05 novembre 2007
Bipolarisation et bipartisme
Je vous invite à lire une petite étude sur la bipolarisation de la vie politique française. De quand date la bipolarisation de la vie politique française ? Quelles en sont les causes ? La bipolarisation évolue-t-elle vers un bipartisme ?
16:15 | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | | Imprimer | |
23 octobre 2007
N'est pas Naegelen qui veut
Ci-dessous un document trouvé sur Internet, datant d'un temps ancien où la France commémorait les courageux Résistants par devoir de mémoire et non les malheureux otages par sensiblerie présidentielle.
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La rentrée scolaire est toute proche. J'ai pensé que cette rentrée, reprise de leur activité pour les aînés, premier contact avec l'étude pour les tout jeunes, ne devrait pas s'opérer selon le rite banal de portes qui s'ouvrent, puis se referment.
Je sais que beaucoup de chefs d'établissement, que beaucoup de maîtres s'attachent à ce que ce retour aux disciplines se fasse dans la simplicité et la dignité. Ils ont raison. Comme eux, je ne crois pas à l'insouciance de notre jeunesse. Chez les bons, comme chez ceux dont l'évolution est plus lente, un cœur sensible guette l'émotion, une âme toute neuve ne demande qu'à s'exprimer et à s'épanouir.
C'est pourquoi j'ai toujours estimé que la rentrée des classes devrait être mise à profit pour provoquer cet éveil et cet élan vers la maturité.
Aujourd'hui, je crois qu'il ne serait pas de meilleure manière pour une très haute leçon que de faire appel à de très grands exemples tirés d'un passé récent et choisis parmi cette jeunesse universitaire qui reste un des plus sûrs espoirs de notre renaissance.
Parmi ces exemples, j'ai retenu les lettres écrites quelques heures avant leur exécution par cinq élèves du Lycée Buffon de Paris qui, entrés dans la Résistance active, furent arrêtés et fusillés par les Allemands le 8 février 1943 au Mont Valérien.
Ces lettres, que vous trouverez plus loin, tragiques dans leur laconisme, sont si belles, si simples, si humaines et si courageuses que, de leur lecture, se dégage une intense émotion faite à la fois de pitié et de fierté. Sans doute d'autres héros sont morts, hélas nombreux, pour la liberté de la Patrie ; sans doute d'autres lettres ont été écrites, empreintes de la même noblesse et d'un égal courage tranquille.
Mais le sacrifice des cinq élèves de Lycée Buffon peut être retenu comme un symbole et un incomparable exemple à offrir à notre jeunesse écolière, universitaire.
Je vous demande donc de donner d'urgence des instructions afin qu'à l'occasion d'une cérémonie de rentrée, les lettres des cinq fusillés de Buffon soient lues et sobrement commentées aux élèves et étudiants des établissements d'enseignement de tous degrés et de toutes disciplines. Les morts de Buffon sont leurs morts. Ils doivent être l'Exemple.
Ce sera là une inoubliable leçon, un appel au devoir, à tous les devoirs. Les jeunes générations y sentiront mieux encore les raisons de vénérer leurs aînés morts en pleine jeunesse, d'honorer leur mémoire et de ne pas oublier que s'ils poursuivent aujourd'hui de calmes et profitables études, ils le doivent à des milliers de morts dont leurs camarades de Buffon symbolisent le total sacrifice.
Une telle cérémonie de rentrée, que je désire simple, sera évidemment de recueillement, mais elle doit être pour tous nos jeunes gens, pour toutes nos jeunes filles, pour ces hommes et ces femmes de demain, la raison impérieuse d'une marche exaltante vers la vie, vers l'avenir.
Tel est mon espoir. Je dirai mieux : telle est ma certitude.
Marcel-Edmond Naegelen, Ministre de l'Éducation nationale
septembre 1947
22:40 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer | |
Lettre de Jean Arthus
Mon grand chéri,
Je ne sais si tu t'attendais à me revoir, je m'y attendais; on nous a appris ce matin que c'était fini. Alors, adieu ! Je sais que c'est un coup très rude pour toi, mais j'espère que tu es assez fort et que tu vas continuer à vivre en gardant confiance en l'avenir.
Travaille, fais cela pour moi; continue les livres que tu voulais écrire; pense que je meurs en Français pour ma patrie.
Je t'embrasse bien.
Aux enfants, à André et à ma filleule.
Adieu, mon grand chéri.
Jean Arthus
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Jean(-Marie) Arthus, né le 2 avril 1925 - fusillé le 8 février 1943
22:35 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer | |
Lettre de Jacques Baudry
Mes pauvres Parents chéris,
On va m'arracher cette vie que vous m'avez donnée et à laquelle je tenais tant.
C'est infiniment dur pour moi et pour vous ! J'ai eu la chance de savoir avant de mourir que vous étiez courageux. Restez-le. surtout ma petite maman, que j'embrasse de tout mon pauvre coeur. Mes pauvres chéris. J'ai accepté le combat, vous le savez. Je serai courageux jusqu'au bout. La guerre sera bientôt finie. Vous serez quand même heureux dans la paix, un peu grâce à moi.
Je veux retourner à Douchy à côté de Pépère et Mémère. J'aurai voulu encore vivre pour vous aimer beaucoup. Hélas, je ne peux pas. La surprise est amère. J'ai eu les journaux. Nous mourons en pleine victoire. Exécution ce matin à 11 heures. Je penserai à vous. À Nicole. Hélas, nos beaux projet d'avenir ! Qu'elle ne m'oublie pas non plus, ni mes Parents. Mais surtout la vie continue pour elle. Qu'elle profite de sa jeunesse. Papa, Maman, mes chéris, qui m'avez tant aimé. Adieu. Je vous étreins bien fort tous trois. Courage. Vivez. Je vous embrasse le plus tendrement pour la vie. Adieu Papa, Maman.
Adieu Nicole. Vive la France !
Votre Jacques
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Jacques Baudry, né le 7 avril 1922 - fusillé le 8 février 1943
22:30 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer | |
Lettre de Pierre Benoît
Mes chers parents, mes chers amis,
C'est la fin ! On vient nous chercher pour la fusillade.
Tant pis... Mourir en pleine victoire, c'est un peu vexant, mais qu'importe ! le rêve des hommes fait événement...
Nano, souviens-toi de ton frangin. Jusqu'au bout il a été propre et courageux et, devant la mort même, je ne tremble pas.
Adieu petite maman chérie. Pardonne-moi tous les tracas que je t'ai faits. J'ai lutté pour une vie meilleure; peut-être un jour que tu me comprendras !
Adieu mon vieux papa. Je te remercie d'avoir été chic avec moi. Garde un bon souvenir de ton fils.
Toto, Tototte, adieu, je vous aimais comme mes autres parents. Nano sois un bon fils, tu es le seul fils qui leur reste, ne fais pas d'imprudence.
Adieu tous ceux que j'ai aimés, tous ceux qui m'aimaient, ceux de Nantua et les autres.
La vie sera belle. Nous partons en chantant. Courage ! Ce n'est pas si terrible après six mois de prison.
Mes derniers baisers à vous tous
Votre Pierrot
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Pierre Benoît, né le 7 mars 1925 - fusillé le 8 février 1943
22:25 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer | |