22 mai 2008
Amuse-toi avec Wikipédia
J'enrage souvent contre Wikipédia, qui pille les autres sites (dont les miens - ce qui me donne régulièrement envie de balancer mon ordinateur et mon accès Internet par la fenêtre). Mais parfois, aussi, je m'amuse avec Wikipédia.
Le petit jeu consiste à demander une {{refnec}} ...et à attendre gentiment que mon site soit mis en source par un utilisateur honnête (si si, il y en a).
Exemple :
- 10h15, je mets {{refnec}} dans un article
- 21h59, un utilisateur me répond : "Rv : demande de ref inutile, ces élus sont tous dans l'organigramme du parti..."
- 23h18, je réponds : "Tous les élus ne sont pas dans l'organigramme du parti, en suivant votre logique je retire ceux qui n'y sont pas"
- 23h25, le même utilisateur me répond : "Là voilà ta ref. Mais avant de révoquer, cherche là toi même !!"
Or la réf en question ...c'est un de mes sites ! (bon, c'est pas du jeu, je le savais d'avance, mais le problème c'est que si je mets, moi, un de mes sites en source, on va m'accuser de spamming !).
Il ne me reste plus qu'à passer toutes mes journées à demander des {{refnec}} partout où Wikipédia a pillé mes sites, à attendre que des contributeurs honnêtes passent par là, à prier pour qu'un jour Wikipédia respecte enfin la nétiquette en mettant fin à la pratique des liens externes en no follow, et la vie sur Internet sera plus belle et, surtout, équitable. Mais faut pas rêver : c'est toujours le pot de terre qui souffre.
P.S.: mes coups de gueule sur Wikipédia sont d'ailleurs directement à l'origine de ce paragraphe (rédigé par un administrateur de Wikipédia) : "Une position dissymétrique sur le web"
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21 mai 2008
Financement des partis politiques pour 2008
Le Journal Officiel vient de publier le décret (daté du 15 mai) attribuant l'aide publique aux partis et groupements politiques pour 2008.
Le nombre de partis métropolitains bénéficiaires de la première fraction n'a jamais été aussi faible : 14 contre 32 après les élections législatives de 2002, 25 après les élections législatives de 1997 et 23 après les élections législatives de 1993. Il s'agit d'une conséquence directe de la nouvelle règle de financement des partis politiques, instaurée en 2003 : présenter des candidats ayant obtenu chacun au moins 1% des suffrages exprimés dans au moins 50 circonscriptions (et non plus seulement présenter des candidats dans au moins 50 circonscriptions).
Trois partis politiques représentés au Parlement ne disposent ainsi pas de financement public direct : le Nouveau Centre, le Mouvement Républicain et Citoyen de Jean-Pierre Chevènement (qui perd son financement public en tant que tel) et Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan. L'exclusion de ces trois partis, qui représentent de véritables courants de pensée (le centre droit, le républicanisme de gauche, le gaullisme), soulève, selon moi, un véritable problème de pluralisme démocratique.
Enfin, quatre remarques :
- les positions ont été figées en décembre 2007, ce qui permet au Mouvement Démocrate (MoDem) d'afficher 26 sénateurs (sur 30 membres du Groupe Union Centriste-UDF)*, alors qu'aujourd'hui je ne dénombre plus qu'une petite quinzaine de sénateurs MoDem (12 sûrs).
- le Parti Radical de Gauche (PRG), auparavant au sein de la même association de financement que le PS, bénéficie désormais de l'aide publique en son nom propre, ce qui n'est pas inintéressant dans le contexte de la recomposition des centres.
- il est aisé de contourner la loi en s'affiliant à une étiquette présente ne serait-ce qu'une fois hors de métropole : c'est le cas depuis 2002 de l'association "Metz pour tous" de Jean-Louis Masson (épaulé en 2007 par l'ancien député Béatrice Vernaudon), devenue Démocratie et République (actuellement trois sénateurs affiliés); c'est le cas, dorénavant, du Nouveau Centre, dont les 23 parlementaires se sont rattachés par défaut au Fetia Api (deux candidats non élus en 2007).
- quelques bizarreries : le Mouvement pour la France (MPF) compte deux députés, or un troisième s'y est affilié pour le financement public; le Parti Communiste Guadeloupéen (PCG) ne compte aucun député (il avait présenté un candidat, non élu, dans la 3e circonscription du département de Guadeloupe), or un député s'y est rattaché; il semble que Christiane Taubira (contrairement à Annick Girardin : Cap sur l'Avenir) ait préféré se rattacher directement au Parti Radical de Gauche (PRG) plutôt qu'à sa propre formation (Walwari), qui ne bénéficie donc plus que de la première fraction de l'aide publique. Notons, au passage, qu'il est absolument scandaleux en démocratie que ce rattachement ne soit pas transparent et public.
* 5 sénateurs se sont rattachés au Fetia Api et 26 à l'UDF-Mouvement démocrate, alors que le Groupe UC-UDF ne compte que 30 membres
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20 mai 2008
Député de ...la Nation
L'examen du projet de révision constitutionnelle débute aujourd'hui à l'Assemblée nationale. Un des aspects rarement évoqué constitue pourtant une bombe juridique: "Les Français établis hors de France sont représentés à l'Assemblée nationale et au Sénat", devrait disposer à l'avenir la Constitution. Dans l'exposé des motifs, on peut ainsi lire cette énormité: "Le projet de loi met également fin à une singularité qui voulait que les Français établis hors de France ne soient représentés qu'au Sénat; ils le seront aussi, en vertu de l'article 24 de la Constitution résultant de l'article 9 du projet, à l'Assemblée nationale".
Je tiens à rappeler aux députés qu'ils ne représentent pas (contrairement aux sénateurs) un territoire. Je suis ainsi choqué de voir la plupart des mes confrères (à commencer par France 3 et LCP-Assemblée nationale lors des retransmissions des questions au gouvernement) écrire "député des Hauts-de-Seine" ou "député de l'Isère". Car un député n'est pas député des Hauts-de-Seine, de l'Isère ou, demain, des Français de l'étranger. Il représente l'ensemble de la nation, quel que soit techniquement son territoire d'élection (qui n'est en outre pas le département, mais la circonscription législative).
À ce propos, un des meilleurs moyens de réaffirmer leur rôle consisterait à interdire strictement le cumul des mandats pour tout député, afin de bien signifier qu'il est élu pour représenter la nation, l'intérêt général, et non une circonscription, des intérêts particuliers. En écrivant dans la Constitution que "les Français établis hors de France sont représentés à l'Assemblée nationale", les parlementaires ne feraient, au contraire, qu'accentuer ce qui constitue déjà une dérive antirépublicaine. Surtout, il s'agirait des seuls députés qui ne représentent pas l'ensemble du peuple français mais seulement une fraction dudit peuple.
Enfin, je rappelle également qu'un Français établi à l'étranger peut être inscrit sur une liste électorale en France, et donc voter aux élections législatives par procuration. Nul besoin, donc, de dynamiter la République pour cela.
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19 mai 2008
"Règle d'or" ou "plaquée or" ?
Par voie d'amendement soutenu par le Nouveau Centre et une partie de l'UMP (Gilles Carrez, Étienne Blanc, Yves Bur, Frédéric Lefebvre), l'orthodoxie financière pourrait faire son entrée dans la Constitution française. Devrait ainsi être introduit dans le texte fondamental l'obligation de voter "des lois de programmation" définissant "les orientations pluriannuelles des finances publiques" et s'inscrivant "dans l'objectif d'équilibre des comptes des administrations publiques" (État, collectivité locales, Sécurité sociale).
Pour les libéraux, ce serait trop peu. Nous serions en effet encore loin de la "règle d'or" budgétaire interdisant à tout gouvernement de présenter un budget en déficit de fonctionnement. C'est pourtant cette idée qui était présente dans le programme présidentiel de François Bayrou ("hors période de récession", précisait toutefois prudemment le candidat), avant d'être reprise dans une proposition de loi constitutionnelle du Nouveau Centre.
Mais Français Bayrou et ses (ex-)amis n'en ont pas le monopole. "Je ferai en sorte qu'à l'avenir il soit interdit de financer les dépenses de tous les jours par de la dette", avait promis le candidat Nicolas Sarkozy. Tandis que le projet de l'UMP, engageant donc tous les députés élus sous cette étiquette, prévoyait également d'"inscrire dans la Constitution ou dans la loi organique relative aux lois de finances la « règle d’or » selon laquelle le déficit des finances publiques n'est autorisé que pour financer des dépenses d'investissement".
Pour les antilibéraux, en revanche, ce serait déjà trop. Car cela reviendrait - reproche déjà opéré à feu le projet de Constitution européenne - à figer dans le marbre constitutionnel une orientation économique, devant ressortir du verdict des urnes et non d'une obligation absolue : en démocratie, la Constitution est là pour fixer un cadre commun large, au sein duquel s'expriment les choix librement opérés par les citoyens lors des élections nationales.
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17 mai 2008
Social Libéral Démocrate SOLID
Le nom envisagé pour remplacer Nouveau Centre serait "Social Libéral Démocrate" (SoLiD)*, nom ambiteux qui correspond bien aux préoccupations d'Hervé Morin, qui a toujours eu peur que le mot centriste soit synonyme de "centre mou".
Pour la petite histoire, ce nom a déjà été utilisé aux élections européennes de 1999 en Belgique, dans le collège néerlandophone, avec la liste Sociaal-Liberale Democraten (SoLiDe).
Reste à savoir s'il est opportun : 1) de changer de nom au moment où l'opinion publique commence à s'approprier celui de Nouveau Centre (qui a connu son baptême de feu électoral aux élections municipales et cantonales) 2) de ne pas conserver, pour des raisons de marketing politique, la référence au "centrisme", au risque de perdre sa plus-value aux côtés de l'UMP en paraissant laisser le monopole de la revendication de ce positionnement à François Bayrou 3) de ne pas, au moins, avoir profité de l'évènement politique et médiatique que représente un congrès fondateur pour opérer ce changement de nom.
* un parlementaire me l'a confié il y a une heure environ, mais il paraît que c'est sur Rue89 depuis hier... Nom décevant par rapport aux hypothèses que j'avais émises dans ma précédente note.
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