03 mars 2008
Le MoDem bouscule le jeu traditionnel des alliances
Il est encore trop tôt pour savoir s'il ne s'agit que d'une révolte ou d'une véritable révolution dans la vie politique française. Quoi qu'il en soit, la "révolution orange" de François Bayrou a déjà bousculé, pour ces élections municipales, le jeu traditionnel des alliances. Après les élections municipales de 1977 et législatives de 1978, la bipolarisation s'était imposée : au moins au tour décisif, les partis de droite (RPR et UDF) et de gauche (PS et PCF) faisaient bloc.
Si, avant le premier tour, des transfuges d'un camp vers l'autre, éventuellement sous le signe de l'ouverture, ont toujours existé, les alliances à géométrie variable nouées à l'occasion de ces élections par le Mouvement démocrate (MoDem) de François Bayrou sont inédites depuis les années 1970. Avant que le PS, sous l'impulsion de François Mitterrand, ne généralise sa stratégie d'union de la gauche, la SFIO balançait en effet dans ses alliances entre le PCF et le centre d'opposition. Même chose, dorénavant, pour le MoDem, qui oscille entre l'UMP et le PS.
Sur les 18 villes de plus de 150 000 habitants, le MoDem participe ainsi aux listes de cinq maires sortants : deux UMP (Alain Juppé à Bordeaux, Antoine Rufenacht au Havre) et trois PS (Hélène Mandroux à Montpellier, Michel Destot à Grenoble et François Rebsamen à Dijon). Tandis qu'à Angers il soutient la liste UMP, et qu'à Nice son candidat, Hervé Caël, conduit une liste avec le Parti radical de gauche et le Mouvement écologiste indépendant. Ailleurs, le parti de François Bayrou part seul à la bataille au premier tour. Dès lors, se posera pour lui la question du maintien (là où la liste obtient plus de 10% des suffrages exprimés) ou de la fusion avec une autre liste (seuil de 5% des suffrages exprimés). Dans ce dernier cas, tout porte à croire qu'il devrait s'agir le plus souvent de la liste de gauche. Les anciens UDF restés au centre droit ayant lancé leur propre parti, le Nouveau Centre, déjà allié sauf rares exceptions (Bordeaux, Caen, Mérignac, Annecy) à l'UMP.
La question de l'alliance avec le PS se pose également pour le PCF, surtout là où les socialistes se sont rapprochés des centristes. Dans une déclaration adoptée le 8 février dernier, le conseil national du PCF "dénonce les manœuvres d'élus socialistes qui, imaginant leur salut du côté du MoDem, contribuent à la dilution des valeurs et des convictions propres à la gauche". Mais un amendement de la gauche du parti excluant "que les communistes participent à des listes incluant le MoDem, d'une manière ou d'une autre" a été repoussé. À Montpellier et Grenoble, les listes conduites par le PS s'étirent donc du PCF au MoDem. Dans plusieurs villes communistes (Saint-Denis, Vitry-sur-Seine, Aubervilliers...) ou anciennement communistes (Le Havre, Nîmes...), le PS et le PCF partent toutefois désunis à la bataille. Tenté par l'alliance avec le centre, le parti de François Hollande a moins le souci de ménager celui qui était, lors des dernières municipales, un de ses partenaires de la gauche plurielle.
Les deux partis ont, en revanche, trouvé un nouveau soutien, Lutte ouvrière, qui a quitté pour la première fois son isolationnisme révolutionnaire. Le parti d'Arlette Laguiller fait cause commune avec le PCF et le PS dans quelques secteurs de Marseille, à Clermont-Ferrand, Perpignan ou Argenteuil. Tandis qu'il s'est allié avec le seul PCF à Toulon, Angers, Saint-Denis, Vitry-sur-Seine, Aubervilliers, etc.
Enfin, les Verts présentent cette année des listes autonomes dans environ un quart des villes de plus de 50 000 habitants, c'est-à-dire un peu plus qu'en 2001. Outre ses places fortes, comme Paris, Montpellier, Lille et Grenoble (allié avec l'extrême gauche "rouge et verte"), Les Verts se compteront cette fois au premier tour à Strasbourg et à Rennes. Autant d'endroits où ils se trouvent dorénavant en concurrence avec le MoDem pour, éventuellement en ce qui concerne les centristes, former avec le PS une majorité municipale.
Laurent de Boissieu
© La Croix, 03/03/2008
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29 février 2008
Elections municipales et cantonales
18:25 | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | | Imprimer | |
24 février 2008
Sans commentaire
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21 février 2008
Sarkozy, le ministre et les francs-maçons
"L'Express est en mesure de le révéler : Xavier Bertrand, l'un des ministres les plus en vue du gouvernement, appartient au Grand Orient de France". S'ensuit un article commençant par moults détails sur l'initiation de Xavier Bertrand.
Non, vous ne vous trompez pas. C'est bien dans L'Express de Jean-Jacques Servan-Schreiber, et non pas dans une revue d'extrême droite menant, dans la grande tradition d'Henry Coston, une chasse aux francs-maçons, que vous lisez ces lignes.
Xavier Bertrand, franc-maçon ? So what ?
Quoi qu'il en soit, cette "révélation" permet à la majorité d'allumer un contre-feux. Une façon de dire à ceux qui, francs-maçons ou non d'ailleurs, s'inquiètent des attaques de Nicolas Sarkozy contre la laïcité : "ne vous inquiétez pas pour la loi de 1905, au gouvernement F:. Xavier Bertrand veille". De là à penser qu'il s'agit d'une révélation autorisée, sur le modèle des biographies autorisées...
Curieux téléscopage de l'actualité : d'un côté un hebdomadaire qui fait sa Une sur l'appartenance d'un ministre à la franc-maçonnerie; de l'autre la directrice de cabinet du président de la République qui dérape en semblant banaliser le phénomène sectaire. Manquerait plus que Nicolas Sarkozy se croit obligé de remplacer ses ministres ou ses collaborateurs francs-maçons par des ministres et des collaborateurs scientologues !
14:05 | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | | Imprimer | |
19 février 2008
"Vivre libre ou mourir"
Quel bonheur de regarder un documentaire comme celui de Christophe Nick, hier soir, sur France 2, consacré à la Résistance ! Images, commentaires, émotion : rien à ajouter, rien à enlever. Après "Vivre libre ou mourir", j'attends avec impatience la seconde partie ("Quand il fallait sauver les juifs"), ce soir.
Une idée. Plutôt que de confier à des enfants en fin de primaire la mémoire d'une enfant juif déporté, pourquoi ne pas plutôt visionner aux jeunes adolescents, en début de secondaire, de tels documentaires. Faire appel à l'émotion, certes, mais aussi à la raison, à la vision historique. C'est comme pour Guy Môquet : une bonne idée (devoir de mémoire de la nation, appropriation par les jeunes générations de l'histoire nationale) mais une réalisation à mon sens mauvaise.
Une remarque. Voilà une belle illustration de ce que peut et doit être un service public de - très grande - qualité. Je suis, à ce propos, et depuis longtemps, favorable à l'interdiction de toute publicité dans le service public de l'audiovisuel. À condition, bien entendu, que des ressources suffisantes compensent les recettes publicitaires. Et je trouve tout à fait légitime, pour cela, de taxer les chaînes privées.
P.S.: je n'ai malheureusement pas pu voir la seconde partie du documentaire ...j'espère qu'il sera prochainement disponible en dvd !
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