21 juin 2010
Alain Finkielkraut et l'équipe "de France"
Tout est dit !
"...Une bande de onze petites frappes, ça ne fait pas une équipe qui nous représente..."
"...On voit l'esprit de la cité se laisser dévorer par l'esprit des cités..."
"...On ne peut pas sélectionner en équipe de France des gens qui se foutent de la France..."
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18 juin 2010
Ce que signifie pour moi le 18 Juin
Sollicité par Jean Charbonnel, ancien ministre de Charles de Gaulle et de Georges Pompidou, pour sa lettre politique, j'ai accepté de lui livrer en toute indépendance ma vision du 18 Juin. Voici le texte que je lui ai donné :
"Il est des dates dont on est imprégné dès sa première initiation à l'Histoire de France. Le 18 Juin en fait partie pour moi, comme certainement pour beaucoup de Français y compris des jeunes générations. Inutile, d'ailleurs, d'en préciser l'année. Un privilège rare dont bénéficient surtout les jours fériés liés à l'Histoire de la nation : 8 mai (1945), 14 juillet (1790, Fête de la Fédération), 11 novembre (1918).
Le 18 Juin a longtemps été intuitivement associé dans mon esprit à une rupture : il y eut un avant et un après 18 juin 1940. Comme il y avait eu un avant et un après 1789.
Aujourd'hui, le 18 Juin est cependant davantage associé pour moi à l'idée de continuité.
En juin 1940, le général de Gaulle n'est certes pas le seul à avoir dit NON au fatalisme, à l'Armistice et à l'Occupation : sans son Appel sur les ondes de la BBC, il y aurait bien entendu eu des Résistants (il y en eut d'ailleurs dès le 17 juin), voire une Résistance. Mais il n'y aurait sans doute pas eu une France libre, incarnation de la continuité française.
La signification profonde du 18 Juin, c'est en effet que la France n'est pas à Vichy mais à Londres. Si des Français ont accomplis l'irréparable en étant complice du processus de déportation et d'extermination des juifs, la France, elle, poursuivait bien le combat contre l'Allemagne.
C'est à l'Appel du général de Gaulle que nous le devons. Invoquer la responsabilité de la France dans le crime contre l'Humanité jugé au Tribunal de Nuremberg, comme cela a pu être fait jusqu'au plus haut sommet de l'État, c'est donc nier le 18 Juin, acte fondateur du gaullisme."
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17 juin 2010
Charles de Gaulle, chrétien de gauche
Les légendes sont parfois tenaces...
Il en est une qui m'agace particulièrement: celle de Charles de Gaulle maurrassien avant-guerre.
Certes, son père Henri de Gaulle fut abonné à L'Action française jusqu'à sa condamnation par Rome en 1926. Certes aussi, des camelots de l'Action Française sont entrés tôt dans la Résistance, par nationalisme et antigermanisme. Mais d'autres sont entrés aussitôt dans la Collaboration, par antirépublicanisme et antisémitisme. Là n'est donc pas la question.
Schématiquement, dans les années 1930 les catholiques engagés en politique se divisaient en trois mouvances:
- l'Action Française (la ligue et le journal), à l'extrême droite
- le Parti Démocrate Populaire et le quotidien L'Aube à droite et au centre
- le Parti de la Jeune République et les hebdomadaires Sept (tenu par les Dominicains) puis Temps Présent (tenu par des laïcs après l'interdiction en 1937 par Rome de Sept) à gauche
Or, Charles de Gaulle a adhéré avant-guerre au cercle des "Amis de Temps Présent".
Bref, s'il multiplia les contacts dans les années 1930 sur tout l'échiquier politique afin de faire avancer ses idées militaires, il n'a adhéré qu'à un seul groupe, dans la mouvance sociale-chrétienne précisément aux antipodes de l'Action Française.
On peut donc dire de façon certaine que, avant le gaullisme, Charles de Gaulle fut chrétien de gauche (si les influences chrétienne sociale et personnaliste seront fortes dans la doctrine sociale gaulliste, les divergences seront tout autant dans d'autres domaines: l'unitarisme et le souverainisme des gaullistes s'opposera au fédéralisme des démocrates-chrétiens et des personnalistes).
La nomination de Charles de Gaulle au gouvernement est ainsi saluée dans son édition du 14 juin par Temps Présent dans un article, rarement cité, intitulé "Les Amis de Temps présent à l'honneur" :
Tous les amis de Temps présent se sont réjouis quand ils ont appris que l'un des leurs, le général Charles de Gaulle, un de nos plus grands et de nos plus hardis techniciens militaires, avait été choisi par M. Paul Reynaud pour l'assister au ministère de la Défense nationale. Le colonel de Gaulle - c'est ainsi qu’il signait hier encore ses articles et ses livres - est un de ceux qui avaient prévu ce que serait une guerre moderne. Intelligent, lucide, cœur droit, notre "Ami" va rendre d'immenses services à la Patrie. Nous le félicitons de grand cœur et les "Amis de Temps présent" lui font confiance.
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16 juin 2010
Sarkozy contre Sarkozy
Certains mettront en avant le "pragmatisme" de Nicolas Sarkozy à propos de la réforme des retraites. Personnellement, je préfère parler de reniement de Nicolas Sarkozy.
En décidant de ne pas prendre en compte dans le calcul du bouclier fiscal la hausse d'un point de la tranche la plus élevée de l'impôt sur le revenu (41% au lieu de 40% aujourd'hui), Nicolas Sarkozy remet en effet en cause un principe fondamental de sa politique.
Pas de ces mesures sur lesquelles - selon la conjoncture économique, social ou politique - on peut jouer. Non, de ces principes intangibles qui fondent une pensée politique (voir citations ci-dessous).
Finalement, en remettant en cause le bouclier fiscal, Nicolas Sarkozy reconnait donc lui-même l'erreur et l'échec du sarkozysme dans le domaine de la fiscalité.
Un principe fondamental du sarkozysme
"L'objectif qui consiste à limiter les prélèvements de l'État à un maximum de 50% doit être considéré comme un minimum. En l'occurrence, il ne s'agit ni d'économie, ni de politique, ni même de fiscalité... mais tout simplement de bon sens. Parce que, enfin, si l'on croit que toute peine mérite salaire et que chacun a le droit de profiter librement de ce qu'il a chèrement acquis, alors on doit se fixer comme règle que jamais la somme des prélèvements de l'État ne dépasse 50% de ce qu'un individu a pu gagner par son travail."
Nicolas Sarkozy, Libre (Robert Laffont/Xo Éditions, 2001)
"Poser le principe que nul ne peut se voir confisquer plus de 50% de son revenu par l'impôt direct, y compris la CSG et la CRDS, c'est aussi encourager le travail et la réussite. C'est mettre un terme à une fiscalité confiscatoire."
Nicolas Sarkozy, Ensemble (Xo Éditions, 2007)
"L'idée que l'on n'abandonne pas plus de la moitié de ses revenus aux impôts fait partie de la structuration politique et idéologique du quinquennat. La crise exige une priorité en sa faveur, mais rien ne serait pire que de renier des valeurs fondamentales parce qu'il y a la crise."
Claude Guéant, secrétaire général de l'Élysée, cité dans L'Express, 25/03/2009
"Je ne toucherai pas au bouclier fiscal car je crois au principe selon lequel on ne peut prendre à quelqu'un plus de la moitié de ce qu'il gagne. Si on laisse passer une exception, comme par exemple la CSG, ce n'est plus un bouclier."
Nicolas Sarkozy, entretien pour Le Figaro, 15/10/2009
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14 juin 2010
Le Nouveau Centre n'est pas au centre
"François Bayrou a quitté le centre entre les deux tours de l'élection présidentielle", a martelé ce week-end Hervé Morin lors du congrès de son parti.
En quoi François Bayrou a-t-il quitté le centre en ne donnant pas de consigne de vote entre les deux tours de la présidentielle de 2007 ? C’est plutôt, à l'inverse, ce refus de choisir entre la droite et la gauche qui, aboutissement de sa rupture progressive avec la droite entre 2002 et 2007, a marqué la renaissance du centre en France (où il avait disparu depuis 1974) !
En réalité, c'est Hervé Morin qui ne se positionne pas au centre, par définition à équidistance de la droite et de la gauche, mais à droite en général et éventuellement au centre-droit en particulier.
Au-delà de la référence au centre, ce positionnement à droite est explicite dans les discours du président du Nouveau Centre. Qu'on en juge.
Samedi, Hervé Morin définissait de la façon suivante "la responsabilité du président du Nouveau Centre" : "Être dans une démarche de singularité, d'expression de notre identité, et en même savoir que notre expression s'effectuera forcément dans une alliance et que cette alliance elle est naturellement avec un parti de droite".
Dimanche, il plaidait en faveur d'une "offre politique diverse" en s'interrogeant tout haut : "Dites-moi pourquoi ce qui est bon pour la gauche serait mauvais pour la droite. Qui au PS dénie à Europe écologie ou au Front de gauche d'avoir leur candidat ?". Bref, pour Hervé Morin le Nouveau Centre est une composante de la droite de même qu'Europe écologie ou le Front de gauche sont des composantes de la gauche.
Synthèse des différences entre François Bayrou et Hervé Morin :
François Bayrou :
- contre la bipolarisation droite-gauche
- pour une troisième offre politique (le centre) indépendante de la droite (l'UMP et ses alliés) et de la gauche (le PS et ses alliés)
- candidatures indépendantes au premier et au second tour ("ni ni", ce qui est forcément électoralement désastreux lors des scrutins territorialisés à deux tours) ou alliances à géométrie variable aussi bien avec la droite qu'avec la gauche ("et et")
Hervé Morin :
- pour la bipolarisation droite-gauche
- contre le bipartisme (c'est-à-dire contre l'UMP parti unique de la droite) et pour une deuxième offre politique à droite (le Nouveau Centre)
- candidatures autonomes au premier tour et union de la droite au second ou union de la droite dès le premier tour
Voilà pourquoi, de même que je n'employais hier jamais le mot centre pour qualifier le positionnement de l'UDF, je n'emploie aujourd'hui jamais le mot centre pour qualifier le positionnement du Nouveau Centre ...puisque le Nouveau Centre n'est pas au centre !
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11 juin 2010
Le centre : mirage ou réalité ?
Six arguments qui plaident pour et contre l'existence d'un centre indépendant de la droite et de la gauche dans la vie politique française
La bipolarisation
La bipolarisation s'est imposée en 1974, lorsque l'ancien centre d'opposition (Jean Lecanuet, Jean-Jacques Servan-Schreiber) a rallié la nouvelle majorité présidentielle de Valéry Giscard d'Estaing. Le principal élément qui joue en faveur du maintien de cette bipolarisation droite-gauche est le scrutin uninominal majoritaire à deux tours (avec un relèvement progressif du seuil de qualification au second tour).
En vigueur aux élections législatives, il se présente en effet comme un mode de scrutin d'alliance au second tour, donc défavorable à la renaissance d'un centre indépendant de la droite et de la gauche, de l'UMP et du PS. Or, c'est justement ce mode de scrutin qui devrait être adopté pour les futures élections territoriales.
Le double "grignotage"
Le principal ennemi du centre est l'existence d'un centre-droit et d'un centre-gauche forts susceptibles de le grignoter par les deux bouts.
La dernière enquête de l'Ifop le montre nettement en ce qui concerne le centre-gauche (1). En cas de candidature de Martine Aubry à l'élection présidentielle de 2012, les électeurs déclarant avoir voté Bayrou en 2007 seraient encore 43% à voter en faveur du candidat du MoDem et 27% à voter pour la candidate du PS. En cas de candidature de Dominique Strauss-Kahn, en revanche, ces mêmes électeurs seraient 29% seulement à voter de nouveau pour François Bayrou et 40% à choisir Dominique Strauss-Kahn.
Même chose côté centre-droit, avec les éventuelles candidatures des anciens UDF Hervé Morin, président du Nouveau Centre, et Jean-Louis Borloo, président du Parti radical et vice-président du conseil national de l'UMP.
La concurrence d'Europe - Écologie
Si la proximité idéologique entre François Bayrou et Daniel Cohn-Bendit est ancienne, notamment à travers leurs convictions européennes et décentralisatrices, deux évolutions les ont placés plus directement en concurrence.
D'une part, le remplacement de l'UDF, qui était au centre-droit, par le MoDem, qui se situe au centre, c'est-à-dire à équidistance de la droite et de la gauche. D'autre part, le glissement au centre-gauche des Verts à travers leur participation au rassemblement Europe - Écologie.
Selon un sondage BVA, les électeurs déclarant avoir voté Bayrou en 2007 seraient aujourd'hui 25,3% à revoter pour lui et 23,5% Eva Joly, si cette dernière, un temps approchée par le MoDem, était la candidate d'Europe Écologie (2).
"Le résultat de François Bayrou dépendra des autres", conclut Émile Leclerc, chargé d'étude à l'institut BVA.
L'élection présidentielle au suffrage universel direct
Parlementaristes de tradition, les démocrates-chrétiens se sont historiquement opposés à Charles de Gaulle sur l'élection du président de la République au suffrage universel direct. C'était même, avec la construction européenne, un des deux motifs de leur rupture avec les gaullistes en 1962.
Changement de cap avec Bayrou (Lecanuet n'a été candidat qu'une seule fois à la présidentielle; Méhaignerie jamais), qui a construit sa stratégie autour de la seule élection, rencontre entre un homme et le peuple, susceptible de faire bouger les lignes du paysage politique français. De fait, à deux reprises, déjà, le second tour n'a pas opposé la droite et la gauche : en 2002 c'est l'extrême droite qui s'est qualifiée (Jean-Marie Le Pen); et, en 1969, ce fut, justement, le centre (Alain Poher).
La droitisation de l'UMP
Un constat commun réunit l'ensemble des anciens UDF : la droitisation de l'UMP, autrement dit le retour aux fondamentaux du sarkozysme, ouvre un espace entre l'UMP et le PS, que ce soit au centre (François Bayrou) ou au centre-droit (Hervé Morin, Jean-Louis Borloo).
Reste à savoir si Nicolas Sarkozy prendra le risque d'accepter sans réagir, voire de susciter, une tierce candidature issue de sa majorité. Une partie de billard à trois bandes semble s'être engagée entre l'Élysée, Jean-Louis Borloo et Hervé Morin. Mercredi 9 juin, la secrétaire d'État Valérie Létard, présidente déléguée du Nouveau Centre, a ainsi apporté son soutien à Jean-Louis Borloo. Si Valérie Létard est une amie de longue date du président du Parti radical, cette annonce est malvenue pour Hervé Morin, président du Nouveau Centre, qui organise ce week-end son congrès à Tours.
L'existence d'un électorat centriste
L'électorat qui a voté François Bayrou au premier tour de la présidentielle de 2007 (18,57%) n'a pas disparu : "François Bayrou et Dominique de Villepin se partagent, politiquement et arithmétiquement, ce créneau du centre indépendant vis-à-vis de l'UMP et du PS", analyse Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département Opinion de l'Ifop. Ce qui se confirme en additionnant les intentions de vote en faveur de François Bayrou (11%, dans l'hypothèse d'une candidature PS de Martine Aubry) et de Dominique de Villepin (8%).
"La thématique de la dette et de la vérité qu'il faut dire aux Français est un des éléments de décollage de la campagne de François Bayrou en 2007, poursuit le sondeur. Or, dans une période de rigueur, cette marque de fabrique peut lui valoir un regain d'intérêt".
Laurent de Boissieu
La Croix, 10 juin 2010
(1) Sondage réalisé par l'Ifop pour Paris Match les 27-28 mai 2010.
(2) Sondage réalisé par l'institut BVA pour Orange, L'Express et France Inter les 23-24 avril 2010.
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Centre-gauche, centre et centre-droit
Parti radical de gauche (PRG)
Création : 1971 (en tant que courant du Parti radical), 1972 (en tant que parti politique)
Positionnement : centre-gauche
Organigramme : Jean-Michel Baylet (président), Yvon Collin (délégué général)
Parlementaires : 7 députés, 11 sénateurs
CAP 21
Création : 1996 (en tant que club), 2000 (en tant que parti politique)
Positionnement : centre
Présidente : Corinne Lepage
Parlementaires : 1 parlementaire européen
Mouvement démocrate (MoDem)
Création : 2007
Positionnement : centre
Organigramme : François Bayrou (président), Marc Fesneau (secrétaire général), Marielle de Sarnez, Jacqueline Gourault, Jean-Marie Vanlerenberghe, Jean-Luc Bennahmias, Robert Rochefort et Jean Lassalle (vice-présidents)
Parlementaires : 3 députés, 6 sénateurs, 5 parlementaires européens
Les électrons libres de centre-droit :
- Nicolas About, président du groupe sénatorial Union centriste (UC) : "en congé" du MoDem, élu conseiller régional apparenté Nouveau Centre
- Michel Mercier, ministre de l'Espace rural et de l'Aménagement du territoire : "en congé" du MoDem
Alliance centriste
Création : 2008 (en tant que club), 2009 (en tant que parti politique)
Positionnement : centre-droit
Organigramme : Jean Arthuis (président), Muguette Dini (vice-présidente déléguée), Thierry Benoit (secrétaire général), Philippe Folliot (porte-parole)
Parlementaires : 2 députés, 10 sénateurs
La Gauche moderne
Création : 2007
Positionnement : centre-droit
Organigramme : Jean-Marie Bockel (président), Michel Suchod (secrétaire général), Daniel Marsin (porte-parole)
Parlementaires : 1 sénateur, 2 parlementaires européens
Le Nouveau Centre
Création : 2007
Positionnement : centre-droit
Organigramme : Hervé Morin (président), Jean-Christophe Lagarde (président exécutif), Yvan Lachaud (secrétaire général), André Santini, François Sauvadet, Valérie Létard et Christian Blanc (présidents délégués), Maurice Leroy (porte-parole), Hervé de Charrette (conseiller politique)
Parlementaires : 23 députés, 11 sénateurs, 3 parlementaires européens
Parti radical "valoisien"
Création : 1901
Positionnement : centre-droit, parti associé à l'UMP
Organigramme : Jean-Louis Borloo (président), Laurent Hénart (secrétaire général), Serge Lepeltier et Yves Jégo (vice-présidents délégués)
Parlementaires : 20 députés, 5 sénateurs, 4 parlementaires européens
Les parlementaires centristes de l'UMP
Création : 2004 (successivement relancé en 2006 puis en 2009)
Positionnement : centre-droit, sensibilité interne à l'UMP
Animateurs : Marc-Philippe Daubresse, Pierre Méhaignerie, Fabienne Keller, Christian Kert
Parlementaires : 24 députés, 7 sénateurs
...et aussi :
- l'Union pour la démocratie française (UDF) existe toujours juridiquement
- le Parti chrétien-démocrate (Christine Boutin), associé à l'UMP, se revendique également "centriste"
- le rassemblement Europe - Écologie (Daniel Cohn-Bendit) fait glisser les Verts vers le centre-gauche
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10 juin 2010
François Bayrou reste dans l'opposition et au centre
François Bayrou : "Il n’est pas question que je me rallie aux uns ou aux autres"
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09 juin 2010
François Bayrou, centre démocrate ou centre républicain ?
Vendredi dernier, j'avais commencé à rédiger une note expliquant en quoi, en l'état actuel, il me semblait faux de parler de "recentrage" de François Bayrou. Je regrette beaucoup de n'avoir pas eu le temps de la finir et de la publier, puisque le jour même le président du MoDem écrivait une lettre aux adhérents afin de réaffirmer que "l'article premier de tout acte d'existence du centre, c'est l'indépendance".
Entre les élections européennes de 2009 et les élections régionales de 2010, François Bayrou avait, certes, amorcé un mouvement vers la conclusion d'alliances ciblées avec la gauche au second tour des régionales. Mais, en raison de l'échec du MoDem au premier tour (plus de 10% des suffrages exprimés dans une seule région, entre 5 et 10% dans trois régions), la question ne s'est finalement même pas posée. Comme un remake des élections municipales de 2008 à Paris...
Bref, il aurait été juste de parler de "recentrage" de François Bayrou si et seulement, ayant quitté le centre, il s'y était de nouveau repositionné (quant au fait de rencontrer le président de la République, c'est - fort heureusement - tout à fait normal en démocratie en tant que dirigeant d'un parti représenté au Parlement).
En réalité, la seule question qui se pose aujourd'hui à François Bayrou n'est pas celle de son recentrage mais, éventuellement, dans le contexte des grandes manœuvres en cours au centre droit, celle de son retour stratégique à droite en général et au centre droit en particulier.
Personnellement, je ne crois pas à ce scénario.
Même si, tactiquement, dans la perspective des élections sénatoriales de septembre 2011, il n'est pas impossible que le MoDem trouve avantage à soigner ses relations (jamais rompues au Sénat) avec le centre droit. Je rappelle en effet que cinq des six sénateurs MoDem seront alors renouvelables (Denis Badré, Didier Borotra, Jacqueline Gourault, Jean-Jacques Jégou, Jean-Marie Vanlerenberghe). C'est en tout cas comme cela que j'interprète la présence de la sénatrice Jacqueline Gourault, ce mardi soir, aux Assises de refondation du centre organisées par Jean Arthuis et Jean-Louis Bourlanges (de retour).
Quoi qu'il en soit, le débat sur la notion de centre a été relancé sur son blog par Jean-François Kahn. Fait exceptionnel : François Bayrou a lui-même posté un commentaire (le numéro 104; des internautes en ont douté, mais l'ancien candidat à l'élection présidentielle m'a confirmé ce soir par téléphone en être bien l'auteur).
Comme il l'avait déjà fait à l'automne 2007 dans la revue Commentaire, le président du MoDem rejoint un de mes leitmotivs sur ce blog en opérant une distinction entre le positionnement géographique ("centre") et idéologique ("démocrate"). Malheureusement, François Bayrou retombe vite dans l'amalgame entre la géographie (idéologiquement neutre, spatialement et temporellement) et l'idéologie (géographiquement non génétiquement marquée) en écrivant qu'il existe "une génétique politique de « droite »" et "une génétique politique de « gauche »".
Autre contradiction : François Bayrou écrit, d'un côté, qu'il ne s'agit pas de proposer un projet "« entre » droite et gauche", mais "« autre » que droite et gauche". De l'autre, patatras !, il parle des Français qui veulent "à la fois une part de gauche, une part de droite" et d'un "courant majoritaire dans la société française, dont chacun des tronçons est minoritaire dans son propre camp".
En fait, deux Bayrou semblent s'affronter dans ce texte. :
Le Bayrou de 1994 démocate-chrétien, qui, en prenant la présidence du Centre des Démocrates Sociaux (CDS), appelait à la création d'une "grand centre" de Jacques Delors (PS) à Édouard Balladur (RPR). Bref, à un rassemblement de tous ceux qui appartenait à ce qu'Alain Minc nommait alors le "cercle de la raison", néolibéral et monétariste (dont les jalons sont le maintien du franc au sein du SME avec le "tournant de la rigueur" en 1982-1983, l'Acte unique européen de 1986, le traité de Maastricht de 1992).
Le Bayrou de 2007 populiste (au sens positif que je donne à ce terme, comme l'hebdomadaire Marianne), qui, candidat à l'élection présidentielle, en appelait au peuple contre les élites néolibérales
...notamment incarnées par Alain Minc !
Pour reprendre la distinction de Régis Debray en 1996 (Êtes-vous démocrate ou républicain ?), le premier Bayrou est démocrate, le second républicain (ou, plus précisément, républicaniste; Jean-François Kahn parle, lui, de "centrisme révolutionnaire").
Or, même s'il s'en sort par un aller-retour spatio-temporel, François Bayrou revendique justement ces deux termes dans la conclusion de son texte : "Les deux adjectifs « non géographiques » qui désignent le mieux cette politique sont « démocrate » en référence au grand courant progressiste et réformiste, (auquel nous appartenons et qui allie le puissant courant démocrate américain, l’immense parti du congrès en Inde, le parti du nouveau premier ministre japonais), et « républicain », en référence à notre histoire nationale."
Alors, centre démocrate ou centre républicain ?
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07 juin 2010
Rama Yade : retour de bling-bling ?
"J'attends que l'équipe de France nous éblouisse par ses résultats plutôt que par le clinquant des hôtels". Comment ne pas être d'accord avec Rama Yade ?
Sauf que la secrétaire d'État chargée des Sports s'expose du coup à un retour de bling-bling...
Ayant suivi Nicolas Sarkozy, à l'époque ministre de l'Intérieur, lors d'un déplacement au Bénin en mai 2006, un détail m'avait étonné : trois chambres triple avaient été réservées au Novotel de Cotonou (hors celle de Nicolas Sarkozy, qui, pour des raisons de sécurité, ne figurait pas sur la fiche des chambres de l'hôtel).
Les deux premières pour les anciens ministres Pierre Méhaignerie et Éric Woerth.
La troisième pour une jeune femme à l'époque encore inconnue du grand public : Rama Yade, secrétaire nationale de l'UMP chargée de la francophonie.
Cela dit, ce choix ne venait peut-être pas d'elle, et je ne sais pas comment elle l'avait personnellement accueilli.
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