29 mars 2006
France-politique.fr
Quelques explications sur le silence (provisoire) de ce blog : je suis en train de refaire toutes les pages du site http://www.france-politique.fr. Or, malheureusement, le temps libre que je peux consacrer à ces engagements citoyens sur Internet n'est pas extensible à l'infini (il n'y a pas que la politique dans la vie !)...
Laurent de Boissieu
P.S.: J'en profite pour lancer une bouteille à la mer, ayant beaucoup d'idées mais peu (de temps et) de compétences informatiques. Voilà, je cherche un logiciel permettant d'une part de réaliser des demi-camemberts (hémicycles parlementaires) et d'autre part des généalogies de mouvements politiques.
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07 mars 2006
Les libéraux s'organisent pour 2007
«Le libéralisme politique a cessé d’exister avec l’intégration de Démocratie libérale dans l’UMP», affirme Alain Madelin, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2002 (3,91 %) et référent libéral de la politique française. Un vide que deux personnalités libérales, Hervé Novelli et Gérard Longuet, entendent aujourd’hui combler avec la création de l’association «Les Réformateurs», qui se présente comme la «sensibilité réformatrice et libérale de l’UMP». De fait, il s’agit de l’élargissement d’un regroupement informel de parlementaires lancé en octobre 2002 par Hervé Novelli et Jean-Pierre Gorges. Forts à ce jour de 82 membres (sur un total de 364 députés UMP), les députés réformateurs disposent donc déjà d’une réelle influence à l’Assemblée nationale.
«Des sénateurs et des députés européens nous ont progressivement rejoints», explique Hervé Novelli, ancien proche conseiller d’Alain Madelin et membre de l’équipe dirigeante de l’UMP mise en place par Nicolas Sarkozy. «Il faut maintenant dépasser ce succès parlementaire et nous adresser à tous ceux qui veulent que le futur candidat de l’UMP à l’élection présidentielle s’appuie sur des réformes profondes et rapides pour la France: assouplissement du marché du travail, diminution des prélèvements, réforme de la fonction publique, création d’une épargne retraite volontaire…».
Face à cette organisation des libéraux derrière le président de l'UMP, les proches de Dominique de Villepin n’ont pas tardé à riposter. «Les libéraux sont allés un peu vite vers Nicolas Sarkozy, déplore Hervé Mariton. Dominique de Villepin n’est peut-être pas un libéral au sens idéologique du terme, mais c’est un pragmatique et sa politique est compatible avec le libéralisme». Ancien proche de Charles Millon, Hervé Mariton vient ainsi de créer le club Réforme et Modernité. Mais précise aussitôt que cette structure n’a ni «le monopole du soutien au premier ministre» ni «vocation à enfermer Dominique de Villepin dans le libéralisme».
Pour Alain Madelin, ces divisions ne sont pas forcément néfastes à la famille libérale. «Il n’y a plus de panier libéral, mais il y a des œufs libéraux dans chaque panier», s’amuse-t-il. Plus libre que jamais, ayant renoncé à être candidat à la prochaine élection présidentielle, l’ancien patron de DL ne restera pas pour autant muet et entend bien mettre en avant ses propres solutions et donner son avis sur les propositions des uns et des autres. En attendant, le président des Cercles libéraux a invité ses amis à rejoindre l’association lancée par Hervé Novelli.
«Les libéraux n’ont pas su profiter de la présence de Jean-Pierre Raffarin à Matignon pour s’organiser et peser à l’intérieur de l’UMP, regrette-t-il. Dans la perspective de la présidentielle, Nicolas Sarkozy a maintenant avantage à avoir un courant libéral dans l’UMP. C’est pourquoi les libéraux s’organisent de fait derrière lui. C’est donnant, donnant !». Ce qui n’empêche pas Alain Madelin de dire le plus grand bien des libéraux villepinistes Hervé Mariton et François Goulard, ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la recherche.
La galaxie libérale ne se limite toutefois pas aux Réformateurs de l’UMP. Sur son aile droite se trouvent deux mouvements associés à l’UMP, la Droite libre de Rachid Kaci et l’historique Centre national des indépendants (CNI), auquel a récemment adhéré le député UMP Jérôme Rivière. Sur son aile gauche peuvent être positionnés Énergies démocrates, le parti du député apparenté UDF Christian Blanc, ou le «socialiste libéral» Jean-Marie Bockel, maire de Mulhouse et sénateur PS. Tandis qu’au centre se place la Convention démocrate du député UMP Hervé de Charette, héritière des clubs giscardiens Perspectives et Réalités. Enfin, en marge du libéralisme politique agissent une myriade de structures comme l’Institut Montaigne du grand patron Claude Bébéar, l’Association pour la liberté économique et le progrès social (ALEPS) de l’économiste Jacques Garello ou le Club Génération entreprise des députés UMP Jean-Michel Fourgous et Olivier Dassault.
Cette famille politique a en outre été renforcée par la création, le 1er mars, d’un «parti politique authentiquement libérale», qui ambitionne de présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2007: Alternative libérale. «Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy feignent de s’opposer, mais ce sont tous les deux des conservateurs», explique son président, Édouard Fillias, en dénonçant aussi bien le «souci désespéré de Dominique de Villepin de sauver le modèle social français» que «les propositions souvent anti-libérales de Nicolas Sarkozy», comme la discrimination positive. Outre des «jeunes actifs libéraux», pour la plupart issus de l’association Liberté chérie (Édouard Fillias, Sabine Hérold, Aurélien Véron), la direction du nouveau parti compte Didier Salavert, qui a été exclu l'année dernière de la très chiraquienne Fondation Concorde, dont il est l’un des trois fondateurs.
Si Alain Madelin regarde avec sympathie l’émergence, «hors du chaudron politicien», de cette «jeune génération libérale», il estime que «les conditions ne sont pas hélas réunies pour que les libéraux puissent faire élire un des leurs en 2007 et qu’il y a peu de place pour une candidature libérale de témoignage». Tout en affirmant qu’«il n’y aura pas de victoire de la droite en 2007 sans le soutien de l’électorat libéral».
Laurent de Boissieu
© La Croix
Repère
Historiquement, le libéralisme est un courant politique qui s’oppose à l’absolutisme monarchique. Le qualificatif « libéral » désigne aujourd’hui ceux qui souhaitent que l’intervention de l’État dans l’économie soit aussi limitée que possible afin de ne pas fausser la libre concurrence et laisser le marché s’auto-réguler. Il existe plusieurs formes de libéralisme économique, qui se différencient selon le degré accepté d’intervention de l’État, sur une échelle allant des ultralibéraux aux sociaux-libéraux. Philosophiquement, le libéralisme prône la primauté absolue de la liberté individuelle, le courant « libéral-libertaire » ou « libertarien » associant ultralibéralisme économique et libéralisme sociétal (mariage homosexuel, libéralisation des drogues…).
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01 mars 2006
Alternative libérale
Naissance, aujourd'hui, d'un nouveau parti politique : Alternative libérale. Ses fondateurs sont doublement courageux. D'une part parce qu'ils sont jeunes et s'engagent en politique en créant leur propre parti. D'autre part parce qu'ils relèvent l'étiquette libérale, ce qui n'est pas évident dans une France à l'identité jacobino-bonaparto-gaulliste.
Historiquement, rares sont en France les mouvements politiques à avoir adopté l'étiquette libérale :
- Action libérale populaire (1901-1919) : parti de défense religieuse créé après le Ralliement des catholiques à la République
- Parti libéral européen : créé au début de la Ve République par le radical anti-communiste Jean-Paul David
- Alliance républicaine indépendante et libérale : scission (1971) du parti de Jean-Louis Tixier-Vignancour (extrême droite)
- Génération sociale et libérale : mouvement des jeunes giscardiens des années 70'
- Mouvement des sociaux-libéraux : créé en 1977 par Olivier Stirn après son départ du RPR et avant son adhésion au Parti radical "valoisien"
- Convention libérale européenne et sociale (CLES) de Raymond Barre
- Rassemblement social et libéral : petit parti créé en 1997
- Démocratie libérale (DL) : issu de la refondation du Parti républicain (PR) par Alain Madelin en 1997, composante de l'UDF jusqu'en 1998 puis parti fondateur de l'UMP en 2002
- Génération libérale : créée en 1998, après la dissolution des Cercles Idées-Action d'Alain Madelin, par Jacques Garello, président de l'Association pour la liberté économique et le progrès social (ALEPS)
- Pôle républicain indépendant et libéral (PRIL) : courant créé en 1998 par les ex-DL fidèles à l'UDF
- Droite libérale-chrétienne : parti créé en 1999 par Charles Millon (bien que ce dernier aurait préféré la dénomination Droite personnaliste chrétienne)
Tous ces mouvements ne se rattachaient pas au courant libéral. L'Alliance libérale populaire était ainsi divisée entre catholiques-libéraux (Jacques Piou) et catholiques-sociaux anti-libéraux (Albert de Mun). À noter que le qualificatif "libéral" est souvent atténué (voire neutralisé ?) par l'étiquette "sociale"...
En France, les grandes structures se rattachant au courant libéral ont généralement préféré l'étiquette "indépendants" (les "modérés" de la IVe République) et "républicains", ou la thématique de la défense de la "liberté" et, plus récemment, des "réformes" :
- Parti républicain de la liberté (PRL) à la Libération
- Républicains indépendants (RI) de Valéry Giscard d'Estaing
- Parti républicain (PR) : composante libérale de l'UDF jusqu'à la création de Démocratie libérale (DL)
- Parti pour la liberté (PPL) : petit parti créé en 1997 par Claude Reichman et Alain Dumait
- Les Réformateurs : courant libéral de l'UMP, qui sera officiellement lancé le 7 mars 2006 (après une existence en tant que regroupement informel de parlementaires)
- Réforme et Modernité : club "villepiniste" créé par le libéral Hervé Mariton
Cette liste n'est bien entendu pas exhaustive, et les libéraux ont parfois adopté d'autres dénominations :
- les radicaux représentent historiquement la fraction des libéraux favorables à l'alliance avec les socialistes face aux conservateurs (ce sont en quelques sortes des libéraux "de gauche" ou des "sociaux-libéraux")
- le giscardien Hervé de Charette a successivement créé le Parti populaire pour la démocratie française (PPDF, issu des clubs Perspectives et Réalités) puis la Convention démocrate
- Christian Blanc (ex-rocardien, député apparenté UDF) a créé le parti Énergies démocrates
- le "socialiste libéral" Jean-Marie Bockel (sénateur PS) a créé le club Gauche moderne
- la Droite libre de Rachid Kaci est un courant national-libéral de l'UMP
- ...
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Gaullisme et libéralisme
Le président d'Alternative libérale est Édouard Fillias, que j'avais eu l'occasion de cotoyer dans ma jeunesse étudiante...
Si j'ai bonne mémoire - c'était vers 1999 - il faisait alors campagne pour Patrick Devedjian à la présidence du RPR (Édouard Fillias a ensuite créé, non sans succès, l'association libérale Liberté chérie).
L'ayant croisé à la conférence de presse de lancement du nouveau parti, voici ce qu'il me dit :
"Je me souviens des débats politiques que nous avions. Je n'étais pas d'accord avec toi lorsque tu disais que le gaullisme était anti-libéral. Finalement, c'est toi qui avait raison."
;-)
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Portrait Françoise de Panafieu
Arrivée, avec 41 % des suffrages exprimés, en tête du premier tour des primaires parisiennes de l’UMP face à Claude Goasguen (23 %), Pierre Lellouche (19 %) et Jean Tiberi (17 %), Françoise de Panafieu est la seule candidate en lice pour le second tour. C’est donc elle qui devrait recevoir l’investiture du parti aux municipales.
Cette fois semble la bonne. Aux élections municipales de 2001, Françoise de Panafieu avait déjà fait partie des quatre candidats à l’investiture du RPR. Avant de finalement jeter l’éponge, tout comme Édouard Balladur et Jean Tiberi, face à Philippe Séguin. Seule candidate en lice pour le second tour, après le retrait de Claude Goasguen, c’est elle qui devrait recevoir l’investiture de l’UMP aux prochaines municipales, qui auront lieu au printemps 2008 ou à l’automne 2007, comme le souhaite le ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy. À moins que l’élection présidentielle de 2007 ne vienne rebattre les cartes au sein de l’UMP parisienne… Une hypothèse récusée par Nicolas Sarkozy et Philippe Goujon, président de la fédération UMP de Paris.
Quoi qu’il en soit, Françoise de Panafieu est bien dorénavant, comme l’a reconnu hier Claude Goasguen, président du groupe UMP au Conseil de Paris, « l’opposant numéro un à Bertrand Delanoë ». La gagnante des primaires est tombée dans la politique quand elle était petite. Ses parents, François et Hélène Missoffe, sont tous les deux d’anciens ministres. À la table familiale, Françoise, née le 12 décembre 1948, fréquente les barons du gaullisme, son père étant lui-même un ancien résistant. Et c’est tout naturellement qu’elle prendra la succession familiale au Conseil de Paris en 1979, puis à l’Assemblée nationale en 1986.
Cette femme de caractère, à la chevelure argentée et à l’allure moderne et décontractée, se fait toutefois vite un nom, ou plutôt un diminutif : « Panaf ». Successivement adjointe au maire de Paris en charge des questions périscolaires, de la culture, puis des parcs, jardins et espaces verts, elle est maire du 17e arrondissement de Paris depuis mars 2001. Entre-temps, elle fut en 1995 ministre du tourisme de l’éphémère premier gouvernement d’Alain Juppé. Longtemps élue députée dans la 17e circonscription de Paris, elle se présente en 2002 en dissidente dans le 16e, face au candidat sortant investi par l’UMP, Bernard Pons. Sa victoire fut, selon elle, un premier signe de la volonté de renouvellement des électeurs parisiens, pour laquelle sa qualité de femme est un atout dont elle ne fait pas mystère.
Laurent de Boissieu
© La Croix
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