Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

19 septembre 2011

François Bayrou promet le Kärcher pour les "voyous installés au cœur de l'État"

François Bayrou promet le Kärcher pour les "voyous installés au cœur de l'État"

http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Franc...

Laurent de Boissieu
La Croix, 19/09/2011

17 septembre 2011

LCI Matin Week-end

"À l'occasion de l'université de rentrée du MoDem, Laurent de Boissieu, journaliste politique à La Croix, analyse sur LCI la stratégie de François Bayrou"

https://www.facebook.com/video/video.php?v=10150294226611...

Une partie du centre-droit retrouve François Bayrou

Des personnalités issues de l'UDF mais n'ayant pas fait en 2007 le choix du MoDem participent ce week-end à son université de rentrée

Alors que s'ouvrait vendredi l'université de rentrée du MoDem à Hyères (Var), François Bayrou affiche sa bonne forme. Son livre (2012, état d'urgence, Plon) est un succès de librairie avec 35.000 exemplaires vendus. Et la crise des dettes publiques semble donner raison à celui qui en a fait depuis longtemps une de ses priorités. Dans les sondages, le troisième homme de 2007 demeure certes encore loin du trio de tête. Mais, à égale distance de l'élection présidentielle, il se situe exactement aux mêmes niveaux qu'en septembre 2006, à savoir entre 6 et 8% des intentions de vote. Ce qui ne l'empêcha pas, sept mois plus tard, de réaliser la performance de 19%.

"Bayrou ne capitalise pas sur son score de 2007: parmi ses électeurs d'alors, seul un sur trois déclare une probabilité forte de voter pour lui en 2012", tempèrent cependant les chercheurs Bernard Denni, Nonna Mayer et Vincent Tiberj dans une enquête réalisée cet été par la Sofres (1) pour les centres de recherche de trois Instituts d'études politiques (Paris, Grenoble, Bordeaux).

Cette étude, qui permet également de dégager la vulnérabilité et l'attractivité des candidats, montre que François Bayrou est davantage menacé sur sa gauche que sur sa droite: plus de la moitié de ses électeurs potentiels sont également électeurs potentiels de François Hollande (54%) ou Martine Aubry (52%). À l'inverse, le candidat centriste menace peu les autres candidats: seuls 23% des électeurs potentiels d'Eva Joly (malgré de réelles convergences avec des personnalités comme Daniel Cohn-Bendit ou Laurence Vichnievsky), sur sa gauche, et de Jean-Louis Borloo, sur sa droite, se déclarent aussi électeurs potentiels de François Bayrou. Ces chiffres montrent en tout cas que la rupture du président du MoDem avec la droite est désormais bien ancrée dans l'esprit des électeurs.

Aujourd'hui, c'est pourtant vers la droite que l'ancien président de l'UDF cultive en public ses contacts. "L'étape actuelle de la recomposition d'un centre solide passe par le retour de gens qui se sentaient au centre-droit", théorise un de ses proches. Participent en effet à cette université de rentrée Pierre Méhaignerie (vice-président du conseil national de l'UMP), Jean Arthuis (président de l'Alliance centriste), Bernard Bosson, Anne-Marie Idrac et Pierre Albertini (2). De fait, il lui faut également reconquérir l'électorat de centre-droit, qui était historiquement le sien mais au sein duquel il est actuellement concurrencé par Jean-Louis Borloo ou Hervé Morin.

Parmi les autres invités figurent notamment "des compagnons de route dont on disait qu'ils s'étaient éloignés", comme Jean-François Kahn ou Jean Peyrelevade. Ancien vice-président du MoDem, ce dernier est le seul à véritablement incarner ce week-end le centre-gauche, puisqu'il a apporté son soutien à François Hollande. "La primaire du PS a gelé la venue de personnalités de centre-gauche socialistes ou radicales de gauche", regrette toutefois un dirigeant du MoDem, citant les noms de François Hollande, Manuel Valls, Vincent Peillon ou encore Hubert Védrine. Seul ce dernier aurait toutefois été officiellement contacté.

Laurent de Boissieu
La Croix, 16/09/2011 (version plus longue que celle publiée)

(1) Enquête réalisée les 6 et 7 juillet auprès d'un échantillon représentatif de 1 009 personnes.

(2) Bref rappel de leur parcours politique:

Jean Arthuis: UDF -> Bayrou 2002 -> UDF -> MoDem (2007) -> Alliance Centriste (2008)

Pierre Albertini: UDF -> retrait vie politique (2007)

Bernard Bosson: UDF -> Chirac 2002 -> UDF -> retrait vie politique (2007)

Anne-Marie Idrac: UDF -> Bayrou 2002 -> UDF -> retrait vie politique (2002) -> Nouveau Centre (2009)

Pierre Méhaignerie: UDF -> Bayrou 2002 -> UMP (2002)

15 septembre 2011

Les élections sénatoriales, un enjeu de la bataille au centre et au centre-droit

Le Nouveau Centre et le Parti radical ambitionnent de former un groupe commun de centre droit dont seraient exclus les centristes du MoDem.

Les élections sénatoriales du 25 septembre constituent en quelque sorte le baptême du feu électoral de la nouvelle Alliance républicaine, écologiste et sociale (ARES) d'Hervé Morin, Jean-Louis Borloo et Jean-Marie Bockel. Pour le centre droit, l'enjeu est en effet la constitution d'un groupe commun, alors qu'actuellement ses sénateurs se répartissent entre l'Union centriste (neuf Nouveau centre et un radical), le RDSE (deux Gauche moderne, dont Jean-Marie Bockel, et un radical) et l'UMP (quatre radicaux).

Si la droite devrait globalement perdre des sièges, en son sein le centre droit entend bien progresser. Trois des quatre sénateurs renouvelables du Nouveau Centre sont pourtant dans une situation incertaine: Yves Pozzo di Borgo à Paris (face à la liste UMP de Chantal Jouanno et à la liste UMP dissidente de Pierre Charon), Claude Biwer dans la Meuse et la "borlooiste" Valérie Létard dans le Nord. Cette dernière figure en deuxième position sur la liste dissidente du sénateur UMP sortant Jean-René Lecerf. En compensation, le parti d'Hervé Morin mise sur plusieurs gains: Loir-et-Cher (Maurice Leroy), Maine-et-Loire (Hervé de CharetteChristian Gillet, avec un siège supplémentaire par rapport au dernier renouvellement), Loire-Atlantique (Joël Guerriau), Indre-et-Loire (Pierre Louault) ou encore Seine-Saint-Denis (Vincent Capo-Canellas).

L'unique sortant du Parti radical étant en situation favorable (Jean-Paul Alduy dans les Pyrénées-Orientales), le parti de Jean-Louis Borloo est quasiment assuré de progresser grâce à l'élection dans le Loiret de Brigitte Burdin., en deuxième place, éligible, sur la liste conduite par l'UMP Éric Doligé. Autre espoir de progression: Vincent Delahaye (ex-MoDem) dans l'Essonne, face à une UMP divisée entre Serge Dassault (sortant), Laurent Béteille (sortant) et Xavier Dugoin (ancien sénateur).

La concurrence au centre droit sera par ailleurs serrée entre le Nouveau Centre et le Parti radical dans les départements de Seine-et-Marne (Gérard Ruffin face au député Yves Jégo), de Lot-et-Garonne (Henri Tandonnet face à l'ancien député Alain Merly) et de la Meuse (Claude Biwer, sénateur sortant, face à Christian Namy, président du conseil général). Tandis que le divers droite Gérard Roche, président du conseil général de la Haute-Loire, donné élu, a annoncé qu'il rejoindrait cette frange de l'échiquier politique sénatorial (dans ce départements les sortants sont le Nouveau Centre Jean Boyer et l'UMP Adrien Gouteyron, qui ne se représente pas).

La constitution d'un groupe de l'Alliance aurait pour conséquence de démanteler le groupe Union centriste, où siègent aussi les sept sénateurs du MoDem de François Bayrou. Six d'entre eux sont renouvelables, dont la moitié en situation favorable: Jacqueline Gourault (Loir-et-Cher), Roselle Cros (Yvelines), également soutenue par l'Alliance, et Jean-Marie Vanlerenberghe (Pas-de-Calais), à la tête d'une liste d'union avec l'UMP. Deux sont en revanche menacés par des candidats du Nouveau Centre: Denis Badré (Hauts-de-Seine, face à Hervé Marseille) et Jean-Jacques Jégou (Val-de-Marne, face à Laurent Lafon). Enfin, dans les Pyrénées-Atlantiques, où Didier Borotra ne se représente pas, le MoDem espère au moins l'élection de Jean-Jacques Lasserre, ancien président du conseil général.

 

Laurent de Boissieu
La Croix, 09/09/2011 (article remanié)

30 août 2011

Dominique de Villepin ambitionne de "recommencer la France"

Un livre de Dominique de Villepin n'est jamais un livre politique comme les autres. Il faut d'abord apprivoiser son style, emphatique et lyrique, afin d'en dégager "la substantifique moelle", détacher le concret du romanesque.

Le fil rouge de Notre vieux pays (Plon, 225 pages, 17 €) - titre issu de l'expression gaullienne "notre cher et vieux pays" - est sa proposition phare d'un "revenu citoyen", indépendant du travail et avec service civique en contrepartie. À la lecture, sa véritable signification se révèle en effet: celle d'une proposition davantage politique qu'économique et sociale.

Il s'agit tout d'abord d'une condition d'accès à la citoyenneté, l'auteur répétant à satiété la formule du révolutionnaire franco-américain Thomas Paine: "Sans revenu, point de citoyen". Car le président du parti "République solidaire" l'affirme haut et fort: "Les Français n'ont jamais été citoyens". Et ils ne pourront le devenir qu'en adoptant sa proposition, permettant ainsi de "terminer la Révolution française".

Il s'agit ensuite de redonner sa première place au "sentiment commun d'appartenance à la nation", dénié aussi bien par un "repli communautaire" que par une mondialisation qui "aplanit les différences politiques au profit des seules différences sociales", à travers l'émergence d’un "esprit de clan, en haut comme en bas de la société". Retrouver, grâce à un revenu universel réservé aux seuls citoyens français, "le sentiment d’une différence légitime - c'est-à-dire fondée sur la capacité politique - entre le fait d'être étranger et le fait d'être français" permettrait alors de réaliser le "rassemblement des Français", y compris ces "enfants de l’immigration, français et insidieusement présentés comme étrangers".

"Nous en sommes à nouveau à un point - j'assume l'expression - où le pronostic vital de la nation est engagé", s'alarme l'ancien premier ministre chiraquien. Il y a donc urgence et la tâche est immense car il s'agit rien de moins que de "recommencer la France". Reste à savoir si celui qui sera fixé en appel sur son sort le 14 septembre dans l'affaire Clearstream tentera, cette fois, de passer de l'incantation à la réalisation en déclarant sa candidature à l'élection présidentielle. Et ce, quel que soit le nombre de ses soutiens, puisque Dominique de Villepin dit assumer "un combat au risque de la solitude".

 

Laurent de Boissieu
La Croix, 30 août 2011