27 août 2008
Au loup ! Au loup ! Au loup !
Photo : des Géorgiens manifestent sous un drapeau de l'OTAN à Tbilissi (Olivier Laban-Mattei, AFP)
La Russie a reconnu, hier, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie comme des États indépendants, séparés de la Géorgie.
Cette décision est en quelque sorte la réponse du berger à la bergère :
- la Russie ne viole ni plus ni moins le droit international (principe d'intangibilité des frontières) que les États qui avaient reconnu l'indépendance du Kosovo, séparé de la Serbie.
- les États-Unis et leurs alliés jouent avec le feu en voulant élargir l'OTAN à l'Ukraine et à la Géorgie ou en installant en Pologne et en République tchèque un bouclier antimissile.
Quelques évidences :
- la guerre froide, affrontement idéologique entre le bloc soviétique et le bloc occidental, est définitivement finie depuis l'implosion du bloc soviétique.
- la guerre froide étant finie, le concept d'Occident ne veut plus rien dire, sauf à entrer dans le jeu des extrémistes guerriers qui veulent faire basculer le monde dans une guerre des civilisations.
- la guerre froide étant finie, l'OTAN, bras armé du bloc occidental, n'a plus aucune raison d'être.
- le droit international, s'il veut être crédible et ne pas être synonyme de droit du plus fort, doit donc être le même pour tous : il n'y a pas d'un côté les gentils (comprenez : les États-Unis et leurs alliés) qui peuvent le violer impunément (exemple : l'invasion unilatérale de l'Irak), et de l'autre les méchants (la Russie, par exemple) qui doivent s'y soumettre au millimètre près.
Enfin, il est grand temps de mettre fin aux "zones grises" de l'après guerre-froide, c'est-à-dire à ces territoires en droit rattachés à un État mais en fait indépendants voire administrés par un autre État, dans les Balkans ou au Caucase. Ce qui ne doit pas passer par les armes (contrairement à ce qu'a tenté de faire la Géorgie) mais par l'application d'un autre principe de droit international : le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Bref, par l'organisation de référendums d'autodétermination sous l'égide de l'ONU ou de l'OSCE.
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24 août 2008
La vie politique en Macédoine
Nouveautés sur le site europe-politique.eu : la vie politique en Macédoine
- dirigeants et gouvernements macédoniens
- élections en Macédoine
- partis politiques macédoniens
18:35 | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | | Imprimer | |
23 août 2008
La vie politique en Croatie
Retour de vacances, et nouveautés sur le site europe-politique.eu : la vie politique en Croatie
18:33 | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook | | Imprimer | |
29 juillet 2008
Plan de redressement de la Sécurité sociale : beaucoup de bruit pour rien
Le gouvernement a présenté aujourd'hui un nième plan de redressement de la Sécurité sociale (objectif : atteindre l'équilibre en 2011).
Ce ne sera, bien entendu, pas le dernier. Car ce n'est pas de rustines, de plans à la petite semaine et de remises en cause de la protection sociale (franchises médicales, basculement vers les mutuelles et les sociétés d'assurance) dont la France a besoin, mais d'un mode alternatif de financement de celle-ci.
J'ai l'impression d'enfoncer les portes ouvertes en écrivant cela, mais comment peut-on encore espérer tenir un haut niveau de protection sociale lorsque cette dernière est essentiellement financée par des contributions sociales assises sur le salaire des résidents ?
Les solutions alternatives ne manquent toutefois pas :
- instauration d'une Contribution sur la valeur ajoutée des entreprises (CVA)
- instauration d'une TVA sociale
- basculement sur la CSG
etc.
À l'occasion de l'élection présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy avait fini par accepter l'idée d'expérimenter la TVA sociale, avant de l'abandonner en rase campagne lors des élections législatives. Ségolène Royal, elle, était silencieuse sur le sujet (vive la démocratie participative !), mais, par défaut, soulignons que le PS se prononce régulièrement en faveur de la CVA. François Bayrou, lui, semble encore hésiter entre les différentes formules (auxquelles il ajoute l'idée d'une "taxe sur les mouvements financiers", inspirée de la taxe Tobin, ou celle d'une taxe sur la consommation de carburants fossiles dite "taxe carbone").
S'il y a pourtant un dossier où le citoyen serait en droit d'attendre une rupture, une offre politique suivie d'une action réformatrice, c'est bien celui là. Marianne, ma soeur Marianne, ne vois-tu rien venir ?
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25 juillet 2008
Quand Nicolas reçoit son copain Barack à la maison
Nicolas Sarkozy a reçu aujourd'hui Barack Obama à l'Élysée (passons sur le côté "petit garçon fébrile dans la cour des grands", comme dirait PPDA, qui dit dans Le Figaro "Obama ? C'est mon copain"). Un passage de la conférence de presse conjointe est particulièrement étonnant :
"Cela fait maintenant près de trois décennies que tous vos ministres des Affaires étrangères n'ont pas des noms américains : Madame Albright, Colin Powell, Madame Rice. C'est pour cela que j'aime les États-Unis. Et c'est pour cela que dans le gouvernement de la France, il y a Rachida Dati, il y a Fadela Amara, il y a Rama Yade, justement pour que chacun ait sa chance."
En quoi Albright, Powell et Rice ne sont-ils pas des noms américains ? Sauf à considérer que les origines tchèques de Madeleine Albright n'en font pas une citoyenne américaine comme les autres, de même que la couleur de la peau de Condoleezza Rice et de Colin Powell.
Le 24 septembre 2007, déjà, dans un entretien accordé au New York Times, Nicolas Sarkozy avait affiché cette même approche de la personne humaine :
"Je suis fier d'être l'ami des Américains. Et vous savez, je le dis au New York Times, mais je l'ai dit aux Français, c'est un peu plus courageux et un peu différent. Ecoutez, je n'ai jamais caché mon admiration du dynamisme américain, pour la fluidité de la société américaine, pour sa capacité à porter au plus haut niveau des gens à l'identité différente. Cela fait plus de vingt ans, vingt et un ans que le Secrétaire d'État américain n'est pas un Américain mais un Américain de l'extérieur, Madeleine Albright, Colin Powell, Condoleeza Rice, un grand exemple à suivre."
Je pense que Madeleine Albright, Condoleezza Rice (née à Birmingham en Alabama) et Colin Powell (né à New York) ont été ravis d'apprendre qu'ils n'étaient "pas des Américains mais des Américains de l'extérieur" (on critique à juste titre Jean-Marie Le Pen lorsqu'il parle de "Français de souche"; que dirions-nous s'il déclarait que Rachida Dati, Fadela Amara ou Rama Yade "ne sont pas des Françaises mais des Françaises de l'extérieur" !).
Sans parler de l'insistance sur une "identité différente", qui pourrait se comprendre dans la conception multiculturaliste et communautariste américaine, mais qui est plus que choquante dans la bouche d'un président de la République française.
Ce qu'il peut y avoir de plus beau dans l'exemple américain mentionné, c'est justement que la fille et le fils d'immigrés Madeleine Albright (parents immigrés tchèques) et Colin Powell (parents immigrés jamaïcains) aient pu devenir des Américains comme les autres et accéder aux plus hautes fonctions de l'État. Or c'est précisément ce que nie Nicolas Sarkozy (de père hongrois, et alors ?). Ce dernier ne peut en effet pas s'en empêcher : il réduit toujours la personne humaine à son origine. Une conception essentialiste qui heurte profondément ma philosophie existentialiste et mon humanisme. Quant à Condoleezza Rice, elle a été victime du racisme au sein de la société américaine mais n'est pas d'origine étrangère (sauf à considérer que tous les Américains sont d'origine étrangère, à l'exception des Amérindiens).
Autre chose de choquant dans les propos de Nicolas Sarkozy :
"C'était en 2005. On a eu de grands affrontements et vous aux États-Unis, vous savez ce que c'est, parce que vous les avez connus aussi. Mais on a une différence entre les affrontements que j'ai eus à gérer comme ministre de l'Intérieur et ceux que vous avez gérés aux États-Unis. C'est qu'il n’y a pas eu un mort en France, il n'y a pas eu une balle qui a été tirée par la police. Les seuls blessés qu'il y ait eu, c'étaient les forces de l'ordre. Mais, depuis mon élection, il n'y a pas eu d'émeutes parce qu'on a mis en place un plan de développement et de formation considérable."
Passons, encore, sur le côté fanfaron. La différence fondamentale entre les violences aux États-Unis et en France, ce n'est pas le nombre de victimes, c'est surtout leur caractère : social en France, ethnico-racial aux États-Unis. Que le président de la République n'en ait pas conscience m'inquiète beaucoup...
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