Jean-Louis Borloo se voit en joker social de Nicolas Sarkozy (07 mars 2007)

medium_borloo.jpgSouhaitant incarner "la droite sociale et le centre", le ministre de la cohésion sociale veut proposer un "pacte" à Nicolas Sarkozy.

 

 

Jean-Louis Borloo prend date. D'ici une dizaine de jours, il devrait rencontrer Nicolas Sarkozy afin de lui proposer un « pacte ». Le ministre de la cohésion sociale s'engagerait alors "à fond" dans la campagne présidentielle du candidat de l'UMP. En échange, ce dernier tiendrait compte des critiques de Jean-Louis Borloo sur "des éléments de programme et de méthode". Voire lui ouvrirait, en cas d'élection à la présidence de la République, les portes de Matignon... "Je suis convaincu qu'on va passer un pacte, a insisté Jean-Louis Borloo, dimanche, sur France 5. Ceci dit, ne vendons pas la peau de l'ours avant de l'avoir tué".

Depuis plusieurs moins, Nicolas Sarkozy a toutefois recentré son discours. Sa "rupture" est ainsi devenue "tranquille", tandis que son discours de "droite décomplexée" et libéral s'est teinté de social, sous l'influence de l'ancien séguiniste Henri Guaino. L'apport de Jean-Louis Borloo semblait donc perdre de la valeur et de l'utilité pour le ministre de l'intérieur.

C'était sans compter sur l'actuelle montée du président de l'UDF, François Bayrou, dans les sondages. Une nouvelle donne qui a remonétisé la perspective d'un "ticket" entre Nicolas Sarkozy et l'ancien porte-parole de l'UDF, qui souhaite incarner "la droite sociale et le centre".

L'intervention de Jean-Louis Borloo lors du dernier congrès du Parti radical "valoisien", mouvement associé à l'UMP dont il est coprésident, permet de définir les contours programmatiques du "pacte" qu'il pourrait proposer à Nicolas Sarkozy. Le ministre de la cohésion sociale avait alors défini "cinq grands défis absolument vitaux pour notre avenir" : le "couple éducation-qualification" ; le "couple pouvoir d'achat-compétitivité" ; le passage de "l'idée de l'assurance-chômage" à celle de "l'accompagnement au retour à l'activité" ; le "défi écologique" ; le "défi de la justice territoriale".

Jean-Louis Borloo n'est toutefois pas le seul à espérer apporter à Nicolas Sarkozy une caution sociale. Qu'il s'agisse de François Fillon, également premier ministrable, même si l'image sociale de cet ancien séguiniste est aujourd'hui un peu ternie. Ou des autres anciens membres de l'UDF passés à l'UMP : de Christine Boutin à Dominique Paillé, en passant par Philippe Douste-Blazy et Pierre Méhaignerie. Quoi qu'il en soit, Jean-Louis Borloo devrait être appuyé dans sa démarche par un autre défenseur du bilan du quinquennat : le ministre UDF de l'éducation nationale Gilles de Robien. Par ailleurs ancien directeur de campagne de François Bayrou.

 

Laurent de Boissieu

© La Croix, 06/03/2007

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