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Le Comité Laïcité République a remis, ce mardi 14 novembre, le "grand prix international de la laïcité" à Inna Shevchenko.

Catholique pratiquant et attaché à la laïcité, je partage de nombreux combats du Comité Laïcité République. Mais le choix d'Inna Shevchenko me semble incompatible avec la laïcité.

La laïcité, c'est la séparation des Églises et de l'État, la liberté de conscience et la garantie du libre exercice des cultes (article premier de la loi de 1905).

Or, la lauréate est une des Femen venues perturber la prière des croyants en la Cathédrale Notre-Dame de Paris, le 12 février 2013 (quand bien même il ne s'agirait en l'occurrence pas d'empêcher, retarder ou interrompre les exercices d'un culte par des troubles ou désordres causés dans le local servant à ces exercices).

L'intéressée a le droit de penser et de proclamer que le monothéisme nourrit par essence les inégalités entre les femmes et les hommes. (extrait de son discours de ce jour: "Je continuerai le combat jusqu’à ce que les fanatiques religieux, les sexistes et les misogynes nourris par les dogmes monothéistes ne se mettent plus à genoux pour prier, mais pour demander pardon aux femmes qu’ils ont un jour fait souffrir").

Même si, moi, à l'inverse, je ressens et je vis mon christianisme comme une religion humaniste, libératrice et égalitaire ("Il n'y a plus ni juif ni grec, il n'y a plus ni esclave ni homme libre, il n'y a plus l'homme et la femme, car tous, vous ne faites plus qu'un dans le Christ Jésus", Lettre de saint Paul Apôtre aux Galates).

Mais la Femen Inna Shevchenko n'a pas le droit, sauf à contrevenir à la laïcité, de venir troubler l'ordre public dans un lieu de culte.

En ce sens, les Femen ne sont d'ailleurs pas Charlie. Être Charlie, c'est reconnaître à autrui le droit de critiquer et de caricaturer les religions, y compris la sienne, en parole, en écrit ou en dessin. S'en prendre en acte à une paroisse catholique ordinaire et donc à l'ensemble des catholiques, dont la très grande masse pratique sa foi dans le respect de la laïcité, ce n'est en revanche plus être Charlie.

Bref, remettre à Inna Shevchenko un prix de la laïcité est une faute qui va nourrir la méfiance, que je regrette, de plus en plus de croyants envers ce beau principe de la laïcité ("Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu", Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc).

Les extrémistes religieux peuvent en remercier le Comité Laïcité République.