12 mars 2008
Participation aux élections municipales
Comment expliquer que les instituts de sondage aient tous surestimé la participation électorale aux élections municipales ?
Tout au long de la journée de dimanche, la participation a été plus forte qu'il y a cinq ans :
- 23,00% à 12h contre 20,57% en 2001 (écart supérieur de 2,43 points)
- 56,25% à 17h contre 53,28% en 2001 (écart supérieur de 2,97 points)
Les instituts de sondage ont donc tous calculé une estimation de la participation supérieure à celle de 2001 (67,38%), entre 68% (Ipsos) et 70,5% (CSA). Mais, en définitive, la participation n'a été que de 66,54% (écart inférieur de 0,84 point)*. Il s'agit du plus faible taux de participation électorale aux élections municipales sous la Cinquième République.
* Ajout du 14 mars, le taux de participation définitif au premier tour n'ayant été connu que ce jour ...en raison semble-t-il d'une panne informatique au ministère de l'Intérieur, dont les serveurs seraient étrangement hébergés par une société externe !
23:49 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer | |
Les Verts, entre autonomie et alliance avec le PS
- 5 villes où Les Verts maintiennent leur liste : Montpellier, Grenoble*, Montreuil**, Roubaix, Villejuif
- 4 villes où Les Verts fusionnent avec la liste de gauche : Lille, Paris, Quimper, Valence
Enfin, fusion avec la liste de gauche dans les villes où le MoDem Les Verts a ont obtenu entre 5 et 10% au premier tour : Strasbourg, Tours, Angoulême, Châtillon...
23:22 | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | | Imprimer | |
La stratégie à géométrie variable du MoDem
- 22 villes où le MoDem maintient sa liste : Paris (trois arrondissements : 5e, 7e, 14e), Rennes, Saint-Étienne, Aix-en-Provence, Clermont-Ferrand, Villeurbanne, Nancy, Pau, Aubervilliers, Saint-Nazaire, Quimper, Noisy-le-Grand, Belfort, Villejuif, Saint-Malo, Choisy-le-Roi, Six-Fours-les-Plages, Romans-sur-Isère, Vienne, Athis-Mons
- 2 villes où la liste MoDem se retire sans donner de consigne de vote : Evreux, Blois
- 4 villes où la liste MoDem fusionne avec la liste de gauche : Asnières-sur-Seine*, Chartres, Melun, Poissy
- 6 villes où la liste MoDem fusionne avec la liste de droite : Metz**, Clichy (fusion avec liste divers droite), Clamart, Nevers, Vandœuvre-lès-Nancy, Palaiseau
- 1 ville où le maire sortant MoDem maintient sa liste : Mamoudzou
- 5 villes où le maire sortant MoDem était soutenu dès le premier tour par l'UMP : Saint-Brieuc, Talence, Noisy-le-Sec, Anglet, Biarritz
- 1 ville de gauche où le MoDem (tête de liste) s'était allié dès le premier tour avec l'UMP : Mont-de-Marsan
Enfin, dans les villes où le MoDem a obtenu entre 5 et 10% au premier tour :
- pas de consigne de vote : Lyon, Strasbourg, Brest, Amiens, Caen, Avignon...
- fusion avec la liste de gauche : Marseille (trois secteurs)*, Lille, Perpignan (fusion avec liste de gauche et divers gauche)*, Brive-la-Gaillarde (fusion avec listes de gauche et divers droite), Châtillon...
- fusion avec la liste de droite : Toulouse, Colombes, Colmar...
* cette fusion entraîne le retrait des candidats LO
N.B.: à Aubagne, la liste MoDem a fusionné avec la liste PCF contre l'avis du MoDem national
22:59 | Lien permanent | Commentaires (3) | Facebook | | Imprimer | |
11 mars 2008
Le MoDem a-t-il réussi son pari ?
4/4 : Le Mouvement Démocrate MoDem
Étrange scrutin pour le Mouvement démocrate. Dans l'ensemble, les résultats du parti de François Bayrou sont très inégaux. Sur huit maires sortants de villes de plus de 30 000 habitants en métropole*, tous soutenus par l'UMP, trois ont été réélus dimanche : Michel Laugier à Montigny-le-Bretonneux (60,80 %), Hervé Chevreau à Épinay-sur-Seine (60,35 %) et Jean-Marie Vanlerenberghe à Arras (51,24 %). Un est en ballotage favorable : Didier Borotra à Biarritz. Les quatre autres font face à un second tour difficile : Alain Cazabonne à Talence, Bruno Joncour à Saint-Brieuc, Nicole Rivoire à Noisy-le-Sec et, en fonction du maintien ou non d'une liste divers droite, Robert Villenave à Anglet. Restent deux espoirs de conquêtes : Geneviève Darrieussecq (soutenue par l'UMP) à Mont-de-Marsan et, bien entendu, François Bayrou à Pau. Avec 32,61 %, le "troisième homme" de la présidentielle est toutefois coincé entre le PS (33,87 %) et l'UMP (27,80 %).
Ailleurs, le MoDem est en situation de se maintenir au tour décisif dans 34 municipalités de plus de 30 000 habitants, jouant bien souvent le rôle d'arbitre entre la droite et la gauche. Conséquence : depuis l'annonce des résultats du scrutin, ténors de l'UMP et du PS se divisent sur la question de l'alliance ou non avec le MoDem. Au PS, l'ancienne candidate à l'élection présidentielle, Ségolène Royal, s'y est déclarée favorable "partout". Elle a aussitôt été contredite par le premier secrétaire du parti, François Hollande. À l'UMP, le secrétaire général, Patrick Devedjian, a plaidé en faveur d'une "négociation globale" avec le MoDem. Tandis que le président du groupe à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, s'y est dit "réservé". Le tout compliqué par la position d'Alain Juppé. Fort de se réélection au premier tour à Bordeaux, l'ancien président de l'UMP a confirmé son entente en Aquitaine avec François Bayrou en lui apportant son soutien à Pau… contre la liste soutenue par l'UMP et conduite par une personnalité d'ouverture, le maire sortant Yves Urieta (ex-PS).
Enfin, dans les trois villes à statut particulier (Paris, Marseille, Lyon), le MoDem ne réussit pas son pari d'être incontournable pour le second tour. Ses listes dépassent en effet 10 % des suffrages exprimés dans aucun secteur de Marseille ou arrondissement de Lyon et dans seulement trois de Paris (5e, 7e et 14e). Mais il n'y a que dans le 5e arrondissement que Philippe Meyer (14,33 %) est véritablement en mesure de jouer les arbitres entre Jean Tiberi (37,94 %) et Lyne Cohen-Solal (34,67 %). Dès hier, l'intéressé indiquait qu'il entendait se maintenir. À Marseille, où le scrutin s'annonce serré, le MoDem peut, en revanche, faire la différence en fusionnant avec le PS ou l'UMP dans les 1er et 3e secteurs, où il a obtenu plus de 5 %.
Quoi qu'il en soit, François Bayrou, qui a indiqué qu'il ne donnera "pas de consigne générale" mais négociera avec la droite et la gauche "ville par ville, candidat par candidat", espère bien ressortir de ces élections avec davantage d'élus locaux favorables à sa ligne centriste. Afin de préparer les futures échéances électorales sans être, cette fois, handicapé par des élus tenus par des alliances univoques avec la droite.
*auxquels s'ajoute Abdallah Hassani, non soutenu par l'UMP, en ballotage très défavorable à Mamoudzou (Mayotte)
Laurent de Boissieu
© La Croix, 11/03/2008
08:00 | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook | | Imprimer | |
Pourquoi les municipales ne réussissent-elles pas aux Verts ?
3/4: Les Verts
Faute de villes, les Verts misent sur davantage de conseillers municipaux. Si Noël Mamère a été élu maire de Bègles (Gironde) dès le premier tour (56,62 %), il restera un des seuls maires écologiste d'une municipalité de plus de 20 000 habitants. Autre chance de réélection, celle de Jacques Boutault dans le 2e arrondissement de Paris. Arrivé, certes, derrière la liste PS (33,12 %), mais avec un score inattendu (29,93 %), Bertrand Delanoë a indiqué hier qu'il devrait proposer en cas de victoire de la gauche de reconduire le seul maire d'arrondissement de Paris issu des Verts. Sur l'ensemble de la capitale, Les Verts n'obtiennent toutefois que 6,78 %, contre 12,35 % en 2001, et sont devancés par le MoDem (9,06 %).
Mais, chez les Verts, tous les regards se tournent maintenant vers Montreuil, en Seine-Saint-Denis. L'élimination de la droite laissant le maire sortant apparenté PCF, Jean-Pierre Brard (39,42 %), seul face à Dominique Voynet (32,47 %). Or, l'ancienne candidate des Verts à l'élection présidentielle présente a priori un profile plus à même d'attirer l'électorat de droite. Sans compter qu'elle correspond mieux à la nouvelle sociologie de cette ville de l'ancienne "ceinture rouge" de Paris, de moins en moins populaire et de plus en plus "bourgeois bohèmes".
Enfin, dans les autres grandes municipalités où ils avaient conduit au premier tour une liste autonome, les Verts ne dépassent 10 % des suffrages exprimés qu'à Valence (19,46 %), Quimper (16,80 %), Grenoble (15,57 % alliés à l'extrême gauche "rouge et verte"), Roubaix (13,67 %), Lille (11,58 %) et Montpellier (11,12 %). Des scores qui leur permettent de peser sur le tour décisif mais pas d'emporter une mairie. Comme pour les élections législatives, et contrairement au PCF, Les Verts ne disposent en effet pas d'une implantation électorale suffisamment forte pour gagner sous leurs propres couleurs une élection municipale. Ils doivent donc se contenter du rôle de force d'appoint, parfois décisive, du PS.
Laurent de Boissieu
© La Croix, 11/03/2008
07:00 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer | |