Libéralisation de la SNCF: qui est responsable? (13 juillet 2013)
Même s'il faudra bien entendu attendre la fin des enquêtes pour déterminer la cause du drame de Brétigny-sur-Orge (Essonne), la question des moyens de la SNCF dans le contexte de l'ouverture européenne à la concurrence a été soulevée.
Contentons-nous pour l'instant de simplement rappeler qui est politiquement responsable de ce démantèlement du service public:
Législation | Gouvernement |
Directive européenne 91/440/CEE du 29 juillet 1991 | Edith Cresson (gauche) |
Directives européennes 95/18/CE du 19 juin 1995
Directives européennes 95/19/CE du 19 juin 1995 |
Alain Juppé (droite) |
Loi du 13 février 1997 | Alain Juppé (droite) |
Directive européenne 2001/12/CE du 26 février 2001
Directive européenne 2001/13/CE du 26 février 2001 Directive européenne 2001/14/CE du 26 février 2001 (premier paquet ferroviaire) |
Lionel Jospin (gauche) |
Directive européenne 2004/49/CE du 29 avril 2004
Directive européenne 2004/50/CE du 29 avril 2004 Directive européenne 2004/51/CE du 29 avril 2004 (deuxième paquet ferroviaire) |
Jean-Pierre Raffarin (droite) |
Directive 2007/58/CE du 23 octobre 2007
Directive 2007/59/CE du 23 octobre 2007 (troisième paquet ferroviaire) |
François Fillon (droite) |
Loi du 8 décembre 2009 | François Fillon (droite) |
(Rappelons que l'Union européenne n'est pas une autorité supérieure qui impose en ce domaine sa loi aux État membres, mais que ce sont ces derniers qui adoptent en Conseil de l'Union européenne les directives)
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Commentaires
La question "des moyens de la SNCF dans le contexte de l'ouverture européenne à la concurrence" peut effectivement être soulevée.
Mais là, la question ne se pose pas : il s'agit d'un attentat et de rien d'autre, même si cela déplaît à Monsieur Valls et à Madame Taubira qui préfèrent emprisonner les opposants au mariage homosexuel que de s'intéresser aux attentats et au caillassage des secours..
Vous êtes déjà allé dans une gare ? Vous avez déjà vu une éclisse ? Vous savez ce que c'est ? C'est l'ensemble des deux gros machins métalliques ( un de chaque côté ) qui relient et maintiennent ensemble deux tronçons de rail. C'est gros, c'est lourd, c'est solide, c'est solidement boulonné de chaque côté. Ca "ne sort pas de son logement" ( d'ailleurs ça n'a pas de "logement" ) comme ça pour aller se ballader dans un mécanisme d'aiguillage.
Il ne peut s'agir QUE d'un attentat. Vous allez me dire : "Vous parlez bien vite". OK, je prends le pari.
Sancelrien
P.S : Aux heures les plus sombres de notre histoire, quand sévissait la bête immonde etc., les cheminots qui voulaient faire dérailler un train allemand démontaient une éclisse. Ils ne l'enlevaient pas, ils ne démontaient que les boulons qu la tenaient en place. Simple, efficace et impossible à détecter tant qu'on n'a pas le nez dessus. De mon temps, d'ailleurs, c'était toujours enseigné à l'Armée dans un stage un peu spécial que j'ai suivi.
Écrit par : Sancelrien | 13 juillet 2013
Il n'y a pas de lien entre liberalisation et securite. Aujourd'hui, le reseau anglais est plus sur que le reseau francais. En France, avec 20 milliards de dettes et des consignes de priorite donnees auw LGV, RFF n'arrive plus a entretenir les lignes secondaires. Sans compter qu'il peut également s'agir d'une operation de malveillance.
Écrit par : cheminot | 14 juillet 2013
Pauvre SNCF "enManqueDeMoyen", examinons ça:
- incapable de payer les retraites gonflées aux hormones des pauvres chouxminaux on (Sarkozy) a mis ce lourd fardeau sur le régime général. Mais bien sur sans diminuer les prestations ou augmenter leurs les cotisations. Ce sont donc les autres (vous et moi) qui payons pour eux.
- incapable de payer ses propres infrastructures, on a crée RFF. RFF n'a pas le personnel nécessaire à l'entretien des rails. RFF fait donc appel quasi exclusivement au personnel de la SNCF. Et quand la SNCF facture 100 à RFF pour ces prestations, RFF loue l'usage du réseau à là SNCF pour 50 (c'est l'idée, non l'ordre de grandeur). Ce qui fait que tout les déficits comptables de la SNCF sont passés par MAGIE sur les comptes de RFF qui est renfloué chaque année par les contribuables.
17 000 000 000 de subventions l'année derniére pour RFF et 3 000 000 000 de dettes supplémentaires malgré cela (42 00 000 000).
http://www.rff.fr/IMG/RAPPORT%20FINANCIER%20AU%20%2030%2012%2006%20%20%20AMF%20.pdf
Vivement que cette saloperie disparaisse sous la concurrence, car je ne vois vraiment pas qui pourrait vouloir la RACHETER à moins de chercher le suicide économique.
Banquiers et cheminots même combats.
A bon entendeur...
Écrit par : Alf | 14 juillet 2013
Je persiste et je signe : les images vues sur BFM TV et montrant l'éclisse "responsable du drame" ne laissent aucun doute : celle-ci a été très proprement démontée. D'ailleurs, où sont les boulons ? Mais encore une fois on comprend facilement que ni la SNCF, qui n'a pas envie de déclencher une panique, ni Monsieur Valls, ni Madame Taubira, ni Monsieur Delanoë qui préfèrent s'occuper des homosexuels ( voir les images de la Tour Eiffel illuminée hier soir ), ne soient très portés à s'attarder sur ce léger incident.
Écrit par : Sancelrien | 15 juillet 2013
Que d'aigreur contre la SNCF dans certains commentaires !
Ce qui est bien avec internet, c'est qu'on a maintenant facilement accès aux horaires et aux tarifs. Et on peut donc comparer le service dont on bénéficie.
Bien sûr, il y a une part de financement public, mais certains articles permettent de la calculer pour le métro Londres/Paris ou pour le train.
Et on trouve qu'on a plutôt un bon service. Par exemple, même niveaux de tarifs tout compris (avec financement public) pour les métros de Londres et de Paris, mais le métro de Londres a un espacement entre stations qui est plutôt celui des RER.
Cerise sur le gâteau, l'Eurostar : jusqu'à la fin des années 2000, on allait très vite de Paris Gare du Nord jusqu'à la sortie du tunnel, et on se trainait ensuite interminablement sur les voies pas mises à jour de la Grande-Bretagne.
Mais, comme l'a dit le général de Gaulle après son départ en 1946 : "S'attaquer à l'Etat, c'est la seule tâche dont nous soyons encore capables."
Écrit par : td (pas un cheminot) | 21 juillet 2013