Déclaration de l'Académie française sur les langues régionales (16 juin 2008)
Pour information, voici une déclaration votée à l'unanimité par les membres de l'Académie française dans sa séance du 12 juin 2008, non sans lien avec ma note du 23 mai :
« Depuis plus de cinq siècles, la langue française a forgé la France. Par un juste retour, notre Constitution a, dans son article 2, reconnu cette évidence : "La langue de la République est le français".
Or, le 22 mai dernier, les députés ont voté un texte dont les conséquences portent atteinte à l'identité nationale. Ils ont souhaité que soit ajoutée dans la Constitution, à l'article 1er, dont la première phrase commence par les mots : "La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale", une phrase terminale : "Les langues régionales appartiennent à son patrimoine".
Les langues régionales appartiennent à notre patrimoine culturel et social. Qui en doute ? Elles expriment des réalités et des sensibilités qui participent à la richesse de notre Nation. Mais pourquoi cette apparition soudaine dans la Constitution ?
Le droit ne décrit pas, il engage. Surtout lorsqu'il s’agit du droit des droits, la Constitution.
Au surplus, il nous paraît que placer les langues régionales de France avant la langue de la République est un défi à la simple logique, un déni de la République, une confusion du principe constitutif de la Nation et de l'objet d'une politique.
Les conséquences du texte voté par l'Assemblée sont graves. Elles mettent en cause, notamment, l'accès égal de tous à l'Administration et à la Justice. L'Académie française, qui a reçu le mandat de veiller à la langue française dans son usage et son rayonnement, en appelle à la Représentation nationale. Elle demande le retrait de ce texte dont les excellentes intentions peuvent et doivent s'exprimer ailleurs, mais qui n'a pas sa place dans la Constitution. »
Ajout du 18/06/2008 : les sénateurs viennent de supprimer, en première lecture, l'amendement des députés sur les langues régionales
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Commentaires
Aux membres de l'Académie Française
Vous prétendez sauver l'identité nationale de la France en demandant aux députés de revenir sur la reconnaissance des langues régionales dans la constitution qu'ils ont votée le 22 mai dernier.
Vous dites ne pas douter de l'intérêt patrimonial de nos langues. Mais c'est faux, tant votre communiqué est plein d'amertume, de ressentiment et de peur !
Déjà en 1951 au moment du vote de la loi Deixonne (première loi sur l'enseignement des langues régionales) votre institution avait fait la même demande. Et pourtant il ne s'agissait que d'une toute petite loi.
Soixante ans après vous recommencez ! Votre coupole vous empêche-t-elle de voir le ciel, de sentir le monde et de voir comme il change ? Les députés eux ont compris que le monde avait changé. Ils n'ont pas eu peur d'introduire dans la Constitution, la reconnaissance des langues de France.
Votre texte est une vision étriquée de la culture, je le ressens comme plein de mépris pour l'autre. Ce mépris est-il si grand que vous ne soyez capables d'accepter les différences ? N'êtes vous pas à même de comprendre qu'il y a des citoyens français de langue occitane, bretonne, basque, catalane, corse
et autres et qui savent aussi le français. Ne savez-vous pas que les valeurs de la République s'expriment et se sont exprimées dans toutes ces langues.
Ainsi vous seriez propriétaires de l'identité nationale, de la Nation ? Ainsi vous auriez le droit de dire aux citoyens ce qu'ils sont et comment ils doivent l'être ? Quelle est votre légitimité ? Je suis citoyen français comme vous. Enfin non, pas comme vous ! Plus que vous en ce jour où vous passez les limites du ridicule. Je me sens citoyen parce que je me bats pour une citoyenneté riche, diverse, colorée.
Votre vision du monde est triste et celle que vous donnez de la France est bien triste aussi .
Alors je vous le dis : Libertat, egalitat, fraternitat !
Voilà une devise dont vous n'êtes pas les propriétaires. Elle dépasse largement les idées vieillottes qui sont dans votre communiqué, quand on l'écrit en occitan, en français ou n'importe quelle autre langue.
David Grosclaude, President de l'Institut d'Estudis Occitans
Institut d'Estudis Occitans
11 carrièra Malcosinat
31000 TOLOSA / TOULOUSE
Écrit par : Jean-François Blanc | 17 juin 2008
Laurent de Boissieu : "Dire que "les langues régionales appartiennent au patrimoine de la France" est une réalité. Comme les monuments historiques ou la gastronomie française. Dès lors, pourquoi l'inscrire dans la Constitution ?" (23 mai 2008)
L'Académie française : "Les langues régionales appartiennent à notre patrimoine culturel et social. Qui en doute ? Elles expriment des réalités et des sensibilités qui participent à la richesse de notre Nation. Mais pourquoi cette apparition soudaine dans la Constitution ?" (12 juin 2008)
Alors, soit Monsieur de Boissieu exerce une influence aussi extraordinaire qu'occulte au sein de notre auguste académie ! Soit cette dernière se lance dans le plagiat !
Non je rigole :-). Mais il faut reconnaître que la convergence d'expression est frappante.
Écrit par : Libéral européen | 17 juin 2008
Un peu d'histoire de la République ne peut nuire à voir les choses dans toute leur pespective, une perspective qui vient de très loin, au sujet des langues régionales:
Le premier point concerne la "politique d'éradication" menée par les gouvernements de la III° République. C'est un sujet habituellement tabou, la République n'ayant jamais eu une très grande capacité à faire une auto-critique sur ses propres dérapages éventuels (la guerre d'Algérie pourrait ici, toutes choses égales par ailleurs, figurer en gage d'archétype).
Il y a eu de manière répétée des instructions des "Ministres de
l'Instruction Publique" successifs de la III° République, envoyées aux Recteurs d'Académie, leur demandant de parvenir à "l'éradication" des langues régionales, dans les différentes régions concernées.
La mise en oeuvre n'était pas toujours identique au niveau local mais un très grand nombre d'instituteurs se montraient particulièrement zélés (j'y reviendrai infra), dans le relais de cette politique gouvernementale décidée au niveau national.
Il est vrai que l'ont sortait tout juste, lors de l'installation de la III° République en 1870, de la débacle militaire du Second empire et qu'on n'a dû alors le rétablissement de la République qu'au refus intraitable et obstiné du Cte de Chambord, dernier Bourbon prétendant au trône, d'accepter le drapeau tricolore. Rappelons-nous que Thiers, Mac Mahon élu Président de la République, et beaucoup d'autres d'une assemblée dominée par les monarchistes qui voulaient alors rétablir la royauté, lui offraient le trône sur lequel il serait monté sans coup férir, s'il avait eu un esprit moins rigide et passéiste. Pour combien de temps? Ce serait une autre question, mais s'il s'était agi d'un esprit plus ouvert et moderne à la Juan-Carlos d'Espagne, acquis et attaché aux valeurs des Lumières, sans doute pour longtemps. La jeune République était fragile et elle voyait d'un très mauvais oeil les langues régionales perçues à tort ou à raison comme un ferment de régionalisme associé à la monarchie (cf. l'exécution à la guillotine des Girondins par Robespierre et les Montagnards pendant la révolution, dont vous parlez vous-même en 1792) et surtout perçue comme une menace directe de division contre l'unité de la République (ce qui subsiste, c'est remarquable, dans l'argumentation de certains aujourd'hui sous la forme de l'argument de la "balkanisation").
Peut-être qu'une touche paranoïaque est-elle là inconsciemment à l'oeuvre depuis longtemps, depuis les premiers temps de la République révolutionnaire menacée dès ses débuts par l'Europe des monarchies coalisées et par le soulèvement notamment des régions de l'ouest, contre le tout nouveau régime?
Un autre point important à souligner est que l'on avait à l'époque vers 1870, aucune notion des possibilités d'une éducation bilingue, voire trilingue (langue nationale, langue régionale et langue étrangère: anglais, allemand, espagnol ou italien par exemple). Alors qu'on sait aujourd'hui, les meilleurs chercheurs et linguistes en attestent, que cette éducation, si elle est bien conduite, je veux dire avec les moyens qu'elle suppose, permet non seulement une ouverture d'esprit aux autres et au monde plus grande de ceux qui peuvent en bénéficier, mais que, si elle n'empêche aucunement une bonne maîtrise de la langue nationale et de son écriture, elle est de plus extrêmement propice à l'apprentissage ensuite facilité de plusieurs autres langues étrangères.
Ce n'est peut-être pas un hasard si les français sont hélas connus pour leur niveau médiocre en langues étrangères, la politique anti-langues régionales alliée à celle d'un enseignement mono-lingue privilégiant exclusivement l'apprentissage du français sans insister suffisamment celui des langues étrangères pendant plus d'un siècle jusqu'à il y a peu, n'y sont peut-être pas pour rien? C'est peut-être une des racines inconscientes (donc complètement inaperçue) de ce difficile problème collectif français.
La France, patrie des droits de l'homme et du citoyen, la République, n'aime pas beaucoup disais-je supra la "repentance" ou ce qui ressemble a un mea culpa sur sa conduite en matière de droits de l'homme (cf. la façon dont est habituellement traitée la période de la Terreur révolutionnaire dans les programmes des manuels scolaires d'histoire). Elle est par contre assez championne, il faut le reconnaître, pour donner la leçon aux autres nations y compris en matière de diversité culturelle et de respect de leurs minorités culturelles et aussi linguistiques (cf. les Inuits au Groenland ou autres etc.). Cela pourrait paraître un comble, mais c'est en fait assez logique car le: "faites ce que je dis et pas ce que je fais", caractérise fréquemment la posture de celui qui ne veut pas regarder le réel de son histoire nationale en face, sans fard, ce qui n'est certes pas toujours agréable. Aussi est-il remarquable que l'éducation que nous fournit l'école de la République est proprement amnésique et muette sur le sujet des langues régionales et surtout de cette politique d'éradication menée pendant 70 ans jusqu'en 1940 où ce furent des brimades, des humiliations morales et physiques jusqu'aux châtiments corporels répétés qui étaient employés par la République sur une partie de ses enfants, pour parvenir par tous les moyens à ses fins. Violence assez totalitaire tant dans l'esprit que dans la pratique faisant penser à des procédés de régimes de sinistre mémoire et irrespect flagrant de la diversité culturelle et de l'altérité hélas..! Mais là, on franchit à nouveau la ligne rouge, cela est politiquement incorrect à rappeler, bien que ce soit la triste réalité de ce qui s'est passé.
A décharge est-il important de souligner qu'à l'époque les châtiments corporels envers les enfants étaient communément admis dans l'éducation, tout comme dans un tout autre domaine était aussi tout autant admis le colonialisme en matière de politique nationale par exemple. Mais cela ne réduit pas les conséquences sur plusieurs générations des traumatismes durablement inscrits ainsi. Qui n'a pas connu dans sa famille dans les régions concernées, qui un grand père, qui une arrière-grand-mère envahis par un véritable sentiment de honte intense à l'idée de devoir parler sa langue régionale, perçue et définitivement intégrée au psychisme comme quelque chose de sale, de rabaissant ou d'humiliant?..
Peut-être que la façon dont est traité du sujet des langues régionales est-elle la meilleure illustration de ce que j'avance ici de ce formatage inconscient auquel on a abouti par le silence, l'amnésie et une forme d'autisme de l'enseignement de l'histoire nationale par l'école de la République, mené depuis si longtemps. C'est vrai en particulier, mais pas seulement, sur le sujet des langues régionales et sur le regard dépréciatif que l'on peut voir porté le cas échéant sur elles notamment en les qualifiant de "dialectes" ou pire de "patois" (cf. infra), dans un "bien penser collectif" commun assez intouchable, l'"arriéré" le disputant au "ringard" ou au "plouc" dans les étiquettes dont elles sont affublées, quand on les entend quelques fois brocardées. Rappelons à titre de simple exemple que la langue d'Oc (occitan) est une langue de grande culture, c'était rien moins que la langue des troubadours du moyen âge, ceux de l'Europe entière de la Scandinavie à la Sicile, une sorte d'anglais poético-littéraire de l'époque d'une rare richesse, plus littéraire encore que peut l'être le français aujourd'hui. A l'époque ou les chevaliers de langue d'Oïl de la moitié nord de la France signaient d'une croix, ne sachant pas écrire, les comtes de Toulouse ne s'exprimaient-ils pas, eux, en langue occitane, en vers? Mais qui le dit à l'école aux enfants actuellement, qui leur en parle?
A titre d'illustration de ce qui se vivait en particulier dans les écoles sous la III° République, deux exemples:
- en Bretagne on lisait: "Défense de cracher par terre et de parler breton" dans les lieux publics et les écoles et on attachait un sabot pendant toute une journée au cou de l'enfant ayant été surpris par le maître d'école à prononcer ne serait-ce qu'un seul mot dans sa langue familiale et régionale. On imagine les dégâts de semblable méthode.
Point n'est besoin d'être grand analyste pour apercevoir l'ampleur du trauma psychique vécu par l'enfant, ainsi devenu l'objet de dérision de tous ses camarades pendant toute une journée et sa souffrance morale alliée à un sentiment de honte extrême..
- en Languedoc et dans toute l'Occitanie (soit 32 départements du sud de la France de langue d'Oc): dans certains villages l'enfant surpris était amené à s'agenouiller les bras en croix sur l'estrade pendant le temps que le maître le voulait, sur une règle en fer, sous les quolibets suscités de ses petits ou petites camarades. D'autres, décidément très ingénieux dans leur zèle, avaient mis au point le système particulièrement pervers du "témoin", au sens de celui des courses de relais. Le premier enfant surpris se voyait remettre par l'instituteur le "témoin" et il lui incombait d'espionner, toute la journée le cas échéant, ses petits ou petites camarades pour le repasser dès que l'un ou l'une laissait échapper par mégarde, malgré la menace de l'interdit qui pesait constamment, un mot ou une expression dans sa langue familiale et régionale. Et pourquoi fallait-il qu'il soit si attentif, mis en situation de délation des ses camarades? Parce que le malheureux enfant qui le soir, à la fin de la journée, était possesseur de ce "témoin" était châtié en public, à la main, voire à la règle et même hélas parfois chez certains instituteurs les plus sadiques au fouet, devant toute la classe, pour faire un bonne leçon à tous. Il est sûr que la leçon qui se voulait "inoubliable" devait en effet être inscrite et pour longtemps dans les mémoires et l'inconscient des petits et petites et, partant, dans la mémoire collective des populations des régions concernées.
A l'inverse il est vrai que certains instituteurs courageux n'appliquaient pas, quels que soient les risques qu'ils prenaient ainsi pour leur carrière, cette poitique.
Afin de ne pas allonger mon propos, je n'ajouterai pas d'autres exemples qui, nombreux, seraient tout aussi saisissants et éloquents. Ceux-ci ne suffisent-ils pas amplement déjà?
Il est à noter que les maîtres d'école comme les maires et autres représentants des différentes Institutions menaient parallèlement une active politique de sensibilisation des mères de famille, basée sur l'argument central que si elles continuaient à parler à leurs enfants la langue (d'ailleurs systématiquement ravalée au rang de "patois", expression employée à dessein bien que pourtant absolument impropre puisqu'uniquement idoine pour les parlers issus du français, ce qui n'est le cas d'aucune des langues régionales de France qui via le roman médiéval dérivent directement du latin pour certaines (catalan, occitan, corse) ou sont d'une tout autre origine comme le breton, le basque, le lorrain, l'alsacien le flamand etc.) elles feraient de leurs filles ou de leur fils des "ratés" sans avenir qui ne pourraient jamais réussir dans la vie, ou qui resteraient des "ploucs".
Il y eu au moment de la signature de la Charte européenne des langues régionales par le gouvernement de la République, une brève ouverture qui s'était, jusqu'au débat récent sur l'amendement constitutionnel, bien vite refermée. Le Ministre de l'Éducation Nationale d'alors, avait décidé de l'intégration des écoles bretonnes Diwan dans le Service public de l'éducation, entraînant une levée de bouclier sans précédent des parangons de l'unité de la République "menacée", République jacobine s'entend (cf. les réactions de J.P. Chevènement, M. Charasse notamment et de bien d'autres) ayant abouti, suite à une action menée devant le Conseil d'État à l'annulation pure et simple de la décision du Ministre qui dût reculer, rappelons-le nous quand même ce n'est pas rien, la décision du Juge Admistratif suprême s'imposant bien évidemment à lui. Le Ministre avait eu pour la première et unique fois jusqu'à ce jour dans l'histoire de la République, des paroles très fortes et courageuses de reconnaissance du tort causé aux enfants de France des régions concernées par cette politique d'éradication des langues régionales (qualifiant d'indignes ses méthodes passées), prise de position que certains ne lui ont d'ailleurs jamais pardonnée.
Il est vrai que nos langues de France sont moribondes (voire mortes) en ce péril extrême où elles ont été mises par la politique menée si longtemps et qui, c'est un fait, s'est avérée très efficace, puisqu'elle a dramatiquement et fort bien réussi en un siècle, à la quasi disparition de leur pratique et de leur usage dans la vie courrante.
Le premier véhicule de la culture et de "la diversité culturelle" dont on célébrait la journée récemment est, d''abord la langue. L''émotion impressionnante ressentie par les habitants du Nord, du Pas de calais et de la Picardie dans les retrouvailles qu''ils ont pu faire avec leur langue picarde-chti à l''occasion de la sortie du film "Bienvenue chez les Chtis" n'en est-elle pas un magnifique exemple et témoignage? Elle a même raisonné pour 20 millions de spectateurs de toutes régions. N'est-ce pas un signe qu''un manque existe chez les français dans cette amnésie forcée que la politique d''éradication linguistique délibérée et systématisée des langues régionales, menée pendant 70 ans par les gouvernements de la III° république a causé?
Le Président de la République lui-même, pourtant peu suspect de sympathie envers les langues régionales (dont il s'était dit hostile à leur enseignement pendant la campagne présidentielle), ne s'y est pourtant pas trompé, lui qui vient de faire le réalisateur de "Bienvenue chez les Chtis", Dany Boon, chevalier de la Légion d'Honneur ce 14 juillet à l'Elysée..
Ne faudrait-il pas enfin sortir d''une vision jacobine de la culture française (à laquelle nous sommes restés collés depuis Robespierre, Napoléon et la III° République tout spécialement en matière linguistique!)? Où y a-t-il eu "balkanisation" en Europe chez tous nos voisins qui ont ratifié et appliquent la Charte? Quand renoncera-t-on à agiter ces épouvantails aussi caricaturaux que risibles?
J'ai conscience d'avoir été long, mais je pense que cet échange peut faciliter un travail de mémoire qu'il faudra pourtant bien que la République arrive à faire un jour, peut-être stimulée par l'Europe et nos voisins tant Espagnols qu'Italiens ou Allemands et même Anglais qui n'ont pas, eux, ce qu'ils disent clairement et unanimement à ce sujet être pour les Français: "un problème"..!
Écrit par : Pas-d-amnésie | 17 juillet 2008
@Pas-d-amnésie : vous avez posté deux fois ce message, et la discussion se poursuit ailleurs :
http://www.ipolitique.fr/archive/2008/05/23/langues-regionales-constitution.html#
Écrit par : Laurent de Boissieu | 17 juillet 2008
Les commentaires sont à la mesure du débat. La langue est le support de la pensée, un instrument de communication et une façon d'ordonner sa représentation du monde. Depuis le XV ème siècle, le Français s'impose graduellement comme la langue à tous usages. Il aapparait pour la première fois en 842 dans la " Cantilène de Sainte Eulalie" qui est reconnue comme le premier texte littéraire dans cette langue. L'ordonnance de Villiers Cotterets, promulguée par François 1er, en 1539, impose l'emploi du Français dans les textes administratifs. Mais le bon peuple continuera jusqu'à nos jours à utiliser les Parlers locaux !
Outre le Français, les langues régionales se sont maintenues de façon diverse :: la langue d'oil dans la moitié nord de la France avec ses parlers locaux ( picard, normand, angevin, bourguignon, poitevin)) et la langue d'oc dans le sud avec ses divers parlers ( auvergnat, gascon, languedocien, provençal ). Se sont aussi maintenues jusqu'à nos jours le breton ( langue celtique ), l'alsacien( langue germanique), le basque ( langue pré-indo-européennes), le franco-provençal)( à l'est de la partie centrale), le catalan ( dans la partie orientale des Pyrénées) et le corse .
Au XIII éme sièecle, dans les provinces méridionales ( zone de l'occitan), le français était encore une langue étrangère. Au XiV éme sièclle seules quelques familles de la haute noblesse savent le Français et l'utilisent. A l'époque de la Révolution Talleyrand fustige " cette foule de dialectes corrompus, derniers restes de la féodalité ". L'école de Jules Ferry a donné à penser que, si l'on voulait apprendre le bon français, il fallait tuer " le patois "". Malgré leur recul constant depuis la guerre de 14, les langues régionales restent toujours présentes dans l'immaginaire des usagers du Français, même chez ceux qui ne les ont jamais parlées.
Pae bonheur, les langues régionales conaissent un revirement inattendu : l'époque du rejet semble révolue et les langues régionales reprennent une certaine vigueur.Elles sont, de nos jours, enseignées dans les écolees immersives privées ( Calandreta pour l'Occitan, Bressolas pour le Catalan, Diwan pour le Breton) ou les classes bilingues de l'Education Nationale .
DEMOCRATIE CHRETIENNE SOCIALE FRANCAISE
Écrit par : démocratie chrétienne | 27 avril 2009