Réponse ouverte à François Asselineau (27 mai 2014)

Prononcez le nom de "François Asselineau" devant un journaliste politique, et vous le verrez rigoler. Non pas en raison de ses idées, mais en raison du harcèlement que tout journaliste a subi un jour ou l'autre de la part de certains de ses militants, qui possèdent une exceptionnelle propension à verser dans la paranoïa et le complotisme (même si ce ne sont certes pas les seuls).

Voici donc ce que François Asselineau écrit au sujet d'un de mes articles dans La Croix:

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Je trouve le propos très mal venu pour plusieurs raisons.

 

1. Je connais personnellement François Asselineau. Nous avons un ami commun (que je n'ai certes pas vu depuis quelques temps), et nous avons même déjà écrit il y a bien longtemps (tous les deux sous pseudonyme) dans un même journal (attention scoop!).

Bref, il aurait éventuellement pu m'appeler (mon numéro de mobile n'a pas changé). Je lui réponds donc ici, puisque c'est via Internet qu'il souhaite désormais communiquer.

 

2. François Asselineau se dit victime d'une "injustice du traitement médiatique" Il n'a pas complètement tort, et les chiffres qu'il avance parlent d'eux-mêmes. Certains confrères ont par exemple davantage parlé de listes anecdotiques présentes dans la seule région Île-de-France que de celles l'UPR pourtant en lice partout. Je me suis en outre déjà exprimé, et depuis longtemps (par exemple ici), à plusieurs reprises sur la question du traitement médiatique des "petits" candidats.

La vie politique me passionne et je recense actuellement 936 partis politiques (dont l'Union Populaire Républicaine) sur mon site Internet personnel. Autant que faire se peut (temps, place), je considère qu'il est de mon devoir de journaliste d'informer sur l'ensemble de l'offre politique, au moins lors des élections.

En ce qui concerne le scrutin européen de cette année, La Croix a notamment publié une présentation exhaustive des listes qui se présentaient dans toutes les circonscriptions, dont l'UPR.

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J'ai effectué ce mardi un travail de calcul du score national de toutes les listes, dont l'UPR, au-delà des chiffres imprécis du ministère de l'intérieur. François Asselineau a d'ailleurs retwitté ce travail... et l'a ensuite utilisé dans le texte où il dénonce mon article!

 

 

3. François Asselineau considère que je parle de son parti dans un article "très dépréciatif" et tendant à l'assimiler "à un mouvement d'extrême droite!".

De quoi s'agit-il exactement?

Dans la même semaine, La Croix a consacré un article à chacun des partis européens ayant désigné un candidat pour la présidence de la Commission européenne. À ces cinq articles, nous en avons ajouté un sur les partis dits eurosceptiques ou souverainistes, qui ne présentent pas de candidat à la Commission, en insistant sur l'hétérogénéité de ces formations qui vont des conservateurs britanniques aux néo-nazis grecs de l'Aube Dorée!

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Voici ce que j'écris ici sur l'UPR:

"En France, l'Union populaire républicaine de François Asselineau insiste pour utiliser l'article 50 du traité sur l'Union européenne qui dispose que «tout État membre peut décider de se retirer de l'Union»."

En quoi l'UPR est-elle ici assimilée à l'extrême droite? En quoi présenter sa mesure phare est-il dépréciatif?

Dans cette deuxième partie, je mentionne certes les partis de Geert Wilders (qui propose également une sortie de la construction européenne) et de Marine Le Pen, mais aussi de Nicolas Dupont-Aignan ainsi que le "modèle gaulliste" de la construction européenne. Bref, le sujet n'est absolument pas l'extrême droite.

Seule la troisième partie, où il n'est pas question de l'UPR, est consacrée à l'extrême droite (question du groupe au Parlement européen).

 

4. Enfin, voici pour info l'intégralité des mentions de l'UPR et/ou de François Asselineau dans La Croix:

17/01/2001 (A Paris, Jean Tiberi sort de son isolement): Outre cet appui attendu, Jean Tiberi a également obtenu le soutien du Rassemblement pour la France (RPF) de Charles Pasqua. En dépit des réticences d'une partie de ses responsables parisiens. Avec le RPF, le maire de Paris reçoit ainsi le renfort d'une grande formation politique nationale. Les proches de Charles Pasqua ont obtenu cinq têtes de liste : Marie-Christine Lasnier (2e), Marie-Hélène Bry (10e), Alain Robert (12e), François Asselineau (19e) et Jean-Louis Arajol (20e). Quant à Jean-Philippe Hubin (7e), il se revendique aussi bien du souverainisme de Charles Pasqua que du libéralisme d'Alain Madelin.

29/10/2007 (A Paris, gauche et droite se mettent en ordre de bataille): Reste le nouveau groupe « Paris libre », issu, selon l’UMP, de « rivalités locales sans intérêt qui affaiblissent la droite ». Quatre de ses cinq membres viennent du 15e arrondissement, dont le maire ex-UMP René Galy-Dejean. « Contrairement à Françoise de Panafieu, nous ne voulons pas faire d’opposition systématique et nous réfléchissons à constituer des listes dans tous les arrondissements », rétorque l’élu du 19e arrondissement François Asselineau, qui vient de fonder son propre parti : l’Union populaire républicaine.

 04/07/2008 (L’UMP a rompu avec l’euroscepticisme): Au fil du temps, les gaullistes ont donc soit rallié l’actuelle construction européenne, soit créé leur propre parti, lorsqu’ils n’ont pas changé de position. Parmi les premiers se trouvent le chef du gouvernement, François Fillon, ou les ministres Gérard Larcher et Roger Karoutchi, fondateur du cercle République et Patrie. Parmi les seconds figurent le parlementaire européen Paul-Marie Coûteaux (Rassemblement pour l’indépendance et la souveraineté de la France), l’ancien conseiller de Paris pasquaïen François Asselineau (Union populaire républicaine) et le député Nicolas Dupont-Aignan. Ce dernier a quitté l’UMP l’année dernière et prépare, pour le 23 novembre prochain, le congrès fondateur de son parti, Debout la République. Des partis qui concurrencent à droite le Mouvement pour la France de Philippe de Villiers (ex-UDF), plus national-libéral que gaulliste.

17/12/2010 Les « eurosceptiques » en France: - Mouvement républicain et citoyen (MRC): créé par Jean-Pierre Chevènenement après son départ du PS pour s’opposer au traité de Maastricht (1992). - Mouvement pour la France (MPF): créé en 1994 par Philippe de Villiers (ex-UDF) pour prolonger son opposition au traité de Maastricht. - Debout la République: club fondé en 1999 afin de rassembler au sein du RPR les adversaires du traité d’Amsterdam. Son président, le député Nicolas Dupont-Aignan, a démissionné en janvier 2007 de l’UMP. Il est « candidat à la présidentielle de 2012 pour sortir de l’euro ». - Rassemblement pour l’indépendance et la souveraineté de la France (RIF): lancé en 2003 et présidé par Paul-Marie Coûteaux. - Union populaire républicaine (UPR): créée en 2007 par François Asselineau après la disparition du RPF pasquaïen, elle estime que « la France doit sortir de l’Union européenne ». - Parti de gauche (PG): lancé en 2008 par Jean-Luc Mélenchon (ex-PS) dans la foulée de son opposition au traité constitutionnel (2005). - D’autres partis n’ont pas été créés sur le fondement d’une opposition à un traité européen, mais soutiennent une ligne « eurosceptique » : FN, PCF, Chasse, pêche, nature, traditions (CPNT).

08/04/2011 (La percée de Marine Le Pen divise les souverainistes): « Se rapprocher du FN violerait notre charte fondatrice », tranche également François Asselineau, président de l'Union populaire républicaine et ancien conseiller de Paris pasquaïen. Cette charte « commande de n'attaquer personne en raison de ses convictions religieuses ou de ses origines », « refuse tout extrémisme et tout racisme », et « proclame son attachement à la Déclaration universelle des droits de l'homme ». Favorable à un retrait unilatéral de l'Union européenne tel que juridiquement prévu par l'article 50 du traité sur l'Union, François Asselineau souligne en outre qu'« il n'existe pas de possibilité juridique de sortie groupée de l'euro » telle que le propose le FN. Enfin, les uns et les autres estiment que l'extrême droite dessert en réalité la défense de la souveraineté nationale. « Le FN est un agent du système car il a ‘‘pestiféré'' l'idée d'une sortie de l'Union européenne en l'assimilant à un discours extrémiste, anti-arabe et anti-immigrés », regrette François Asselineau. « Marine Le Pen reste la meilleure alliée du système car elle ne peut l'emporter au second tour d'une présidentielle ni face au candidat de l'UMP, ni face à celui du PS », renchérit Nicolas Dupont-Aignan.

13/02/2012 (Parrainages, l'heure de vérité): D'autres, soumis aux mêmes difficultés, se sont résolus à jeter l'éponge, comme François Asselineau, président et fondateur de l'Union populaire républicaine (UPR), qui se désole d'avoir « suffisamment de parrainages pour y croire, mais pas assez pour les déposer ».

16/03/2012 (Ces « petits » candidats qui veulent se faire entendre): Si Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) a obtenu ses 500 parrainages, un autre souverainiste de sensibilité gaulliste les cherche toujours : François Asselineau. Fondateur de l'Union populaire républicaine, cet ancien conseiller de Paris proche de Charles Pasqua estime que les partis eurosceptiques, de droite comme de gauche, « critiquent certes les décisions bruxelloises mais n'en tirent pas les conséquences opérationnelles qui conviennent », puisqu'il est par exemple « juridiquement impossible de sortir de l'euro sans sortir de l'Union européenne ». Cohérent, ce haut fonctionnaire propose donc d'utiliser l'article 50 du traité qui prévoit que « tout État membre peut décider de se retirer ».

13/05/2013 (La langue de Shakespeare bouscule celle de Molière à l’université): L’argumentaire ne convainc pas les opposants à la réforme Fioraso qui craignent, au contraire, la marginalisation du français. Dans leurs rangs, des personnalités comme Michel Serres ou Jacques Attali, l’Académie française, le syndicat d’étudiants Uni-Met, classé à droite, ou l’Union populaire républicaine, un mouvement souverainiste revendiquant 9 000 signataires à sa pétition.

31/05/2013: Une pétition de l'UPR contre l'anglais à l'université. C'est l'Union populaire républicaine qui a lancé une pétition contre l'article 2 de la loi Fioraso sur l'enseignement supérieur, et non l'Union populaire française comme il a été écrit par erreur dans l'article « La langue de Shakespeare bouscule celle de Molière à l'université » (La Croix du 13 mai).

25/04/2014 (La France entre en campagne pour les élections européennes): Marine Le Pen ne cesse de le répéter: le FN ambitionne d'être « le premier parti » aux européennes. Un objectif qui n'est pas inatteignable, si l'on en croit les derniers sondages. D'autant plus qu'entre le FN et l'UMP, il n'existe plus de listes souverainistes fortes, à l'exemple de celles de Philippe de Villiers en 1994 ou de Charles Pasqua en 1999. Le parti Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan et l'Union populaire républicaine de François Asselineau n'ont, en effet, pas le même poids électoral.

16/05/2014 (Les populistes divisés au-delà de l'euroscepticisme): En France, l'Union populaire républicaine de François Asselineau insiste pour utiliser l'article 50 du traité sur l'Union européenne qui dispose que « tout État membre peut décider de se retirer de l'Union »

22/05/2014 (Ces autres listes qui veulent créer la surprise): Union populaire républicaine: sortir de la construction européenne. Créée le jour du 50e anniversaire du traité de Rome, l'Union populaire républicaine prône la mise en œuvre de l'article 50 du traité de Lisbonne sur l'Union européenne qui dispose que « tout État membre peut décider de se retirer de l'Union ». Son fondateur, l'ancien conseiller de Paris pasquaïen François Asselineau, s'est fait connaître en organisant des conférences chocs contre la construction européenne.

 

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