Élections régionales : l'UMP ne joue pas la transparence (26 février 2010)
À gauche, la transparence est de mise : les partis nous fournissent immédiatement une copie des accords conclus entre eux.
À droite, en revanche, c'est l'opacité la plus complète. Au siège de l'UMP, on affirme que "les listes ne sont pas encore prêtes mais seront envoyées dès qu'elles le seront". Étrange, lorsqu'on sait que lesdites listes sont déposées depuis le 15 février midi et que les négociations relevèrent d'un véritable travail d'orfèvre entre les différentes composantes de la majorité présidentielle. L'explication m'a finalement été fournie par l'un de ces huit partis (1) : "Les différents mouvements associés se sont engagés auprès de l'UMP à ne pas faire de déclaration quantitative". C'est donc l'UMP qui souhaite et entretient cette opacité bien peu démocratique !
Une décision stupide, vu que n'importe quel journaliste politique a suffisament d'interlocuteurs au sein des partis qu'il suit pour obtenir ces listes. Ce que j'ai bien entendu aussitôt fait...
Respectant ma parole auprès de l'un de mes contacts, je ne donnerai pas, pour l'instant, le nombre de candidats par formation. Je me bornerai simplement à publier les cartes montrant la présence des unes et des autres (nota : le Nouveau centre et le Parti radical "valoisien" sont présents dans l'ensemble des régions métropolitaines).
(1) C'est-à-dire les cinq partis précités, plus le Parti radical "valoisien", le Parti chrétien-démocrate (PCD) et Les Progressistes - ce dernier est en réalité plus un club (comme Le Chêne de Michèle Alliot-Marie ou Les Réformateurs d'Hervé Novelli) qu'un parti politique. Les dirigeants de ces trois derniers mouvements étant toutefois également membres de l'UMP, je ne les situe logiquement pas au même niveau.
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Commentaires
BRAVO et MERCI !
Bravo pour l'enquête et la cartographie. très beau travail de recherche et d'analyse.
Et merci pour avoir levé un coin du rideau qui nous cache, à nous, citoyens de base, les cuisines des partis politiques.
Merci aussi de nous avoir raconté la genèse de ce travail. Celà démontre et rappelle, entre autres choses, que de vrais journalistes, capables de multiplier les contacts de haut niveau, à qui les hommes politiques ne peuvent refuser de répondre, qui consacrent tout leur temps à leur sujet, qui accumulent l'expérience avec le temps (plein d'atout que les blogueurs non journalistes, malgré parfois de grandes qualités, ne peuvent pas complètement faire), resteront essentiels à la démocratie.
Et, pendant que j'y suis : un mauvais point à l'UMP. C'est assez ridicule (pour ne pas dire intellectuellement malhonnête) de cacher la composition de listes qui seront présentées au suffrage des citoyens.
Écrit par : Libéral européen | 26 février 2010
@Libéral européen : n'exagérons rien sur ce travail... Cela dit, au sujet de la fin de ton commentaire : certains sites de campagne détaillent bien cette composition, mais pas tous !
Écrit par : Laurent de Boissieu | 26 février 2010
Je me pose une question, ...
Comment faire pour substituer dans les régions qui sont le réceptacle administratif naturel du monde économique de demain, le réalisme allemand au clientèlisme français ?
Demain, nous aurons à faire face à l'agression économique chinoise !!! comment mettre en synergie nos syndicats, nos banques, nos entreprises et nos outils de formation pour multiplier les PMI et générer des emplois dans le secteur marchand ?
Pourtant, on peut légitimement se demander si le bulletin de vote que nous glisserons les 14 et 21 mars dans l'urne, dans un sens ou dans l'autre, produira un quelconque changement de ce point de vue.
Malheureusement, un grand nombre de nos concitoyens semblent partager ce point de vue !!! ce qui n'est pas de bon augure pour la suite, ...
Écrit par : Jean Laporte | 10 mars 2010
"Mettre en synergie nos syndicats (..), nos entreprises" : Laurent répondrait que c'est la Participation qui peut réussir à rapprocher les "classes sociales" dans un but commun.
"Mettre en synergie (..) nos entreprises (..) et nos outils de formation" : là, il faudrait que le monde de la fonction publique et le monde de l'université s'ouvre réellement au monde de l'entreprise. Et ce n'est pas gagné compte tenu de la mentalité arriérée et coupée du monde réel de bon nombre de fonctionnaires !
Écrit par : Libéral européen | 11 mars 2010