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24 avril 2008

Pschitt !

1005957536.jpgJe n'ai pas reconnu Nicolas Sarkozy, ce soir, lors de son intervention télévisée. Où est passé l'animal politique que nous connaissions ? À croire qu'il n'est bon qu'en campagne électorale, dans la confrontation.

D'un côté une perte d'offensivité. De l'autre un ton qui n'est pas (encore ?) celui de ses prédécesseurs. Le costume semble toujours trop grand.

Sur le fond, Nicolas Sarkozy a par ailleurs perdu pied sur plusieurs sujets, incapable de quitter la surface pour aller au fond des choses : sur le pouvoir d'achat et la "paquet fiscal" (face à un David Pujadas très bon), sur la SNCF (utilisation du dividende de l'État, actionnaire unique), sur les travailleurs clandestins (confusion hallucinante entre régularisation et naturalisation) ou sur la laïcité (face à un Yves Calvi moins percutant que dans ses propres émissions). Enfin, en restant nez dans le guidon le président de la République a finalement échoué dans sa volonté de mettre en perspective, de donner sens à ses réformes. Et quand il s'excuse sur la forme (la communication), c'est pour mieux éluder le débat de fond.

 

Zooms :

- sur les retraites : en faisant croire qu'il n'y a que trois solutions (diminuer les pensions, augmenter les cotisations sociales ou le nombre d'annuités de cotisation), Nicolas Sarkozy a un peu vite écarté la recherche d'un mode alternatif de financement (une vraie rupture, pour le coup !) : hausse de la CSG, "TVA sociale", contribution sur la valeur ajoutée (ou "CSG entreprise")...

- deux absences stupéfiantes relevant pourtant du domaine dit réservé du président de la République : aucune allusion à la réintégration de la France dans les commandements intégrés de l'OTAN, alors qu'il s'agit là d'une véritable rupture, ni à la réforme des institutions, alors que le projet de loi constitutionnelle a été adopté ce mercredi en Conseil des ministres. À trop vouloir prendre la place du chef du gouvernement et parler de tout, on en oublie d'être chef de l'État.

21 avril 2008

Présidence des communautés urbaines

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Avec l'élection des présidents des communautés urbaines s'est déroulé le "troisième tour" (ou même "cinquième tour"* !) des élections municipales :

 

Passent à gauche :

- Communauté urbaine d'Alençon : Alain Lambert (UMP) -> Joaquim Pueyo (PS)

- Communauté urbaine de Marseille (Marseille Provence Métropole) : Jean-Claude Gaudin (UMP) -> Eugène Caselli (PS)

- Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) : Robert Grossmann (UMP) -> Jacques Bigot (PS)

 

Restent à gauche :

- Communauté urbaine de Bordeaux (CUB) : Vincent Feltesse (PS)

- Communauté urbaine de Brest : François Cuillandre (PS)

- Communauté urbaine de Cherbourg (CUC) : Bernard Cauvin (PS) -> Bernard Cazeneuve (PS)

- Communauté urbaine Creusot Monceau : Jean-Claude Lagrange (PS)

- Communauté urbaine de Dunkerque : Michel Delebarre (PS)

- Communauté urbaine de Lille (CUDL) : Pierre Mauroy (PS) -> Martine Aubry (PS)

- Communauté urbaine de Lyon (Grand Lyon) : Gérard Collomb (PS)

- Communauté urbaine du Mans : Jean-Claude Boulard (PS)

- Communauté urbaine de Nantes (Nantes Métropole) : Jean-Marc Ayrault (PS)

 

Reste au centre :

- Communauté urbaine d'Arras : Jean-Marie Vanlerenberghe (MoDem)

 

Reste à droite :

- Communauté urbaine de Nancy (Grand Nancy) : André Rossinot (UMP-RAD)

 

* premier tour des élections municipales; second tour des élections municipales; élection des maires; élection des délégués intercommunaux; élecion des présidents des intercommunalités

17 avril 2008

Je n'ai pas lu Césaire

Aimé Césaire est mort. Tout le monde lui rend hommage. Des voix sélèvent pour demander son entrée au Panthéon.

Mais combien ont vraiment lu ses oeuvres? Pas moi, je l'avoue. Je suis assez hermétique à la poésie, que ce soit celle d'Aimé Césaire, d'Arthur Rimbaud ou de Jules Supervielle.

Et combien savent vraiment ce que représente le concept de "négritude", à la limite de la promotion du multicuralisme et d'une vision essentialiste de l'individu réduit à sa couleur de peau et enfermé dans sa race supposée (concept racialiste d'"identité noire", tout aussi insupportable pour un humaniste que celui d'"identité blanche" - celui qui se dit "fier d'être noir" m'inquiète donc tout autant que celui qui se dit "fier d'être blanc").

Non, d'Aimé Césaire je ne connais que le parcours politique du maire de Fort-de-France qui démissionna du PCF en 1956 pour fonder ensuite un parti politique autonomiste.

"Mon" Aimé Césaire à moi, ce n'est cependant pas le président du Parti Progressiste Martiniquais (PPM). "Mon" Aimé Césaire à moi, c'est le député de la nation qui défendit au Parlement la loi de départementalisation du 19 mars 1946. La France tournait alors enfin le dos au colonialisme en Martinique.

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09 avril 2008

Vous avez dit godillots ?

2091226763.jpgEn deux jours, à l'occasion de deux scrutins publics, des députés ont montré ce que signifiait avoir des convictions.

Mardi, le député Nicolas Dupont-Aignan (ex-UMP) a voté la motion de censure sur la politique atlantiste de Nicolas Sarkozy, ravivant une flamme gaulliste sur le point de s'éteindre.

Mercredi, dix députés UMP (Jean-François Chossy, Dino Cinieri, René Couanau, François Grosdidier, Christophe Guilloteau, Jacques Le Nay, Damien Meslot, Yves Nicolin, Daniel Spagnou et François Vannson) et un député Nouveau Centre (Pierre Lang) ont voté contre le projet de loi relatif aux organismes génétiquement modifiés (OGM) ...parlementairement modifié par le Sénat puisque la secrétaire d'État chargée de l'Écologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, ne reconnaissait plus son texte !

Tous les députés ne sont donc pas des godillots...

08 avril 2008

D'une motion l'autre

1982313475.jpgUne motion de censure a été déposée par 205 membres du Groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche (SRC) et 23 membres du Groupe de la gauche démocrate et républicaine (GDR) pour dénoncer l'"alignement atlantiste global" et "l'obsession atlantiste" de Nicolas Sarkozy. En cause : le projet de réintégrer la France dans le commandement intégré de l'OTAN.

Or une motion de censure a déjà été discutée sur la question de la participation de la France aux structures militaires intégrées de l'OTAN. C'était les 19-20 avril 1966, après la décision de Charles de Gaulle... de les quitter. À l'époque, la motion de censure avait été déposée par 40 membres du Groupe socialiste et 9 membres du Groupe du Rassemblement démocratique (dont François Mitterrand), précisément pour s'opposer à ce retrait ! "Le nationalisme déchaîné ne nous vaudra ni grandeur ni indépendance", avait alors dénoncé l'orateur socialiste, Gaston Defferre. La motion de censure, à laquelle s'était rallié le Groupe du Centre démocratique qui souhaitait "que l'unité atlantique soit maintenue", n'avait recueilli que 137 voix (la majorité requise étant de 242 voix).

Le Groupe communiste avait, en effet, refusé de la voter. "Une motion de censure qui vise le seul aspect positif de la politique gaulliste aura le fidèle soutien sans réserve de fieffés réactionnaires et d'ultras américains comme Lecanuet, expliquait dans L'Humanité Étienne Fajon (membre du bureau politique du PCF). Elle ne saurait avoir en même temps le nôtre".