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01 mars 2006

Gaullisme et libéralisme

Le président d'Alternative libérale est Édouard Fillias, que j'avais eu l'occasion de cotoyer dans ma jeunesse étudiante...

Si j'ai bonne mémoire - c'était vers 1999 - il faisait alors campagne pour Patrick Devedjian à la présidence du RPR (Édouard Fillias a ensuite créé, non sans succès, l'association libérale Liberté chérie).

 

L'ayant croisé à la conférence de presse de lancement du nouveau parti, voici ce qu'il me dit :

"Je me souviens des débats politiques que nous avions. Je n'étais pas d'accord avec toi lorsque tu disais que le gaullisme était anti-libéral. Finalement, c'est toi qui avait raison."

 

;-)

 

Portrait Françoise de Panafieu

Arrivée, avec 41 % des suffrages exprimés, en tête du premier tour des primaires parisiennes de l’UMP face à Claude Goasguen (23 %), Pierre Lellouche (19 %) et Jean Tiberi (17 %), Françoise de Panafieu est la seule candidate en lice pour le second tour. C’est donc elle qui devrait recevoir l’investiture du parti aux municipales.

 

Cette fois semble la bonne. Aux élections municipales de 2001, Françoise de Panafieu avait déjà fait partie des quatre candidats à l’investiture du RPR. Avant de finalement jeter l’éponge, tout comme Édouard Balladur et Jean Tiberi, face à Philippe Séguin. Seule candidate en lice pour le second tour, après le retrait de Claude Goasguen, c’est elle qui devrait recevoir l’investiture de l’UMP aux prochaines municipales, qui auront lieu au printemps 2008 ou à l’automne 2007, comme le souhaite le ministre de l’intérieur Nicolas Sarkozy. À moins que l’élection présidentielle de 2007 ne vienne rebattre les cartes au sein de l’UMP parisienne… Une hypothèse récusée par Nicolas Sarkozy et Philippe Goujon, président de la fédération UMP de Paris.

Quoi qu’il en soit, Françoise de Panafieu est bien dorénavant, comme l’a reconnu hier Claude Goasguen, président du groupe UMP au Conseil de Paris, « l’opposant numéro un à Bertrand Delanoë ». La gagnante des primaires est tombée dans la politique quand elle était petite. Ses parents, François et Hélène Missoffe, sont tous les deux d’anciens ministres. À la table familiale, Françoise, née le 12 décembre 1948, fréquente les barons du gaullisme, son père étant lui-même un ancien résistant. Et c’est tout naturellement qu’elle prendra la succession familiale au Conseil de Paris en 1979, puis à l’Assemblée nationale en 1986.

Cette femme de caractère, à la chevelure argentée et à l’allure moderne et décontractée, se fait toutefois vite un nom, ou plutôt un diminutif : « Panaf ». Successivement adjointe au maire de Paris en charge des questions périscolaires, de la culture, puis des parcs, jardins et espaces verts, elle est maire du 17e arrondissement de Paris depuis mars 2001. Entre-temps, elle fut en 1995 ministre du tourisme de l’éphémère premier gouvernement d’Alain Juppé. Longtemps élue députée dans la 17e circonscription de Paris, elle se présente en 2002 en dissidente dans le 16e, face au candidat sortant investi par l’UMP, Bernard Pons. Sa victoire fut, selon elle, un premier signe de la volonté de renouvellement des électeurs parisiens, pour laquelle sa qualité de femme est un atout dont elle ne fait pas mystère.

 

Laurent de Boissieu

© La Croix

25 février 2006

Résultats des primaires de l'UMP Paris

Reçu ce soir par SMS, à 23h04, les résultats du premier tour des primaires de l'UMP Paris :

  • 40,7% (4 446 voix) Françoise de Panafieu
  • 23,4% (2 555 voix) Claude Goasguen
  • 19,0% (2 071 voix) Pierre Lellouche
  • 17,0% (1 855 voix) Jean Tiberi

Le second tour opposera donc Françoise de Panafieu et Claude Goasguen.

24 février 2006

Primaires parisiennes de l'UMP

Quittons un instant la préparation de l'élection présidentielle de 2007 pour nous intéresser aux primaires parisiennes de l'UMP (non, ce n'est pas du parisianisme : j'habite moi-même en banlieue !).

Thème par thème, que proposent les quatre candidats (Claude Goasguen, Pierre Lellouche, Françoise de Panafieu, Jean Tiberi) ?

 

Maire de Paris

  • Pierre Lellouche : "un vrai gouvernement municipal démocratiquement responsable de la sécurité, de la santé, du logement, de l’éducation des Parisiens"; "un maire à 100%, sans aucun autre mandat"; entourer le maire de Paris d'un "conseil scientifique" et d’un "conseil des entrepreneurs" composé "des présidents des plus grandes sociétés mondiales, afin d’aider la ville à sélectionner ses objectifs stratégiques pour l’avenir"
  • Françoise de Panafieu : "déléguer des pouvoirs élargis aux maires d’arrondissement (urbanisme, logement, propreté, subventions aux associations locales)"
  • Claude Goasguen : pour un maire "manager" : "Paris, à l’instar de Londres ou d’autres grandes métropoles mondiales, a désormais besoin d’un maire qui ira chercher les investisseurs, les créateurs d’emplois, les forces vives qui redonneront à Paris son statut de ville-monde"

 

Paris-banlieue

  • Pierre Lellouche : contre "la tranchée infranchissable du périphérique" : "bâtir un grand Paris, agrégeant l’espace de l’ancien département de la Seine, donnant à la ville l’espace de respiration, mais aussi la cohérence de sa politique en matière de circulation, de logement, d’emploi"
  • Françoise de Panafieu : dépôt à l'Assemblée nationale d'un projet de loi permettant "un partenariat entre Paris et sa couronne" (Paris est à la fois ville et département, or la loi sur l'intercommunalité ne prévoit des coopérations entre communes qu'au sein d'un même département) et créant de "nouveaux syndicats intercommunaux" dont les domaines d'intervention seront étendus "au logement, à l'urbanisme, aux transports, etc."
  • Claude Goasguen : "création d’une grande agglomération parisienne associant Paris et les communes voisines pour une gestion rationnelle des politiques de déplacement, de logement et environnementales"; "désenclaver Paris par une politique d’inter-communalité avec les communes de l’agglomération"
  • Jean Tiberi : création d'une "structure légère de concertation, d’information, de réflexion" entre Paris et les communes périphériques, "qui se réunirait périodiquement pour traiter notamment des questions de circulation, de transports, d'urbanisme et de logement"

 

Sécurité

  • Pierre Lellouche : pouvoirs de police municipale confiés aux maire de Paris (et non plus au préfet de police)
  • Françoise de Panafieu : "création d’une force urbaine de protection de 3 000 agents" afin de permettre à la police nationale "de se recentrer sur ses missions initiales" (idée déjà défendue en 2001 par Philippe Séguin)

 

Transports

  • Françoise de Panafieu : "poursuivre la couverture du périphérique"; soutien au "projet du métro en petite couronne (dit «Orbital»)"
  • Claude Goasguen : "recouvrir le périphérique et les emprises ferroviaires pour libérer un nouvel espace urbain"; "création de bus internes aux arrondissements"; "création d’une aide à l’achat d’un véhicule familial non polluant pour les familles nombreuses";  "création de lignes de bus internes aux arrondissements"; "reconquête des berges de la Seine en aménageant des promenades paysagées"
  • Jean Tiberi : "prolonger la ligne 10 de la gare d'Austerlitz à la gare de Lyon", "créer une interconnexion RER avec la gare Montparnasse"; "permettre l’utilisation du même ticket sur plusieurs bus en correspondance"; "créer une subvention municipale complémentaire aux utilisateurs de véhicules non polluants"
  • Pierre Lellouche : utilisation de "petits bus électriques"; "création de 5 000 taxis supplémentaires"

 

Logement

  • Pierre Lellouche : "ce n’est pas 4 000 logements par an qu’il faut construire, comme le disent aussi bien Delanoë que mes concurrents, mais bien plus !" : "véritable plan Marshall pour le logement" passant par la "reconquête de 300 000 mètres carrés d’emprise étatique sur Paris", l'"augmentation du coefficient d’occupation des sols (COS) actuel", la "construction accélérée de logements, dont les deux tiers seront réservés en priorité aux classes moyennes" et la "mise en place, enfin, de prêts à taux zéro significatifs, autour de 150 000 euros, au lieu du dispositif à 36 000 euros"
  • Claude Goasguen : "construction annuelle de 4 000 logements en mettant en oeuvre la politique «des trois tiers» : un tiers de logements sociaux, un tiers de logements intermédiaires, un tiers de logements étudiants"; "création d’une aide au logement pour les foyers parisiens en attente d’un logement social"
  • Françoise de Panafieu : "4 000 logements neufs par an, pour toutes les catégories de Parisiens"; urbanisation des 200 hectares des terrains des Batignolles et de la Porte de la Chapelle

 

Emploi

  • Claude Goasguen : "exonérer d’impôts locaux les entreprises qui se créent ou se développent dans Paris"; "développer l’économie de l’intelligence en associant les universités, les laboratoires de recherche et les PME innovantes au sein de pôles de recherche"
  • Françoise de Panafieu : "création de pôles de compétitivité dans les domaines des biotechnologies et de la santé"; "mise en place dans chaque arrondissement d’une maison de l’emploi"
  • Pierre Lellouche : récupération des "terrains de la Porte de Versailles pour y créer un grand pôle de haute technologie et de recherche"

 

 

Social

  • Claude Goasguen : "octroi systématique de la carte Paris Famille dès le troisième enfant"; mise en place des "médiateurs de la solidarité parisienne" : "ces bénévoles, en lien direct avec les centres communaux d’action sociale, assisteront trois personnes âgées, fragilisées, souffrant d’isolement, et partageront avec elles des moments de vie"
  • Jean Tiberi :  "rétablir l’accès de la carte Paris Famille aux classes moyennes"

 

Culture

  • Jean Tiberi : création d’un "grand festival des arts de la rue à Paris au mois de juillet" et pour les cirques, "cantonnés à la périphérie de Paris", d’une "grand parade annuelle, qui traverserait Paris"; lancement d'un "mois de la bande dessinée"; création d’un "centre des cultures contemporaines, dévolu aux cultures étrangères vivantes"; construction d’une "grande salle de concert symphonique» et d’une "grande médiathèque centrale pour les Parisiens"
  • Claude Goasguen : création de la Fête du théâtre sur le modèle des fêtes de la musique et du cinéma
  • Françoise de Panafieu : "réalisation d’un grand auditorium digne du rang culturel de Paris"
  • Pierre Lellouche : doter Paris "d’un vrai centre d’exposition à Villepinte"

 

Les atouts

  • Jean Tiberi : défense de son bilan et des projets qui ont été "conçus et financés" lorsqu'il était maire de Paris (1995-2001) : "ce que les socialistes se vantent d’avoir aujourd’hui accompli de positif à Paris doit tout à l’action que Jacques Chirac puis moi-même avons menée à la tête de Paris", "notre gestion financière de la collectivité parisienne a été reconnue, de l’aveu même de l’audit commandité par les socialistes, comme exemplaire", "nous avons su gérer Paris. Reprenons ensemble ce parcours"
  • Claude Goasguen : "proche de Nicolas Sarkozy", "l’élection présidentielle de 2007, derrière Nicolas Sarkozy, sera pour nous un tremplin"; "recours au référendum et aux audits assurant la transparence des décisions municipales" : "la droite parisienne a beaucoup à se faire pardonner des électeurs", "les Parisiens ont besoin de se reconcilier avec un droite touchée par l’image des affaires d'avant 2001"
  • Pierre Lellouche :  il ne s’agit "pas de désigner le «super maire» des huit arrondissements de droite, que nous détenons déjà", "l’Est qu’il faut gagner, et bien, je le connais : j’en viens !"; organisation, "dans le premier trimestre 2007", d'un "référendum interne" des adhérents de l'UMP sur "l’idée d’un Grand Paris et d’un Maire à part entière, et non d'un maire partiel"; proposer "une vraie alternance", "une rupture", "et non une simple restauration"; "ne pas céder à l’«effet Ségolène» ambiant"
  • Françoise de Panafieu : en tête à droite dans les sondages; la majorité des électeurs parisiens sont des femmes

 

sources : entretiens avec les candidats, publications des candidats, Le Magazine de L'Union suppléments parisiens aux numéros 23 (10 novembre 2005), 24 (2 janvier 2006) et 25 (10 février 2006)