17 avril 2012
Profession de foi d'Eva Joly
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20 mars 2012
Qui se cache derrière Jacques Cheminade?
Jacques Cheminade est de nouveau le candidat surprise de l'élection présidentielle de 2012, comme en 1995.
Faut-il le considérer comme un candidat comme les autres? Difficile selon moi en raison de l'opacité qui entoure le mouvement qu'il représente, successivement actif en France sous la dénomination du Parti Ouvrier Européen (POE), de la Fédération pour une Nouvelle Solidarité (FNS), puis de Solidarité et Progrès (SP). Point commun: la revue Nouvelle Solidarité.
À l'origine se trouve un homme politique nord-américain: Lyndon LaRouche, ancien trotskiste (Socialist Workers Party), puis fondateur en 1968-1969 du National Caucus of Labor Committees (NCLC) et candidat aux élections présidentielles américaines successives (cf. Lyndon LaRouche Political Action Committee), soit en tant qu'indépendant soit en participant à la primaire du Parti démocrate.
1) Qui se cache derrière Nouvelle Solidarité?
-> un mouvement d'extrême droite?
"...ses liens avérés avec l'extrême droite américaine, et les multiples déclarations antisémites de ses dirigeants américains permettent de l'analyser comme une composante de l'extrême droite isolationniste, écrivent Jean-Yves Camus et René Monzat (1). En France, en revanche, la presse du POE ne véhicule pas de tels dérapages, ce parti est nettement hostile au Front national et il choisit de préférence des alliances ponctuelles, dans le cadre de ses campagnes contre la drogue ou pour l'armée, avec certains secteurs des partis de la droite classique".
Le Centre de données socio-politiques (CDSP), créé par la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) et par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), classe également dans ses fichiers de résultats électoraux les cheminadistes à l'extrême droite.
-> des liens avec des services de renseignements?
"Ses rapports, depuis 1977 au moins, avec la Defense lntelligence Agency américaine, puis avec différents responsables des services secrets américains ou membres du Conseil national de sécurité, le font plus participer au monde du renseignement qu'à celui de la politique", poursuivent Jean-Yves Camus et René Monzat (1).
Dans un autre ouvrage (2), le journaliste René Monzat démontre ainsi le parallèle entre les prises de position de Lyndon LaRouche, de la Defense lntelligence Agency (DIA) et du lobby militaro-industriel américain. La DIA représente le renseignement militaire face à la Central Intelligence Agency (CIA), "l'une des têtes de Turc permanentes du POE", souligne l'auteur. Expliquant que "quand il attaque la CIA, il ne vise pas l'ensemble des renseignements américains, comme font les gens de gauche, mais il participe de l'hostilité des renseignements militaires à l'encontre de la seule CIA".
René Monzat signale en outre en mars 1984 une publicité pour l'Executive Intelligence Review (EIR, publiée par Lyndon LaRouche) signée par "Norman Bailey, ancien assistant spécial du président Reagan pour les affaires de Sécurité nationale": "Environ un an après que j'eus rejoint le Conseil de sécurité national, j'ai été contacté par des représentants de Lyndon LaRouche. J'ai accepté de les rencontrer, et les ai rencontrés à plusieurs reprises par la suite. J'ai trouvé ceci utile, tout simplement parce qu'ils ont à mon avis l'un des meilleurs services de renseignement privés du monde."
2) Les idées politiques de Nouvelle Solidarité: rupture et continuités.
-> rupture: les références idéologiques
Aujourd'hui, les références politiques de Jacques Cheminade sont essentiellement Franklin Delano Roosevelt, Charles de Gaulle, Jean Jaurès et Pierre Mendès France. Dans sa profession de foi pour l'élection présidentielle de 1995, par exemple, figuraient deux citations: l'une de Jaurès ("Tout individu humain a droit à l'entière croissance"), l'autre de De Gaulle ("La politique de la France ne se fait pas à la corbeille").
"Nous ferons ce que Karl Marx, Rosa Luxembourg et Lénine auraient fait aujourd'hui", proclamait pourtant à l'origine Nouvelle Solidarité (12 avril 1975), qui militait à l'époque pour des "gouvernements ouvriers, composés essentiellement des PC, PS et des syndicats" (René Monzat, op. cit., page 247).
Sur le plan idéologique, la rupture est donc totale.
-> continuité: le conspirationnisme
Dans un article intitulé "Les deux conspirations" et publié le 19 décembre 1977, Lyndon LaRouche explique sa vision du monde. Selon lui, "deux ensembles de réseaux" ayant "une continuité sans faille à travers l'histoire" se disputent le destin des hommes. Leur origine "remonte à environ 3.000 ans, au zénith de la culture phénicienne". D'un côté, "les réseaux anti-humanistes, dont le centre spirituel depuis plus de deux cents ans est la Cité de Londres. L'objectif politique de ces derniers est l'instauration d'un ordre mondial antirépublicain contrôlé soit par un véritable empire, soit par l'intermédiaire d'un 'concert de nations' régi par Londres dans le même but qu'un ordre impérial". De l'autre, des réseaux caractérisés par "leur humanisme néo-platonicien" et ayant "pour objectif politique déterminant la réalisation de l'hégémonie mondiale d'un système œcuménique de républiques humanistes souveraines". Pour conclure, Lyndon LaRouche précisait que ses propres "comité ouvriers d'aujourd'hui sont un élément organique de la même conspiration qui a organisé et dirigé la Révolution américaine, puis a rédigé la Constitution des États-Unis". La dénonciation de l'"oligarchie financière" ou de "l'empire de la City et de Wall Street" figure encore en bonne place dans le programme présidentiel de Jacques Cheminade.
Entre services de renseignements et conspirationnisme, dans son livre The power of reason: a kind of autobiography (1979, New Benjamin Franklin House) Lyndon LaRouche voit la main des services secrets partout, de l'extrême gauche anarchiste à l'extrême droite nazie (pages 107-111):
It is a simple matter of fact that Bakunin's anarchist international was created through Rothschild funding and coordination (primarily), and that it was British intelligence which maintained the anarchist organizations, and employed them as the principal terrorist force of the period from the 1870s into the First World War. It is ironical, but not accidental, that the same Switzerland bases and financial conduits used for anarchist assassins then are providing logistical bases for international terrorism in Europe today.
British operations against Karl Marx and his influence were an outgrowth of Marx's role in the U.S. Civil War - and not the events of the Paris Commune. The Bakunin project, launched through Rothschild's, including Rothschild funding of Bakunin through conduit Alexander Herzen, was a central feature of that effort.
The Bakunin and associated projects for containing Marx - short of the political penalties of martyring him - were complemented by British creation of the Socialist International.
Every continental radical grouping was on the string of financial networks allied to the City of London. The sudden creation of the Bakunin anarchist international was effected through (chiefly) Rothschild networks, which deployed agents under their control, with appropriate funding. In Germany, both the Lassalleans and Eisenachers were under control of different channels of financial networks coordinated from London.
It is to be emphasized that the "left" so controlled by British-centered networks is at best a Hobbesian alliance of "left forces." Bitterly competitive in respect to franchises for "gate receipts," and for favors from above, the various groupings, both competing parties and factions within parties, would chiefly prefer to cut one another's throats rather than ally. The essential form of organization of these parties, leagues, factions, and so forth is not defined by differences of principle, but by the bureaucratically organized following of individual personalities or groups of personalities.
However, the fact that the small seed-crystals of such parties, leagues, circles, factions are deployed to recruit from certain strata and according to certain propaganda and tactical postures has the effect of enslaving the leadership of those groupings to the policy profiles the organizations acquire as "traditions" in that way.
The truth of the matter is reflected in the commonplace position and function of "intellectuals" in such groupings. The relationship of British intelligence agent August Bebel to Eduard Bernstein, Karl Kautsky, and associates in the German Social Democracy is paradigmatic.
During recent years, public knowledge has been shocked by the publication of documents proving that August Bebel was a British spy, pure and simple, during the concluding period of his life. What was shocked by these disclosures was nothing but an ingenuousness which had. not already recognized Bebel as a British agent from the standpoint of conclusive evidence provided by Behel's practices and policies as SPD leader. Bebel was working openly for the same geopolitical policies as Lord Milner, Mackinder and Haushofer. Ebert, Scheidemann, and Noske did not become British agents during the postwar period; they were British agents under British agent Bebel.
The case of Eduard Bernstein exemplifies another important feature of the arrangements.
It is usually cheerfully assumed that Eduard Bernstein came under the influence of the Fabian Society in London, and so became a British agent-of-influence after the death of Friedrich Engels. How naive!
Bernstein was an outright British intelligence operative, even while Engels was alive. This aspect of Bernstein did not begin during the 1890s. If one troubles to trace his career from Germany, via Switzerland, into London, one finds the associations and correlated political evidence of his practice and doctrines which establish his true credentials from his youth.
A competent political-intelligence institution does not plant an agent-in-place into an organization it wishes to influence or control by such means by instructing the plant to overtly wreck the premises from the moment of his entry. Nor does such an institution cultivate a thorough knowledge of the plant's role in the plant's mind from the outset. Rather, usually, a person combining certain inclinations and also subject to efficient strings held by the controller is encouraged to pursue a career in the targeted organization.
There is a parallel to the case of the Nazi organization in this practice. Rudolf Hess, Hermann Goering, Heinrich Himmler, Rosenberg, and so forth, did not spontaneously join the fledging Nazi organization of Bavaria. They were assigned to join it, or encouraged to join it, by top political-intelligence operatives for the ruling house of Bavaria, the Wittelsbachs.
The Wittelsbachs were British clients and British agents-of-influence. Major-General Professor Karl Haushofer, in cooperation with British agent Houston Chamberlain, selected Hitler to head the Nazi organization. Haushofer directed the writing of Hitler's Mein Kampf, and assigned his own personal aide, Rudolf Hess, to Hitler. Haushofer was nominally a political-intelligence operative for the Wittelsbach House, but with the closest relationship to ruling circles of British intelligence, and so much an agent for British geopolitical doctrines and policies that he was in fact a British agent. All of the inner circle of the original, Bavarian kernel of the Nazi Party were assigned to Hitler by the Wittelsbach political intelligence circles in a manner not too different from Bernstein's entry into the Social Democracy.
René Monzat relate également que lorsqu'une tempête éclate en Europe en 1975-1976, le POE avance "l'hypothèse très vraisemblable que cet ouragan a été délibérément et artificiellement renforcé, sinon créé, sur l'ordre du Conseil national de sécurité américain que contrôlent Nelson Rockefeller et Henry Kissinger" (op. cit., pages 249-250).
Enfin, le site Conspiracy Watch (3) affirme que "nul autant que [Lyndon LaRouche] ne perçoit à ce point le monde à travers le prisme de la théorie du complot". Détaillant: "Il est ainsi persuadé que l'accession de Hitler au pouvoir en Allemagne a été planifiée par le Royaume-Uni; que les Beatles sont une émanation des services de propagande britanniques; que l'administration Bush a elle-même commandité les attentats du 11 septembre; que le contenu des Protocoles des Sages de Sion est authentique; que la reine Elisabeth Il contrôle le trafic de drogue international; que l'homosexualité est un coup du KGB… et la liste est loin d'être exhaustive!"
-> continuité: la promotion de grands programmes technologiques
Au milieu des années 1970, le POE cite parmi les éléments de la "reconstruction socialiste de l'économie" le "développement de la fusion thermonucléaire contrôlée" (tract du 5 novembre 1974). Les larouchiens estiment même que "le mouvement ouvrier européen doit viser la mobilisation de ses forces par-delà les frontières nationales, tout en ayant recours à la dissuasion de l'arsenal nucléaire du bloc soviétique pour ligoter la fraction impérialiste des Rockefeller" (Nouvelle Solidarité, 11 mars 1975).
Parallèlement à ses activités politiques, Lyndon LaRouche a créé en 1974 la Fondation pour l'Énergie de Fusion (FEF). Dans la présentation qui figurait sur l'ancien site Internet de sa revue, Fusion, il était précisé que "la FEF est née au moment où les grands programmes technologiques américains (le programme spatial, mais aussi le programme de recherche sur la fusion nucléaire) commençaient à subir de fortes réductions budgétaires".
À la fin des années 1970 et dans les années 1980, les larouchiens se font les défenseurs des "armes à faisceaux de particules" ou "à rayon". René Monzat assure ainsi que le POE a "servi avec succès de lobby international, pour le plus gigantesque projet du complexe militaro-industriel américain", puisque Ronald Reagan annonce le 23 mars 1983 le lancement de la Strategic Defense Initiative. De fait, les cheminadistes en revendiquent la paternité, racontant que l'Initiative de défense stratégique (IDS) a été "lancée par Lyndon LaRouche et reprise par Reagan en 1981". Le programme présidentiel de Jacques Cheminade parle aujourd'hui de la "création d'une Initiative de défense terrestre (IDT), proposée par la Russie, visant à défendre notre planète contre d'éventuels dangers humains et naturels: positionnement de satellites dotés d'armes à énergie dirigée, susceptibles d'arrêter dans leur trajectoire des missiles porteurs d'armes nucléaires, et d'un autre dispositif commun de satellites organisant une veille climatique et sur les corps célestes susceptibles de menacer la Terre". Poursuivant: "Les armes à énergie dirigée (lasers, armes à faisceaux de particules...) ainsi que les armes à pulsions électromagnétiques nous sont particulièrement nécessaires, tant pour notre défense de l'avenir que par leurs technologies qui nous permettront de jouer un rôle dans l'IDT".
C'est parallèlement dès cette époque que les larouchiens s'intéressent à l'Afrique. "Du 27 au 29 juin 1979, Jacques Cheminade et des représentants de la Fondation pour l'Énergie de Fusion tinrent une grande conférence sur 'l'industrialisation de l'Afrique', rappelle le site de Solidarité et Progrès. On y présenta notamment la perspective hardie d'y bâtir des nuplexes, complexes agro-industriels créés autour de centrales nucléaires. Il y fut aussi question de développer un système de grands bassins régionaux, d'où partiraient des canaux pour irriguer les pays du Sahel et faire reculer la sécheresse." Au sujet de l'Afrique, sur le site de Solidarité et Progrès a par ailleurs longtemps figuré un texte prétendant que "la catastrophe du sida est le résultat d'une politique délibérée, voulue par certains cercles dirigeants de l'oligarchie anglo-américaine et de ses alliés, pour dépeupler les pays en voie de développement".
Aujourd'hui, la perspective de Jacques Cheminade est davantage eurasiatique qu'eurafricaine à travers l'idée d'un "Pont terrestre eurasiatique permettant de désenclaver les territoires, de tracer des corridors de développement Ouest-Est et Nord-Sud mobilisant des hommes, la production d'énergie et des transports à grande vitesse". Ici encore pointe l'énergie nucléaire: "C'est dans le cadre du projet de Pont terrestre eurasiatique et l'optique de grands travaux à l'échelle mondiale, clés d'une reprise de l'économie de notre planète, que le nucléaire pourra donner sa pleine mesure".
Plus surprenant, Lyndon LaRouche propose de "mettre Mars à notre portée grâce à la fusion thermonucléaire": "La clé de l'avenir est la mise en place d'un corridor thermonucléaire entre la Terre et Mars, via la Lune, peut-on ainsi lire sur le site de Solidarité et Progrès (article mis en ligne le 19 janvier 2012). Ceci est envisageable à condition de développer les moteurs à fusion thermonucléaire qui mettront Mars à notre portée, en une semaine, alors que par les méthodes actuelles de propulsion on mettrait 200 à 300 jours, trajet que les astronautes ne survivraient pas!" (lire à ce sujet sur son site de campagne ses propositions sur l'espace).
Jacques Cheminade, un candidat comme les autres? À vous d'apprécier...
(1) Jean-Yves Camus et René Monzat, Les droites nationales et radicales en France, Presses universitaires de Lyon, 1992, page 291.
(2) René Monzat, "Le Parti ouvrier européen. Une paranoïa maîtrisée au service du renseignement", dans Enquêtes sur la droite extrême, Le Monde Éditions, 1992, pages 247-267.
(3) Site dont j'avoue ignorer personnellement le sérieux, mais qui l'est suffisamment pour être cité dans Le Monde par mon confrère Abel Mestre, grand spécialiste de l'extrême droite: "Qui est Jacques Cheminade, candidat conspirationniste?".
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23 janvier 2012
François Bayrou part à la conquête de l'électorat protestataire
Je vous invite à lire mon article dans http://www.la-croix.com:
http://journal-en-ligne.la-croix.com/ee/lacr/_main_/2012/...
(réservé aux abonnés connectés sur le site La-Croix.com)
08:32 | Lien permanent | Commentaires (1) | Facebook | | Imprimer | |
22 janvier 2012
Le thème des Français "invisibles" ou "oubliés" s'impose dans la campagne
Je vous invite à lire mon article dans http://www.la-croix.com:
http://www.la-croix.com/Actualite/S-informer/France/Le-th...
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19 janvier 2012
François Bayrou, candidat antisystème?
C'est la nouvelle mode chez mes confrères: qualifier François Bayrou de "candidat antisystème"!
Encore faut-il s'entendre sur ce que l'on appelle le "système".
Si le "système" c'est le microcosme parisien, François Bayrou le fréquente de fait mais n'appartient effectivement pas à cette société de connivences et d'intérêts. Pire: le centriste s'oppose à un de ses mantras, la bipolarisation (cf. l'éditorial de Jean-Marie Colombani dans Le Monde du 19 avril 2007 sur l'"Impératif démocratique").
Si le "système" c'est la pensée dominante néolibérale et monétariste (le "cercle de la raison" comme disait Alain Minc), alors François Bayrou est au centre du système, dont la construction européenne a été jusque-là le cheval de Troie.
En ce domaine, François Bayrou a en effet effectué sur le fond exactement les mêmes choix politiques que Nicolas Sarkozy et François Hollande (ou leurs prédécesseurs respectifs), de l'Acte unique européen au projet de Constitution européenne en passant par le traité de Maastricht. Autant de débats qui ont successivement délimité la frontière entre pensée dominante d'une part, pensées critiques ou alternatives d'autre part.
Sur la forme, en revanche, il est vrai que le candidat centriste se distingue en souhaitant associer démocratiquement le peuple français à ce choix, là où les deux autres semblent se contenter d'une sorte de nouveau "despotisme éclairé" (la droite parce que l'Union européenne est perçue comme le levier pour libéraliser la France en contournant l'étatisme jacobin des Français, la gauche parce qu'elle n'assume pas à Paris le néolibéralisme et le monétarisme qu'elle soutient à Bruxelles).
Mieux: en promouvant une "majorité centrale" réunissant autour du centre les "modérés" de droite et de gauche, François Bayrou aboutit justement à détacher de la droite et de la gauche ceux qui proposent une "autre politique". Bref, à retirer les quelques grains de sable qui survivent dans le système lorsque la droite ou la gauche sont au pouvoir.
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