Les libéraux s'organisent pour 2007 (07 mars 2006)
«Le libéralisme politique a cessé d’exister avec l’intégration de Démocratie libérale dans l’UMP», affirme Alain Madelin, ancien candidat à l’élection présidentielle de 2002 (3,91 %) et référent libéral de la politique française. Un vide que deux personnalités libérales, Hervé Novelli et Gérard Longuet, entendent aujourd’hui combler avec la création de l’association «Les Réformateurs», qui se présente comme la «sensibilité réformatrice et libérale de l’UMP». De fait, il s’agit de l’élargissement d’un regroupement informel de parlementaires lancé en octobre 2002 par Hervé Novelli et Jean-Pierre Gorges. Forts à ce jour de 82 membres (sur un total de 364 députés UMP), les députés réformateurs disposent donc déjà d’une réelle influence à l’Assemblée nationale.
«Des sénateurs et des députés européens nous ont progressivement rejoints», explique Hervé Novelli, ancien proche conseiller d’Alain Madelin et membre de l’équipe dirigeante de l’UMP mise en place par Nicolas Sarkozy. «Il faut maintenant dépasser ce succès parlementaire et nous adresser à tous ceux qui veulent que le futur candidat de l’UMP à l’élection présidentielle s’appuie sur des réformes profondes et rapides pour la France: assouplissement du marché du travail, diminution des prélèvements, réforme de la fonction publique, création d’une épargne retraite volontaire…».
Face à cette organisation des libéraux derrière le président de l'UMP, les proches de Dominique de Villepin n’ont pas tardé à riposter. «Les libéraux sont allés un peu vite vers Nicolas Sarkozy, déplore Hervé Mariton. Dominique de Villepin n’est peut-être pas un libéral au sens idéologique du terme, mais c’est un pragmatique et sa politique est compatible avec le libéralisme». Ancien proche de Charles Millon, Hervé Mariton vient ainsi de créer le club Réforme et Modernité. Mais précise aussitôt que cette structure n’a ni «le monopole du soutien au premier ministre» ni «vocation à enfermer Dominique de Villepin dans le libéralisme».
Pour Alain Madelin, ces divisions ne sont pas forcément néfastes à la famille libérale. «Il n’y a plus de panier libéral, mais il y a des œufs libéraux dans chaque panier», s’amuse-t-il. Plus libre que jamais, ayant renoncé à être candidat à la prochaine élection présidentielle, l’ancien patron de DL ne restera pas pour autant muet et entend bien mettre en avant ses propres solutions et donner son avis sur les propositions des uns et des autres. En attendant, le président des Cercles libéraux a invité ses amis à rejoindre l’association lancée par Hervé Novelli.
«Les libéraux n’ont pas su profiter de la présence de Jean-Pierre Raffarin à Matignon pour s’organiser et peser à l’intérieur de l’UMP, regrette-t-il. Dans la perspective de la présidentielle, Nicolas Sarkozy a maintenant avantage à avoir un courant libéral dans l’UMP. C’est pourquoi les libéraux s’organisent de fait derrière lui. C’est donnant, donnant !». Ce qui n’empêche pas Alain Madelin de dire le plus grand bien des libéraux villepinistes Hervé Mariton et François Goulard, ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la recherche.
La galaxie libérale ne se limite toutefois pas aux Réformateurs de l’UMP. Sur son aile droite se trouvent deux mouvements associés à l’UMP, la Droite libre de Rachid Kaci et l’historique Centre national des indépendants (CNI), auquel a récemment adhéré le député UMP Jérôme Rivière. Sur son aile gauche peuvent être positionnés Énergies démocrates, le parti du député apparenté UDF Christian Blanc, ou le «socialiste libéral» Jean-Marie Bockel, maire de Mulhouse et sénateur PS. Tandis qu’au centre se place la Convention démocrate du député UMP Hervé de Charette, héritière des clubs giscardiens Perspectives et Réalités. Enfin, en marge du libéralisme politique agissent une myriade de structures comme l’Institut Montaigne du grand patron Claude Bébéar, l’Association pour la liberté économique et le progrès social (ALEPS) de l’économiste Jacques Garello ou le Club Génération entreprise des députés UMP Jean-Michel Fourgous et Olivier Dassault.
Cette famille politique a en outre été renforcée par la création, le 1er mars, d’un «parti politique authentiquement libérale», qui ambitionne de présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2007: Alternative libérale. «Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy feignent de s’opposer, mais ce sont tous les deux des conservateurs», explique son président, Édouard Fillias, en dénonçant aussi bien le «souci désespéré de Dominique de Villepin de sauver le modèle social français» que «les propositions souvent anti-libérales de Nicolas Sarkozy», comme la discrimination positive. Outre des «jeunes actifs libéraux», pour la plupart issus de l’association Liberté chérie (Édouard Fillias, Sabine Hérold, Aurélien Véron), la direction du nouveau parti compte Didier Salavert, qui a été exclu l'année dernière de la très chiraquienne Fondation Concorde, dont il est l’un des trois fondateurs.
Si Alain Madelin regarde avec sympathie l’émergence, «hors du chaudron politicien», de cette «jeune génération libérale», il estime que «les conditions ne sont pas hélas réunies pour que les libéraux puissent faire élire un des leurs en 2007 et qu’il y a peu de place pour une candidature libérale de témoignage». Tout en affirmant qu’«il n’y aura pas de victoire de la droite en 2007 sans le soutien de l’électorat libéral».
Laurent de Boissieu
© La Croix
Repère
Historiquement, le libéralisme est un courant politique qui s’oppose à l’absolutisme monarchique. Le qualificatif « libéral » désigne aujourd’hui ceux qui souhaitent que l’intervention de l’État dans l’économie soit aussi limitée que possible afin de ne pas fausser la libre concurrence et laisser le marché s’auto-réguler. Il existe plusieurs formes de libéralisme économique, qui se différencient selon le degré accepté d’intervention de l’État, sur une échelle allant des ultralibéraux aux sociaux-libéraux. Philosophiquement, le libéralisme prône la primauté absolue de la liberté individuelle, le courant « libéral-libertaire » ou « libertarien » associant ultralibéralisme économique et libéralisme sociétal (mariage homosexuel, libéralisation des drogues…).
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Commentaires
Juste pour Information vous m'avez oublié dans la liste des "Autres Candidat"
je suis le candidat qui vient du NET
Membre du staff de lagrosseradio.com et président de Djjeffouille project
http://www.themeilleurofleweb.com
Je pense d'ailleurs gagner les présidentielles
Écrit par : Djjeffouille | 22 mars 2006
J'ai tendance à penser qu'aujourd'hui, le vrai débat politique n'est plus entre telle ou telle forme de prétendu "libéralisme" et telle ou telle forme de socialo-communisme, sauf à vouloir entrer dans des querelles sybillines.
Il est entre l'ultralibéralisme (philosophie du droit fondé sur le libre arbitre de l'être humain) et l'infradéterminisme (le déterminisme universel sur quoi ont végété les pensées totalitaires que nous connaissons encore en France aujourd'hui ayant volé en éclat au XXè siècle).
cf. http://georgeslane.tooblog.fr/?Le-retour-de-la-societe-civile/p13
Écrit par : georges lane | 02 avril 2006
CONSEQUENCES DU CPE, EXCEPTION FRANCAISE ?
Le problème principal n’est pas tant l’entrée des plus jeunes dans l’emploi que le règlement de la FLEXIBILITE elle-même dans l’économie française.
Le retrait du CPE, partiellement accordé dès à présent n’offre aucune alternative au règlement du problème de fond.
La France, EXCEPTION EUROPEENNE est donc le seul Pays au sein des grandes démocraties à ne pas utiliser ce moyen qui permet à tous nos voisins de trouver des solutions certes inconfortables mais qui SEUL permet de faire reculer le chômage.
QUE VOULONS NOUS ?
Le statut quo actuel, avec plus de 5 millions de personnes exclues ou précarisées ?
Accepter les réalités que tous les autres ont admises, sans doute par dépit mais dont les solutions offrent des résultats concrets ?
Doit on maintenir encore longtemps au chômage un grand nombre de nos compatriotes simplement pour avoir raison alors que tout nous démontre que nous avons tort ?
QUELS SONT LES RISQUES ?
1/ RALENTISSEMENT DE L’ECONOMIE
Depuis plus de deux mois notre économie est en plein ralentissement.
Les entreprises et tout particulièrement les PME de moins de 50 salariés qui représentent 98% de nos entreprises Françaises diffèrent leurs commandes et ne sont plus en mesure d’assurer de nouvelles commandes.
Les conséquences sont connues :
Faillites pour les plus fragiles
Diminution de l’activité qui ne pourra reprendre que dans un ou deux trimestres
En clair diminution du nombre d’emplois marchands et AUGMENTATION du CHÔMAGE dans les 12 prochains mois.
2/ L’EXCEPTION FRANCAISE
Pourquoi refusons nous la flexibilité et quelle est la véritable raison qui a conduit les PME à ne plus embaucher en CDI et à privilégier l’emploi temporaire par CDD ou intérim ?
Pour comprendre il nous faut remonter à 1982, époque à la quelle nous avions refuser le droit aux entreprises de licencier facilement les personnels que les entreprises ne pouvaient plus payer en raison de la baisse d’activité.
Contrairement à tous les autres pays occidentaux, le gouvernement Français refusa de toucher aux droits acquis et obligea alors de très nombreuses PME à la faillite.
Le code du travail fut certes préservé mais les faillites eurent pour conséquences la mise au chômage de près d’un million huit cent mille salariés.
La décentralisation conduite à la même époque et le recrutement de plus de 800 000 nouveaux fonctionnaires atténua cette catastrophe, mais plomba définitivement les finances du pays.
De nombreux chefs d’entreprises créèrent alors de nouvelles sociétés avec des effectifs plus réduits et les complètent depuis avec des emplois précaires comme les CDD ou l’intérim. Les lois réglementant le CDD furent finalisées à cette époque (1982)
ATTITUDE DU PATRONAT
Pour ce qui concerne les grandes entreprises très minoritaires en France le problème est mineur, car ces sociétés appartiennent déjà aux actionnaires étrangers.
Ce douloureux constat trouve également ses raisons dans l’ouverture inconsidérée du capital de ces sociétés en 1982, alors qu’aucun autre pays occidental ne l’avait fait et qu’avait toujours refusé le général de GAULLE
Leur avenir est mondial et les sièges de ces multi nationales que nous pensons à tort être françaises sont souvent en SUISSE (AIR France) en Belgique ou ailleurs.
Ne sont donc concernées que les PME Françaises dont les activités sont pour la grande majorité dans les services (74% de nos emplois nationaux)
Si aucune adaptation n’est trouvée rapidement, un grand nombre de ces sociétés seront conduites non pas à délocaliser mais simplement à fermer avec le cortège de difficultés qui s’en suivra.
Les petits patrons auront alors tout intérêt à créer de nouvelles sociétés à l’étranger d’où ils pourront comme le permet la réglementation Européenne poursuivre leurs activités de plus en plus ouvertes sur l’europe.
Ce phénomène s’est déjà accru au cours des 5 dernières années dans des proportions plus qu’inquiétante pour l’avenir de nos emplois en FRANCE
Écrit par : gilles | 05 avril 2006