20 avril 2007
Ségolène Royal
objectif : qualifier la gauche au second tour
Pour le PS, il s'agit avant tout de prendre une revanche sur le 21 avril 2002. À l'époque, Lionel Jospin avait été éliminé dès le premier tour en récoltant un peu moins de 200 000 voix que Jean-Marie Le Pen. Persuadée que ce n'est pas avant tout la politique menée par la "gauche plurielle" mais la multiplication des candidatures qui en avait été la cause, le PS a convaincu le Mouvement républicain et citoyen (Jean-Pierre Chevènement : 5,33% en 2002) et le Parti radical de gauche (Christiane Taubira : 2,32% en 2002) de ne pas présenter de candidat et de soutenir sa candidate. D'après les sondages, Ségolène Royal obtiendrait d'ailleurs au premier tour un score plus proche de celui de Lionel Jospin en 1995 (23,3%) qu'en 2002 (16,18%). Toujours d'après les sondages, la candidate serait ainsi qualifiée pour le second tour. Seules quelques enquêtes réalisées début mars la plaçaient en effet à égalité avec François Bayrou au premier tour. L'hypothèse d'un duel entre Nicolas Sarkozy et François Bayrou mettrait le PS au pied du mur : simplement appeler à voter pour le candidat centriste ou sceller avec lui une alliance, comme le suggèrent l'ancien premier ministre Michel Rocard et les anciens ministres Bernard Kouchner et Claude Allègre. Mais, même qualifiée le 22 avril, la longue marche de Ségolène Royal ne serait pas achevée : aucun sondage réalisé depuis la mi-janvier ne la donne en tête dans un duel avec Nicolas Sarkozy.
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Nicolas Sarkozy
objectif : arriver en tête au premier tour
En privé, Nicolas Sarkozy est confiant. Il est vrai que tous les sondages le placent – depuis fin mars – en tête du premier tour et le donnent – depuis mi-janvier – élu au second face à Ségolène Royal. Président d'un parti créé après la dernière présidentielle, Nicolas Sarkozy n'a pas vraiment de score de référence. En 2002, les trois candidats qui soutiendront ensuite la création de l'UMP avaient obtenu 24,98%: Jacques Chirac (19,88%), Alain Madelin (3,91%) et Christine Boutin (1,19%). Tous les sondages lui confèrent par ailleurs bien plus que l'étiage de Jacques Chirac aux présidentielles (18-21%). Le scénario idéal pour Nicolas Sarkozy serait d'être face à Ségolène Royal au second tour. Afin, espère-t-il, de l'emporter dans un duel "classique" entre la droite et la gauche. Face à Jean-Marie Le Pen, il risquerait de se trouver "mal élu", comme Jacques Chirac il y a cinq ans. Face à François Bayrou, en revanche, la partie serait plus difficile : tous les sondages ayant testé cette hypothèse le donnent, dans cette configuration, perdant. Après avoir donné à sa campagne un ton plus social que les convictions libérales qu'il avait jusque-là défendues, Nicolas Sarkozy a multiplié, ces dernières semaines, les signaux en direction de deux cibles : d'une part l'électorat d'extrême droite (proposition d'un "ministère de l'immigration et de l'identité nationale"), d'autre part les centristes (réunion publique, mercredi soir, avec Simone Veil, Gilles de Robien et André Santini).
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Gérard Schivardi
objectif : ne pas finir dernier
Bon dernier dans les sondages, Gérard Schivardi se présente pour la première fois à une élection présidentielle. La formation politique qui le soutient, le Parti des travailleurs (PT), n'en est toutefois pas à sa première candidature, son représentant obtenant à chaque fois le score le plus faible : 0,38% en 1988 (Pierre Boussel) et 0,47% en 2002 (Daniel Gluckstein, actuel directeur de campagne de Gérard Schivardi). Le PT est principalement composé de militants trotskistes "lambertistes", mais Gérard Schivardi (ancien membre du PS) a défendu durant cette campagne une ligne politique plus nationale-républicaine – proche de celle de Jean-Pierre Chevènement mais en plus radicale – que marxiste révolutionnaire. Le maire de Mailhac et conseiller général de l'Aude a annoncé en cette fin de campagne la création d'un "nouveau parti ouvrier en France" qui serait "opérationnel en fin d'année pour les prochaines municipales et cantonales".
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Philippe de Villiers
objectif : obtenir plus de 5%
Il s'agit de la seconde candidature de Philippe de Villiers à une élection présidentielle. En 1995, le président du Mouvement pour la France (MPF) avait obtenu 4,74% des suffrages exprimés, c'est-à-dire juste en dessous de seuil symbolique et financier des 5%. Au regard des enquêtes d'opinion, il en serait cette fois encore plus loin. À l'exception des questions morales et éthiques, où il se retrouve sur la ligne défendue en 2002 par Christine Boutin (1,19%), les principaux thèmes développés par Philippe de Villiers ont été préemptés durant cette campagne par Nicolas Sarkozy, de la revalorisation du travail à l'identité nationale. Coincée entre le FN et l'UMP, le créneau pour la "droite patriotique de gouvernement" semble aujourd'hui étroit. Mais Philippe de Villiers se positionne également pour la prochaine présidentielle, où il pourrait tenter, avec une image moins controversée, d'incarner la relève de Jean-Marie Le Pen (84 ans en 2012) à la droite de la droite.
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Dominique Voynet
objectif : devancer José Bové
Les Verts abordent cette élection présidentielle dans un contexte difficile. Tout d'abord, la signature du Pacte écologique de Nicolas Hulot par plusieurs candidats de tous bords (François Bayrou, Marie-George Buffet, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy, Dominique Voynet) a semblé ôter à leur candidate sa spécificité. Ensuite, Dominique Voynet souffre de la concurrence de José Bové, dont la candidature se positionne sur un créneau électoral très proche, même si sur les questions européennes la candidate des Verts est plus proche de François Bayrou que de la gauche "noniste". Certains membres de la direction du parti (Francine Bavay, Patrick Farbiaz) ont d'ailleurs préféré soutenir le candidat altermondialiste. Enfin, comme l'ensemble des candidats ne pouvant apparemment pas prétendre viser le second tour, Dominique Voynet est crédité d'un très faible score dans les sondages. Dans ce contexte, il lui faudra au moins devancer José Bové ou ne pas donner à l'écologie politique son plus mauvais score à une présidentielle : 1,32% en 1974 (René Dumont), 3,88% en 1981 (Brice Lalonde), 3,78% en 1988 (Antoine Waechter), 3,32% en 1995 (Dominique Voynet), 5,25% en 2002 (Noël Mamère).
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