23 mars 2014
L'extrême droite à Hénin-Beaumont: historique des résultats
N.B.: élection complémentaire en 2009, après la révocation du maire PS Gérard Dalongeville, ultérieurement condamné pour "détournement de fonds publics" (affaire actuellement en appel).
Aux municipales de 1989, les deux listes PS et PCF avaient totalisé 80% des suffrages exprimés. À l'époque, le FN n'avait même pas présenté de candidat.
Depuis les municipales de 1995, le candidat d'extrême droite Steeve Briois (FN en 1995, MNR en 2001 puis de nouveau FN) n'a jamais cessé d'augmenter ses scores au premier tour, jusqu'à être élu dès le premier tour en 2014.
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21 mars 2014
Quelles sont les villes gagnables par le FN?
Le Front national en est persuadé : comme en 1995, il va gagner cette année plusieurs mairies. Quelles sont selon moi les villes les plus gagnables?
Rang 1: Les victoires probables:
- Fréjus (Var): David Rachline (FN, conseiller municipal depuis 2008)
- Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais): Steeve Briois (FN, conseiller municipal FN puis MNR puis FN depuis 1995)
- Saint-Gilles (Gard): Gilbert Collard (Rassemblement Bleu Marine)
Rang 2: Les victoires possibles:
- Béziers (Hérault): Robert Ménard (sans étiquette, soutien entre autres du FN)
- Brignoles (Var): Laurent Lopez (FN, conseiller général)
- Cluses (Haute-Savoie): Dominique Martin (FN, conseiller municipal depuis 1989)
- Forbach (Moselle): Florian Philippot (FN)
- Noyon (Oise): Michel Guiniot (FN, conseiller municipal depuis 1995)
- Sorgues (Vaucluse): Gérard Gérent (Rassemblement Bleu Marine, conseiller municipal divers droite depuis 1989 - Marion Maréchal-Le Pen en 10e place sur la liste)
- Villers-Cotterêts (Aisne): Franck Briffaut (FN, conseiller municipal depuis 1995)
Rang 3: Les autres cibles du FN:
- Beaucaire (Gard): Julien Sanchez (FN)
- Cavaillon (Vaucluse): Thibaut de la Tocnaye (FN)
- L'Hôpital (Moselle): Jean-Claude Dreistadt (FN)
- Saint-Priest (Rhône): Sandrine Ligout (FN)
- Tarascon (Bouches-du-Rhône): Valérie Laupies (FN)
- Vauvert (Gard): Jean-Louis Meizonnet (Rassemblement Bleu Marine)
- Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne): Étienne Bousquet-Cassagne (FN)
Rang 4: Les autres cibles du FN, improbables sauf "vague brune":
- Carpentras (Vaucluse): Hervé de Lépinau (Rassemblement Bleu Marine-Ligue du Sud)
- Istres (Bouches-du-Rhône): Adrien Mexis (FN)
- Perpignan (Pyrénées-Orientales): Louis Aliot (FN)
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18 mars 2014
La rumeur de la fin des listes "sans étiquette"
C'est une rumeur relayée y compris par des confrères: il ne serait cette année plus possible de se présenter aux élections municipales en tant que "sans étiquette".
En réalité, il n'en est rien.
Tout d'abord, "sans étiquette" n'était guère davantage une nuance retenue par le ministère de l'Intérieur aux élections municipales de 2008, 2001 ou encore 1995. Bref, aucun changement ici.
Ensuite, il existe toujours une nuance "liste divers" (LDIV) qui correspond aux "listes divers" (LDV) ou "liste autre" (LAUT) des élections municipales de 2008, 2001 ou encore 1995. C'est dans cette catégorie qu'ont toujours et doivent toujours être classées les listes d’intérêt local "sans étiquette". Bref, aucun changement ici.
Il y a en revanche bien eu deux changements cette année, qui expliquent l'origine de la rumeur.
Premier changement: l'abaissement de 3.500 à 1.000 habitants du seuil pour le scrutin de liste. Or, ces listes inclassables sont surtout présentes dans les petites communes. Bref, elles se sont multipliées cette année.
Second changement: dans sa "grille des nuances politiques" (voir aussi mes commentaires ci-dessous), le ministère de l'Intérieur ne s'est plus contenté de proposer des nuances mais a dressé (de façon parfois contestable: CPNT est depuis juin 2012 un mouvement associé de l'UMP) la liste des partis politiques qui définissent chaque nuance.
Conséquence: les listes qui se revendiquent sans étiquette partisane ont rechigné cette année à se retrouver aux côtés de partis politiques considérés comme inclassables par le ministère de l'Intérieur. Ce qui était pourtant déjà le cas depuis toujours!
Une seule chose me semble en revanche anormale: selon l'Association des maires ruraux, certaines préfectures ont attribué de façon arbitraire la nuance "divers gauche" ou "divers droite" au lieu de "divers" à certaines listes. Si je ne suis pas le dernier à traquer parmi les candidatures "sans étiquette" celles qui sont en réalité des "divers gauche" ou des "divers droite" qui ne s'assument pas, il semble que le classement effectué par les préfectures n'ait pas été toujours conforme à la réalité.
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C'est sans doute pour faciliter et uniformiser le travail des préfectures que le ministère de l'Intérieur a décidé cette année de dresser la liste des partis politiques qui définissent chaque nuance. Louable intention, étant donné que j'ai pu remarquer par le passé que d'une préfecture à l'autre un même parti n'était pas toujours rattaché à une même nuance.
Il n'empêche que la France n'a malheureusement toujours pas opté pour le choix le plus simple et transparent: donner les résultats de chaque parti politique (à défaut de registre, la CNCCFP fournit une liste des partis au sens de la loi), quitte bien entendu à agréger ensuite en grandes nuances, en prévoyant de ce fait des catégories "divers" pour les "sans étiquette" partisane ("divers extrême gauche", "divers gauche", "divers centre", "divers droite", "divers extrême droite" et "divers inclassables").
Bref, si vous voulez savoir quel résultat a obtenu tel ou tel parti politique qui ne représente pas à lui seul une nuance, il vous faudra - comme je l'ai fait avec les 6.603 candidats aux dernières élections législatives - pointer commune par commune en appelant l'ensemble des partis afin d'obtenir la liste de leurs candidats investis.
Enfin, puisque j'ai effectué ce travail pour la droite ("LUD": "liste union de la droite" et mal-nommée "LUC": "liste union du centre") aux élections municipales dans les villes de plus de 30.000 habitants, il existe par ailleurs de nombreuses erreurs, le ministère de l'intérieur ayant parfois attribué à toute la liste l’étiquette de la seule tête de liste sans tenir compte des alliances électorales et du reste de la liste.
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11 mars 2014
Chiffres clefs: le FN et les élections municipales
N.B.: le FN revendique 1.075 conseillers municipaux en 1995 dans les villes de plus de 3.500 habitants et 597 listes déposées en 2014 dans les villes de plus de 1.000 habitants (nouveau seuil pour le scrutin proportionnel de liste). Le ministère de l'Intérieur comptabilise 194 listes déposées en 2001 et 114 en 2008 dans les villes de plus de 3.500 habitants. Pour le nombre de listes, j'ai retenu la série longue calculée par l'Ifop.
Tous mes remerciements à Pascal Delwit pour son aide précieuse. J'ai retenu Paris (20 secteurs ou arrondissements), Lyon (9 secteurs) et Marseille (8 secteurs) comme une seule commune. Mes chiffres diffèrent donc de ceux cités dans le "Le Front national et les élections", in Pascal Delwit (dir.), Le Front national. Mutations de l’extrême droite française, Éditions de l'Université de Bruxelles, 2012, p. 136-139. Au total, 241 villes sont concernées en métropole (275 en comptabilisant les secteurs de Paris, Lyon et Marseille comme une commune à part entière).
Pour aller plus loin:
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09 mars 2014
Bilan des élections municipales depuis 1977
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