20 avril 2007
Olivier Besancenot
objectif : incarner la relève à la gauche de la gauche
Trois enjeux se fixent autour de la candidature d'Olivier Besancenot. Tout d'abord, être le cinquième homme, derrière les quatre candidats qui visent le second tour (François Bayrou, Jean-Marie Le Pen, Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy). Ensuite, terminer en tête des candidats de la gauche "noniste" (Olivier Besancenot, José Bové, Marie-George Buffet, Arlette Laguiller, Gérard Schivardi). Avec 4,25% des suffrages exprimés, Olivier Besancenot était déjà arrivé en 2002 devant le candidat du PCF (Robert Hue : 3,37%) mais derrière Arlette Laguiller (5,72%). Enfin, justement, devancer Lutte ouvrière (LO). Que la Ligue communiste révolutionnaire (LCR) d'Alain Krivine obtienne un meilleur résultat que LO représenterait un véritable petit séisme au sein du courant trotskiste. Malgré les sondages qui peuvent laisser Olivier Besancenot espérer remplir ces trois objectifs, dépasser dimanche la barre symbolique et financière des 5% ne sera pas chose facile dans le contexte de la candidature supplémentaire de José Bové.
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José Bové
objectif : donner une suite au "non" de gauche
La candidature de José Bové est une des nouveautés de ce scrutin présidentiel. L'ancien syndicaliste paysan n'est toutefois pas parvenu à rassembler autour de lui l'ensemble des Collectifs unitaires antilibéraux – issus des Collectifs pour un "non" de gauche – qui ne sont pas parvenus à s'accorder sur une candidature unique. L'altermondialiste a cependant reçu le soutien de quelques membres du PCF (Patrick Braouezec) et des Verts (Francine Bavay, Patrick Farbiaz, Gilles Lemaire) De son score dépendra l'avenir de cette nébuleuse qui tente d'exister entre les appareils partisans que sont le PCF et la LCR. "Notre combat se poursuivra après la présidentielle, nous continuerons à nous battre à l'occasion des législatives et des municipales", a-t-il insisté, mercredi soir, à Toulouse. Enfin, outre la gauche "noniste", le "faucheur volontaire" d'OGM, espère aussi séduire des électeurs écologistes.
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Marie-George Buffet
objectif : enrayer le déclin électoral du PCF
Partie prenant des Collectifs unitaires antilibéraux, le PCF a longtemps hésité avant de se lancer dans la course présidentielle. Certains de ses membres ont d'ailleurs choisi de soutenir la candidature de José Bové plutôt que celle de Marie-George Buffet, qui s'est mise en congé du secrétariat national du parti pour la durée de la campagne. En 2002, pour la première fois, le candidat du PCF avait été devancé par deux candidats issus de l'extrême gauche trotskiste : 3,37% pour Robert Hue (PCF), 4,25% pour Olivier Besancenot (LCR) et 5,72% pour Arlette Laguiller (LO). L'espoir pour le parti créé en 1920 est donc de retrouver la première place à la gauche du PS, perdue après sa participation au gouvernement de "gauche plurielle". Le score de la candidate du PCF sera par ailleurs regardé à la loupe, afin de voir si elle est parvenue ou non à enrayer le déclin électoral du parti : 15,35% à l'élection présidentielle de 1981 (Georges Marchais), 6,76% à celle de 1988 (André Lajoinie, concurrencé par le "communiste rénovateur" Pierre Juquin), 8,64% en 1995 (Robert Hue), 3,37% en 2002 (Robert Hue). Ce dernier chiffre étant le score à battre, aux deux chiffres après la virgule près.
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Arlette Laguiller
objectif : conserver sa 5e place
Seul candidat à avoir été en lice à toutes les élections présidentielles depuis 1974, Arlette Laguiller doit montrer qu'il ne s'agit pas d'une candidature de trop. Première femme à briguer l'Élysée, la porte-parole de Lutte ouvrière (LO) s'est tout de suite imposée dans l'électorat d'extrême gauche en obtenant d'emblée 2,33%. Contre 0,37% à Alain Krivine, qui avait pourtant récolté 1,06% en 1969. En 1981, elle est l'unique candidate trotskiste (2,30%). Et, depuis elle ne cesse d'améliorer son score : 1,99% en 1988, 5,30% en 1995, 5,72% en 2002. Cette dynamique risque toutefois d'être enrayée, dimanche, par l'irruption d'Olivier Besancenot (LCR), qui l'avait déjà talonnée il y a cinq ans (4,25%) et qui la devance aujourd'hui largement dans les sondages. Quel que soit son score, Arlette Laguiller a d'ores et déjà annoncé qu'il s'agissait de son dernier tour de piste.
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Gérard Schivardi
objectif : ne pas finir dernier
Bon dernier dans les sondages, Gérard Schivardi se présente pour la première fois à une élection présidentielle. La formation politique qui le soutient, le Parti des travailleurs (PT), n'en est toutefois pas à sa première candidature, son représentant obtenant à chaque fois le score le plus faible : 0,38% en 1988 (Pierre Boussel) et 0,47% en 2002 (Daniel Gluckstein, actuel directeur de campagne de Gérard Schivardi). Le PT est principalement composé de militants trotskistes "lambertistes", mais Gérard Schivardi (ancien membre du PS) a défendu durant cette campagne une ligne politique plus nationale-républicaine – proche de celle de Jean-Pierre Chevènement mais en plus radicale – que marxiste révolutionnaire. Le maire de Mailhac et conseiller général de l'Aude a annoncé en cette fin de campagne la création d'un "nouveau parti ouvrier en France" qui serait "opérationnel en fin d'année pour les prochaines municipales et cantonales".
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