur du scrutin. Voilà qui va mettre de l'eau dans le moulin de Ségolène Royal, persuadée qu'elle a gagné l'élection présidentielle ...malgré sa défaite face à Nicolas Sarkozy.
20:40 | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | | Imprimer | |
15 juin 2007
Les sept questions clés du second tour des législatives
De quelle ampleur sera la victoire de L'UMP ?
La majorité présidentielle est sereine. D'une part, l'UMP est assurée d'obtenir la majorité absolue des députés. Reste à savoir avec quelle ampleur. Après les législatives de 2002, le groupe UMP, à lui seul, détenait 63,5% des sièges, dépassant les 60% de l'UDR (gaullistes) en 1968 et les 58% du groupe socialiste en 1981. D'après les projections, l'UMP serait en mesure de battre, dimanche, son propre record. D'autre part, le Nouveau Centre est dans la majorité présidentielle et devrait, comme prévu, réussir son pari de succéder à l'UDF au centre droit en formant son propre groupe parlementaire. Sept députés UDF et apparentés sortants ont, en effet, été élus ou réélus au premier tour, dont le nouveau ministre de la défense Hervé Morin. Sur les 15 candidats du Nouveau Centre en lice au second tour, seuls deux semblent dans une situation difficile : Rodolphe Thomas dans la 2e circonscription du Calvados, face à Laurence Dumont (PS), et Bernard Bosson dans la 2e de Haute-Savoie, dans un duel incertain avec un divers droite, Lionel Tardy (UMP dissident).
Le PS peut-il surnager dans la vague bleue ?
La défaite est consommée, la déroute peut encore être évitée : voilà le mot d'ordre en vigueur au siège du PS. Certes, bien des personnalités du parti sont en danger : Dominique Strauss-Kahn (Val-d'Oise, 8e), Arnaud Montebourg (Saône-et-Loire 6e), Vincent Peillon (Somme, 3e), Julien Dray (Essonne, 10e), Michel Vauzelle (Bouches-du-Rhône, 16e), Jean-Louis Bianco (Alpes-de-Haute-Provence, 1re) ou encore Patrick Mennucci (Bouches-du-Rhône, 3e). Mais le PS est loin du scenario catastrophe de 1993, où son groupe parlementaire n'avait réuni que 57 rescapés (moins de 10% des sièges de l'Assemblée nationale). Le PS espère même prendre quelques circonscriptions à l'UMP ou au Nouveau Centre, celles de Jacques Domergue (qui ne se représentait pas dans la 2e circonscription de l'Hérault), d'Alain Marsaud (Haute-Vienne, 1re), de Jean Lemière (Manche, 5e) ou de Rodolphe Thomas (Calvados, 2e). Au total, le PS espère retrouver un nombre d'élus relativement proche de celui de 2002 (141).
François Bayrou peut-il espérer ne pas être le seul député du MoDem ?
Le MoDem n'a pas réussi son pari. Qualifié pour le second tour dans seulement sept circonscriptions, il ne concourra finalement que dans six. L'un de ses candidats, Michel Canévet, s'est en effet retiré dans la 7e circonscription du Finistère. Sur le papier, seul François Bayrou (Pyrénées-Atlantiques, 2e) et Jean-Christophe Lagarde (Seine-Saint-Denis, 5e) sont en ballottage favorable. Ce dernier entretient toutefois l'ambiguïté sur son appartenance ou non à la majorité présidentielle et se présente comme candidat "Bobigny-Drancy". Rien ne dit qu'il ne rejoindra pas, au final, le Nouveau Centre dans la majorité présidentielle. Il en est de même en ce qui concerne le candidat du MoDem suivant le mieux placé : Thierry Benoît, dans la 6e circonscription d'Ille-et-Vilaine, face à l'ancien ministre UMP Marie-Thérèse Boisseau. Le conseiller général du canton de Fougères-Sud a appelé à voter pour Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle et l'étiquette MoDem n'apparaît pas sur ses documents de campagne. Quant aux deux autres candidats du MoDem confrontés à un UMP, Jean-Marie Cavada (Val-de-Marne, 1re) et surtout Élisabeth Doineau (Mayenne, 2e), ils auront du mal, même avec le soutien des électeurs de gauche, à rattraper leur retard sur leur rival UMP. Enfin, Jean Lassalle (Pyrénées-Atlantiques, 4e) joue son va-tout dans une triangulaire incertaine avec l'UMP et le PS.
Le PCF peut-il limiter ses pertes ?
Sauf surprise, le PCF ne disposera plus d'un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale. Il y a cinq ans, le parti n'avait fait élire que 20 députés (le minimum pour avoir un groupe), auxquels s'étaient ajoutés deux divers gauche: le communiste "rénovateur" Jean-Pierre Brard et l'ancien «chevènementiste» Jacques Desallangre. Il faut remonter à 1958 pour trouver un précédent, les dix députés communistes ayant été contraints de siéger parmi les non-inscrits. En 1988, la gauche avait toutefois été obligée de diminuer de 30 à 20 le nombre de députés nécessaires pour constituer un groupe afin de permettre au PCF de conserver le sien. La perte de son groupe à l'Assemblée nationale constituerait une étape de plus dans le déclin électoral du parti créé en 1920, des 15,35% de Georges Marchais à la présidentielle de 1981 aux 1,93% de Marie-George Buffet cette année. Sur les 23 candidats PCF (dont un dissident : Maxime Gremetz) en lice pour le second tour, à peine une quinzaine sont en position d'être élus ou réélus dimanche, dont la secrétaire nationale Marie-George Buffet (Seine-Saint-Denis, 4e).
Les ténors des petits partis de gauche peuvent-ils être élus ?
Avec neuf députés sortants, le PRG est le troisième parti de gauche dans l'Assemblée nationale sortante. Parmi ses 19 membres en lice pour le second tour, seule la députée sortante Christiane Taubira (Guyane, 1re) est en ballottage favorable. À l'inverse, les anciens ministres François Huwart (Eure-et-Loir, 3e) et Émile Zuccarelli (Haute-Corse, 1re), figure emblématique du parti, sont en ballottage défavorable. Tandis que l'issue du scrutin est incertaine pour cinq de leurs collègues. Le PRG rêve toutefois de réussir l'exploit de battre deux députés UMP sortants, Michel Roumegoux avec Dominique Orliac (Lot, 1re) et Jacques Briat avec Sylvie Pinel (Tarn-et-Garonne, 2e). La clé du scrutin appartiendra généralement aux électeurs centristes du MoDem, qui pourraient logiquement préférer le PRG, positionné au centre gauche, à l'UMP. Autre allié du PS, Les Verts n'ont plus que quatre candidats en lice, dont trois sortants. Si Noël Mamère (Gironde, 3e) est en ballottage favorable, Yves Cochet (Paris, 11e) et surtout Martine Billard (Paris, 1re) sont dans une situation incertaine. Enfin, le MRC devrait retrouver le chemin de l'Assemblée nationale, non pas grâce à Jean-Pierre Chevènement (Territoire-de-Belfort, 2e), en ballottage défavorable, mais avec le gaulliste de gauche Christian Hutin (Nord, 12e).
Marine Le Pen peut-elle sauver l'honneur du FN ?
La nouvelle droite de Nicolas Sarkozy a siphonné l'électorat FN à la présidentielle et aux législatives. En 1993, le parti d'extrême droite avait aligné 100 candidats au second tour. Chiffre qui atteindra 132 en 1997, avant de chuter à 37 en 2002. Cette année, seule Marine Le Pen, dans la 14e circonscription du Pas-de-Calais, s'est qualifiée avec 24,47% des suffrages exprimés. Excepté celui du MNR (0,51%), tous les candidats du premier tour ont appelé à voter au second pour le député PS sortant, Albert Facon. Si la fille de Jean-Marie Le Pen a donc peu de chance d'être élue dimanche, elle a déjà remporté une victoire personnelle, qui la place en position de force pour la succession de son père à la tête du parti. Mais aussi, localement, pour les élections municipales à Hénin-Beaumont, première ville de la circonscription, où elle est arrivée en tête avec 33,4%.
Pourquoi une seule triangulaire ?
Le nombre de triangulaires n'aura jamais été aussi faible depuis 1988. Sur 12 triangulaires possibles, une seule se déroulera effectivement dimanche, dans la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques entre UMP (Hervé Lucbereilh, 31,36%), MoDem (Jean Lassalle, 29,54%) et PS (Jean-Pierre Domecq, 19,86%). Ailleurs, le moins bien placé à droite et à gauche s'est systématiquement retiré en faveur du mieux placé. Tandis que l'UMP a voulu "tendre la main" au MoDem en retirant son candidat face à François Bayrou (Pyrénées-Atlantiques, 2e), de toute façon en ballottage favorable. Enfin, le MoDem Michel Canévet s'est également retiré dans la 7e circonscription du Finistère, sans donner de consigne de vote. Le fait de retrouver le nombre de triangulaires de 1978 et de 1981 confirme la bipolarisation de la vie politique française, le FN ayant perdu sa capacité de nuisance aux législatives. À titre de comparaison, en 1973 il y avait eu 96 triangulaires. C'était avant que le "centre d'opposition" ne rallie la droite. Une configuration que François Bayrou aurait rêvé de faire renaître.
Laurent de Boissieu
© La Croix, 15/06/2007
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