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07 mars 2008

UMP : ne pas perdre de très grande ville

Les enjeux du scrutin, parti par parti

8/8 : L'Union pour un Mouvement Populaire (UMP)

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Les élections intermédiaires sont rarement favorables à la majorité en place. L'UMP en a déjà fait les frais en 2004, lors des élections cantonales et régionales. Ce qui ne l'a pas empêché, trois ans plus tard, de remporter l'élection présidentielle. Inquiet par la baisse de la cote de popularité de Nicolas Sarkozy dans les sondages, mais rassuré par la hausse de celle de François Fillon, l'UMP espère avant tout ne pas perdre de villes de plus de 200 000 habitants. À Marseille (Jean-Claude Gaudin), Toulouse (Jean-Luc Moudenc, ex-UDF apparenté UMP) et Strasbourg (Fabienne Keller), le maire sortant est menacé. Or c'est à l'aune de la conservation ou de la perte de ces villes que sera jaugée la réussite ou l'échec de l'UMP aux municipales. En 2001, où la droite avait pourtant conquis de nombreuses villes (Strasbourg, Nîmes, Aix-en-Provence, Orléans, Rouen, …), la défaite à Paris et à Lyon avait, en effet, laissé un goût amer d'échec. En contrepartie, peu de villes de plus de 50 000 habitants pourraient a priori basculer à droite : Angers (en alliance avec le MoDem), Tourcoing (avec en toile de fond la majorité au sein de la communauté urbaine de Lille), Belfort (où la gauche est divisée), etc.

Reste pour la majorité une inconnue, ou plutôt, une crainte : l'attitude du MoDem de François Bayrou, et de ses électeurs, entre les deux tours. Enfin, l'UMP espère reprendre après les élections cantonales la présidence de l'Assemblée des Départements de France, perdue en 2004. La droite (y compris quatre MoDem qui dirigent leur département avec l'UMP) compte en effet 49 présidences sortantes de conseil général, contre 51 pour la gauche.

PS : infliger une défaite nationale à la majorité

Les enjeux du scrutin, parti par parti

7/8 : Le Parti Socialiste PS

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La liste des villes que le PS pourrait prendre ou reprendre à la droite est, a priori, impressionnante : Toulouse (historiquement à droite), Strasbourg (à droite depuis 2001), Reims et Metz où la droite est divisée, Caen (historiquement à droite), Rouen (reprise par la droite en 2001), etc. Voire Marseille, qui, de sondages en sondages, même si le mode de scrutin à deux échelons complexifie les choses, a remplacé Bordeaux dans les objectifs du PS. Symboliquement, la gauche espère en outre mettre sur le tapis des membres du gouvernement, à commencer par les ministres d'ouverture ex-PS Jean-Marie Bockel (Mulhouse) et Éric Besson (Donzère). Objectif : faire de ces élections locales un enjeu national en infligeant une claque à la majorité, comme lors des élections locales de 2004.

Mais, Rue de Solférino, la prudence est de rigueur car des précédents ont montré qu'une vague électorale pouvait vite se transformer en vaguelette. D'autant plus que cette année le PS a innové dans ses alliances. Sur sa gauche, en ouvrant ses listes au parti trotskiste Lutte ouvrière (dans certains secteurs de Marseille, à Clermont-Ferrand, Perpignan, Argenteuil…). Et sur sa droite, en nouant des alliances locales avec le Mouvement démocrate à Montpellier, Grenoble ou encore Dijon. Un des enjeux du PS pour ces élections municipales est, en effet, de tester les alliances avec le centre de François Bayrou. Afin, éventuellement, d'en faire à terme un partenaire de gouvernement en lieu et place du PCF. En Seine-Saint-Denis, le PS a d'ailleurs décidé de mettre fin à l'hégémonie de ce dernier parti, qui n'est plus que l'ombre de lui-même à l'échelon national, en présentant des candidats contre sept maires sortants (Saint-Denis, Aubervilliers, La Courneuve, Tremblay-en-France, Bagnolet, Pierrefitte-sur-Seine, Villetaneuse) et en convoitant la présidence du conseil général. Pour les élections cantonales, justement, la gauche espère conserver une majorité de départements et faire carton plein dans le Sud-Ouest (sauf les Pyrénées-Atlantiques) avec la conquête du Lot-et-Garonne, de la Corrèze (seul département du Limousin à droite) ainsi que des trois départements de droite en Poitou-Charentes (Charente-Maritime, Deux-Sèvres et, éventuelllement, Vienne). Des régions où François Hollande (candidat en Corrèze) et Ségolène Royal (présidente du conseil régional de Poitou-Charentes) sont à la manœuvre.

MoDem : se rendre incontournable pour le second tour

Les enjeux du scrutin, parti par parti

6/8 : Le Mouvement Démocrate MoDem

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Les scrutins locaux constituent les élections les plus difficiles pour une nouvelle formation comme le Mouvement démocrate qui, contrairement à l'ancienne UDF, se présente plus comme un parti de militants que comme un parti de cadres. Hormis quelques accords locaux avec l'UMP (Bordeaux, Le Havre, Angers…) ou avec le PS (Montpellier, Grenoble, Dijon…), la règle pour le nouveau parti est d'être présent sous sa propre couleur orange au premier tour des municipales. Même si les maires MoDem sortants de villes de plus de 30 000 habitants sont, en métropole, tous soutenus par l'UMP (Épinay-sur-Seine, Saint-Brieuc, Talence, Arras, Noisy-le-Sec, Anglet, Montigny-le-Bretonneux, Biarritz). Ailleurs, la stratégie centriste définie par François Bayrou pourrait bien faire du MoDem un faiseur de majorités locales.

Reste que pour se rendre incontournables au second tour, les listes MoDem doivent obtenir au moins 5% des suffrages exprimés (seuil pour fusionner avec une autre liste qualifiée au second tour), voire les 10% lui permettant, éventuellement, de se maintenir dans une triangulaire. Si le MoDem devrait obtenir des scores à deux chiffres dans certains arrondissements de Paris, à Saint-Étienne, Aix-en-Provence ou Metz, sa principale chance de conquête est Pau, où François Bayrou en personne est tête de liste. Enfin, l'enjeu pour le parti centriste est de reconstituer le tissu d'élus et de cadres locaux indispensables à la préparation des futures échéances électorales nationales. La majorité des animateurs territoriaux de l'UDF ont, en effet, rompu avec François Bayrou dans le contexte des élections présidentielles de 2002 puis 2007. Le MoDem n'a ainsi conservé qu'une seule des quatorze villes UDF de plus de 50 000 habitants (Épinay-sur-Seine) et quatre des huit présidences de conseils généraux (Pyrénées-Atlantiques, Mayenne, Morbihan, Rhône).

Les personnalités d'ouverture : survivre au changement d'étiquette politique

Les enjeux du scrutin, parti par parti

5/8 : Les personnalités d'ouverture

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Ces derniers mois, Jean-Marie Bockel, fondateur de la Gauche moderne, et Éric Besson, fondateur des Progressistes, étaient en concurrence pour incarner l'ouverture de Nicolas Sarkozy vers la gauche. Les élections municipales ont clarifié la situation : c'est le parti de Jean-Marie Bockel qui s'est imposé comme point de ralliement des candidats de gauche qui franchissent le Rubicon. Éric Besson n'écarte d'ailleurs pas, après les élections, une fusion des deux mouvements. Dans les villes de plus de 30 000 habitants, les têtes de listes issues de l'ouverture se comptent toutefois sur les doigts d'une main et sont presque toutes maires sortants : Jean-Marie Bockel (maire sortant, ex-PS) à Mulhouse (Haut-Rhin), Yves Urieta (maire sortant, ex-PS) à Pau (Pyrénées-Atlantiques), Daniel Marsin (maire sortant, ex-GUSR) aux Abymes (Guadeloupe), Roger Didier (maire sortant, ex-PRG) à Gap (Hautes-Alpes) et Jean-Marie Kutner (ex-divers gauche) à Schiltigheim (Bas-Rhin), où le maire sortant ne se représente pas. Sans oublier Éric Besson (ex-PS) à Donzère (Drôme), commune d'un peu moins de 5 000 habitants. Progressivement, après le ralliement de deux sénateurs des DOM (Daniel Marsin et Georges Othily), la Gauche moderne de Jean-Marie Bockel se structure. Comme pour le MoDem ou le Nouveau centre, les élections locales en constituent une étape obligée.

06 mars 2008

Nouveau Centre : obtenir un maillage d'élus locaux

Les enjeux du scrutin, parti par parti

4/8 : Le Nouveau Centre

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Après le cafouillage des élections législatives de 2007, qui a fermé au Nouveau centre l'accès en son nom propre au financement public des partis politiques, ce scrutin constitue le véritable baptême de feu électoral pour la formation créée par les ex-UDF ralliés à la majorité présidentielle de Nicolas Sarkozy. À l'exception de Jean-Luc Rigaut à Annecy (Haute-Savoie), les maires Nouveau centre sortants sont, logiquement, tous soutenus par l'UMP (Drancy, Issy-les-Moulineaux, Blois, Vincennes, Meudon, Montrouge, Rosny-sous-Bois). L'un d'entre eux, le député Nicolas Perruchot à Blois (Loir-et-Cher), qui avait battu de justesse la gauche en 2001, est toutefois particulièrement menacé, surtout en cas d'alliance pour le second tour entre le MoDem et le PS. À l'inverse, dans un contexte national difficile pour la majorité, le Nouveau centre créerait la surprise en emportant, avec le soutien de l'UMP, la mairie d'Agen (Lot-et-Garonne).

Mais les ambitions du parti sont ailleurs. Il s'agit avant tout de profiter de ce rendez-vous électoral pour constituer un maillage d'élus locaux suffisamment crédible pour s'imposer comme le successeur de l'UDF au centre droit. Et ainsi attirer, après les élections, les nombreux ex-UDF qui ne se retrouvent pas dans la stratégie du MoDem de François Bayrou mais qui n'ont pas pour autant rejoint le parti dirigé par Hervé Morin, André Santini et François Sauvadet. Sur les sept maires UDF de villes de plus de 50 000 habitants n'ayant pas rallié l'UMP en 2002, un seul se représente sous la bannière du MoDem (à Épinay-sur-Seine), trois sous celle du Nouveau centre (à Drancy, Issy-les-Moulineaux et Annecy) et trois sont sans étiquette partisane (Toulouse, Amiens et Rouen). Enfin, ces élections ont une grande importance pour le Nouveau centre, s'il entend profiter des élections sénatoriales de septembre prochain pour récupérer à son profit le groupe parlementaire Union centriste-UDF, où les uns et les autres cohabitent toujours.