Réforme des retraites: réflexions en vrac (21 octobre 2010)

N'ayant pas le temps de rédiger une véritable note sur la réforme des retraites, quelques réflexions en vrac:

 

a) Petit rappel (cf. mon Twitter du 12 octobre): lors du Conseil européen des 15 et 16 mars 2002, aussi bien Jacques Chirac (PR, RPR) que Lionel Jospin (PM, PS) ont acté qu'"il faudrait chercher d'ici 2010 à augmenter progressivement d'environ cinq ans l'âge moyen effectif auquel cesse, dans l'Union européenne, l'activité professionnelle". C'est-à-dire 63 ans, comme le rappelle le site Internet du gouvernement luxembourgeois: "d'ici 2010 augmenter progressivement d'environ 5 ans l'âge moyen effectif de cessation d'activité professionnelle (58 ans actuellement)".

 

b) J'en ai marre d'entendre la majorité de droite répéter qu'il n'y a pas d'autre réforme des retraites possible (on peut jouer sur les autres paramètres ou proposer une réforme systémique) ou que "la réforme actuelle n'est ni de droite ni de gauche: c'est la réforme du bon sens" (François Fillon se prenant pour Jean-Pierre Raffarin), novlangue libérale et négation du débat d'idée. C'est passé presque inaperçu, mais le Sénat a justement adopté, mercredi, un amendement du rapporteur UMP Dominique Leclerc - reprenant mot à mot un amendement du groupe Union centriste - sur l'organisation "à compter du premier semestre 2013" d'"une réflexion nationale sur les objectifs et les caractéristiques d'une réforme systémique de la prise en charge collective du risque vieillesse".

 

c) J'en ai marre d'entendre l'opposition de gauche confondre "le peuple" et "la rue", et conférer à cette dernière davantage de légitimité que le bulletin de vote. Je suis d'ailleurs favorable à ce que le peuple se prononce directement par référendum sur les grandes réformes structurantes du pacte républicain. Ce qu'aurait pu être une vraie réforme des retraites, et pas ce nouveau sparadrap destiné à tenir jusqu'en 2018, comme me l'avouait un conseiller de Nicolas Sarkozy: "Vous avez eu les réformes de 1993, 2003 et 2010: vous aurez celle de 2018. En termes d'acceptabilité politique et sociale, la grande réforme qui règle tout n'est pas possible en France. Il faut donc faire une réforme tous les dix ans".

 

d) En tant que citoyen, je suis pour 1) l'abrogation des directives européennes de libéralisation des services publics et la restauration des services publics (=monopole d'État; les "services d'intérêt économique général" de l'UE ne sont pas des services publics) 2) l'interdiction du droit de grève lorsqu'il y a un monopole public: en démocratie, un fonctionnaire ou assimilé ne fait pas grève contre l'État, c'est-à-dire contre lui-même et ses compatriotes (l'État, c'est nous).

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