Grave dérapage de Marine Le Pen (26 juin 2013)

Le "chroniqueur politique" Bruno Roger-Petit a débusqué LA preuve que "le FN ne change pas": Marine Le Pen, invitée sur France Inter, est l'auteur d'un "dérapage"

"Radio Bolcho on vous appelle, en dehors des studios, vous ne savez pas? Mais on est toujours les derniers à savoir le surnom qu’on vous donne... Je crois que ça dépasse largement le cadre du Front national."

"À ce moment très précis de l'échange, Marine Le Pen vient de commettre l'irréparable", tranche définitivement Bruno Roger-Petit.

 

Hé bien, justement, contrairement à ce qu'il avance, Bruno Roger-Petit administre là une preuve que le FN de Marine Le Pen n'est pas le FN de Jean-Marie Le Pen.

Car des "dérapages", il y en a eu avec l'ancien président du FN (une des origines, d'ailleurs, de la justification de la "diabolisation" du FN). Sur les chambres à gaz "détail de l'histoire de la deuxième guerre mondiale" (1987). Ou encore sur "l'inégalité des races" (1996).

 

Qui ne voit pas, en contraste, le ridicule de LA preuve de Bruno Roger-Petit?

Que nous dit, en effet, ce "Radio Bolcho"? Tout simplement que Marine Le Pen est pétrie d'un habitus anticommuniste (qui n'est pas propre qu'à l'extrême droite). Et qu'elle assène là, effectivement par réflexe de milieu, une affirmation déconnectée du débat politique réel.

Mais aucun crime, aucun délit, aucune contravention dans ses propos!

 

Ce qui est dommage, c'est qu'en revanche une autre partie de l'échange (celle à l'origine de la réplique de Marine Le Pen) est davantage intéressante. Bruno Roger-Petit l'évoque bien, mais la gâche en se focalisant sur "Radio Bolcho". Il s'agit de toute la partie sur la position de Jean-Marie Le Pen vis-à-vis de l'apartheid.

Marine Le Pen, tout en étant sur une autre position que Jean-Marie Le Pen, n'assume pas cette rupture. Or, comme le dit fort bien Thomas Legrand:

"C'était pourtant l'occasion de dire que le Front national a changé..."

 

Bref, on en revient à ce que j'ai déjà écrit: Marine Le Pen est dans une impasse dans sa volonté de "dédiabolisation" du FN, car elle ne peut pas "tuer" symboliquement son père politique, puisqu'il s'agit aussi de son père biologique.

 

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Ceci dit, je ne peux que vous recommander à mon tour le magnifique ouvrage de Nicolas Lebourg:

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