24 mars 2011
[Message de service]
Cela tombe très très mal:
- mardi soir, pas de connexion Internet à cause d'une maintenance de mon FAI.
- mercredi soir, impossible de démarrer mon ordinateur perso (avec toutes mes données politiques...):
"WINDOWS n'a pas pu démarrer car le fichier suivant est manquant ou endommagé: <Racine Windows>/system32/hal.dll Veuillez réinstaller une copie du fichier ci-dessus".
(peut-il y avoir un lien entre les deux? que faire, sachant qu'XP était préinstallé à l'achat et que je n'ai pas de CD-ROM?)
Bref, je n'ai pas pu exploiter toutes les données collectées pourtant cette année de façon plus rapide que ma méthode habituelle grâce à Pierrick P. (que je remercie encore!).
J'ai juste mis en ligne cette nuit quelques cartes réalisées sur mon ordinateur portable pro:
Cartes des résultats départementaux du PS aux élections cantonales
Carte des résultats départementaux de l'UMP aux élections cantonales
Carte des résultats départementaux du FN aux élections cantonales
Carte des résultats départementaux d'Europe Écologie Les Verts (EELV) aux élections cantonales
(en attente d'affiner les résultats pour le Front de Gauche)
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16 mars 2011
Défendre la République, c'est décontaminer la pensée FN?
Ancien membre de la Fondation Marc-Bloch, je me suis senti, à mon très modeste niveau, visé par l'article publié dans Le Nouvel Observateur du 10 mars sous la plume d'Ariane Chemin ("Ils décontaminent la pensée FN" 1 2). J'ai préféré laisser la parole aux principaux intéressés (étudiant, je n'étais qu'un adhérent de base de la Fondation). Je vous invite donc à lire la réponse de Philippe Cohen (Le Pen, le Nouvel Obs et Marianne: une leçon d'histoire) et d'Élisabeth Lévy (C'est moi, la peste brune?), ainsi que celle du toujours excellent Jean-Paul Brighelli ("Je fais, tu fais, nous faisons le jeu du FN...").
Il m'a finalement paru utile de livrer au débat mes propres petites mises au point.
1. Ma consœur cite dans la famille des "républicains des deux rives" Philippe Séguin, Charles Pasqua, Jean-Pierre Chevènement et Philippe de Villiers. Or, ce dernier n'en fait pas partie: cet ancien membre de la composante libérale de l'UDF est un national-libéral et non un national-républicain. L'alliance, ou pas, avec Philippe de Villiers, a d'ailleurs toujours été un sujet de débats entre partisans d'une ligne strictement nationale-républicaine et partisans d'un rassemblement souverainiste (donc ouvert aux souverainistes non républicains); je me contenterai de rappeler quelques épisodes de ce débat récurrent:
- la préparation de la liste de Charles Pasqua aux élections européennes de 1999, qui devait originellement être ouverte à la gauche républicaine (Jean-Pierre Chevènement, Max Gallo, Régis Debray).
- les débats internes au Rassemblement pour la France (RPF) lors de la rédaction de la charte du parti (au passage, la ligne de clivage ne passait pas entre pasquaïens et villiéristes mais à l'intérieur des pasquaïens, entre une aile droite - Jean-Jacques Rosa, Pierre Monzani et Jean-Charles Marchiani - et une aile gauche - Paul-Marie Coûteaux, William Abitbol et Jean-Christophe Comor).
- la candidature de Jean-Pierre Chevènement à l'élection présidentielle de 2002, avec la tentative de Paul-Marie Coûteaux de rapprocher Jean-Pierre Chevènement et Philippe de Villiers.
2. Ma consœur écrit que "Jean-Pierre Chevènement porte sur ses épaules la défaite de Lionel Jospin" à l'élection présidentielle de 2002. Comme j'ai déjà eu maintes fois l'occasion de l'écrire, ce n'est absolument pas mon analyse: la défaite de Lionel Jospin est bien plus politique (l'électorat populaire se détournant d'un PS rallié à l'Europe néolibérale depuis le milieu des années quatre-vingts) que mécanique (multiplication des candidatures "à gauche"). "Lorsque le Sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt"...
De fait, le populisme d'extrême droite progresse en Europe davantage au détriment d'une gauche sociale-démocrate convertie au social-libéralisme que de la droite libérale-conservatrice. L'intérêt de la candidature de Jean-Pierre Chevènement était d'ailleurs de proposer une alternative (une troisième voie "au-dessus de la droite et de la gauche telles qu'elles sont devenues") qui ne soit pas extrémiste. Sur la forme, cette alternative populiste et républicaine s'est même en quelques sortes retrouvée à l'élection présidentielle de 2007 dans la contestation populiste et démocrate de François Bayrou (relire à ce sujet son livre Au nom du tiers état, Hachette, 2006).
3. Ma consœur écrit que demeure "une troupe d'électeurs suffisante - on l'a vu en 2002 - pour faire turbuler le système et modifier le premier tour de l'élection présidentielle". Elle commet là une erreur d'interprétation. Pour Jean-Pierre Chevènement, faire "turbuler" le système c'était "en mars" atteindre 15% des intentions de vote dans les sondages et qu'en même temps l'un des deux sortants (cohabitation Chirac-Jospin) descende en-dessous de la barre des 20% afin finalement d'être qualifié au second tour le 21 avril. Bref, la troupe d'électeurs n'a en réalité pas été suffisante en 2002...
4. Ma consœur écrit que "depuis 2005, l'anti-pensée unique est devenue dominante".
Première question: qu'est-ce que la pensée unique? Elle a été définie en 1998 par Henri Guaino, dans L'Humanité: "La pensée unique est ce compromis passé entre les rentiers, certains héritiers de Mai-68 et les technocrates, qui débouche sur la haine de l'État, l'apologie du chacun pour soi et l'argent-roi. En d'autres termes, un mélange de conservation réactionnaire, de libéralisme et de libertarisme, qui pourrait se formuler ainsi : la loi de la jungle, plus la morale du possédant, plus l'élitisme... Le programme est clair: l'être humain est considéré comme un moyen, le travail comme une variable d'ajustement, l'exclusion comme un mode de régulation, la France comme une entreprise qui vivrait au-dessus de ses moyens. Sous-entendu: il y aurait trop de redistribution, trop de protection sociale, trop de services publics... Quant au triomphe de la pensée unique, on peut le voir dans la prise de pouvoir d'une élite qui cherche à sortir du carcan de la solidarité nationale, du modèle républicain et de la souveraineté populaire..."
Bref, la dénonciation de la pensée unique - qu'Alain Minc revendiquait comme "cercle de la raison" - se situe sur le terrain économique et social (franc puis euro forts, libéralisations, désindustrialisation, délocalisations, etc.). Or, Ariane Chemin explique qu'"en focalisant le débat sur leurs thèmes fétiches - l'identité française, l'État, l'islam -, [les intellectuels souverainistes] ont irrigué le champ politique qui court de Sarkozy à [Marine Le Pen]". Voyons de plus près.
"L'État", c'est certain.
"L'identité française", pourquoi pas, à condition qu'il s'agisse d'une référence à ce qui caractérise, pour reprendre l'expression du Conseil constitutionnel, les "principes inhérents à l'identité constitutionnelle de la France" (gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple; République indivisible, laïque, démocratique et sociale). Est-ce vraiment ce qu'à en tête ma consœur? Je n'en ai pas l'impression, loin de là...
"L'islam", là, c'est carrément un contresens sur la notion de pensée unique. Ce contresens devient une contrevérité comique quelques pages auparavant, lorsque Laurent Joffrin écrit que sont notamment visés par les dénonciateurs de la pensée unique "les partisans archaïques de la République sociale"!
Cette polémique m'a donné l'heureuse occasion de me plonger dans mes archives. Et de retrouver un article du Monde, daté de mai 1998, sur les "nationaux-républicains" de "la toute nouvelle Fondation Marc-Bloch". "De Jean-Pierre Chevènement à Charles Pasqua, les pourfendeurs de la pensée unique, de la construction européenne et du mondialisme mettent en avant la défense des idéaux de la République et de la nation", écrivaient Raphaëlle Bacqué et ...Ariane Chemin. J'ai beau relire cet article, je n'y trouve aucune trace de ces soi-disant "thèmes fétiches", de l'absolutisation de l'identité nationale au rejet de l'islam. Il y a donc quelque part un problème dans le travail journalistique de ma consœur, soit hier soit aujourd'hui...
Seconde question: la pensée unique est-elle dominante? Je ne dois pas vivre dans la même France qu'Ariane Chemin! D'une part, je n'ai pas l'impression que les partisans d'une "autre politique" - d'Emmanuel Todd à Jean-Luc Gréau en passant par Jacques Sapir - dominent le paysage intellectuel et médiatique. D'autre part, je n'ai pas l'impression que les candidats qu'y s'en réclament peu ou prou soient en mesure d'être élus à la présidence de la République, qu'il s'agisse du républicain de gauche Jean-Luc Mélenchon (autour de 5-6% des intentions de vote dans les sondages) ou du gaulliste Nicolas Dupont-Aignan (1-2%). Reste le cas Marine Le Pen.
5. Marine Le Pen, républicaine?
Venons-en au fond de l'article. Le raisonnement d'Ariane Chemin (et d'un Jean-Michel Aphatie parlant de "la ligne Marianne Le Pen") est simple. La Fondation Marc-Bloch défendait la République indivisible, laïque, démocratique (souveraineté nationale) et sociale telle qu'issue du Conseil national de la Résistance. Marine Le Pen importe aujourd'hui cette référence dans ses discours. Donc la Fondation Marc-Bloc aurait "décontaminé le pensée FN". Curieux raisonnement.
Tout d'abord, tout véritable antilepéniste ne pourrait que se féliciter si Marine Le Pen, en rupture avec l'orientation historique du FN, adoptait une telle ligne, plus rien ne justifiant alors le "cordon sanitaire" autour de son parti. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le démontrer sur ce blog (ici ou là), ce n'est toutefois pas le cas, le FN demeurant antirépublicain au moins dans sa conception de la communauté nationale (différentiation entre les "Français de souche" et les Français issus de l'immigration).
Ensuite, le raisonnement consistant à affirmer qu'une idée ou qu'un sujet deviendrait infréquentable dès lors que l'extrême droite s'en saisirait me semble particulièrement contre-productif et surtout dangereux. C'est même, selon moi, là que réside le véritable piège. Je l'écrivais dès janvier 2010: "Après avoir abandonné dans les années quatre-vingt la Nation à l'extrême droite, pourquoi faut-il qu'aujourd'hui la droite et la gauche de gouvernement lui abandonnent la République?". En réalité, ce raisonnement est bien pratique, car il permet aux chiens de garde de la pensée unique de disqualifier toute pensée alternative au néolibéralisme en la marquant au fer rouge du sceau de l'extrême droite.
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21 juin 2010
Alain Finkielkraut et l'équipe "de France"
Tout est dit !
"...Une bande de onze petites frappes, ça ne fait pas une équipe qui nous représente..."
"...On voit l'esprit de la cité se laisser dévorer par l'esprit des cités..."
"...On ne peut pas sélectionner en équipe de France des gens qui se foutent de la France..."
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18 juin 2010
Ce que signifie pour moi le 18 Juin
Sollicité par Jean Charbonnel, ancien ministre de Charles de Gaulle et de Georges Pompidou, pour sa lettre politique, j'ai accepté de lui livrer en toute indépendance ma vision du 18 Juin. Voici le texte que je lui ai donné :
"Il est des dates dont on est imprégné dès sa première initiation à l'Histoire de France. Le 18 Juin en fait partie pour moi, comme certainement pour beaucoup de Français y compris des jeunes générations. Inutile, d'ailleurs, d'en préciser l'année. Un privilège rare dont bénéficient surtout les jours fériés liés à l'Histoire de la nation : 8 mai (1945), 14 juillet (1790, Fête de la Fédération), 11 novembre (1918).
Le 18 Juin a longtemps été intuitivement associé dans mon esprit à une rupture : il y eut un avant et un après 18 juin 1940. Comme il y avait eu un avant et un après 1789.
Aujourd'hui, le 18 Juin est cependant davantage associé pour moi à l'idée de continuité.
En juin 1940, le général de Gaulle n'est certes pas le seul à avoir dit NON au fatalisme, à l'Armistice et à l'Occupation : sans son Appel sur les ondes de la BBC, il y aurait bien entendu eu des Résistants (il y en eut d'ailleurs dès le 17 juin), voire une Résistance. Mais il n'y aurait sans doute pas eu une France libre, incarnation de la continuité française.
La signification profonde du 18 Juin, c'est en effet que la France n'est pas à Vichy mais à Londres. Si des Français ont accomplis l'irréparable en étant complice du processus de déportation et d'extermination des juifs, la France, elle, poursuivait bien le combat contre l'Allemagne.
C'est à l'Appel du général de Gaulle que nous le devons. Invoquer la responsabilité de la France dans le crime contre l'Humanité jugé au Tribunal de Nuremberg, comme cela a pu être fait jusqu'au plus haut sommet de l'État, c'est donc nier le 18 Juin, acte fondateur du gaullisme."
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07 juin 2010
Rama Yade : retour de bling-bling ?
"J'attends que l'équipe de France nous éblouisse par ses résultats plutôt que par le clinquant des hôtels". Comment ne pas être d'accord avec Rama Yade ?
Sauf que la secrétaire d'État chargée des Sports s'expose du coup à un retour de bling-bling...
Ayant suivi Nicolas Sarkozy, à l'époque ministre de l'Intérieur, lors d'un déplacement au Bénin en mai 2006, un détail m'avait étonné : trois chambres triple avaient été réservées au Novotel de Cotonou (hors celle de Nicolas Sarkozy, qui, pour des raisons de sécurité, ne figurait pas sur la fiche des chambres de l'hôtel).
Les deux premières pour les anciens ministres Pierre Méhaignerie et Éric Woerth.
La troisième pour une jeune femme à l'époque encore inconnue du grand public : Rama Yade, secrétaire nationale de l'UMP chargée de la francophonie.
Cela dit, ce choix ne venait peut-être pas d'elle, et je ne sais pas comment elle l'avait personnellement accueilli.
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