15 juin 2008
Référendum européen en Irlande
Le peuple irlandais a rejeté par 53,4% le traité de Lisbonne. Que l'on regrette ou que l'on se félicite de ce résultat, on ne peut qu'être outré par les réactions méprisantes à l'égard de ce choix démocratique, entre ceux qui espèrent malgré tout la poursuite du processus de ratification d'un traité de Lisbonne désormais caduque et ceux qui demandent un second vote. On a déjà fait en 1992-1993 le coup au peuple danois et en 2001-2002 au peuple irlandais (remarquez, lui au moins est déjà habitué !).
Outre ce mépris envers les Irlandais, deux réactions sont particulièrement inquiétantes.
D'une part, l'insistance hautaine sur le poids démographique de l'Irlande. Une régression par rapport au droit international, fondé, contre la loi du nombre ou du plus fort, sur le principe de l'égalité souveraine de tous les États (article 2 de la Charte des Nations Unies).
D'autre part, la volonté affirmée de la part de "l'Europe d'en haut" de ne plus organiser, à l'avenir, de référendum sur les questions européennes. Contre la souveraineté populaire, c'est un nouveau despotisme qui risque alors de se mettre en place. Or, même s'il se veut "éclairé", le despotisme est toujours, un jour ou l'autre, balayé par les peuples.
Pour aller plus loin :
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07 juin 2008
Représentant(s) de la Nation
Je critique beaucoup sur mon blog. Mais, pour une fois, en tant que citoyen français, je me réjouis du déplacement de Nicolas Sarkozy au Liban. Un symbole pour cet État ami meurtri.
Je m'étonne toutefois de la nécessité qu'à ressentie Nicolas Sarkozy de s'y rendre entouré des dirigeants des principaux partis politiques représentés au Parlement. Preuve supplémentaire que la vision gaullienne du président de la République - l'Homme de la Nation au-dessus des partis - appartient définitivement au passé : pour montrer qu'il représente la Nation, le président de la République est désormais obligé de venir entouré des différentes composantes politiques de ladite Nation.
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30 mai 2008
Révision constitutionnelle de circonstance
La Constitution est la loi fondamentale de la nation. Elle ne doit donc pas être modifiée pour des raisons de circonstance. C'est pourtant encore une fois ce qui risque de se produire autour de la question de l'adhésion de la Turquie (appelons un chat un chat) à l'Union Européenne.
En 2005 avait été introduit dans la Constitution un article disposant que "tout projet de loi autorisant la ratification d'un traité relatif à l'adhésion d'un État à l'Union européenne et aux Communautés européennes est soumis au référendum par le président de la République". Tout en précisant que cet article n’est pas applicable "aux adhésions faisant suite à une conférence intergouvernementale dont la convocation a été décidée par le Conseil européen avant le 1er juillet 2004". Ce qui excluait d'emblée la Bulgarie et la Roumanie (adhésion effective au 1er janvier 2007) ainsi que la Croatie (Conseil européen des 17 et 18 juin 2004). Mais ce qui visait implicitement la Turquie (Conseil européen des 16 et 17 décembre 2004).
Le projet de révision constitutionnelle prévoyait de calquer la procédure de ratification d'un traité relatif à l'adhésion d'un nouvel État à l'Union européenne sur la procédure de révision constitutionnelle (article 89) :
- approbation "normale" par référendum
- possibilité pour le président de la République de convoquer le Parlement en Congrès (approbation à la majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés)
Les députés ont toutefois adopté un amendement au projet de loi constitutionnelle déposé par les UMP Richard Mallié, Patrick Devedjian et Frédéric Lefebvre* stipulant que "tout projet de loi autorisant la ratification d'un traité relatif à l'adhésion d'un État à l'Union européenne et aux Communautés européennes lorsque la population de cet État représente plus de cinq pour cent de la population de l'Union, est soumis au référendum par le Président de la République".
La Constitution est là pour fixer des principes généraux. Pas pour viser tel ou tel État (en l'occurrence, la Turquie). Peut-être fallait-il revenir sur l'obligation d'un référendum pour toute nouvelle adhésion à l'Union Européenne (à ce jour, trois États sont officiellement candidats : l'ancienne République yougoslave de Macédoine, la Croatie et la Turquie). Mais il aurait alors suffi de donner la possibilité au président de la République de passer par le Congrès en le laissant assumer ce choix politique (et puis, pourquoi 5% et pas 3% ou 1% !).
*auquel s'ajoute un amendement identique de l'UMP Jean-Luc Warsmann
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14 mai 2008
Soixantième anniversaire de l'État d'Israël
L'État d'Israël fête aujourd'hui son soixantième anniversaire (14 mai 1948). Au risque de choquer, sur le fond le concept même d'État juif m'interpelle.
Les Juifs forment-ils un peuple ayant, de ce fait, droit à un État propre ou à l'existence au sein d'un État binational (Palestine-Israël) ? Ou les juifs ne sont-ils que les adeptes d'une religion ? Tous les problèmes viennent du fait qu'un même mot désigne à la fois un peuple historique (les Hébreux) et une religion (le judaïsme), ce qui ouvre malheureusement la voie à tous les discours antisémites d'un côté et communautaristes de l'autre.
Or en France un juif n'est ni plus ni moins qu'un croyant adepte de la religion juive. Il n'y a qu'un peuple français, et il n'y a donc pas plus de Juifs de France que d'Alsaciens de France, de Bretons de France ou de Corses de France. Il n'y a que des Français juifs comme il y a des Français chrétiens, des Français musulmans ou des Français athées. Considérer en France les juifs comme un peuple et non comme une religion, c'est alimenter l'odieuse idée antisémite du juif prétendument inassimilable dans la communauté nationale française car n'appartenant soi-disant pas au peuple Français, un et indivisible.
Quid, alors, de l'État d'Israël ? Vu de France, un État religieux (juif, en l'occurrence) constitue une énormité juridique. Et il est incompréhensible qu'un étranger (Elie Wiesel) ait, en raison de sa religion, fait partie des douze personnalités choisies pour lancer les festivités de ce soixantième anniversaire. Mais cette énormité juridique est hélas historiquement légitime car elle répondait à une monstruosité, un crime contre l'humanité : la "solution finale". Comme si à une grande catastrophe (Shoah, en hébreux) ne pouvait répondre qu'une autre catastrophe (Nakba, en arabe), certes moins dramatique. Il s'agit donc aujourd'hui de faire avec cette réalité, celle de l'existence de l'État d'Israël, en espérant que cet État s'ouvrira à la laïcité et coexistera un jour pacifiquement avec un véritable État palestinien, tout aussi laïc.
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13 mars 2008
Et aussi... les élections en Espagne
Résultat des élections générales en Espagne (dimanche dernier) :
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