Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

07 novembre 2007

Le PS soutient le traité simplifié européen

d3426c7d879a4fccf180dada047156e2.pngLe bureau national du Parti Socialiste (PS) s'est prononcé, mardi, en faveur du traité simplifié, par 36 voix pour, 20 contre, 2 abstentions et 1 personne ne prenant pas par au vote.

Les lignes à l'intérieur du parti ont légèrement bougé depuis le rejet de la Constitution européenne par le peuple français, en mai 2005. Huit anciens parlementaires "nonistes" du PS, dont Vincent Peillon, ont ainsi signé, lundi, dans Libération, une tribune dans laquelle ils expliquent pourquoi ils voteront "oui au nouveau traité". Pour les signataires, "le texte désormais proposé n'a plus valeur de Constitution" et "n'est plus qu'un classique traité “modificatif” qui amende les traités existants sans s'y substituer". "L'approuver ne signifie donc pas que l'on donne quitus à l’ensemble de la construction européenne, comme y conduisait implicitement l'adoption du traité constitutionnel", écrivent-ils.

Pour les autres anciens "nonistes", au contraire, le traité simplifié reprenant la substance du traité constitutionnel, il n’est pas envisageable de le ratifier. Les adversaires du traité simplifié hésitent cependant entre deux attitudes, sans toujours préciser s'ils parlent de vote lors de la révision constitutionnelle préalable à la ratification ou de vote pour la ratification en elle-même. Les uns, comme Jean-Luc Mélenchon, Marie-Noëlle Lienemann et Paul Quilès, entendent bien "voter non". Les autres, derrière Henri Emmanuelli ou Laurent Fabius, ont indiqué, eux, qu'ils ne participeront pas au vote.

Cett dernière solution ne permettrait toutefois pas de trancher le débat à l'origine de la division du PS sur l'Europe : une politique vraiment de gauche est-elle ou non possible dans le cadre de l'actuelle Union européenne ? La question oppose sociaux-libéraux et antilibéraux sur le terrain économique et social, les choix européens divergents au sein du PS n’en étant qu'une conséquence. "Pour certains, nous avons perdu car nous étions trop à gauche, mais pour d’autres, nous ne l'étions pas assez, résume Benoît Hamon* dans une tribune publiée lundi par France Soir. Ce débat n’est pas tranché. Tant que cela ne sera pas le cas, les deux mouvances s’exprimeront publiquement. Et le PS continuera à afficher une ligne peu claire." On ne saurait être plus lucide !

* démissionnaire, mardi, de son poste de secrétaire national du PS chargé du projet européen

05 novembre 2007

Bipolarisation et bipartisme

ff7da4b4fd43b99419381984d8f4c01c.jpgJe vous invite à lire une petite étude sur la bipolarisation de la vie politique française. De quand date la bipolarisation de la vie politique française ? Quelles en sont les causes ? La bipolarisation évolue-t-elle vers un bipartisme ?

23 octobre 2007

N'est pas Naegelen qui veut

ef0bd607ee8604802db370c1f584e580.jpgCi-dessous un document trouvé sur Internet, datant d'un temps ancien où la France commémorait les courageux Résistants par devoir de mémoire et non les malheureux otages par sensiblerie présidentielle.

 

***

 

La rentrée scolaire est toute proche. J'ai pensé que cette rentrée, reprise de leur activité pour les aînés, premier contact avec l'étude pour les tout jeunes, ne devrait pas s'opérer selon le rite banal de portes qui s'ouvrent, puis se referment.

Je sais que beaucoup de chefs d'établissement, que beaucoup de maîtres s'attachent à ce que ce retour aux disciplines se fasse dans la simplicité et la dignité. Ils ont raison. Comme eux, je ne crois pas à l'insouciance de notre jeunesse. Chez les bons, comme chez ceux dont l'évolution est plus lente, un cœur sensible guette l'émotion, une âme toute neuve ne demande qu'à s'exprimer et à s'épanouir.

C'est pourquoi j'ai toujours estimé que la rentrée des classes devrait être mise à profit pour provoquer cet éveil et cet élan vers la maturité.

Aujourd'hui, je crois qu'il ne serait pas de meilleure manière pour une très haute leçon que de faire appel à de très grands exemples tirés d'un passé récent et choisis parmi cette jeunesse universitaire qui reste un des plus sûrs espoirs de notre renaissance.

Parmi ces exemples, j'ai retenu les lettres écrites quelques heures avant leur exécution par cinq élèves du Lycée Buffon de Paris qui, entrés dans la Résistance active, furent arrêtés et fusillés par les Allemands le 8 février 1943 au Mont Valérien.

Ces lettres, que vous trouverez plus loin, tragiques dans leur laconisme, sont si belles, si simples, si humaines et si courageuses que, de leur lecture, se dégage une intense émotion faite à la fois de pitié et de fierté. Sans doute d'autres héros sont morts, hélas nombreux, pour la liberté de la Patrie ; sans doute d'autres lettres ont été écrites, empreintes de la même noblesse et d'un égal courage tranquille.

Mais le sacrifice des cinq élèves de Lycée Buffon peut être retenu comme un symbole et un incomparable exemple à offrir à notre jeunesse écolière, universitaire.

Je vous demande donc de donner d'urgence des instructions afin qu'à l'occasion d'une cérémonie de rentrée, les lettres des cinq fusillés de Buffon soient lues et sobrement commentées aux élèves et étudiants des établissements d'enseignement de tous degrés et de toutes disciplines. Les morts de Buffon sont leurs morts. Ils doivent être l'Exemple.

Ce sera là une inoubliable leçon, un appel au devoir, à tous les devoirs. Les jeunes générations y sentiront mieux encore les raisons de vénérer leurs aînés morts en pleine jeunesse, d'honorer leur mémoire et de ne pas oublier que s'ils poursuivent aujourd'hui de calmes et profitables études, ils le doivent à des milliers de morts dont leurs camarades de Buffon symbolisent le total sacrifice.

Une telle cérémonie de rentrée, que je désire simple, sera évidemment de recueillement, mais elle doit être pour tous nos jeunes gens, pour toutes nos jeunes filles, pour ces hommes et ces femmes de demain, la raison impérieuse d'une marche exaltante vers la vie, vers l'avenir.

Tel est mon espoir. Je dirai mieux : telle est ma certitude.

 

Marcel-Edmond Naegelen, Ministre de l'Éducation nationale

septembre 1947

Lettre de Jean Arthus

9752165c55c2ee3e406e596e8669fe67.jpgMon grand chéri,

Je ne sais si tu t'attendais à me revoir, je m'y attendais; on nous a appris ce matin que c'était fini. Alors, adieu ! Je sais que c'est un coup très rude pour toi, mais j'espère que tu es assez fort et que tu vas continuer à vivre en gardant confiance en l'avenir.
Travaille, fais cela pour moi; continue les livres que tu voulais écrire; pense que je meurs en Français pour ma patrie.

Je t'embrasse bien.
Aux enfants, à André et à ma filleule.
Adieu, mon grand chéri.

Jean Arthus

***

Jean(-Marie) Arthus, né le 2 avril 1925 - fusillé le 8 février 1943

Lettre de Jacques Baudry

4fba2103434ac2674f8f9c85f0e76fa7.jpg

Mes pauvres Parents chéris,

On va m'arracher cette vie que vous m'avez donnée et à laquelle je tenais tant.

C'est infiniment dur pour moi et pour vous ! J'ai eu la chance de savoir avant de mourir que vous étiez courageux. Restez-le. surtout ma petite maman, que j'embrasse de tout mon pauvre coeur. Mes pauvres chéris. J'ai accepté le combat, vous le savez. Je serai courageux jusqu'au bout. La guerre sera bientôt finie. Vous serez quand même heureux dans la paix, un peu grâce à moi.

Je veux retourner à Douchy à côté de Pépère et Mémère. J'aurai voulu encore vivre pour vous aimer beaucoup. Hélas, je ne peux pas. La surprise est amère. J'ai eu les journaux. Nous mourons en pleine victoire. Exécution ce matin à 11 heures. Je penserai à vous. À Nicole. Hélas, nos beaux projet d'avenir ! Qu'elle ne m'oublie pas non plus, ni mes Parents. Mais surtout la vie continue pour elle. Qu'elle profite de sa jeunesse. Papa, Maman, mes chéris, qui m'avez tant aimé. Adieu. Je vous étreins bien fort tous trois. Courage. Vivez. Je vous embrasse le plus tendrement pour la vie. Adieu Papa, Maman.

Adieu  Nicole. Vive la France !

Votre  Jacques

***

Jacques Baudry, né le 7 avril 1922 - fusillé le 8 février 1943