25 août 2006
Lionel Jospin
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Lionel Jospin, le recours
Ses atouts.
Lionel Jospin mise sur sa double expérience. L’ancien premier ministre (1997-2002) est d’abord le seul à avoir dirigé une équipe rassemblant toute la gauche de gouvernement et à laquelle ont appartenu plusieurs concurrents probables du premier tour (Dominique Voynet pour les Verts, Jean-Pierre Chevènement pour le MRC, Marie-George Buffet pour le PCF), qu’il faudra bien rassembler au second. Candidat malheureux en 2002, il est ensuite le seul à disposer de l’expérience d’une campagne électorale présidentielle. Enfin, il bénéficie, au sein du parti, du soutien de plusieurs de ses anciens ministres (Daniel Vaillant, Jean Glavany, Martine Aubry) ainsi que du maire de Paris, Bertrand Delanoë.
Ses faiblesses.
Ses adversaires ne cessent de rappeler que Lionel Jospin a officiellement annoncé son retrait de la vie politique en 2002, entre les deux tours de l’élection présidentielle dont il venait d’être éliminé. Dans ce contexte, sa candidature ne peut être envisagée que comme un recours en cas de profonde division du PS. Un profil proche de celui de François Hollande, avec lequel il est, du reste, toujours en contact.
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François Hollande
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François Hollande, la campagne ou la compagne
Ses atouts.
François Hollande est celui qui, depuis près de dix ans, présente la motion majoritaire aux congrès du parti (Brest en 1997, Grenoble en 2000, Dijon en 2003, Le Mans en 2005). Fort de sa légitimité de premier secrétaire, c’est également celui qui a conduit victorieusement le PS à la bataille des élections régionales et européennes de 2004. Il dispose de précieux relais dans les fédérations et rue de Solférino.
Ses faiblesses.
François Hollande dispute avec Laurent Fabius la dernière place dans les sondages. Il est en outre le seul prétendant à ne posséder aucune expérience gouvernementale. Enfin, ses proches, à l’image de François Rebsamen, numéro deux du parti, sont très tentés de rallier la candidature de Ségolène Royal. Et l’homme semble tiraillé entre sa compagne, sa fidélité à Lionel Jospin et son désir de jouer désormais sa propre carte.
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Ségolène Royal
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Ségolène Royal, la star
Ses atouts.
Largement en tête dans les sondages, la candidature de Ségolène Royal s’est imposée de l’extérieur du PS. À en croire les enquêtes d’opinion, la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes serait même la seule en mesure de battre Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle. La candidature d’une femme pourrait en outre répondre à un désir des électeurs de renouvellement du personnel politique. Une posture renforcée, au sein du parti, par le soutien du «rénovateur» Arnaud Montebourg. De fait, les ralliements à Ségolène Royal se multiplient. Qu’il s’agisse d’anciens proches de Lionel Jospin et de François Hollande ou d’une partie des membres du courant «noniste» minoritaire d’Arnaud Montebourg.
Ses faiblesses.
La candidature de Ségolène Royal n’est historiquement pas la plus légitime pour incarner le courant majoritaire du PS, auquel appartiennent également Lionel Jospin, François Hollande et Dominique Strauss-Kahn. Ce que les uns et les autres ne se gênent pas de souligner. Enfin, si cette ancienne partisane de la Constitution européenne ne cache pas son admiration pour le social-libéral Tony Blair, nul ne connaît encore ses idées dans le domaine économique et social.
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Dominique Strauss-Kahn
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Dominique Strauss-Kahn, l'ailier droit
Ses atouts.
Situé, lui, à l’aile droite du PS, Dominique Strauss-Kahn mise, comme Laurent Fabius, sur le débat d’idées pour faire la différence avec les autres candidats à l’investiture. Cet ancien proche de Lionel Jospin a par ailleurs récupéré à son profit les réseaux jospino-rocardiens structurés autour du club Socialisme et Démocratie (Jean-Christophe Cambadélis, Alain Richard, Pierre Moscovici). Enfin, ses partisans présentent sa candidature comme une bonne synthèse entre l’expérience et le besoin de renouvellement.
Ses faiblesses.
Revers de la médaille de cette «synthèse» : les apparitions sporadiques de Lionel Jospin et la tornade Ségolène Royal n’ont pas permis à la candidature de Dominique Strauss-Kahn de véritablement décoller. Enfin, son positionnement à la droite du PS ainsi que ses contacts avec la gauche européenne sociale-libérale (le «nouveau travailliste» Britannique Tony Blair, le centriste Italien Romano Prodi) sont des facteurs qui constituent a priori des handicaps dans un parti globalement plus anti-libéral que ses partenaires européens.
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20 août 2006
Ségolène Royal à Frangy-en-Bresse
Records d'affluence battus, aujourd'hui, pour Ségolène Royal, invitée d'honneur de la 34e "Fête de la rose" de Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire), à une semaine de l'université d'été du Parti socialiste (PS). C'est la seconde fois qu'elle participe à ce rassemblement champêtre annuel. En 1993, la députée de la deuxième circonscription des Deux-Sèvres avait été conviée par le mitterrandiste Pierre Joxe, en tant que représentante des élus PS rescapés du naufrage de la gauche aux élections législatives. Cette fois, reçue par le turbulent Arnaud Montebourg, la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes est la favorite dans les sondages pour être, l'année prochaine, la candidate de son parti à l'élection présidentielle.
Que retenir du discours de Ségolène Royal ?
- le dualisme droite-gauche : "Deux visions de la France et deux conceptions opposées de l'exercice du pouvoir, tel sera dans huit mois l'enjeu de l'élection présidentielle"
- la volonté de s'apporprier des thématiques "délaissés par la gauche" : la "responsabilité individuelle", la "récompense de l’effort" et la réhabilitation de la "valeur travail". Autant de thèmes très présents dans les discours de... Nicolas Sarkozy ! Dans les pas de l'ex-PS Jean-Pierre Chevènement, elle avait déjà affiché sa volonté de ne pas laisser à la droite le monopole de la lutte contre l'insécurité. Ce week-end, elle s'est toutefois nettement démarquée du ministre de l'intérieur sur sa politique de "l'immigration choisie".
- le respect - point commun avec François Bayrou - du vote des Français : "pas question de proposer à nouveau la ratification d'un traité constitutionnel que le peuple français a rejeté" et élaboration d'un nouveau texte "soumis à un référendum populaire"
- la référence à François Mitterrand
Pour le reste, Ségolène Royal en a appelé à "l'unité des socialistes", affirmant : "Ce qui nous rassemble est bien plus fort que ce qui nous sépare sur tel ou tel sujet". De fait, les ralliements à sa probable candidature à l'investiture se poursuivent :
- une partie du courant Rénover maintenant d'Arnaud Montebourg
- la majorité des membres du club Nouvelle Voix de Gaëtan Gorce et Jean-Louis Bianco
- le maire de Dijon François Rebsamen, proche de François Hollande et numéro deux du PS, a affiché, ce week-end, au sein du couple socialiste, sa préférence actuelle pour Ségolène
Sur quelle ligne politique s'est opérée cette fusion entre anciens partisans du "oui" et du "non" au projet de constitution européenne, clivage révélateur, au-delà de l'enjeu européen, de la ligne de fracture, au sein du PS, entre sociaux-libéraux et anti-libéraux ? Mystère ! ..
Certains membres du courant d'Arnaud Montebourg, qui avait fait campagne pour le "non" à la Constitution européenne et refusé de signer la "synthèse du Mans" autour de François Hollande, émettent ainsi des doutes quant à la cohérence politique d'un tel ralliement.
Quant aux autres candidats à l'investiture du PS, ils n'ont pas baissé la garde durant l'été.
Qu'il s'agisse des candidats déjà déclarés à l'investiture :
- le social-libéral Dominique Strauss-Kahn
- Laurent Fabius (qui fête aujourd'hui son anniversaire), passé depuis le référendum européen de l'aile droite à l'aile gauche du PS
- l'électron libre Jack Lang
- François Hollande, l'actuel premier secrétaire
- Lionel Jospin, l'ancien candidat malheureux à l'élection présidentielle
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