29 mars 2010
Les élus par parti aux élections régionales
Tableau provisoire (donc susceptible encore de modifications mineures) des élus par parti aux élections régionales (je ne mets pas en ligne le détail région par région uniquement par prévention du pillage de la part de Wikipédia) :
parti |
élus |
||
NPA (1) | 2 | ||
GU | 7 | 124 | 1093 |
ALT | 1 | ||
PG | 17 | ||
divers FDG (2) | 4 | ||
PCF (3) | 95 | ||
MUP | 4 | ||
MRC | 18 | ||
PS | 538 | ||
dvg (4) | 81 | ||
PRG | 49 | ||
dve (5) | 17 | ||
EE (6) | 245 | 262 | |
RPS (7) | 11 | ||
MEI | 3 | ||
CAP 21 | 3 | ||
MoDem | 10 | ||
AC | 6 | 448 | |
LGM | 2 | ||
NC | 69 | ||
PRV | 20 | 331 | |
PROG | 3 | ||
UMP | 301 | ||
PCD | 7 | ||
dvd | 24 | ||
MPF | 10 | ||
CPNT | 6 | ||
FN | 118 |
Hors Corse et DROM, sur lesquels je n'ai pas fini de travailler
(1) sur liste FDG-NPA
(2) dont 1 AC et 1 VERTS dissident
(3) 30 sur listes PS et alliés dès le premier tour, 58 issus des listes FDG, 3 sur liste FDG-NPA et 4 sur liste "Frêche"
(4) dont 33 sur liste "Frêche" (dont 1 CPNT dissident), 1 ADS, 1 IDG et 4 centristes (dont 3 MoDem dissidents)
(5) 6 BE, 3 ES, 3 LRE, 1 MEL et 4 VERTS dissidents
(6) dont 1 RC
(7) 5 POc, 4 UDB, 1 MRS et 1 CMA
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09 mars 2010
Élections régionales : vraies victoires et victoires volées
Nous avons tous en tête les cartes des présidences de conseils régionaux après les élections régionales de 1986, 1992, 1998 et 2004 :
Il convient toutefois d'interprêter avec prudence ces cartes qui ne correspondent pas à la réalité du rapport entre la gauche et la droite (hors extrême droite). Voici donc les cartes des majorités en sièges issues des urnes en 1986, 1992, 1998 et 2004 :
(changement de mode de scrutin en 2004; hors triangulaire, la majorité est donc toujours absolue)
Quelques remarques :
- la droite a volé dans plusieurs régions en 1986 et 1998 la victoire à la gauche en s'alliant plus ou moins ouvertement avec le FN
- en 1986 : Haute-Normandie, Picardie, Franche-Comté, Languedoc-Roussillon, Aquitaine
- en 1998 : Picardie, Bourgogne, Languedoc-Roussillon
- nous avons tous en tête l'exemple d'une telle alliance en Rhône-Alpes en 1998 avec Charles Millon; or il ne s'agissait en l'occurrence pas véritablement d'une victoire volée puisque droite et gauche y avaient obtenu le même nombre de conseillers régionaux
- en 1992 en Bourgogne, c'est en revanche la gauche qui a volé la victoire à la droite en s'alliant avec le FN; il s'agit du ministre d'ouverture Jean-Pierre Soisson (qui retournera ensuite à droite... et volera en 1998 la victoire à la gauche cette fois, toujours en s'alliant avec le FN !)
- depuis 2004, le changement de mode de scrutin aux élections régionales (deux tours et prime majoritaire) a mis fin aux situations d'égalité droite-gauche en sièges
09:50 | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook | | Imprimer | |
24 février 2010
Conseil constitutionnel : droite-gauche, le faux clivage
Les futures nominations au Conseil constitutionnel sont officielles :
- Michel Charasse (divers gauche, ex-PS) pour le président de la République, Nicolas Sarkozy
- Jacques Barrot (UMP) pour le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer
- Hubert Haenel (UMP) pour le président du Sénat, Gérard Larcher
Saluons pour la forme la décision de Nicolas Sarkozy de nommer une personnalité de l'opposition de gauche. Il n'était effectivement pas obligé de le faire (même si cela n'exclut pas des arrières-pensées et si cela n'a rien à voir avec ce qu'on appelle en politique l'ouverture). Mais remarquons qu'il s'agit de trois personnalités politiques, contre aucun universitaire.
Ces nominations sont très importantes. Aussi importantes, à mes yeux, que le résultat d'une élection présidentielle. Le vrai clivage politique n'est en effet pas en France entre la droite (l'UMP et ses alliés) et la gauche (le PS et ses alliés) ou le centre (le MoDem) mais entre les jacobins et les girondins - ce qui dépasse largement la question d'un État unitaire, décentralisé voire fédéral.
La République française est historiquement jacobine. C'est un fait, qu'on s'en réjouisse ou qu'on s'en désole. Une identité qui se résume dans deux phrases clefs: "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion"; "La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum".
Or, aussi bien la décentralisation (libre-administration des collectivités locales) que le supranationalisme européen sont au bout du bout incompatibles avec cette identité constitutionnelle de la France. D'où un choc culturel profond en France depuis plusieurs décennies. Jusqu'à présent, le Conseil constitutionnel comme le Conseil d'État ont été les gardiens de cette identité. Voilà le véritable enjeu des nominations au Conseil constitutionnel, aujourd'hui et demain.
Ce qui importe, ce n'est donc pas de savoir si les nouveaux membres du Conseil constitutionnel sont de droite, de gauche ou du centre - de la majorité ou de l'opposition (clivages de surface) mais s'ils sont jacobins ou girondins (clivage de fond).
Michel Charasse est un jacobin*; Jacques Barrot et Hubert Haenel sont des girondins. Deux contre un.
* cela me fait bien rire de voir certains confrères écrire que Michel Charasse a été nommé pour "compliquer la tâche du président du Conseil constitutionnel", alors que c'est moins le jacobin Charasse que les girondins Barrot et Haenel qui vont s'opposer au jacobin Jean-Louis Debré...
10:39 | Lien permanent | Commentaires (7) | Facebook | | Imprimer | |
23 février 2010
Ouverture ?
J'ai déjà abordé ce sujet. Mais j'y reviens rapidement car cela m'agace d'entendre parler d'ouverture au sujet de la nomination de Didier Migaud, actuel président PS de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, au poste de premier président de la Cour des comptes.
L'ouverture, c'est ouvrir sa majorité politique en intégrant une personnalité issue d'un parti de l'opposition dans son gouvernement ou sur une liste électorale.
L'ouverture, en revanche, ce n'est pas nommer une personnalité de l'opposition à la tête d'une juridiction financière ou d'une commission de réflexion. Ce qui s'appelle simplement placer l'intérêt général au-dessus des clivages partisans.
Bien entendu, le but de Nicolas Sarkozy est d'enfoncer un coin dans le PS et de communiquer sur la poursuite de l'ouverture. Mais nul n'est obligé de s'abstenir de réfléchir en validant tête baissée la communication élyséenne.
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12 janvier 2010
Les Français ont une confiance sélective envers la politique
"La démocratie représentative ne peut pas fonctionner sans confiance", a rappelé hier Pascal Perrineau, directeur du Centre de recherches politiques de Sciences-Po (Cevipof), en présentant les premiers résultats d'un nouveau baromètre de confiance politique (1). Le constat semble sans appel : 67% des Français n'ont "confiance ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays". La confiance pour son propre camp est toutefois davantage élevée à droite qu'à gauche : 66% des électeurs UMP ont confiance dans la droite, alors que seulement 49% des électeurs PS ont confiance dans la gauche. Dans leur ensemble, les électeurs de gauche ne sont que 33% à avoir confiance dans leur camp pour gouverner. Au total, il existe donc un "électorat en déshérence". Celui-là même que convoitent Europe Écologie ou le MoDem...
Dans le détail, les institutions locales sont les seules à échapper à la défiance : les Français accordent largement leur crédit aux échelons politiques municipal, départemental et régional, qu'il s'agisse des institutions en tant que telles ou de leurs élus. À l'inverse, les institutions nationales et internationales inspirent majoritairement de la défiance. Près de deux tiers des Français éprouvent ainsi de la défiance tant envers le président de la République actuel qu'envers l'institution présidentielle. "Ce n'est pas toute la politique qui est condamnée : il y a une déconnexion entre la scène politique locale et la scène politique nationale", souligne Pascal Perrineau. Il existe par ailleurs un décalage entre la défiance envers le gouvernement en tant qu'institution (68%) et celle envers le premier ministre actuel (58%). "Il y a un phénomène Fillon, qui conserve un capital de popularité intéressant malgré le contexte de crise", analyse le politologue.
Le baromètre a, en outre, mesuré l'image qu'inspire différentes organisations ou institutions. D'un côté, les Français ont confiance envers celles qui représentent l'État régalien et l'État providence : les hôpitaux (86% de confiance), l'école (83%), l'armée (75%), la police (71%), l'administration (63%), les grandes entreprises publiques et la justice (60%). De l'autre, ils n'ont pas confiance dans la plupart des structures de médiation traditionnelles : les partis politiques (76% de défiance), les médias (72%), les banques (63%), les grandes entreprises privées (55%) et les syndicats (52%). Seules s'en sortent les Églises (50% de confiance, 46% de défiance) et, surtout, les associations (71% de confiance).
Très riche, le baromètre déborde largement du cadre politique. "La crise n'a pas atteint le sentiment privé du bonheur", constate Pascal Perrineau face aux 91% de Français qui se disent "heureux". Mais, conséquences de la crise obligent, 55% des Français estiment qu'ils risquent de se retrouver au chômage dans les mois à venir. Enfin, 40% d'entre eux veulent "réformer en profondeur" le système capitaliste, et 51% le "réformer sur quelques points". Tandis que 55% demandent "que l'État contrôle et réglemente plus étroitement les entreprises", contre 41% qui veulent, au contraire, "que l'État leur fasse confiance et leur donne plus de liberté". Une question sur laquelle le clivage droite-gauche joue à plein.
Laurent de Boissieu
© La Croix, 12/01/2010
(1) Enquête réalisée du 9 au 19 décembre par TNS Sofres pour le Cevipof, l'Institut Pierre-Mendès-France et Edelman auprès d'un échantillon représentatif de 1 502 personnes inscrites sur les listes électorales
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