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25 mars 2010

L'après-régionales sonne le réveil des droites

Quelques jours à peine après le second tour des élections régionales, les grandes manœuvres ont commencé : Hervé Morin et Jean Arthuis d'un côté, Dominique de Villepin de l'autre, devraient respectivement lancer jeudi 25 mars des appels à la création de nouveaux mouvements politiques. Les deux premiers veulent fédérer les centristes, le second veut rassembler les gaullistes. Les uns et les autres partageant globalement une même critique de la présidence de Nicolas Sarkozy et n'excluant pas de présenter un candidat à l'élection présidentielle de 2012.

Depuis leur rupture avec François Bayrou, en 2007 pour Hervé Morin et en 2008 pour Jean Arthuis, les deux hommes affichent la même ambition de refonder l'UDF mais ne sont pas d'accord sur les moyens pour y parvenir. Pour Hervé Morin, "l'UDF d'aujourd'hui" c'est en effet déjà son parti, le Nouveau Centre, qui vient de faire élire 74 conseillers régionaux. Reste que, à l'image de Jean Arthuis, fondateur de l'Alliance centriste, de nombreux élus issus de l'UDF et ayant rompu avec le MoDem répugnaient à rallier le Nouveau Centre. Finalement, le Nouveau Centre et l'Alliance centriste devraient annoncer jeudi matin leur regroupement "sous une forme confédérale" avec pour objectif d'aboutir à "une structure unique" (La Croix, 25/03/2010).

Hormis l'ancien giscardien Hervé de Charette, qui a quitté l'UMP pour rallier le Nouveau Centre avant les régionales, cette recomposition ne devrait toutefois pas toucher les ex-UDF qui ont participé en 2002 à la création du grand parti de droite à vocation majoritaire. Certains appartiennent parallèlement au Parti radical de Jean-Louis Borloo ou au Parti chrétien-démocrate de Christine Boutin, qui n'exclut pas d'être, elle-même, candidate à la présidentielle de 2012 (La Croix, 24/03/2010).

D'autres restent inorganisés mais se réunissent de façon informelle autour de Pierre Méhaignerie. "Nous ne voulons pas travailler avec les autres centristes sur des questions de structure mais sur un positionnement de fond, tranche l'intéressé. Les centristes de l'UMP ont un contrat de cinq ans avec Nicolas Sarkozy et ils le respecteront. Ce qui signifie que nous resterons à l'UMP."

La stratégie de Dominique de Villepin paraît, elle, plus ambiguë. Il a en effet déjà lancé un "Club Villepin", le 18 juin 2009, tandis que les derniers remaniements ministériels ont vu deux de ses proches entrer au gouvernement : Bruno Le Maire en janvier 2009 et Georges Tron en mars 2010. La forme de son "mouvement au service des Français" est en outre encore incertaine (club ou parti) de même que la nature de ses relations avec l'UMP.

Quoi qu'il en soit, les autres mouvements se réclamant du gaullisme n'entendent pas laisser Dominique de Villepin occuper ce créneau. Associé à l'UMP, Le Chêne de Michèle Alliot-Marie a ainsi présenté mardi un nouveau logo où la référence gaulliste est plus nettement visible à travers l'apparition d'une croix de Lorraine rappelant le dernier logo du RPR (voir ci-dessous). "Nous avons dépassé le cadre d'un club de réflexion : la sensibilité gaulliste de la majorité, c'est nous", plaide un proche de Michèle Alliot-Marie. De fait, aux régionales, l'ancien logo du Chêne a été ajouté sur certaines professions de foi, au même titre que celui des autres composantes de la majorité présidentielle.

Enfin, dans un message interne, le parti gaulliste indépendant Debout la République du député Nicolas Dupont-Aignan, qui a dépassé aux régionales le MoDem en Île-de-France, s'inquiète des "tentatives de débauchage individuel" de la part "des amis de Dominique de Villepin, semble-t-il soucieux de recruter des troupes dans la perspective de la mise sur pied d'un nouveau mouvement".

 

Laurent de Boissieu
© La Croix, 25/03/2010

 

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nouveau logo du Chêne

 

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ancien logo du Chêne

 

rpr-1991.gif
ancien logo du RPR (1991-2002)

12 mars 2010

Élections régionales : les petits partis

Alliance écologiste indépendante
Aux élections européennes de 2009, l'Alliance Écologiste Indépendante (AEI) avait obtenu 3,63% en moyenne nationale, tournant autour du seuil des 5% en Alsace (5,85% pour Antoine Waechter) et Languedoc-Roussillon (4,45% pour Patrice Drevet). Pour les régionales, les "écologistes indépendants" partent, soit seuls, soit avec le MoDem (Auvergne, Franche-Comté, Basse-Normandie, Pays de la Loire, Picardie, Poitou-Charentes) ou Europe - Écologie (Alsace, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais).

 

Debout la République
Le mouvement gaulliste Debout la République du député Nicolas Dupont-Aignan est en lice dans trois régions : Haute-Normandie (où il avait obtenu 2,64% aux européennes), Lorraine (2,55%) et Île-de-France (2,44%). Parti d'une ligne républicaine ni de droite ni de gauche, avec le ralliement d'ex-chevènementistes, il s'est finalement allié au CNI et à des divers droite, misant sur l'électorat de droite non-sarkozyste et sur l'espace libéré par le ralliement du MPF et de CPNT aux listes UMP.

 

Les petites partis d'extrême droite
Des dissidents du FN (Parti de la France de Carl Lang, etc.) ont formé avec les restes du MNR de Bruno Mégret des listes dans six régions (Centre, Franche-Comté, Lorraine, Basse-Normandie, Haute-Normandie, Picardie). L'extrême droite régionaliste et "identitaire" est, quant à elle, présente en Alsace (Alsace d'abord) et en Languedoc-Roussillon (Ligue du Midi). Les uns et les autres soutiennent la Ligue du Sud de Jacques Bompard en Provence-Alpes-Côte d'Azur. Enfin, Jean-Claude Martinez (ex-FN) a formé comme aux européennes sa propre liste, en Languedoc-Roussillon.

 

Laurent de Boissieu
© La Croix, 12/03/2010

23 septembre 2009

Chapeau bas !

Au sein des partis politiques, le nerf de la guerre c'est l'argent, mais également la carte électorale. D'où l'importance des experts électoraux, qui gardent jalousement "leurs" chiffres.

Qu'il me soit permis ici de rendre hommage au parti Debout la République, qui vient de publier sur son site ses résultats aux élections européennes commune par commune ! Bien entendu, il s'agit de communication politique (soif de reconnaissance chez ces derniers fidèles du gaullisme pur et dur, à la fois social et souverainiste), mais c'est la première fois, à ma connaissance, qu'une formation politique publie de telles cartes. C'est d'autant plus intéressant que les plus fines que j'utilise pour mes propres analyses présentent les résultats à l'échelon du canton, et non de la commune (je ne les insère pas sur mes sites, vu que je ne les ai pas personnellement réalisées).

Beau travail et bel exemple de transparence ! Je rêverais de voir tous les aures partis emprunter cette même voie...

 

24 avril 2009

L pour Libertas

libertas.pngComme je le signalais dès le 11 mars sur ce blog, c'est l'Enchanteur des Nouveaux Médias qui est chargée de la campagne Internet de Libertas. Je venais effectivement de croiser et de discuter avec Arnaud Dassier, ainsi qu'avec Edouard Fillias, lors du lancement par Philippe de Villiers et Frédéric Nihous de la campagne nationale de Libertas.

Dans son édition d'aujourd'hui, lefigaro.fr, qui cite d'ailleurs iPolitique en source, s'étonne qu'un "euro-enthousiaste" fasse la campagne de Villiers.

En France, le souverainisme plonge en effet ses racines dans le gaullisme (Nicolas Dupont-Aignan) et le national-républicanisme (Jean-Pierre Chevènement), deux familles politiques qui ont l'antilibéralisme et l'antiatlantisme en partage. Mais tel n'est pas le cas partout ailleurs en Europe.

En Irlande (mouvement Libertas de Declan Ganley), en Grande-Bretagne (Conservative Party de David Cameron), en République tchèque (Občanská Demokratická  de Václav Klaus) comme en Bulgarie (parti Red, Zakonnost i Spravedlivost de Yané Yanev) l'euroscepticisme est, bien au contraire, ultralibéral et atlantiste.

Or c'est clrairement à ce courant que se rattache Libertas. Rappelons d'ailleurs que Philippe de Villiers fut membre du Parti Républicain, ancienne composante libérale de l'UDF, de même que Jérôme Rivière (directeur de campagne de Libertas et tête de liste en Île-de-France), ancien secrétaire général du Mouvement des Jeunes Républicains et ex-député Démocratie Libérale puis CNI.

Bref, les nationaux-libéraux Philippe de Villiers et Jérôme Rivière ont certainement autant en commun avec les libéraux Arnaud Dassier et Edouard Fillias qu'avec les gaullistes Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) et Paul-Marie Coûteaux (RIF), qui ont logiquement refusé la tutelle de Libertas (la logique s'arrêtant là, puisque les deux hommes feront listes séparées).

Enfin, quoi qu'il en soit, soulignons pour conclure qu'une agence Internet ne cautionne pas forcément les opinions politiques de ses clients...

01 avril 2009

Journal des élections européennes (6)

Le Journal des élections européennes

 

***

Nouveau sondage publié :

 

 LO

2%

 NPA

9%

 Front de Gauche (PCF-PG...)

6%

 PS

24%

 Europe-Écologie (Verts...)

9%

 MoDem

10%

 UMP-NC-GM

27%

 DLR

1%

 Libertas (MPF-CPNT)

6%

 FN

5,5%

 FN dissidents

0,5%

Sondage Ipsos pour Le Point réalisé les 13 et 14 mars 2009 auprès d'un échantillon représentatif de 887 électeurs.

 

***

Le parti européen souverainiste Libertas, qui regroupe en France le Mouvement pour la France (MPF) et le parti Chasse Pêche Nature Traditions (CPNT), ont présenté mardi leurs têtes de listes pour les élections européennes. Aux européennes de 2004, le MPF avait présenté sept listes (sur huit circonscriptions) et obtenu 6,67% (trois élus, deux MPF et un apparenté); CPNT en avait présenté cinq et obtenu 1,73% (aucun élu).

 

  Sud-Est Patrick Louis MPF
  Nord-Ouest Frédéric Nihous CPNT
  Île-de-France Jérôme Rivière MPF
  Ouest Philippe de Villiers MPF
  Sud-Ouest Eddie Puyjalon CPNT
  Est Christophe Beaudouin MPF
  Massif central-Centre  Véronique Goncalvès MPF
  Outre-mer

Erika Kuttner-Perreau

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en gras : sortants

 

Successivement membre du Parti Républicain (PR), de Démocratie Libérale (DL) puis du Centre National des Indépendants (CNI), Jérôme Rivière avait présidé le comité de soutien de Philippe de Villiers pour l'élection présidentielle de 2007. Il avait ensuite été battu par l'UMP aux élections législatives. L'Irlandais Declan Ganley, fondateur de Libertas, l'a par ailleurs nommé directeur de campagne de Libertas pour la France.

Ancien président de l'Union des Jeunes pour le Progrès (UJP), Christophe Beaudouin a été successivement membre du Rassemblement pour la République (RPR) puis du courant gaulliste de l'Union pour un Mouvement Populaire (UMP), Debout la République, au titre duquel il participa en 2002 au ticket formé par Nicolas Dupont-Aignan pour la présidence de l'UMP. Il avait entre-temps soutenu la candidature de Jean-Pierre Chevènement à l'élection présidentielle de 2002. Ancien conseiller municipal de Saint-Loup-sur-Semouse (Haute-Saône), il était devenu le coordinateur régional du MPF pour la région Nord-Pas de Calais. Membre du secrétariat du Groupe Indépendance-Démocratie du Parlement Européen, Christophe Beaudouin est également le fondateur de l'Observatoire de l'Europe.

 

***

Le Front de Gauche (PCF-Parti de Gauche) a désigné l'ensemble de ses têtes de listes, après l'échec des négociations avec le Mouvement Républicain et Citoyen (MRC) de Jean-Pierre Chevènement et Les Alternatifs, deux partis qui ont finalement décidé de ne pas participer aux élections européennes.

 

  Sud-Est Marie-Christine Vergiat -
  Nord-Ouest Jacky Hénin PCF
  Île-de-France Patrick Le Hyaric PCF
  Ouest Jacques Généreux PG
  Sud-Ouest Jean-Luc Mélenchon PG
  Est Hélène Franco PG
  Massif central-Centre  Marie-France Beaufils PCF
  Outre-mer

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en gras : sortants

 

Outre le PCF et le Parti de Gauche, participent au Front de Gauche le courant Gauche Unitaire du NPA (Michèle Ernis, numéro deux dans la circonscription Nord-Ouest) et le mouvement Alternative Démocratie et Socialisme (ADS; Patrick Charles, numéro deux dans la circonscription Massif central-Centre).