Les sept questions clés du second tour des législatives (15 juin 2007)
De quelle ampleur sera la victoire de L'UMP ?
La majorité présidentielle est sereine. D'une part, l'UMP est assurée d'obtenir la majorité absolue des députés. Reste à savoir avec quelle ampleur. Après les législatives de 2002, le groupe UMP, à lui seul, détenait 63,5% des sièges, dépassant les 60% de l'UDR (gaullistes) en 1968 et les 58% du groupe socialiste en 1981. D'après les projections, l'UMP serait en mesure de battre, dimanche, son propre record. D'autre part, le Nouveau Centre est dans la majorité présidentielle et devrait, comme prévu, réussir son pari de succéder à l'UDF au centre droit en formant son propre groupe parlementaire. Sept députés UDF et apparentés sortants ont, en effet, été élus ou réélus au premier tour, dont le nouveau ministre de la défense Hervé Morin. Sur les 15 candidats du Nouveau Centre en lice au second tour, seuls deux semblent dans une situation difficile : Rodolphe Thomas dans la 2e circonscription du Calvados, face à Laurence Dumont (PS), et Bernard Bosson dans la 2e de Haute-Savoie, dans un duel incertain avec un divers droite, Lionel Tardy (UMP dissident).
Le PS peut-il surnager dans la vague bleue ?
La défaite est consommée, la déroute peut encore être évitée : voilà le mot d'ordre en vigueur au siège du PS. Certes, bien des personnalités du parti sont en danger : Dominique Strauss-Kahn (Val-d'Oise, 8e), Arnaud Montebourg (Saône-et-Loire 6e), Vincent Peillon (Somme, 3e), Julien Dray (Essonne, 10e), Michel Vauzelle (Bouches-du-Rhône, 16e), Jean-Louis Bianco (Alpes-de-Haute-Provence, 1re) ou encore Patrick Mennucci (Bouches-du-Rhône, 3e). Mais le PS est loin du scenario catastrophe de 1993, où son groupe parlementaire n'avait réuni que 57 rescapés (moins de 10% des sièges de l'Assemblée nationale). Le PS espère même prendre quelques circonscriptions à l'UMP ou au Nouveau Centre, celles de Jacques Domergue (qui ne se représentait pas dans la 2e circonscription de l'Hérault), d'Alain Marsaud (Haute-Vienne, 1re), de Jean Lemière (Manche, 5e) ou de Rodolphe Thomas (Calvados, 2e). Au total, le PS espère retrouver un nombre d'élus relativement proche de celui de 2002 (141).
François Bayrou peut-il espérer ne pas être le seul député du MoDem ?
Le MoDem n'a pas réussi son pari. Qualifié pour le second tour dans seulement sept circonscriptions, il ne concourra finalement que dans six. L'un de ses candidats, Michel Canévet, s'est en effet retiré dans la 7e circonscription du Finistère. Sur le papier, seul François Bayrou (Pyrénées-Atlantiques, 2e) et Jean-Christophe Lagarde (Seine-Saint-Denis, 5e) sont en ballottage favorable. Ce dernier entretient toutefois l'ambiguïté sur son appartenance ou non à la majorité présidentielle et se présente comme candidat "Bobigny-Drancy". Rien ne dit qu'il ne rejoindra pas, au final, le Nouveau Centre dans la majorité présidentielle. Il en est de même en ce qui concerne le candidat du MoDem suivant le mieux placé : Thierry Benoît, dans la 6e circonscription d'Ille-et-Vilaine, face à l'ancien ministre UMP Marie-Thérèse Boisseau. Le conseiller général du canton de Fougères-Sud a appelé à voter pour Nicolas Sarkozy au second tour de la présidentielle et l'étiquette MoDem n'apparaît pas sur ses documents de campagne. Quant aux deux autres candidats du MoDem confrontés à un UMP, Jean-Marie Cavada (Val-de-Marne, 1re) et surtout Élisabeth Doineau (Mayenne, 2e), ils auront du mal, même avec le soutien des électeurs de gauche, à rattraper leur retard sur leur rival UMP. Enfin, Jean Lassalle (Pyrénées-Atlantiques, 4e) joue son va-tout dans une triangulaire incertaine avec l'UMP et le PS.
Le PCF peut-il limiter ses pertes ?
Sauf surprise, le PCF ne disposera plus d'un groupe parlementaire à l'Assemblée nationale. Il y a cinq ans, le parti n'avait fait élire que 20 députés (le minimum pour avoir un groupe), auxquels s'étaient ajoutés deux divers gauche: le communiste "rénovateur" Jean-Pierre Brard et l'ancien «chevènementiste» Jacques Desallangre. Il faut remonter à 1958 pour trouver un précédent, les dix députés communistes ayant été contraints de siéger parmi les non-inscrits. En 1988, la gauche avait toutefois été obligée de diminuer de 30 à 20 le nombre de députés nécessaires pour constituer un groupe afin de permettre au PCF de conserver le sien. La perte de son groupe à l'Assemblée nationale constituerait une étape de plus dans le déclin électoral du parti créé en 1920, des 15,35% de Georges Marchais à la présidentielle de 1981 aux 1,93% de Marie-George Buffet cette année. Sur les 23 candidats PCF (dont un dissident : Maxime Gremetz) en lice pour le second tour, à peine une quinzaine sont en position d'être élus ou réélus dimanche, dont la secrétaire nationale Marie-George Buffet (Seine-Saint-Denis, 4e).
Les ténors des petits partis de gauche peuvent-ils être élus ?
Avec neuf députés sortants, le PRG est le troisième parti de gauche dans l'Assemblée nationale sortante. Parmi ses 19 membres en lice pour le second tour, seule la députée sortante Christiane Taubira (Guyane, 1re) est en ballottage favorable. À l'inverse, les anciens ministres François Huwart (Eure-et-Loir, 3e) et Émile Zuccarelli (Haute-Corse, 1re), figure emblématique du parti, sont en ballottage défavorable. Tandis que l'issue du scrutin est incertaine pour cinq de leurs collègues. Le PRG rêve toutefois de réussir l'exploit de battre deux députés UMP sortants, Michel Roumegoux avec Dominique Orliac (Lot, 1re) et Jacques Briat avec Sylvie Pinel (Tarn-et-Garonne, 2e). La clé du scrutin appartiendra généralement aux électeurs centristes du MoDem, qui pourraient logiquement préférer le PRG, positionné au centre gauche, à l'UMP. Autre allié du PS, Les Verts n'ont plus que quatre candidats en lice, dont trois sortants. Si Noël Mamère (Gironde, 3e) est en ballottage favorable, Yves Cochet (Paris, 11e) et surtout Martine Billard (Paris, 1re) sont dans une situation incertaine. Enfin, le MRC devrait retrouver le chemin de l'Assemblée nationale, non pas grâce à Jean-Pierre Chevènement (Territoire-de-Belfort, 2e), en ballottage défavorable, mais avec le gaulliste de gauche Christian Hutin (Nord, 12e).
Marine Le Pen peut-elle sauver l'honneur du FN ?
La nouvelle droite de Nicolas Sarkozy a siphonné l'électorat FN à la présidentielle et aux législatives. En 1993, le parti d'extrême droite avait aligné 100 candidats au second tour. Chiffre qui atteindra 132 en 1997, avant de chuter à 37 en 2002. Cette année, seule Marine Le Pen, dans la 14e circonscription du Pas-de-Calais, s'est qualifiée avec 24,47% des suffrages exprimés. Excepté celui du MNR (0,51%), tous les candidats du premier tour ont appelé à voter au second pour le député PS sortant, Albert Facon. Si la fille de Jean-Marie Le Pen a donc peu de chance d'être élue dimanche, elle a déjà remporté une victoire personnelle, qui la place en position de force pour la succession de son père à la tête du parti. Mais aussi, localement, pour les élections municipales à Hénin-Beaumont, première ville de la circonscription, où elle est arrivée en tête avec 33,4%.
Pourquoi une seule triangulaire ?
Le nombre de triangulaires n'aura jamais été aussi faible depuis 1988. Sur 12 triangulaires possibles, une seule se déroulera effectivement dimanche, dans la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques entre UMP (Hervé Lucbereilh, 31,36%), MoDem (Jean Lassalle, 29,54%) et PS (Jean-Pierre Domecq, 19,86%). Ailleurs, le moins bien placé à droite et à gauche s'est systématiquement retiré en faveur du mieux placé. Tandis que l'UMP a voulu "tendre la main" au MoDem en retirant son candidat face à François Bayrou (Pyrénées-Atlantiques, 2e), de toute façon en ballottage favorable. Enfin, le MoDem Michel Canévet s'est également retiré dans la 7e circonscription du Finistère, sans donner de consigne de vote. Le fait de retrouver le nombre de triangulaires de 1978 et de 1981 confirme la bipolarisation de la vie politique française, le FN ayant perdu sa capacité de nuisance aux législatives. À titre de comparaison, en 1973 il y avait eu 96 triangulaires. C'était avant que le "centre d'opposition" ne rallie la droite. Une configuration que François Bayrou aurait rêvé de faire renaître.
Laurent de Boissieu
© La Croix, 15/06/2007
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Commentaires
je souhaite que l'UMP remporte ces élections. car depuis trop d'années nous pauvres FRANCAIS naïf, nous croyons à ces promesses qui nous sont faites, pendant les campagnes électorales, et après les quelle, rien ne se passe. je ne sais pourquoi, mais, Nicolas Sarkozy, a trouvé les mots, les idées a eu le courage et l'odasse et il a convaincu. et je pense que ces collègues dépités, le suivrons. je suis chef d'équipe dans le BTP " un métier très dur " et mon avis est, que nous devrions pouvoir avoir le droit de bénéficier de cette non taxe des heures supplémentaire, que nous sommes souvent obligé de faire avec une fatigue débordante et sans récompense.
a vous de faire ce qu'il faut de nous sortir de cet enlisement des travailleurs du BTP. nous sommes un corps de métier qui mérite plus et a juste titre d 'avantages fiscaux. nous arrivé à 60ans, nous sommes cassé, au sans propre du mot, contrairement aux cheminot, qui à55 ans pour les un et à 50 ans pour les autres partent à la retraite frais comme des gardons.
vive la FRANCE vive la REPUBLIQUE et vive le droit de vivre DIGNEMENT
Écrit par : JUIN | 16 juin 2007
J'ai bien peur que vous ne soyez déçu...
Mais vous avez raison en ayant choisi Sarkozy et en lui donnant une majorité à l'assemblée, les Français ont semblé faire un choix clair. Plus personne ne pourra dire que les "bonnes méthodes" libérales ne sont pas appliquées.
Pour ce qui est du BTP, je partage votre point de vue sur les conditions de travail pour avoir suivi nombre d'anciens de ce métier devenus travailleurs handicapés. Cependant je ne pense pas que la baisse des "taxes sur les heures sup" changera quelquechose. Le BTP est aussi un milieu de non droit du travail, où le travail au noir, le non respect d'horaires déçents est la loi. Vous faîtes à juste titre la comparaison avec les cheminots. Ceux-ci disposent d'une forte implantation syndicale qui a toujours exercé un contre-pouvoir inexistant dans le batiment.
Mais qui s'est cette claque monumentale permettra peut être à la gauche de se resaisir et de se mettre enfin à l'écoute de tous, y compris de ceux qu'elle a oublié depuis trop longtemps.
J'espère aussi que les gaullistes sincères attachés à l'indépendance de la France et à la préservation du pacte social issu du CNR deviendront plus efficaces.
Pour que Vive la France, vive la République pour que règne la Liberté qui de ne pas être soumis à l'arbitraire des puissants.
Écrit par : Nico | 17 juin 2007
pourqoi me dite vous que je vqais être décus?
je fais parti de ces millions de Français qui veulent que cette France change et qui avons crues en des paroles directes, qu'aucun prétendant au poste de chèfe d'état navait jusque là osé dir. comme je l'ai déjas dit, je suis chèf d'équipe dans le BTP, jai 43 ans et malgrés mon jeune age, je commence à recentir des douleurs articulaire, qui m'obligent à rendre souvent visite à des kinés. je ne veus pas étaller mes rpoblèmes, mais seulement faire en sorte que ls choses change pour l'avenir de tous ces jeunes qui arrivent dans tous ces corps de métiers du BTP. je vente ce métier que j'aime, je consseille souvent les jeunes, tout en leur montrant les bons côtés, mais aussi les difficultées. faisons changer la Françe et faire relever la tête aux Français, qui jusqu'au mios de mai dernier ne croyaient plus en cette LIBERTEE/EGALITEE/ FRATERNITEE.
B@J
Écrit par : JUIN | 17 juin 2007
Monsieur,
je pense que vague bleue annoncée par les journalistes dimanche dernier était stupide .
On ne vend pas la peau de l'ours....
Je suis très heureuse que notre député UMP est été réelu .
Très déçue pour Alain Juppé .
Mais le principal c'est que notre président est la majoritée .
amicalement
c.l
Écrit par : Naïs | 18 juin 2007