16 mars 2011
Défendre la République, c'est décontaminer la pensée FN?
Ancien membre de la Fondation Marc-Bloch, je me suis senti, à mon très modeste niveau, visé par l'article publié dans Le Nouvel Observateur du 10 mars sous la plume d'Ariane Chemin ("Ils décontaminent la pensée FN" 1 2). J'ai préféré laisser la parole aux principaux intéressés (étudiant, je n'étais qu'un adhérent de base de la Fondation). Je vous invite donc à lire la réponse de Philippe Cohen (Le Pen, le Nouvel Obs et Marianne: une leçon d'histoire) et d'Élisabeth Lévy (C'est moi, la peste brune?), ainsi que celle du toujours excellent Jean-Paul Brighelli ("Je fais, tu fais, nous faisons le jeu du FN...").
Il m'a finalement paru utile de livrer au débat mes propres petites mises au point.
1. Ma consœur cite dans la famille des "républicains des deux rives" Philippe Séguin, Charles Pasqua, Jean-Pierre Chevènement et Philippe de Villiers. Or, ce dernier n'en fait pas partie: cet ancien membre de la composante libérale de l'UDF est un national-libéral et non un national-républicain. L'alliance, ou pas, avec Philippe de Villiers, a d'ailleurs toujours été un sujet de débats entre partisans d'une ligne strictement nationale-républicaine et partisans d'un rassemblement souverainiste (donc ouvert aux souverainistes non républicains); je me contenterai de rappeler quelques épisodes de ce débat récurrent:
- la préparation de la liste de Charles Pasqua aux élections européennes de 1999, qui devait originellement être ouverte à la gauche républicaine (Jean-Pierre Chevènement, Max Gallo, Régis Debray).
- les débats internes au Rassemblement pour la France (RPF) lors de la rédaction de la charte du parti (au passage, la ligne de clivage ne passait pas entre pasquaïens et villiéristes mais à l'intérieur des pasquaïens, entre une aile droite - Jean-Jacques Rosa, Pierre Monzani et Jean-Charles Marchiani - et une aile gauche - Paul-Marie Coûteaux, William Abitbol et Jean-Christophe Comor).
- la candidature de Jean-Pierre Chevènement à l'élection présidentielle de 2002, avec la tentative de Paul-Marie Coûteaux de rapprocher Jean-Pierre Chevènement et Philippe de Villiers.
2. Ma consœur écrit que "Jean-Pierre Chevènement porte sur ses épaules la défaite de Lionel Jospin" à l'élection présidentielle de 2002. Comme j'ai déjà eu maintes fois l'occasion de l'écrire, ce n'est absolument pas mon analyse: la défaite de Lionel Jospin est bien plus politique (l'électorat populaire se détournant d'un PS rallié à l'Europe néolibérale depuis le milieu des années quatre-vingts) que mécanique (multiplication des candidatures "à gauche"). "Lorsque le Sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt"...
De fait, le populisme d'extrême droite progresse en Europe davantage au détriment d'une gauche sociale-démocrate convertie au social-libéralisme que de la droite libérale-conservatrice. L'intérêt de la candidature de Jean-Pierre Chevènement était d'ailleurs de proposer une alternative (une troisième voie "au-dessus de la droite et de la gauche telles qu'elles sont devenues") qui ne soit pas extrémiste. Sur la forme, cette alternative populiste et républicaine s'est même en quelques sortes retrouvée à l'élection présidentielle de 2007 dans la contestation populiste et démocrate de François Bayrou (relire à ce sujet son livre Au nom du tiers état, Hachette, 2006).
3. Ma consœur écrit que demeure "une troupe d'électeurs suffisante - on l'a vu en 2002 - pour faire turbuler le système et modifier le premier tour de l'élection présidentielle". Elle commet là une erreur d'interprétation. Pour Jean-Pierre Chevènement, faire "turbuler" le système c'était "en mars" atteindre 15% des intentions de vote dans les sondages et qu'en même temps l'un des deux sortants (cohabitation Chirac-Jospin) descende en-dessous de la barre des 20% afin finalement d'être qualifié au second tour le 21 avril. Bref, la troupe d'électeurs n'a en réalité pas été suffisante en 2002...
4. Ma consœur écrit que "depuis 2005, l'anti-pensée unique est devenue dominante".
Première question: qu'est-ce que la pensée unique? Elle a été définie en 1998 par Henri Guaino, dans L'Humanité: "La pensée unique est ce compromis passé entre les rentiers, certains héritiers de Mai-68 et les technocrates, qui débouche sur la haine de l'État, l'apologie du chacun pour soi et l'argent-roi. En d'autres termes, un mélange de conservation réactionnaire, de libéralisme et de libertarisme, qui pourrait se formuler ainsi : la loi de la jungle, plus la morale du possédant, plus l'élitisme... Le programme est clair: l'être humain est considéré comme un moyen, le travail comme une variable d'ajustement, l'exclusion comme un mode de régulation, la France comme une entreprise qui vivrait au-dessus de ses moyens. Sous-entendu: il y aurait trop de redistribution, trop de protection sociale, trop de services publics... Quant au triomphe de la pensée unique, on peut le voir dans la prise de pouvoir d'une élite qui cherche à sortir du carcan de la solidarité nationale, du modèle républicain et de la souveraineté populaire..."
Bref, la dénonciation de la pensée unique - qu'Alain Minc revendiquait comme "cercle de la raison" - se situe sur le terrain économique et social (franc puis euro forts, libéralisations, désindustrialisation, délocalisations, etc.). Or, Ariane Chemin explique qu'"en focalisant le débat sur leurs thèmes fétiches - l'identité française, l'État, l'islam -, [les intellectuels souverainistes] ont irrigué le champ politique qui court de Sarkozy à [Marine Le Pen]". Voyons de plus près.
"L'État", c'est certain.
"L'identité française", pourquoi pas, à condition qu'il s'agisse d'une référence à ce qui caractérise, pour reprendre l'expression du Conseil constitutionnel, les "principes inhérents à l'identité constitutionnelle de la France" (gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple; République indivisible, laïque, démocratique et sociale). Est-ce vraiment ce qu'à en tête ma consœur? Je n'en ai pas l'impression, loin de là...
"L'islam", là, c'est carrément un contresens sur la notion de pensée unique. Ce contresens devient une contrevérité comique quelques pages auparavant, lorsque Laurent Joffrin écrit que sont notamment visés par les dénonciateurs de la pensée unique "les partisans archaïques de la République sociale"!
Cette polémique m'a donné l'heureuse occasion de me plonger dans mes archives. Et de retrouver un article du Monde, daté de mai 1998, sur les "nationaux-républicains" de "la toute nouvelle Fondation Marc-Bloch". "De Jean-Pierre Chevènement à Charles Pasqua, les pourfendeurs de la pensée unique, de la construction européenne et du mondialisme mettent en avant la défense des idéaux de la République et de la nation", écrivaient Raphaëlle Bacqué et ...Ariane Chemin. J'ai beau relire cet article, je n'y trouve aucune trace de ces soi-disant "thèmes fétiches", de l'absolutisation de l'identité nationale au rejet de l'islam. Il y a donc quelque part un problème dans le travail journalistique de ma consœur, soit hier soit aujourd'hui...
Seconde question: la pensée unique est-elle dominante? Je ne dois pas vivre dans la même France qu'Ariane Chemin! D'une part, je n'ai pas l'impression que les partisans d'une "autre politique" - d'Emmanuel Todd à Jean-Luc Gréau en passant par Jacques Sapir - dominent le paysage intellectuel et médiatique. D'autre part, je n'ai pas l'impression que les candidats qu'y s'en réclament peu ou prou soient en mesure d'être élus à la présidence de la République, qu'il s'agisse du républicain de gauche Jean-Luc Mélenchon (autour de 5-6% des intentions de vote dans les sondages) ou du gaulliste Nicolas Dupont-Aignan (1-2%). Reste le cas Marine Le Pen.
5. Marine Le Pen, républicaine?
Venons-en au fond de l'article. Le raisonnement d'Ariane Chemin (et d'un Jean-Michel Aphatie parlant de "la ligne Marianne Le Pen") est simple. La Fondation Marc-Bloch défendait la République indivisible, laïque, démocratique (souveraineté nationale) et sociale telle qu'issue du Conseil national de la Résistance. Marine Le Pen importe aujourd'hui cette référence dans ses discours. Donc la Fondation Marc-Bloc aurait "décontaminé le pensée FN". Curieux raisonnement.
Tout d'abord, tout véritable antilepéniste ne pourrait que se féliciter si Marine Le Pen, en rupture avec l'orientation historique du FN, adoptait une telle ligne, plus rien ne justifiant alors le "cordon sanitaire" autour de son parti. Comme j'ai déjà eu l'occasion de le démontrer sur ce blog (ici ou là), ce n'est toutefois pas le cas, le FN demeurant antirépublicain au moins dans sa conception de la communauté nationale (différentiation entre les "Français de souche" et les Français issus de l'immigration).
Ensuite, le raisonnement consistant à affirmer qu'une idée ou qu'un sujet deviendrait infréquentable dès lors que l'extrême droite s'en saisirait me semble particulièrement contre-productif et surtout dangereux. C'est même, selon moi, là que réside le véritable piège. Je l'écrivais dès janvier 2010: "Après avoir abandonné dans les années quatre-vingt la Nation à l'extrême droite, pourquoi faut-il qu'aujourd'hui la droite et la gauche de gouvernement lui abandonnent la République?". En réalité, ce raisonnement est bien pratique, car il permet aux chiens de garde de la pensée unique de disqualifier toute pensée alternative au néolibéralisme en la marquant au fer rouge du sceau de l'extrême droite.
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Commentaires
Je pense que cette querelle de journalistes est archaïque. Ces professionnels ne peuvent plus forger l'opinion publique comme ils le veulent. Du moins c'est ce qu'ils croyaient.
"En d'autres termes, un mélange de conservation réactionnaire, de libéralisme et de "libertarisme", qui pourrait se formuler ainsi : la loi de la jungle, plus la morale du possédant, plus l'élitisme..."
Je suis pauvre, je n'ai jamais été à l'université, mais je suis quand même devenu libertarien fin 2010. Il semble que nous ne vivions pas dans le même monde. Vous idéalisez ce que sont les libertariens.
Ma femme âgée de 52 ans, handicapée, perturbée a oublié de mettre sa carte de stationnement alors que nous occupions une place pour handicapés. C'était sur un parking gratuit et privé d'une grande surface. Nous avons eu une amende mise par la police municipale, normal. Ce qui n'est pas normal c'est que l'on me fasse perdre beaucoup de temps pour pouvoir annuler cette amende, malgré la présentation de la carte, malgré une longue lettre à l'Officier du Ministère Public on me réclame toujours 135 euros. Vu notre richesse et la santé de ma femme c'est inhumain. Si moi je perds beaucoup de temps la police en perd aussi beaucoup.
C'est un excellent exemple montrant comment certains fonctionnaires détournent le service public en un service pour fonctionnaires. A Libourne le commissariat de 67 personnes va être remplacé par 30 gendarmes. Je ne souhaite pas opposer policiers et gendarmes mais service public détourné et service public efficace.
Je vous invite à lire "Fracture étatiste : l'inhumanité de certains fonctionnaires"
http://www.orvinfait.fr/fracture_etatiste_l_inhumanite_de_certains_fonctionnaires.html J'y parle de mon problème personnel et j'y montre pourquoi les français ont intérêt de faire comme les suisses : supprimer le statut de fonctionnaire.
En France il y a des signaux indiquant qu'une révolte sans chef monte. Voir ce que j'ai publié le 7 janvier 2011, c'est à dire avant que la révolte tunisienne aboutisse. Je n'en parle d'ailleurs pas à
http://www.orvinfait.fr/pour_quand_la_prochaine_revolte_francaise.html
Pour mieux comprendre ce qu'est un libertarien je vous invite à lire "Pourquoi je reste libertarien" http://www.pageliberale.org/?p=955
et "Tea party : la lutte finale ?"
http://www.atlantico.fr/decryptage/tea-party-lutte-finale-50682.html
Cependant la personne qui a écrit ce texte et réside aux Etats-Unis, désinformée par la presse française elle se trompe en disant :
"qui s’organisent déjà, et à s’assembler afin de faire entendre une voix forte réclamant une diminution de l’emprise tentaculaire de l’Etat, une prise en charge personnelle par les individus de leur avenir, et l’effort national nécessaire à assurer la pérennité de l’identité française face à l’Islam envahissant."
Les libertariens ne sont pas opposés à l'Islam. Voici le blog d'un libertarien mulsuman :http://mondodingo.blogspot.com/ C'est donc une grande partie de la population française qui pourrait bientôt bouger à la surprise générale et l'incompréhension d'un grand nombre de journalistes. (en raison de cette incompréhension et des aides étatiques importantes reçues il vaudra mieux qu'ils se cachent )
Écrit par : Serge Cheminade | 17 mars 2011
J'espère que votre affaire d'amende a été réglée.
Juste une remarque: vous mettez par erreur dans ma bouche ce qui est en réalité une citation d'Henri Guaino.
Écrit par : Laurent de Boissieu | 17 mars 2011
Merci pour la réponse.
Mon affaire d'amende risque mettre un peu de temps avant d'être réglée.
Il est vrai que j'ai pris ce que Guaino dit cependant quand vous écrivez :
"En réalité, ce raisonnement est bien pratique, car il permet aux chiens de garde de la pensée unique de disqualifier toute pensée alternative au néolibéralisme en la marquant au fer rouge du sceau de l'extrême droite."
Avec "chiens de garde de la pensée unique" il me semble que vous reprenez la définition de Guaino à votre compte parce que, sauf erreur de ma part, je n'en vois pas d'autres dans votre texte
Pour ma part je suis libertarien et je suis d'accord avec
"Ensuite, le raisonnement consistant à affirmer qu'une idée ou qu'un sujet deviendrait infréquentable dès lors que l'extrême droite s'en saisirait me semble particulièrement contre-productif et surtout dangereux."
J'ai même un exemple :
"Le Front National a le sens des priorités, et n’acceptera nulle part les dérives induites par le clientélisme et la reconstitution de baronnies locales."
extrait de la lettre de Marine Le Pen aux fonctionnaires : http://www.frontnational.com/?p=6497
Je pense que dans sa large majorité le peuple souhaite la fin du clientélisme. Par contre les élus de droite et de gauche souhaitent dans leur très large majorité conserver les moyens de faire ce clientélisme. La lutte pour conserver les revenus de la taxe professionnelle en est un exemple et il y en a d'autres. Conclusion comme les politiques de droite et de gauche sont opposés au peuple et pas Marine Le Pen, elle ne peut que monter, du moins pour l'instant.
Je viens de mettre en ligne :
Présidentielle de 2012 : le PS va perdre, les français vont-ils gagner? http://www.orvinfait.fr/presidentielle_de_2012_le_ps_va_perdre_les_francais_vont-ils_gagner.html
Je commence ainsi :
"Le régime tunisien était socialiste. Le PIB par habitant augmentait fortement mais certains s'en mettaient plein les poches. En France c'est le système des journalistes propagandistes qui va tomber. Ils prennent aux français 4,4 milliards d'euros par an. Comme en Tunisie la bataille va être Internet contre système."
J'y cite votre texte ici présent. Ce qui me gêne dans l'expression "pensée unique" c'est d'être associé, en tant que libertarien, à l'UMP alors que mes objectifs sont différents. D'autres associent les libertariens au Front National. Le mouvement libertarien est contestataire comme le sont aujourd'hui les électeurs du front National. Cependant certains libertariens, essayent, comme moi, de proposer des projets cohérents contrairement au programme du Front National. Le mouvement libertarien n'étant pas un parti il offre une multitude de propositions. Ce sont les citoyens qui vont choisir celles qui leur conviennent et non les partis politiques. Ensuite l'opinion publique va influer sur les programmes des partis.
A mon avis les partis étatistes sont condamnés et Marine Le Pen est plus étatiste que son père. (J'ai vu que vous le disiez) Logiquement les électorats du Front National ainsi que celle des autres partis étatistes va baisser. Ce n'est qu'un avis. Nous verrons ce qui se passera en 2012. Mais quand cette baisse se produira, si elle se produit comme je le prévoie, j'espère que vous vous souviendrez de mes propos.
Écrit par : Serge Cheminade | 20 mars 2011
Je crois pour ma part que le national-républicanisme est une impasse. Car c'est à juste titre (j'en discutais l'autre jour avec zemmour) que domenach juge le FN non-républicain.
Je m'explique : si on me dit que le républicanisme 2011 ne ressemble pas trop au républicanisme 1911, c'est que les hommes de 1911 sont des hommes baignant encore dans la société pré-1789, une société "BMAC" (blanc-mâle-catholique), dominée, culturellement par ces mêmes BMAC.
L'expression la plus crue de cette "pensée républicaine BMAC" est du Général lorsqu'il disait qu'il ne voyait pas d'inconvénient à voir la France accueillir des Noirs, des Jaunes, des Arabes, à condition qu'ils restent une petite minorité, car la france est avant tout un pays de race blanche, de religion chrétienne et de culture gréco-latine" (ici, je dirais plutot pour ma part celto-grecque, mais ne chipotons pas)
Bref, cette phrase de l'ancienne république n'était PAS républicaine. Ce sont les républicains d'aujourd'hui, de mélanchon à Fillon qui sont cohérents. Car la république française n'est pas un simple régime politique, comme la république finlandaise ou portugaise, mais une mystique.
Et l'une des bases de cette mystique est de ne pas discriminer. C'est le principe de l'universalisme poussé à sa logique pure. La république française n'a pas de "frontières", cette notion lui échappe (d'où son enthousiasme pour l'europe). Et, palier par palier, elle a éténdu cette notion de non-discrimination à tout, hommes, patries.
On pourrait croire qu'il s'agit là d'une attitude anticommunautariste, mais au contraire : à force de vouloir englober les minorités, elle les chérit, les couve, et c'est ainis que nous avons des panneaux bilingues en bretagne, un million de places de parking pour handicapés, la HALDE et...et surtout le refus absolu de la préférence nationale et du droit du sang.
On peut être contre ces principes, mais pas au nom de la république pure.
Voilà pour moi l'impasse national-républicaine. D'ailleurs je reste persuadé qu'un chevènement ou un séguin voteraient pour n'importe qui sauf Le Pen, Marine ou Jean-Marie. Même s'ils pensent que Marine est moins extrême que son père, ils savent que ses électeurs n'ont pas cette mystique républicaine.
Donc, à mon sens, le discours "républicain" de MLP est plus une tactique de dédiabolisation, MEME SI ELLE EST SINCERE, qu'une conviction PROFONDE. Tactique essentielle pour franchir le cap indispensable des 20 %/
20%, c'est l'assurance d''empecher toute majorité alternative au bloc des gauches sans le bon vouloir du FN
20% c'est l'asssurance d'être considéré par l'électorat comme un parti sérieux, crédible, et non comme un parti ne POUVANT PAS gagner une élection majeure.
20 %, c'est enfin la possibilité de former une nouvelle majorité en étant majoritaire à l'intérieur de ladite nouvelle majorité (tactique épinay)
le danger pour ce FN Mariniste sera sans doute de ne pas finir comme le gaullisme : majoritaire en voix face aux libéraux-centristes de l'UDF, mais toujours dominés sur le plan des idées.
(en incise, je note que, qu'il s'agisse de 1815 (acte additionnel), 1860 (empire libéral), 1893 (boulangisme), 1939 (la roque), 1969 (gaullisme), le bonapartisme, né sur un socle libéral, finit par y retomber.
(zut, voilà que je fais mon billet de blog dans vos pages commentaires ^^)
Écrit par : Colbert | 22 mars 2011
Sur ce communautarisme, fruit du républicanisme non-discriminatoire, voir ma note "dictature de la minorité" :
http://lingane.canalblog.com/archives/2009/07/09/14341591.html
et "note additionnelle sur la Minorité"
http://lingane.canalblog.com/archives/2009/07/10/14352235.html
Écrit par : Colbert | 23 mars 2011
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