06 décembre 2006
comparaison des programmes UMP et UDF (2)
Travail, emploi et affaires sociales
Ni l'UMP ni l'UDF n'entendent revenir sur la durée légale du travail (35 heures hebdomadaires), mais l'un et l'autre veulent exonérer les heures supplémentaires de charges sociales. L'UDF envisage en outre d'instaurer une prime d'heures supplémentaires de 35% pour tous les salariés, alors qu'actuellement elle est de 10% dans les entreprises de moins de 20 salariés et de 25% dans celles de plus de 20 salariés.
Les deux partis proposent l'instauration d'un contrat de travail unique à droits progressifs et cherchent également le moyen de ne plus faire peser les charges sociales sur le seul travail. Le parti de Nicolas Sarkozy propose de "transférer une partie de la fiscalité portant sur le travail vers la fiscalité écologique". François Bayrou parle également de "fiscalité sur les énergies fossiles", tout en avançant, sans pour l'instant trancher, quatre autres pistes : hausse de la CSG, taxe sur la valeur ajoutée des entreprises, TVA sociale, taxe sur les mouvements financiers inspirée de la taxe Tobin. L'UDF veut par ailleurs offrir aux entreprises la possibilité de créer deux "emplois francs", c'est-à-dire exonérés de charges sociales (à l'exception de 10% pour l'assurance vieillesse).
En ce qui concerne les minima sociaux, l'un et l'autre veulent les et instaurer des contreparties. L'UMP parle ainsi de "contrat unique de solidarité prévoyant des droits et des devoirs (formation, activité d'intérêt général…)". De son côté, François Bayrou évoque l'idée d'une "allocation sociale universelle par points (cumulable et dégressive avec le retour à l'emploi)" et d'une "activité universelle" dans le secteur non concurrentiel (collectivités locales, associations). Le président de l'UDF semble toutefois encore hésiter sur la nature de cette dernière, parlant à la fois de "contrepartie à l'octroi de toute allocation" ou de "rémunération complémentaire" permettant "aux titulaires de minima sociaux d'arrondir leurs fins de mois".
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05 décembre 2006
comparaison des programmes UMP et UDF (1)
Je vous propose cette semaine une brève comparaison des programmes de l'UMP (Nicolas Sarkozy) et de l'UDF (François Bayrou).
Éducation
Les divergences entre l'UMP et l'UDF sont fortes sur le sujet de l'éducation. Le parti de Nicolas Sarkozy veut "donner de l’autonomie aux établissements scolaires". La suppression de la carte scolaire étant présentée comme une "conséquence logique" de cette concurrence entre projets d’établissements. À l'inverse, François Bayrou refuse cette "reconnaissance de la loi du marché dans l'éducation nationale".
Nicolas Sarkozy veut par ailleurs "permettre à tous les parents qui le souhaitent de choisir pour leurs enfants un établissement réservant l'après-midi aux activités sportives, culturelles ou associatives". Tandis que l'UDF insiste, au contraire, sur "le socle de connaissances intangibles" (langue orale et écrite, calcul, bagage culturel).
Enfin, les deux partis veulent instaurer un service civique obligatoire pour les jeunes hommes comme pour les jeunes filles.
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01 décembre 2006
Réussites et échecs de Nicolas Sarkozy
Entre son adhésion à l’UDR, en 1974, et sa déclaration de candidature à l’élection présidentielle, hier, Nicolas Sarkozy a gravi toutes les marches du militantisme politique. Un parcours marqué par deux réussites et deux échecs.
L’acte fondateur du « sarkozysme » politique est sa prise de la mairie de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), en 1983. À l’époque, il n’a que 28 ans et n’est encore que le protégé d’Achille Peretti, maire de la ville, qui l’a fait entrer de justesse au conseil municipal en 1977, et de Charles Pasqua, cofondateur du RPR. S’il est réélu en bonne place aux élections municipales de mars 1983, Nicolas Sarkozy ne fait pas partie des « Pasqua’s boys » qui conquièrent alors une mairie dans le département : son ami Patrick Balkany (34 ans) à Levallois-Perret, Christian Dupuy (32 ans) à Suresnes, Jean-Jacques Guillet (36 ans) à Sèvres, Patrick Devedjian (38 ans) à Antony.
La mort d’Achille Peretti, le 14 avril 1983, change toutefois la donne politique à Neuilly. Deux hommes briguent sa succession : Louis-Charles Bary pour l’UDF et Charles Pasqua pour le RPR. Opéré d’une hernie le jour du décès du maire, ce dernier a confié à Nicolas Sarkozy le soin de préparer sa candidature. Pourtant, c’est sa propre campagne que mène, auprès des élus de son parti, l’ancien délégué à la jeunesse du RPR, déjà épaulé par Brice Hortefeux. « La candidature de Pasqua ne passait pas, ce sont les conseillers municipaux eux-mêmes qui m’ont conduit à franchir le pas », assura-t-il plus tard. Quoi qu’il en soit, le 29 avril 1983 Nicolas Sarkozy est élu maire de Neuilly. « Il apparaît à Charles que seule l’habileté de Nicolas n’a pas été suffisante pour mener à bien un tel complot », rapportera Jean-François Probst, témoin privilégié de cette trahison (1). Selon cette ancienne éminence grise du RPR, Nicolas Sarkozy aurait bénéficié de la neutralité bienveillante, voire du soutien, de Jacques Chirac. Au même moment, celui-ci s’entiche en effet d’Édouard Balladur et chercher à éloigner Charles Pasqua, qui était devenu son principal bras droit depuis le départ de Marie-France Garaud et Pierre Juillet.
Nicolas Sarkozy restera maire de Neuilly jusqu’en mai 2002, date à laquelle il est nommé au ministère de l’intérieur… et transmet l’écharpe de maire à Louis-Charles Bary. Dans sa biographie de Nicolas Sarkozy (2), Nicolas Domenach raconte une parabole qu’affectionne Nicolas Sarkozy et révélatrice du tempérament qui lui permit d’obtenir ce premier succès politique : « Un petit pêcheur du dimanche pêche son petit poisson dans sa petite rivière. Tout à coup, arrive un énorme poisson. Soit il relève sa canne parce que la bestiole va tout casser ou l’emporter, soit il tente de l’attraper, il saisit sa chance parce qu’elle ne repassera pas avant longtemps. Sinon jamais ».
Toujours saisir sa chance, au risque de l’échec. C’est ce que fera encore Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle de 1995. Dix ans après son élection à la mairie de Neuilly, le « petit Nicolas » est devenu un familier des Chirac et un homme qui compte à droite. Député depuis 1988 et secrétaire général adjoint du RPR chargé des fédérations, il est nommé en 1993 ministre du budget du gouvernement d’Édouard Balladur. Parallèlement, il assure la fonction de porte-parole du gouvernement puis, à partir de janvier 1995, de porte-parole d’Édouard Balladur en tant que candidat à l’élection présidentielle. Avec, en cas de victoire, un poste en ligne de mire : celui de premier ministre. « Préparons-nous, aurait-il confié à cette époque à ses proches. Quand Balladur sera à l’Élysée, il y aura d’autres candidats pour le poste de chef du gouvernement, comme Pasqua. Mais le ministre de l’intérieur est trop vieux. Je suis le mieux placé ». Cette fois, c’est l’échec. Qualifié de « démagogique » par Nicolas Sarkozy, le discours de Jacques Chirac sur la « fracture sociale » fait mouche face au libéralisme tranquille d’Édouard Balladur, dont la candidature ne franchit pas la barrière du premier tour. Première traversée du désert pour l'ambitieux, accusé de trahison par les chiraquiens.
Lorsque, conséquence de la dissolution ratée de l’Assemblée nationale en 1997, les chiraquiens perdent la direction du RPR, Nicolas Sarkozy revient logiquement au premier plan. Nommé secrétaire général, ce « gaulliste libéral » se réclamant d’une « droite décomplexée » forme alors un attelage hétéroclite avec Philippe Séguin, « gaulliste social » pourfendeur de la « dérive droitière » des héritiers du gaullisme et nouveau président du mouvement. Après la démission de ce dernier, le 16 avril 1999, Nicolas Sarkozy devient président par intérim du RPR et tête de liste aux élections européennes, secondé par le « libéral-libertaire » Alain Madelin. Nouvel échec. Pris en tenaille entre la liste UDF de François Bayrou et l’éphémère alliance souverainiste entre Charles Pasqua et Philippe de Villiers, le tandem libéral n’arrive qu’en troisième position (12,82% des suffrages exprimés). Devancé par Charles Pasqua (13,05%), Nicolas Sarkozy écrira en 2001, dans Libre (Robert Laffont), que « dix-sept ans après le combat qui nous avait opposés pour la mairie de Neuilly, il assouvissait ainsi sa volonté de revanche ». Seconde traversée du désert pour celui qui décida de ne pas présenter sa candidature à la présidence du RPR. Jacques Chirac l’en a dissuadé. « J’ai choisi de lui faire confiance », déclare-t-il alors dans une formule ambivalente...
Après le temps des échecs vint celui du succès. Le 16 juillet 2004, Alain Juppé, condamné dans l’affaire des emplois fictifs du RPR, démissionne de la présidence de l’UMP, le nouveau parti chiraquien créé en 2002. Cette fois, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2007, celui qui est redevenu ministre depuis deux ans est bien décidé à s’en emparer. Dans un premier temps, il propose au premier ministre Jean-Pierre Raffarin un ticket à la tête de l’UMP, mais se heurte au véto de l'Élysée. Nicolas Sarkozy décide donc de s’annexer la structure avec ses seuls amis. Finalement, les chiraquiens renonceront à présenter un candidat face au chouchou des militants. Non sans lui tendre un dernier piège. Persuadé que Nicolas Sarkozy ne voudra pas quitter les lambris des ministères, le président de la République juge, le 14 juillet 2004, incompatible la fonction de simple ministre et de président de parti. Erreur de jugement : en novembre 2004, élu à la présidence de l’UMP, le futur candidat à l’élection présidentielle quitte le gouvernement… avant de redevenir ministre dans celui de Dominique de Villepin, en juin 2005.
Deux succès, deux échecs. Reste à savoir ce que 2007 réservera à Nicolas Sarkozy.
Laurent de Boissieu
© La Croix, 01/12/2006
(1) Jean-François Probst, Chirac et dépendances, Ramsay 2002 (réédition 2006)
(2) Nicolas Domenach, Sarkozy au fond des yeux, Éditions Jacob-Duvernet, 2004
17:15 | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook | | Imprimer | |
30 novembre 2006
rupture tranquille
Dans sa déclaration de candidature, Nicolas Sarkozy parle de "rupture tranquille".
Un slogan qui rappelle le "changement dans la continuité" de Georges Pompidou en 1969, le "changement sans le risque" de Valéry Giscard d'Estaing en 1974 ou encore la "force tranquille" de François Mitterrand en 1981...
Nou sommes donc loin de la rupture annoncée, avec un grand R...
Mais où est donc passé "notre" Nicolas Sarkozy ? Celui qui se revendiquait d'une "droite décomplexée" contre ceux de ses amis (du reste de moins en moins nombreux) qui "refusent obstinément de se dire de droite" ? Celui qui reprochait à la droite, une fois au pouvoir, de "faire la politique de son adversaire" ? Celui qui voulait "rompre avec un modèle social français dépassé" ?
La réponse se trouve peut-être dans ce que m'ont dit récemment plusieurs conseillers politiques de Nicolas Sarkozy :
1. Rassurer et se défaire d'une "image anxiogène", sur laquelle jouent d'ailleurs les chiraquiens. "La rupture, ça se passe toujours dans le sang", n'avait ainsi pas manqué d'affirmer Dominique de Villepin, le 4 octobre 2005, devant les députés UMP. Nicolas Sarkozy ne pouvait toutefois pas définitivement abandonner la thématique de la rupture, même s'il ne s'agit plus d'une rupture sur le fond mais, comme François Bayrou, d'une rupture sur la forme ("rompre avec une façon de faire de la politique").
2. Le projet législatif de l'UMP "bordant à droite" Nicolas Sarkozy, en tant que candidat à la présidentielle il devrait lancer durant sa campagne des signaux à l'électorat "de gauche" : discrimination positive, droit opposable au logement, droit de vote des étrangers aux élections locales, droit de vote dès 16 ans aux élections locales, par exemple.
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29 novembre 2006
canidature Sarkozy
Le président de l'UMP a choisi d'annoncer demain sa candidature à l'élection présidentielle de 2007 dans un entretien proposé à l'ensemble de la presse quotidienne régionale.
Nicolas Sarkozy s'inspire de Jacques Chirac, qui avait annoncé le 4 novembre 1994 sa candidature à la présidentielle de 1995 dans un entretien au quotidien régional La Voix du Nord.
17:05 | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | | Imprimer | |