Lettre de Pierre Benoît (23 octobre 2007)
Mes chers parents, mes chers amis,
C'est la fin ! On vient nous chercher pour la fusillade.
Tant pis... Mourir en pleine victoire, c'est un peu vexant, mais qu'importe ! le rêve des hommes fait événement...
Nano, souviens-toi de ton frangin. Jusqu'au bout il a été propre et courageux et, devant la mort même, je ne tremble pas.
Adieu petite maman chérie. Pardonne-moi tous les tracas que je t'ai faits. J'ai lutté pour une vie meilleure; peut-être un jour que tu me comprendras !
Adieu mon vieux papa. Je te remercie d'avoir été chic avec moi. Garde un bon souvenir de ton fils.
Toto, Tototte, adieu, je vous aimais comme mes autres parents. Nano sois un bon fils, tu es le seul fils qui leur reste, ne fais pas d'imprudence.
Adieu tous ceux que j'ai aimés, tous ceux qui m'aimaient, ceux de Nantua et les autres.
La vie sera belle. Nous partons en chantant. Courage ! Ce n'est pas si terrible après six mois de prison.
Mes derniers baisers à vous tous
Votre Pierrot
***
Pierre Benoît, né le 7 mars 1925 - fusillé le 8 février 1943
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