Non, ils ne sont pas la République (14 novembre 2012)
Le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) vient de lancer une "campagne nationale contre l'islamophobie", dont le message est de rappeler que les Français de confession musulmane sont des Français comme les autres, sont "aussi la nation".
Saine intention dans le contexte malsain actuel.
Sauf que le CCIF n'est pas une association de lutte contre l'islamophobie mais une association qui combat pour l'islamisation des Français de confession musulmane à travers la promotion du communautarisme et du port du voile destiné à dissimuler les cheveux des femmes. Pour s'en rendre compte, il suffit de parcourir sur son site Internet la rubrique "Vos droits, Fiches Pratiques".
Or, rappelons que le voile dissimulant les cheveux n'est pas avant tout un symbole religieux (de l'islam) mais un symbole civilisationnel (au-delà de l'islam) d'inégalité entre les femmes et les hommes.
La régie publicitaire de la RATP, Media Transports, a donc eu raison de refuser l'affichage de cette campagne d'inspiration extrémiste dans les couloirs du métro. Elle a en revanche tort sur le motif, car la question soulevée n'est pas celle de la laïcité mais celle de l'égalité entre les hommes et les femmes (les affiches montrant plusieurs femmes voilées afin de cacher leurs cheveux). J'en profite d'ailleurs pour rappeler que ce n'est pas au nom de la laïcité que le port du voile intégral est interdit mais au nom de la non-dissimulation du visage dans l'espace public.
Pis de la part du CCIF, amalgamer en France la nécessaire lutte contre l'islamophobie (réelle) avec la promotion du voile dissimulant les cheveux des femmes parce que femmes ne peut qu'aboutir à l'effet inverse du résultat prétendument recherché en alimentant le discours islamophobe de ceux qui affirment que l'islam est en soi incompatible avec la République.
En théorie, n'étant pas un exégète de l'islam, je ne saurais me prononcer; mais je constate qu'en pratique des compatriotes de confession musulmane vivent sereinement leur foi dans le respect des valeurs et des lois de la République. C'est donc possible. Et cela doit rendre d'autant plus lourde et inflexible la réponse de l'État face à ceux qui s'en placent en dehors.
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Commentaires
Pour le CCIF dans l'expression, la femme musulmane est voilée.Il ont une rhétorique d'amalgame du voile et de l'Islam pour le moins discutable.
Écrit par : romain blachier | 14 novembre 2012