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07 juin 2009

résultats élections européennes

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résultats élections européennes

Les gagnants :

- score historique pour Europe - Écologie : 14,8-15,4%

- très bon score de l'UMP : 27,2-28,3%

 

Les perdants :

- très mauvais score du PS : 16,4-17,5%

...qui ne profite pas au MoDem : - mauvais score du MoDem : 8,7%

06 juin 2009

Barack et Nicolas, deux Américains en Normandie

Non, je ne parlerai plus des élections européennes... jusqu'à lundi !

 

En revanche, la visite de Barack Obama en France m'inspire deux réflexions.

 

1) Nicolas Sarkozy a décoré un ancien militaire américain ayant participé au débarquement du 6 juin 1944 : William Dabney. Très bien ! Mais quel acte héroïque a donc accompli William Dabney pour mériter un tel honneur de la France ? Une dépêche AFP nous le révèle : "Le bataillon de William Dabney se servait de ballons ascendants pourvus de câbles métalliques pour intercepter les avions allemands volant à basse altitude". Les ballons perdus, "nous nous sommes enterrés dans le sable pendant deux jours environ pour sauver notre peau", raconte William Dabney. Je ne critique pas : peut-être aurais-je réagi de la même façon. Mais dans ce cas je n'aurais pas mérité d'êre décoré.

Alors, pourquoi diantre William Dabney a-t-il été décoré ? Mais tout simplement parce qu'il a le pigment de la peau de couleur noire. Et que notre président de la République ne s'est pas conduit en Français mais en "Sarkozy l'Américain".

Car en France il n'y a pas de communautés. Et lorsque la France rend hommage aux soldats américains morts pour sa liberté, elle rend donc hommage à TOUS les soldats américains. Elle n'a pas à importer de l'étranger je ne sais quel communautarisme racialiste et anti-républicain en rendant hommage à une fraction du peuple américain. Nicolas Sarkozy, pourtant, l'a fait.

 

2) Barack Obama avait auparavant prononcé, en Égypte, un discours égratignant la laïcité française sur la question du voile islamique.

C'est peut-être dans l'esprit américain que de se la jouer petits arrangements entre gentils fondamentalistes (chrétiens aux États-Unis, musulmans en Égypte) contre méchants défenseurs de la laïcité (nous, les Français). Giflant ainsi, au passage, tous les combattants de la laïcité et des droits de l'Homme (femmes comprises bien entendu : je ne saucisonne par l'humanité) dans les États musulmans !

On aurait alors pu s'attendre à ce qu'un président de la République française réaffirme sur le territoire de la République les valeurs républicaines intangibles. Même pas. Pire : qu'a fait "Sarkoy l'Américain" ? Il a déclaré être "totalement d'accord avec le discours du président Obama, y compris sur la question du voile". (il est vrai que lors des travaux préparatoire de la loi sur le port de signes religieux ostentatoires à l'école, Nicolas Sarkozy avait, à lépoque, lancé ses chevau-légers contre les conclusions de la mission Debré : communiqué du 4 décembre 2003 signé par Christian Estrosi, Christian Vanneste, Alain Joyandet et Pierre Cardo).

 

Bon, je sais, on va m'accuser d'anti-sarkozysme primaire. Mais ce n'est pas ma faute, moi, si l'"enfant barbare" n'en rate pas une !

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Statue de Nahdet Misr "Renaissance de l'Égypte", au Caire : une paysanne égyptienne se dévoilant par sa main gauche alors que sa main droite tendue cherche à toucher avec les doigts la tête du Sphinx

05 juin 2009

Les rapports de force à la veille du scrutin européen

Majorité présidentielle (UMP - Nouveau Centre - divers droite)

Sortants : 22, dont 18 au groupe PPE-DE (17 UMP + 1 Nouveau Centre) et 4 au groupe ADLE (1 UMP + 3 Nouveau Centre-divers droite)

Européennes 2004 : 16,64 % (UMP, 17 élus)

Présidentielle 2007 : 31,18 % (Nicolas Sarkozy, UMP)

 

Parti Socialiste (PS) 

Sortants : 31 (groupe PSE)

Européennes 2004 : 28,90 % (31 élus)

Présidentielle 2007 : 25,87 % (Ségolène Royal)

 

Mouvement Démocrate (MoDem)

Sortants : 7, dont 6 ex-UDF siégeant au groupe ADLE et un ex-Verts siégeant au groupe V-ALE

Européennes 2004 : 11,96 % (UDF, 11 élus)

Présidentielle 2007 : 18,57 % (François Bayrou, UDF)

 

Europe - Écologie

Sortants : 5 (groupe V-ALE)

Européennes 2004 : 7,41 % (Les Verts, 6 élus)

Présidentielle 2007 : 1,57 % (Dominique Voynet, Les Verts) et 1,32 % (José Bové, altermondialiste)

 

Front National (FN)

Sortants : 4 (non inscrits)

Européennes 2004 : 9,81% (7 élus)

Présidentielle 2007 : 10,44 % (Jean-Marie Le Pen)

 

Front de Gauche (PCF - Parti de Gauche)

Sortants : 3 siégeant (groupe GUE)

Européennes 2004 : 5,88 % PCF (2 élus) + Alliance pour l'outre-mer (1 élu, PCR)

Présidentielle 2007 : 1,93 % (Marie-George Buffet, PCF)

 

Libertas (MPF - CPNT)

Sortants : 2 (groupe ID)

Européennes 2004 : 6,83 % (MPF, 3 élus) et 2,51 % (CPNT, aucun élu)

Présidentielle 2007 : 2,23 % (Philippe de Villiers, MPF) et 1,15 % (Frédéric Nihous, CPNT)

04 juin 2009

L'Union européenne doit-elle être protectionniste ?

La Croix a interrogé les partis en lice aux élections européennes sur les grandes questions qui se posent à l'Union européenne.

 

L'Union européenne doit-elle être protectionniste ?

 

Protectionnisme : le mot semble tabou. Pourtant, à plus ou moins grande échelle, toutes les listes entendent y recourir. À l'exception notable d'Alternative libérale. « Le protectionnisme contribue à augmenter les prix des produits importés : au final, ce sont bien les consommateurs français qui paient la taxe à l'importation », argumentent les libéraux en demandant même de lever les barrières actuelles sur le textile chinois.

Le refus semble tout aussi catégorique pour l'UMP. « Ce serait de la folie car nous aurions beaucoup plus à perdre qu'à gagner, vu que nous exportons plus que nous n'importons », explique Alain Lamassoure. Selon lui, c'est d'ailleurs « le commerce mondial qui va nous sauver car la relance ne viendra pas de l'Europe ou des États-Unis, mais de la Chine ou du Brésil ». Pire, poursuit-il, « comme dans les années 1930, le protectionnisme débouchera sur des guerres commerciales, puis sur la guerre tout court ». Il n'empêche. Dans son programme, l'UMP propose de mettre en œuvre une « taxe carbone sur les produits importés en Europe et qui ne respectent pas les normes environnementales des producteurs européens ». Or, comme toute entrave au libre-échange, il s'agit bel et bien de protectionnisme...

Un déni commun à la plupart des listes. « L'Europe ne peut pas être le lieu du dumping environnemental et social des grands pays émergents, expose la centriste Corinne Lepage. Si nous voulons nous attaquer au réchauffement climatique avec une taxe carbone, nous ne pouvons pas importer des produits qui ne l'ont pas payée ; si nous voulons protéger le consommateur, nous ne pouvons pas importer des produits qui ne respectent pas nos normes sanitaires. » Alors, protectionniste, le MoDem ? « Le mot fait peur car le protectionnisme c'est le repli sur soi pour protéger nos marchés, rectifie Corinne Lepage. Or, ce que nous proposons, c'est de contribuer à l'amélioration globale en assurant une égalité sur nos marchés. » Le socialiste Jean-Christophe Cambadélis ne dit pas autre chose : « S'il n'est pas question de revenir au protectionnisme des années 1930, en élaborant des barrières de papier qui ne résisteraient pas, il n'est, en revanche, pas anormal d'intégrer dans les échanges des normes sociales et environnementales. » Même souci sémantique pour Europe-Écologie : « Le mot protectionniste est connoté, nous préférons l'éviter », justifie Hélène Gassin, coordinatrice du programme.

En définitive, seuls les souverainistes assument le mot. « Il faut un protectionnisme européen, il faut passer du libre-échange au juste échange », martèle Philippe de Villiers (MPF-Libertas). « Pour faire cesser le dumping social, fiscal et environnemental et donc les délocalisations, il faut organiser un protectionnisme européen raisonnable et instaurer des droits de douane », renchérit Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) en sentant une « percée idéologique » soutenue par une poignée d'économistes (Hakim El Karoui, Jean-Luc Gréau, Jacques Sapir, Emmanuel Todd). L'objectif : répondre à la « déloyauté des échanges » par un système d'« écluses », « le produit de ces taxes pouvant être au moins partiellement réservé aux systèmes sociaux des pays producteurs ».

L'attention portée à ces derniers pays explique, à l'inverse, l'opposition du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). « Le protectionnisme, c'est une manière de protéger l'Europe libérale, celle du capital et non pas celle des travailleurs, affirme Myrima Martin, tête de liste dans le Sud-Ouest. Le protectionnisme s'accompagne d'un discours chauvin et nationaliste qui ne correspond pas à l'Europe des peuples que nous souhaitons construire. Ce que nous voulons, c'est une coopération internationale plutôt qu'un accroissement de la domination du Nord sur les peuples du Sud, qui seraient les premiers à souffrir de ces nouvelles barrières. »

 

Laurent de Boissieu et Mathieu Castagnet

© La Croix, 02/06/2009