13 octobre 2011
Radioscopie des "Humanistes de l'UMP"
Ce mercredi a été lancé un "nouveau courant politique au sein de l'UMP": "Les Humanistes de l'UMP". Le but est notamment de peser face à "La Droite populaire" (même si six députés participent aux deux sensibilités).
Qui?
Cette nouvelle sensibilité compte 109 membres fondateurs:
- 5 ministres
- 82 députés
- 14 sénateurs
- 8 parlementaires européens
"Les Humanistes de l'UMP" sont issus de l'association et de l'élargissement de deux sensibilités:
- "République et Humanisme" (RH), créé en juin 2011 par Jean Leonetti
- le "Groupe des Européens" (EURO), créé en octobre 2007 par Marc Laffineur
La continuité n'est pas parfaite entre ces deux sensibilités et les "Humanistes de l'UMP":
- 2 membres (sur 50) de "République et Humanisme" n'y ont pas adhéré
- 17 membres (sur 61) du "Groupe des Européens" n'y ont pas adhéré
Même s'il n'est pas revendiqué, le club Dialogue & Initiative mérite d'être mentionné parmi les réseaux à l'origine de la nouvelle sensibilité. Il est en effet représenté par une cinquantaine de membres, dont Jean-Pierre Raffarin (président), Marc Laffineur (premier vice-président délégué), Dominique Bussereau (secrétaire général), Daniel Fasquelle et Valérie Rosso-Debord (secrétaires généraux adjoints), Bernard Deflesselles (trésorier), etc.
Une UDF dans l'UMP?
"C'est une reconstitution de ligue dissoute... c'est l'UDF, non?", a ironisé un des fondateurs de "La Droite populaire", l'ex-RPR Lionnel Luca.
Qu'en est-il?
Les membres des "Humanistes de l'UMP" sont, certes, issus à parts égales de toutes les composantes fondatrices de l'UMP, mais les ex-UDF au sens large (c'est-à-dire y compris les ex-DL jusqu'en 1998) sont surreprésentés:
"Les Humanistes" AN |
groupe UMP AN |
|||
ex-UDF | 29% | 57% | 16% | 32% |
ex-DL | 28% | 16% | ||
ex-RPR | 28% | 53% | ||
autres | 15% | 15% |
Deux sensibilités ambitionnaient déjà de représenter, sur une base davantage homogène idéologiquement, les anciennes composantes de l'UDF élargies aux ex-RPR en réalité sur la même ligne: "Les Réformateurs" pour les plus libéraux et "Les centristes de l'UMP" pour les plus sociaux (démocrates-chrétiens, radicaux, gaullistes). Dans les deux cas, les "Humanistes de l'UMP" ne font pas le plein:
|
"Humanistes de l'UMP" | |
oui | non | |
"Les Réformateurs" | 37% | 63% |
"Les Centristes de l'UMP" | 47% | 53% |
Quid des radicaux?
L'autre enjeu pour Jean Leonetti est de maintenir au sein de l'UMP les radicaux, qui devront choisir au 31 décembre 2011 entre leur appartenance au Parti radical ou à l'UMP. L'opération est pour l'instant à moitié réussie:
|
élus radicaux | "Humanistes de l'UMP" | |
oui | non | ||
AN | 19 | 11 | 8 |
Sénat | 7 | 2 | 5 |
PE | 3 | 2 | 1 |
29 | 15 | 14 |
15:16 | Lien permanent | Commentaires (4) | Facebook | | Imprimer | |
04 octobre 2011
Radioscopie du groupe de l'Union centriste et républicaine (UCR)
Voici la liste des 31 sénateurs du nouveau groupe de l'Union centriste et républicaine (UCR), issu d'un élargissement de l'Union centriste (UC):
Sénateur | Parti | Origine | |
Jean-Paul Amoudry | LNC | ARES | UC |
Jean Arthuis | AC | UC | |
Jean-Marie Bockel | LGM | ARES | RDSE |
Jean Boyer | LNC | ARES | UC |
Vincent Capo-Canellas | LNC | ARES | - |
Vincent Delahaye | PRAD | ARES | - |
Marcel Deneux | MODEM | UC | |
Yves Détraigne | AC | UC | |
Muguette Dini | AC | UC | |
Daniel Dubois | LNC | ARES | UC |
Jean-Léonce Dupont | LNC | ARES | UC |
Françoise Férat | AC | UC | |
Nathalie Goulet | DVD | UC | |
Jacqueline Gourault | MODEM | UC | |
Sylvie Goy-Chavent | PRAD | ARES | UMP app. |
Joël Guerriau | LNC | ARES | - |
Pierre Jarlier | PRAD+AC | ARES | UC |
Jean-Jacques Lasserre | MODEM | - | |
Valérie Létard | LNC | ARES | UC |
Hervé Marseille | LNC | ARES | - |
Hervé Maurey | LNC | ARES | UC |
Jean-Claude Merceron | AC | UC | |
Aymeri de Montesquiou | PRAD | ARES | RDSE |
Catherine Morin-Desailly | LNC | ARES | UC |
Christian Namy | PRAD | ARES | - |
Jean-Jacques Pignard | AC | UC | |
Yves Pozzo di Borgo | LNC | ARES | UC |
Gérard Roche | DVD | - | |
Henri Tandonnet | LNC app. | ARES | - |
Jean-Marie Vanlerenberghe | MODEM | UC | |
François Zocchetto | AC | UC |
Sénateur | Parti | ||
MoDem | 4 | ||
AC | 7 | ||
DVD | 2 | ||
LGM | ARES | 1 | 18 |
PRAD | 5 | ||
LNC | 12 |
Membres de l'ARES n'ayant pas adhéré au groupe UCR:
Sénateur | Parti | Groupe |
André Villiers (Yonne) | LNC | UMP ratt. |
Alain Chatillon (Haute-Garonne) | PRAD | UMP ratt. |
Sophie Joissains (Bouches-du-Rhône) | PRAD | UMP |
22:14 | Lien permanent | Commentaires (9) | Facebook | | Imprimer | |
Les frêchistes sauvent le groupe RDSE
Plus ancien groupe parlementaire, créé en 1892 sous le nom de Gauhe démocratique, le Rassemblement démocratique et social européen (RDSE) doit sa survie à l'adhésion des frêchistes (ex-PS) Christian Bourquin (président du conseil régional de Languedoc-Roussillon) et Alain Bertrand (soutenu par le PRG aux élections sénatoriales).
Le groupe était passé à 14 sénateurs, en dessous des 15 membres nécessaires à la constitution d'un groupe, en raison des départs d'Aymeri de Montesquiou (Parti radical) et de Jean-Marie Bockel (La Gauche Moderne) pour l'Union Centriste et Républicaine (UCR).
Sénateur | Parti | Tendance |
Nicolas ALFONSI | PRG | gauche |
Gilbert BARBIER | DVD | droite |
Jean-Michel BAYLET | PRG | gauche |
Alain BERTRAND | DVG | gauche |
Christian BOURQUIN | DVG | gauche |
Jean-Pierre CHEVÈNEMENT | MRC | gauche |
Yvon COLLIN | PRG | gauche |
Anne-Marie ESCOFFIER | PRG | gauche |
François FORTASSIN | PRG | gauche |
Françoise LABORDE | PRG | gauche |
Jacques MÉZARD | PRG | gauche |
Jean-Pierre PLANCADE | PRG | gauche |
Robert TROPÉANO | DVG | gauche |
Jean-Claude REQUIER | PRG | gauche |
Raymond VALL | PRG | gauche |
François VENDASI | PRG | gauche |
21:41 | Lien permanent | Commentaires (6) | Facebook | | Imprimer | |
03 octobre 2011
Borloo-out, Morin-in?
Deux questions autour de la non-candidature de Jean-Louis Borloo:
1) Quel candidat de l'Alliance à l'élection présidentielle?
Le Parti radical de Jean-Louis Borloo a cofondé l'Alliance républicaine, écologiste et sociale avec le Nouveau centre d'Hervé Morin et la Gauche moderne de Jean-Marie Bockel. Jean-Louis Borloo ayant renoncé à une candidature à l'élection présidentielle, la logique voudrait qu'Hervé Morin soit le candidat de l'Alliance à l'élection présidentielle.
Le Nouveau centre, d'une part, "se prononcera dans les prochaines semaines, à l'occasion d'un congrès extraordinaire, sur sa stratégie et le choix de son candidat pour l'élection présidentielle". La candidature d'Hervé Morin ne fait toutefois aucun doute. Le président du Nouveau centre martèle en effet depuis longtemps qu'"il y a toujours eu deux droites en France" - "les bonapartistes et les orléanistes", "le RPR et l'UDF" puis "l'UMP et le Nouveau centre" - et que ces deux droites doivent avoir chacune un candidat au premier tour de l'élection présidentielle. L'idée d'une candidature d'Hervé Morin ne fait cependant pas l'unanimité au sein de son parti: "On ne change pas un avant-centre par un arrière-centre", a ainsi persiflé sur RTL Maurice Leroy, ministre de la ville.
Le Parti radical, d'autre part, se prononcera en vue de la présidentielle lors d'un prochain congrès "début 2012". La problématique est particulière pour le Parti radical, qui a rompu en mai dernier son contrat d'association avec l'UMP, en même temps qu'il adhérait à l'Alliance et demandait à Jean-Louis Borloo de se porter candidat à l'élection présidentielle. Concrètement, cela signifie que ses membres devront choisir au 1er janvier 2012 entre leur appartenance à l'UMP ou au Parti radical. Or, de nombreuses personnalités du parti ont déjà tranché en faveur du maintien au sein de l'UMP (Jean Leonetti, Edwige Antier, Françoise Hostalier, Sophie Joissains, Tokia Saïfi, etc.). La non-candidature de Jean-Louis Borloo renforce cette ligne... mais ceux qui la suivront ne pourront pas voter lors de ce congrès décisif!
2) Qui va bénéficier dans les sondages de ce "retrait"?
Politiquement, c'est Hervé Morin, dont la candidature se situe sur le même créneau que Jean-Louis Borloo (celui d'un "second choix" à Nicolas Sarkozy au sein de la droite), qui devrait bénéficier du "retrait" de Jean-Louis Borloo... ne serait-ce qu'en réapparaissant dans les sondages d'intentions de vote.
Électoralement, les choses sont toutefois plus complexes en raison de l'équation personnelle de chaque candidat.
Une enquête Sofres publiée cet été (1) permet ainsi d'avoir une idée des candidats vers lesquels pourraient se reporter les anciens électeurs de Jean-Louis Borloo:
- 45% des électeurs potentiels de Jean-Louis Borloo étaient aussi électeurs potentiels de François Hollande (et 37% de Martine Aubry)
- 41% des électeurs potentiels de Jean-Louis Borloo étaient aussi électeurs potentiels de Nicolas Sarkozy.
- 25% des électeurs potentiels de Jean-Louis Borloo étaient aussi électeurs potentiels d'Eva Joly.
- 23% des électeurs potentiels de Jean-Louis Borloo étaient aussi électeurs potentiels de François Bayrou.
La principale inconnue demeure toutefois Hervé Morin, qui, pour reprendre la place laissée vacante par Jean-Louis Borloo au centre-droit, devra avant tout combler son déficit de notoriété.
(1) réalisé les 6 et 7 juillet 2011 auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 personnes
14:55 | Lien permanent | Commentaires (0) | Facebook | | Imprimer | |
01 octobre 2011
Confier la présidence de la commission des finances du Sénat à la droite? Une absurdité!
La gauche, désormais majoritaire au Sénat, pourrait laisser la présidence de la commission des finances à la droite.
Une façon de rendre la réciproque à la droite, qui, comme s'y était engagé Nicolas Sarkozy, a laissé la présidence de la commission des finances de l'Assemblée nationale à la gauche (Didier Migaud puis Jérôme Cahuzac). "Ne peut être élu à la présidence de la Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire qu'un député appartenant à un groupe s'étant déclaré d'opposition", dispoe même solennellement, depuis mai 2009, le règlement intérieur de l'Assemblée nationale.
Ce parallélisme entre l'Assemblée nationale et le Sénat relève pourtant d'un contresens absolu.
L'idée de confier la présidence de la commission des finances à l'opposition provient d'un rapport rédigé par Didier Migaud (PS) et Alain Lambert (UMP). "Pour garantir l'efficacité du contrôle parlementaire, les commissions des finances doivent constituer en leur sein un comité permanent dédié au contrôle du Parlement sur l'exécutif", avaient proposé les deux parlementaires. "Ce comité, réunissant des membres de l'ensemble des groupes politiques, serait présidé par un membre de l'opposition, à l'exemple du Public Accounts Committee britannique".
L'idée n'est donc bien entendu pas de confier la présidence de la commission des finances à l'opposition en tant qu'opposition interne dans une chambre, mais en tant qu'opposition à la majorité gouvernementale. L'équilibre recherché n'est en effet pas entre le président de la commission des finances et le président de l'assemblée concernée, mais entre les présidents des commissions des finances et le gouvernement en général ou le ministre des finances en particulier.
À l'Assemblée nationale, par nature, l'opposition interne correspond toujours à l'opposition à la majorité gouvernementale. Au Sénat, en revanche, l'opposition interne ne correspond pas forcément à l'opposition gouvernementale. Nous sommes aujourd'hui précisément dans cette configuration.
Bref, s'il y a bien une commission dont il convient de laisser la présidence à l'opposition gouvernementale, même si ladite opposition correspond à la majorité interne du Sénat, c'est bien la commission des finances. Or, l'opposition gouvernementale c'est actuellement la gauche, à l'Assemblée nationale ...comme au Sénat!
22:08 | Lien permanent | Commentaires (2) | Facebook | | Imprimer | |