13 janvier 2007
Nicolas Dupont-Aignan vs Michèle Alliot-Marie
Que l'on soit d'accord ou non avec ses idées, reconnaissons à Nicolas Dupont-Aignan le courage de mettre en cohérence son engagement politique avec ses convictions en démissionnant de l'UMP, dans le contexte de sa candidature à l'élection présdientielle.
Une décision à mettre en parallèle avec celle de Michèle Alliot-Marie : après avoir passé les mois de novembre et décembre à expliquer sa différence avec Nicolas Sarkozy (institutions, relations transatlantiques, communautarisme et discrimination positive...), l'ancienne présidente du RPR a finalement renoncé à présenter sa propre candidature et devrait même obtenir une bonne place dans l'organigramme de campagne du président de l'UMP...
Cette démarche n'est en revanche pas sans rappeler celle de Jean-Pierre Chevènement lorsqu'il démissionna du PS (1993) puis, aboutissement de cet itinéraire, présenta sa candidature à l'élection présidentielle de 2002. Même si, marquant son échec politique, l'ancien ministre soutient Ségolène Royal pour la prochaine présidentielle...
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09 décembre 2006
Débat au sein de l'UMP : sans lui mais avec elle
Candidat, Rachid Kaci n'est pas invité à la tribune
Non-candidate, Michèle Alliot-Marie est invitée à la tribune
Les négociations ont duré toute la semaine, et les derniers détails ont été réglés hier entre Nicolas Sarkozy et Michèle Alliot-Marie. Mais l’UMP a enfin trouvé une solution au « casse-tête », selon l’expression d’un ministre chiraquien, auquel étaient confrontés ses dirigeants. Afin de faire bonne mesure face au PS, qui avait organisé des débats entre ses trois candidats à l’investiture (Ségolène Royal, Dominique Strauss-Kahn et Laurent Fabius), le parti avait fini par annoncer l’organisation de débats internes. Or, seules deux personnes sont actuellement en lice pour briguer le soutien de l’UMP à la prochaine présidentielle : Nicolas Sarkozy et Rachid Kaci (1). Si le premier, président du parti et numéro deux du gouvernement, est un des favoris des sondages, le second est inconnu du grand public voire des militants, même s’il s’était présenté en 2002 à la présidence du mouvement. Quant au gaulliste Nicolas Dupont-Aignan, député UMP et candidat à l’élection présidentielle, il a de toute façon décidé de ne pas participer à la procédure de désignation interne.
Se refusant à organiser un débat entre les deux candidats déclarés, les dirigeants du parti majoritaire ont monté une usine à gaz pour trouver à Nicolas Sarkozy d’autres débatteurs. Trois forums interrégionaux seront mis en place autour du triptyque républicain : « la liberté » aujourd'hui à La Défense (Hauts-de-Seine), « l’égalité » à Lyon le 15 décembre et « la fraternité » à Bordeaux le 21 décembre. Finalement, deux personnalités seront systématiquement présentes à la tribune : Nicolas Sarkozy et Michèle Alliot-Marie. Bien que n’ayant pour l’instant pas déclaré sa candidature à l’élection présidentielle, l’ancienne présidente du RPR bénéficiera d’un traitement de faveur car elle n’a pas exclu de briguer le suffrage des adhérents du parti, la clôture du dépôt des candidatures ayant été fixée au 31 décembre. Rachid Kaci, en revanche, candidat déclaré, lui, n’aura pas accès à la tribune ! Enfin, Nicolas Sarkozy et Michèle Alliot-Marie seront entourés à chaque fois de deux personnalités différentes. D’une part, les trois présidents de groupes parlementaires : Bernard Accoyer (Assemblée nationale), Josselin de Rohan (Sénat) et Margie Sudre (délégation UMP au Parlement européen). D’autre part, trois dirigeants censés représenter les principales « sensibilités » du mouvement : François Fillon, ancien porte-parole du RPR, Gérard Longuet, ancien président du Parti républicain (libéral), et Pierre Méhaignerie, ancien président du Centre des démocrates sociaux (centriste).
Ces trois débats seront accessibles aux caméras de télévision et devraient donc être retransmis sur les chaînes parlementaires et les chaînes d’information continue. Ils seront introduits et animés par Jean-Pierre Raffarin. Tandis que les débatteurs devraient être questionnés par « six députés de la nouvelle génération » (2), des militants et, modernité oblige, des internautes.
Laurent de Boissieu
© La Croix, 08/12/2006
(1) les candidats doivent être parrainés par 75 conseillers nationaux de l'UMP (3% des membres du Conseil national), répartis sur au moins 10 départements
(2) Épilogue : Rachid Kaci a fait partie in extremis des personnes présentes à la tribune, aux côtés de cinq (et non, du coup, six) députés : Christine Boutin, Françoise de Panafieu, Axel Poniatowski, Valérie Pécresse et Marie-Anne Montchamp
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