11 mars 2012
Protectionnisme: le Sarkozy nouveau est arrivé
Le tout nouveau discours protectionniste de Nicolas Sarkozy marque la victoire d'Henri Guaino face aux libre-échangistes de l'UMP (Jean-François Copé, Pierre Lellouche, Christian Jacob, Hervé Novelli, etc.).
Il n'est à ce sujet pas inintéressant de mettre en parallèle deux citations:
"Si dans les douze mois qui viennent aucun progrès sérieux sur l'exigence de la réciprocité avec nos principaux partenaires n'était enregistré, alors la France appliquera unilatéralement cette règle jusqu'à ce que les négociations aboutissent" Nicolas Sarkozy, dicours de Villepinte, 11 mars 2012.
"Sans mondialisation, les produits de base seraient infiniment plus chers: la production à bas coûts à l’étranger de certains produits manufacturés permet de faire baisser les prix. Le jour où nous imposons unilatéralement des taxes à nos frontières, c’est l'explosion du prix du pétrole, des ordinateurs, du cacao, du café (...) Mettre en place du protectionnisme de manière unilatérale, c'est s'exposer à des représailles dont les Français payeront le prix (...) La France fait partie de l'Union européenne, elle doit se conformer à une politique commune: on ne peut pas unilatéralement, décréter qu’on va construire des barrières aux frontières!", argumentaire de l'UMP contre la "démondialisation 14 octobre 2011.
Bref, il y a six mois l'UMP défendait strictement l'inverse de ce que prône aujourd'hui Nicolas Sarkozy!
Avec ce ralliement de Nicolas Sarkozy, il ne reste plus qu'un seul candidat opposé au protectionnisme: François Bayrou.
Reste à savoir si les nouveaux convertis, Nicolas Sarkozy et François Hollande, dont les partis ont signé tous les traités européens libre-échangistes, sont ou non sincères et crédibles dans cette conversion...
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Commentaires
La clause de réciprocité fait l'unanimité, Bayrou l'évoque depuis le début de la campagne dans l'automne. Ce que dit Sarko sur le fait de son application unilatérale est une rodomontade de plus. Si on l'écoute, il va karcheriser le dumping, mais en fait, il se déculotterait comme d'hab.
Écrit par : Hervé Torchet | 11 mars 2012
Personne - sauf Marine Le Pen - ne demande autre chose que la réciprocité! C'est cela le protectionnisme prôné par les uns et les autres; par ailleurs, François Bayrou ne l'accepte que pour les normes environnementales, mais la rejette explicitement pour les normes sociales - cf. "2012 état d’urgence" pages 41-42: "Pour s’en sortir, un pays en développement n’a que cette ressource, sa force de travail. Comme il est moins fort technologiquement, le coût du travail y est forcément moins élevé. C’est comme cela, et c’est juste".
Écrit par : Laurent de Boissieu | 11 mars 2012
"Bref, il y a six mois l'UMP défendait strcitement l'inverse de ce que prône aujourd'hui Nicolas Sarkozy!"
Mince, le président semble perdu et essaie chaque semaine (chaque jour...?) un angle d'attaque différent qui ferait décoller les sondages.
Vous pensez que ça va finir par se voir ?
Écrit par : le lecteur | 11 mars 2012
@ LdB
Pour l'aspect social, à mon avis, Bayrou a raison, sauf que le travail des enfants et diverses formes de travail abusif (prisonniers, esclavage etc) fait partie du social et que, à ma connaissance, il l'inclut dans la clause de réciprocité.
Écrit par : Hervé Torchet | 11 mars 2012
En aucune façon, Guaino est "protectionniste". Preuve en est, les récents débats qu'il a eus avec des contradicteurs (Montebourg, etc.) Celui-ci ne croit pas aux "barrières" ou aux "murs" en matière commerciale. Monsieur Guaino est comme d'autre, un opportuniste qui a retourné sa veste depuis 1992. Il défend le bilan de N. Sarkozy qui désormais défend dans son discours des idées "souverainistes", mais dont on sait que s'il est réélu, ne les appliquera malhereusement pas.
Écrit par : L'indépendant | 15 mars 2012
En effet, c'est de l'esbroufe totale que d'avoir dit cela : NS sait très bien que les mécanismes de l'Europe rendent impossible ce genre de décision, argumentaire qu'il sortira un an après, comme il l'a dit et prévu.
Juste une idée qui va donc à l'encontre total de son programme libéral et qui cherche à siphonner un électorat qui n'est pas celui de l'UMP.
Une autre touche de démagogie dans un océan de mensonge, ce n'est rien de plus.
Écrit par : michel | 15 mars 2012
Mais concrètement ? J'ai entendu un seul candidat défendre publiquement dans la campagne la "taxe carbone européenne" attaquée par les Etats-Unis, la Chine, Airbus et les compagnies aériennes européennes, et c'est François Bayrou.
(J'ai aussi entendu, à peu près dans les mêmes termes, Noël Mamère, dont je veux croire que là-dessus il se faisait le porte-parole d'Eva Joly !).
Écrit par : FrédéricLN | 16 mars 2012
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