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08 décembre 2006

comparaison des programmes UMP et UDF (4)

medium_mariage.jpgQuestions de société

Nicolas Sarkozy et François Bayrou sont tous les deux hostiles au mariage homosexuel mais proposent respectivement, éventuellement en mairie, un "contrat d'union civique" et une "union civile". En revanche, seul François Bayrou se déclare favorable à l'ouverture de l'adoption simple (par opposition à l'adoption plénière) pour les couples de même sexe.

Nicolas Sarkozy propose par ailleurs toute une série de nouveaux droits en direction de publics différents : pré-majorité pour les mineurs entre 16 et 18 ans, droit de vote pour tous les étrangers aux élections locales, opposabilité de certains droits devant les tribunaux (logement, garde des enfants de moins de trois ans, dépendance des personnes âgées, scolarité des enfants handicapés, accès des personnes handicapées aux équipements et aux transports publics), "discrimination positive"...

07 décembre 2006

comparaison des programmes UMP et UDF (3)

medium_impots.jpgDette et impôts

L'UDF et l'UMP veulent tous les deux interdire que le déficit budgétaire résulte des dépenses de fonctionnement et ne l'autoriser que pour financer des dépenses d'investissement. L'UMP avance en outre l'idée libérale d'"introduire dans la Constitution un taux maximum de prélèvements obligatoires à l'échelle de la Nation". Se faisant cette fois plus conservateur que libéral, Nicolas Sarkozy est par ailleurs "pour la suppression des droits de succession". Une idée que le programme législatif de l'UMP, en retrait par rapport à son président, n'envisage que pour "les patrimoines petits et moyens".

Si aucun des deux partis n'envisage de supprimer l'ISF, l'un et l'autre veulent atténuer ses effets sur les classes moyennes supérieures. L'UMP entend "explorer la piste de l'exonération totale ou partielle de la résidence principale". Tandis que François Bayrou propose, à l'inverse, d'instaurer un "taux léger" et, afin de maintenir les rentrées fiscales à leur niveau actuel, de supprimer les "multiples exemptions qui permettent d'y échapper".

06 décembre 2006

comparaison des programmes UMP et UDF (2)

medium_35heures.jpgTravail, emploi et affaires sociales

Ni l'UMP ni l'UDF n'entendent revenir sur la durée légale du travail (35 heures hebdomadaires), mais l'un et l'autre veulent exonérer les heures supplémentaires de charges sociales. L'UDF envisage en outre d'instaurer une prime d'heures supplémentaires de 35% pour tous les salariés, alors qu'actuellement elle est de 10% dans les entreprises de moins de 20 salariés et de 25% dans celles de plus de 20 salariés.

Les deux partis proposent l'instauration d'un contrat de travail unique à droits progressifs et cherchent également le moyen de ne plus faire peser les charges sociales sur le seul travail. Le parti de Nicolas Sarkozy propose de "transférer une partie de la fiscalité portant sur le travail vers la fiscalité écologique". François Bayrou parle également de "fiscalité sur les énergies fossiles", tout en avançant, sans pour l'instant trancher, quatre autres pistes : hausse de la CSG, taxe sur la valeur ajoutée des entreprises, TVA sociale, taxe sur les mouvements financiers inspirée de la taxe Tobin. L'UDF veut par ailleurs offrir aux entreprises la possibilité de créer deux "emplois francs", c'est-à-dire exonérés de charges sociales (à l'exception de 10% pour l'assurance vieillesse).

En ce qui concerne les minima sociaux, l'un et l'autre veulent les et instaurer des contreparties. L'UMP parle ainsi de "contrat unique de solidarité prévoyant des droits et des devoirs (formation, activité d'intérêt général…)". De son côté, François Bayrou évoque l'idée d'une "allocation sociale universelle par points (cumulable et dégressive avec le retour à l'emploi)" et d'une "activité universelle" dans le secteur non concurrentiel (collectivités locales, associations). Le président de l'UDF semble toutefois encore hésiter sur la nature de cette dernière, parlant à la fois de "contrepartie à l'octroi de toute allocation" ou de "rémunération complémentaire" permettant "aux titulaires de minima sociaux d'arrondir leurs fins de mois".

05 décembre 2006

comparaison des programmes UMP et UDF (1)

medium_sarkozybayrou.jpgJe vous propose cette semaine une brève comparaison des programmes de l'UMP (Nicolas Sarkozy) et de l'UDF (François Bayrou).

 

 

Éducation

Les divergences entre l'UMP et l'UDF sont fortes sur le sujet de l'éducation. Le parti de Nicolas Sarkozy veut "donner de l’autonomie aux établissements scolaires". La suppression de la carte scolaire étant présentée comme une "conséquence logique" de cette concurrence entre projets d’établissements. À l'inverse, François Bayrou refuse cette "reconnaissance de la loi du marché dans l'éducation nationale".

Nicolas Sarkozy veut par ailleurs "permettre à tous les parents qui le souhaitent de choisir pour leurs enfants un établissement réservant l'après-midi aux activités sportives, culturelles ou associatives". Tandis que l'UDF insiste, au contraire, sur "le socle de connaissances intangibles" (langue orale et écrite, calcul, bagage culturel).

Enfin, les deux partis veulent instaurer un service civique obligatoire pour les jeunes hommes comme pour les jeunes filles.

13 novembre 2006

candidature Bayrou

Les temps changent. Hier, lors du conseil national de l’UDF, François Bayrou a défendu une conception gaulliste de l’élection présidentielle, insistant en ouverture sur « la dimension personnelle », la « rencontre » et la « confiance » entre le candidat élu et le peuple. Il est loin le temps où, face au général de Gaulle, les centristes étaient de farouches adversaires de l'élection du président de la République au suffrage universel direct ! Il est vrai que ce rendez-vous électoral est le seul capable de remettre en cause le clivage droite-gauche, comme l’ont montré les précédents de 1969 (second tour entre la droite et le centre) et de 2002 (second tour entre la droite et l’extrême droite). Or, telle est justement la volonté politique du président de l’UDF.

« L’élection présidentielle, ce n’est pas une affaire de parti, a poursuivi François Bayrou. Ce n’est pas dans les rangs d’une formation politique qu’une compétition s’organise. » Une allusion critique à la procédure d’investiture interne au PS. Même si « une formation politique a le devoir de dire qui elle soutient », a-t-il précisé. Dans cette perspective, l’UDF a d’ailleurs modifié son règlement intérieur, dans un sens proche de celui de l'UMP, et défini son calendrier. François Bayrou devrait présenter sa candidature à l’élection présidentielle « fin novembre ou début décembre », indique un de ses proches. En tout état de cause avant le 5 décembre, date limite de dépôt des candidatures internes. Ces dernières doivent être présentées par au moins 5% du bureau politique de l’UDF, c’est-à-dire 25 membres. Les 33 000 adhérents de l’UDF seront ensuite appelés à voter par correspondance, avec une proclamation des résultats prévue le 20 décembre. Entre-temps, le président de l’UDF, qui ne disposera alors pas encore du soutien officiel de son parti, tiendra à Lille, le 14 décembre, son premier grand meeting régional de campagne présidentielle.

Dans son discours de clôture, François Bayrou a multiplié les critiques contre Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal (...).

Pour le reste, François Bayrou s’est posé en défenseur d’une « nouvelle synthèse entre modernité et modèle républicain français », synthèse qualifiée de « modèle de résistance au modèle américain dominant sur la planète ». L'intervention du président de l’UDF était par ailleurs ponctuée de références à l’unité nationale et à la singularité du peuple et du « projet » français. Une thématique proche de celle de Jean-Pierre Chevènement, même si les deux hommes divergent sur la question européenne, François Bayrou étant persuadé, lui, que tous les États européens peuvent adhèrer à cette nouvelle synthèse. L'un et l'autre se retrouvent également dans une même volonté de rallier à eux l'électorat contestataire. Une stratégie difficile puisque, contrairement au candidat « républicain de gauche », le centriste a toujours défendu des positions aux antipodes de celles de cet électorat.

C’est au nom de cette défense du modèle républicain français que le président de l’UDF affirme ne pas avoir « aimé la légèreté avec laquelle Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal ont considéré que la carte scolaire devait être jetée aux orties », leur faisant, « au nom de la France », « un procès en abandon du modèle républicain qui nous fait vivre ». Insistant : « Ils se trompent de pays, ils se trompent de modèle, ils se trompent de peuple ». Une différence sur laquelle a également insisté le député Pierre Albertini en présentant l’avant-projet de l’UDF pour les élections législatives, intitulé "La France ensemble". Un titre qui n'est pas sans rappeler le slogan de campagne de Jacques Chirac en 2002 : "La France en grand, la France ensemble"...

 

Laurent de Boissieu

© La Croix, 13/11/2006