18 mars 2008
Les nouveaux ministres du gouvernement Fillon
Les six entrants dans le gouvernement Fillon :
- trois proches de Nicolas Sarkozy : Yves Jégo (porte-parole de l'UMP; réélu au premier tour maire de Montereau-Fault-Yonne), Alain Joyandet (secrétaire national de l'UMP aux Fédérations et à l'Animation; réélu au premier tour maire de Vesoul) et Nadine Morano (porte-parole de l'UMP; battue au second tour des municipales à Toul)
- deux anciens proches de François Bayrou : Christian Blanc (vice-président du Nouveau centre; a rompu avec l'UDF en janvier 2007) et Anne-Marie Idrac (ancienne secrétaire général de l'UDF; a rompu avec l'UDF en septembre 2002)
- un ancien chiraquien : Hubert Falco (secrétaire national de l'UMP au Tourisme; réélu au premier tour maire de Toulon)
L'analyse rapide :
- "ouverture jusqu'aux sarkozystes" (Yves Jégo, Alain Joyandet, Nadine Morano)
- poursuite de l'ouverture au "centre" (Christian Blanc, Anne-Marie Idrac)
- fin de l'ouverture à gauche
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Remaniement du gouvernement Fillon
Sur la proposition du premier ministre, le président de la République a nommé :
- M. Jean-Louis BORLOO, ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire ;
- Mme Christine LAGARDE, ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi ;
- M. Brice HORTEFEUX, ministre de l'immigration, de l'intégration, de l'identité nationale et du développement solidaire ;
- M. Xavier BERTRAND, ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité ;
- Mme Roselyne BACHELOT-NARQUIN, ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative ;
- M. Laurent WAUQUIEZ, secrétaire d'État chargé de l'emploi, auprès de la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi ;
- M. Luc CHATEL, secrétaire d'État chargé de l'industrie et de la consommation, auprès de la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi. M. CHATEL exerce en outre les fonctions de porte-parole du Gouvernement ;
- M. Eric BESSON, secrétaire d'État chargé de la prospective, de l'évaluation des politiques publiques et du développement de l'économie numérique, auprès du Premier ministre ;
- M. Jean-Marie BOCKEL, secrétaire d'État à la défense et aux anciens combattants, auprès du ministre de la défense ;
- M. Hervé NOVELLI, secrétaire d'État chargé du commerce, de l'artisanat, des petites et moyennes entreprises, du tourisme et des services, auprès de la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi ;
- M. Alain MARLEIX, secrétaire d'État à l'intérieur et aux collectivités territoriales, auprès de la ministre de l'intérieur, de l'outre mer et des collectivités territoriales ;
- M. Bernard LAPORTE, secrétaire d'État chargé des sports, de la jeunesse et de la vie associative, auprès de la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative ;
- M. Christian BLANC, secrétaire d'État chargé du développement de la région capitale, auprès du ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire ;
- M. Hubert FALCO, secrétaire d'État chargé de l'aménagement du territoire, auprès du ministre d'État, ministre de l'écologie, de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement du territoire ;
- Mme Anne-Marie IDRAC, secrétaire d'État chargée du commerce extérieur, auprès de la ministre de l'économie, de l'industrie et de l'emploi ;
- M. Yves JÉGO, secrétaire d'État chargé de l'outre-mer, auprès de la ministre de l'intérieur, de l'outre mer et des collectivités territoriales, en remplacement de M. Christian ESTROSI, dont la démission est acceptée ;
- M. Alain JOYANDET, secrétaire d'État chargé de la coopération et de la francophonie, auprès du ministre des affaires étrangères et européennes ;
- Mme Nadine MORANO, secrétaire d'État chargée de la famille, auprès du ministre du travail, des relations sociales, de la famille et de la solidarité.
Parmi les secrétaires d'État nouvellement nommés, MM. Luc CHATEL et Yves JEGO participent à tous les conseils des ministres.
L'intitulé des fonctions des autres membres du Gouvernement n'est pas modifié.
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Bilan des élections municipales pour les personnalités d'ouverture
Maires réélus :
- Jean-Marie Bockel (Gauche moderne; maire sortant ex-PS) à Mulhouse (Haut-Rhin) au second tour en triangulaire face au PS et au FN
- Roger Didier (divers droite; maire sortant ex-PRG) à Gap (Hautes-Alpes) au second tour en triangulaire face au PS et à une liste DVD
Maires battus :
- Yves Urieta (Gauche moderne apparenté; maire sortant ex-PS) à Pau (Pyrénées-Atlantiques) au second tour en triangulaire face au PS et au MoDem
- Daniel Marsin (Gauche moderne; maire sortant ex-GUSR) aux Abymes (Guadeloupe) au second tour en duel avec le PS
- Jean-Marie Kutner (Gauche moderne; ex-divers gauche) à Schiltigheim (Bas-Rhin) au second tour en triangulaire face à des listes PS-DVE et DVE
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MoDem : François Bayrou contesté après l'échec aux municipales
La situation aurait difficilement pu être plus mauvaise pour le Mouvement démocrate au lendemain des élections municipales. Non seulement le parti centriste n'est globalement pas parvenu à se rendre incontournable pour le second tour, mais François Bayrou a aussi été battu de 342 voix à Pau. Sa victoire aurait permis de faire oublier l'échec global. Avec sa défaite, le roi est nu. L'ancien candidat à l'élection présidentielle a été piégé par la droite à Pau. Refuser la main tendue entre les deux tours par l'UMP, c'était risquer la défaite aux municipales. L'accepter, c'était remettre en cause la stratégie présidentielle centriste, à équidistance de la droite et de la gauche, patiemment construite depuis 2002.
Dans ce contexte, la majorité a aussitôt lancé une offensive au centre en pronostiquant la "disparition" politique du président du MoDem. "Le fait que François Bayrou sorte d'une certaine manière du jeu politique aujourd'hui nous donne une responsabilité nouvelle, a argumenté Jean-Pierre Raffarin sur LCI. Nous devons parler à l'électorat centriste". Auréolé de ses prises d'Agen (Jean Dionis) et de Châtellerault (Jean-Pierre Abelin), et en dépit de sa perte de Blois (Nicolas Perruchot), le Nouveau centre d'Hervé Morin a, de son côté, lancé hier un appel aux "déçus de la démarche du MoDem".
François Bayrou, lui, a préféré voir plus que jamais dans les résultats des municipales la nécessité d'un "centre fort". De fait, un seul scrutin permet de recomposer le paysage politique français : l'élection présidentielle au suffrage universel direct. Tout le problème pour François Bayrou est, tant qu'il n'est pas élu à la présidence de la République, d'exister entre deux présidentielles. Or les modes de scrutin à deux tours aux élections municipales, cantonales, régionales et législatives favorisent l'affrontement bloc contre bloc et lamine les tiers partis (bipolarisation). D'ici à la prochaine présidentielle, en 2012, le MoDem devra donc encore subir l'épreuve des élections régionales de 2010. Seule respiration pour le centre : les élections européennes de 2009, à la proportionnelle avec huit grandes circonscriptions interrégionales.
En attendant, François Bayrou devra s'efforcer de garder la cohésion d'ensemble d'un parti dont les nouveaux élus participent désormais dans les conseils municipaux à des alliances à géométrie variable. Dès dimanche soir, le parlementaire européen Thierry Cornillet a ainsi annoncé la création au sein du MoDem d'un "courant résolument de centre droit" et proposant un "partenariat" avec la majorité présidentielle. Un positionnement qui correspond à celui de la majorité des grands élus issus de l'UDF. "Je n'imagine pas rester au sein du MoDem", a même averti, hier, l'ancien ministre Jean Arthuis en demandant une "réunion d'urgence" des instances dirigeantes du MoDem et de l'UDF, qu'il entend "faire revivre". Le 30 novembre dernier, l'UDF avait, en effet, décidé de devenir "membre fondateur du Mouvement démocrate" tout en conservant une existence juridique. Un bureau de vingt-sept membres, où siègent notamment Thierry Cornillet et Jean Arthuis, a alors été nommé afin de garantir "les intérêts juridiques, matériels, moraux, les idées et les valeurs de l'UDF".
Pour mémoire, tous les maires MoDem réélus ou élus dans les villes de plus de 30 000 habitants avaient reçu dès le premier tour l'investiture de l'UMP : Hervé Chevreau à Épinay-sur-Seine, Bruno Joncour à Saint-Brieuc, Alain Cazabonne à Talence, Jean-Marie Vanlerenberghe à Arras, Michel Laugier à Montigny-le-Bretonneux, Didier Borotra à Biarritz et Geneviève Darrieussecq à Mont-de-Marsan. Au total, le MoDem conserve six villes de plus de 30 000 habitants (Épinay-sur-Seine, Saint-Brieuc, Talence, Arras, Montigny-le-Bretonneux, Biarritz), en perd trois (Mamoudzou, Noisy-le-Sec, Anglet) et en gagne une (Mont-de-Marsan). Reste le cas particulier de Mende, où le maire sortant MoDem, Jean-Jacques Delmas, ne se représentait pas et soutenait la liste PS, qui l'a emporté.
Enfin, rares sont les municipalités où son appoint pour le second tour a été décisif. Bien qu'allié entre les deux tours au MoDem, la droite a perdu à Toulouse, Colombes et Vandoeuvre-lès-Nancy, de même que la gauche à Melun et dans le troisième secteur de Marseille. Il n'y a en définitive qu'à Poissy et dans le 1er secteur de Marseille que la gauche semble l'avoir emporté en raison de sa fusion avec le centre. Dans la capitale, Bertrand Delanoë n'a, en revanche, même pas eu besoin de faire appel au MoDem, qui ne conserve qu'un seul conseiller de Paris, Marielle de Sarnez. Contre huit pour le Nouveau centre allié à l'UMP.
Laurent de Boissieu
© La Croix, 18/03/2008
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17 mars 2008
Bilan des élections municipales pour le MoDem
Villes conservées par le MoDem (toutes avec le soutien de l'UMP) :
- Épinay-sur-Seine (1er tour)
- Saint-Brieuc (2nd tour)
- Talence (2nd tour)
- Arras (1er tour)
- Montigny-le-Bretonneux (1er tour)
- Biarritz (2nd tour)
Ville gagnée par le MoDem :
- Mont-de-Marsan : PS -> MoDem-UMP (2nd tour)
Villes perdues par le MoDem :
- Mamoudzou : MoDem -> UMP (2nd tour)
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