17 mars 2010
Analyse sur le FN aux élections régionales
Le Front National (FN) a-t-il progressé aux élections régionales ?
Il existe plusieurs façons de répondre à cette question, les militants politiques insistant bien entendu sur celle qui les arrange...
1) Les suffrages exprimés aux élections régionales :
élections régionales 1986 | 09,5% |
élections régionales 1992 | 13,6% |
élections régionales 1998 | 15,0% |
élections régionales 2004 | 14,7% |
élections régionales 2010 | 11,4% |
2) Le nombre de voix aux élections régionales :
élections régionales 1986 | 2 658 500 |
élections régionales 1992 | 3 375 079 |
élections régionales 1998 | 3 273 549 |
élections régionales 2004 | 3 564 064 |
élections régionales 2010 | 2 223 760 |
3) Le nombre de régions où il a obtenu des conseillers régionaux :
élections régionales 1986 | 21 |
élections régionales 1992 | 21 |
élections régionales 1998 | 21 |
élections régionales 2004 | 17 |
élections régionales 2010 | 12 |
4) Le nombre de conseillers régionaux élus :
(dans l'attente du second tour)
5) Les suffrages exprimés aux dernières élections :
élection présidentielle 2007 | 10,4% |
élections européennes 2009 | 06,3% |
élections régionales 2010 | 11,4% |
6) Le nombre de voix aux dernières élections :
élection présidentielle 2007 | 3 834 530 |
élections européennes 2009 | 1 091 691 |
élections régionales 2010 | 2 223 760 |
En réalité, le FN a bénéficié du cumul de deux phénomènes :
1) La mobilisation de son électorat :
vote présidentielle 2007 | abstention régionales 2010 |
Ségolène Royal | 33% |
Jean-Marie Le Pen | 36% |
Nicolas Sarkozy | 47% |
François Bayrou | 51% |
2) La fidélité de son électorat :
vote présidentielle 2007 | vote régionales 2010 |
Jean-Marie Le Pen | 97% FN |
Nicolas Sarkozy | 71% majorité présidentielle |
Ségolène Royal | 64% PS et alliés |
François Bayrou | 24% MoDem |
...mais n'a pas retrouvé ses électeurs "siphonnés" par Nicolas Sarkozy en 2007 :
vote Sarkozy présidentielle 2007 | vote régionales 2010 |
71% majorité présidentielle | |
07% FN | |
06% PS et alliés | |
05% Europe - Écologie | |
03% MoDem |
(analyse effectuée à partir du sondage CSA pour Le Parisien-Aujourd'hui en France et Europe 1 réalisé sur un échantillon représentatif de 2 026 inscrits le 14 mars 2010)
16:58 | Lien permanent | Commentaires (5) | Facebook | | Imprimer | |
Commentaires
Très intéressant !
Je ne voudrais pas donner du travail supplémentaire à l'auteur qui tient déjà à bout de bras un site de référence - et même considéré comme quasi "officiel" par bon nombre de spécialistes - mais je me demande : si le FN n'a pas siphonné son million de voix supplémentaires (% aux européennes de 2009) sur l'UMP, d'où les a-t-il prises ? Sur l'abstention ? Sur l'extrême-gauche ?
Bon courage et bravo pour la densité de l'information !
Écrit par : Libéral européen | 17 mars 2010
Libéral européen > Je penche pour la thèse des abstentionnistes !
Écrit par : Brath-z | 18 mars 2010
Merci pour cette analyse très intéressante, en effet.
Écrit par : Alex | 18 mars 2010
Analyse brillante de la structure du vote.
Peut-être faudrait-il envisager partout une alliance du front national et de l'UMP. Les personnes qui votent pour le front sont des citoyens français et leurs votes devraient peser sur la stratégie électorale du grand parti de droite.
Les mises à l'écart idéologiques basées sur des évènements qui se sont produit il y a soixante ans me paraissent un piètre argument qui n'a qu'un résultat : priver les régions des solutions politiques proposées par l'UMP.
C'est peut-être dommage eu égard aux circonstances internationales que nous traversons, ... Lorsque l'unité s'impose, il est de bon ton de mettre les poncifs idéologiques au placard !!!
Écrit par : Jean Laporte | 20 mars 2010
C'est effectivement ce que proposera je pense le FN sous Marine Le Pen. Reste à savoir où en sera alors la droite et ce qu'elle répondra.
Écrit par : Laurent de Boissieu | 20 mars 2010
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