Pétition "Dire non au verrouillage de la démocratie!" (02 avril 2016)
J'ai déjà eu l'occasion d'expliquer que le journalisme commandait de ne pas être partisan, mais n'était pas une castration civique. Rarement, mais il m'est ainsi arrivé depuis que je suis journaliste de manifester ou de signer une pétition. C'est ce que je viens de faire et ce que je vous invite exceptionnellement à faire avec l'appel du Comité Orwell "Dire non au verrouillage de la démocratie!".
En 2012, j'avais en effet rédigé une note ("Cachez ces candidats que je ne saurais voir") où j'appelais à "étendre la période d'égalité des temps d'antenne au jour de la publication de la liste des candidats à l'élection présidentielle par le Conseil constitutionnel".
J'insistais en outre: "Quoi, Jacques Cheminade au même niveau ou en débat face à Nicolas Sarkozy? Hé bien oui, à partir du moment où il est candidat. Peu importe ce que l'on pense de cette candidature: les élus qui l'ont parrainé en portent seuls la pleine et entière responsabilité. C'est à eux qu'il faut demander des comptes."
Tous les ans, lors d'une séance de mon cours sur les enjeux politiques au Celsa, j'ouvre d'ailleurs une discussion sur le sujet entre mes étudiants en journalisme.
Or, à l'inverse, le Parlement vient d'adopter une proposition de loi du PS restreignant l'égalité des temps de parole à la seule campagne officielle (deux semaines avant le premier tour) au lieu du jour de la publication de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel (cinq semaines avant le premier tour).
"Cette courte période de respiration démocratique semble encore trop grande pour l'oligarchie politico-médiatique", écrivais-je en 2012. Malheureusement, on y est pour 2017.
À noter néanmoins une avancée dans ce texte: la publication de tous les élus (et non plus cinq cents tirées au sort) qui ont parrainé un candidat.
Résumé des modifications sur le temps d'antenne et le temps de parole:
Présidentielle 2012:
- période intermédiaire:
- temps de parole: égalité
- temps d'antenne: équité
- campagne officielle:
- temps de parole: égalité
- temps d'antenne: égalité
Présidentielle 2017:
- période intermédiaire:
- temps de parole: équité
- temps d'antenne: équité
- campagne officielle:
- temps de parole: égalité
- temps d'antenne: égalité
"À compter de la publication de la liste des candidats et jusqu'à la veille du début de la campagne, les éditeurs de services de communication audiovisuelle respectent, sous le contrôle du Conseil supérieur de l'audiovisuel, le principe d’équité en ce qui concerne la reproduction et les commentaires des déclarations et écrits des candidats et la présentation de leur personne.
Dans l'exercice de cette mission de contrôle, le Conseil supérieur de l'audiovisuel tient compte:
1° De la représentativité des candidats, appréciée, en particulier, en fonction des résultats obtenus aux plus récentes élections par les candidats ou par les partis et groupements politiques qui les soutiennent et en fonction des indications de sondages d'opinion;
2° De la contribution de chaque candidat à l'animation du débat électoral.
À compter du début de la campagne et jusqu’au tour de scrutin où l’élection est acquise, les éditeurs de services de communication audiovisuelle respectent, sous le contrôle du Conseil supérieur de l'audiovisuel, le principe d'égalité en ce qui concerne la reproduction et les commentaires des déclarations et écrits des candidats et la présentation de leur personne."
Définitions:
- Période intermédiaire: jour de la publication de la liste des candidats par le Conseil constitutionnel (cinq semaines avant le premier tour).
- Campagne officielle: deux semaines avant le premier tour.
- Temps de parole: temps consacrés aux interventions directes des différents candidats ou de leurs soutiens.
- Temps d'antenne: temps consacrés aux différents candidats et à leurs soutiens (y compris les temps de parole).
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