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04 janvier 2010

Bonne année 2010

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...avec une pensée particulière aux personnes
isolées,
malades,
et
aux perdants de la globalisation néolibérale.

Commentaires

Tous mes voeux aussi à iPolitique et son auteur ;-) !
Je lui souhaite la réussite de ses projets, notamment informatiques.
Je me permets au passage de m'étonner de l'usage du terme "globalisation" ici. En espérant que ce n'est pas un anglicisme pour dire "mondialisation", sinon, voire ce pôle de résistance ci céder dans le domaine linguistique serait inquiétant.
Et puis allez, je ne résiste pas à un brin de polémique, j'ajoute au passage, si besoin était - on ne sait jamais - que toutes les victimes de la crise économique actuelle ne sont pas nécessairement des "perdants de la globalisation néolibérale". Il y a en a bien sûr. Mais l'économie, en systèmes fermés comme en systèmes ouverts, a toujours été sujettes à des cycles, l'évolution des technologies expliquant une large part des crises et du chômage et les choix des consommateurs expliquant une bonne part des évolutions des prix et des salaires.
Allez, bonne année à tous ! Et vive le débat d'idées !

Écrit par : Libéral européen | 04 janvier 2010

Merci !!! Et mêmes voeux à tous les commentateurs et lecteurs...
Au sujet de la mondialisation : c'est un fait a-idéologique (et pas spécifique à notre époque), alors que la globalisation néo-libérale est idéologique et inédite.

Écrit par : Laurent de Boissieu | 04 janvier 2010

Bonne année à toutes et à tous !
Tous mes vœux de bonheur et de réussite dans tout ce que vous entreprendrez !

Tiens, allez, je vais m'immiscer en toute discrétion dans le débat sémantique : la mondialisation est un phénomène a-idéologique qui semble s'être développé de manière interrompue depuis le XVIème siècle (Marianne avait publié il y a quelques semaines un article là-dessus, je vais fouiner chez moi pour vous trouver la référence, c'était assez intéressant).
Il y a cependant une école de pensée économiciste qui estime que la seule voie dans laquelle la mondialisation peut s'effectuer est néo-libérale, quelques fois unipolaire, d'autres fois multipolaire. Les contempteurs de cette conception (dont je suis) considèrent que cette théorie est une idéologie (ou en tous cas qu'elle est idéologiquement orientée) et la nomment "mondialisme". D'où les alter et anti mondialistes.

Les termes "globalisation" et "globalisme" sont adaptés directement de l'anglais et désignent, lorsqu'ils sont employés en français, plus ou moins la même réalité que leurs alter ego français "mondialisation" et "mondialisme", à ceci près que "globalisme" me semble faire référence au mondialisme du seul point de vue des États Unis d'Amérique, donc d'un développement néo-libéral unipolaire qui promeut la "fin de l'histoire".

Voila, c'était mon apport.

Écrit par : Brath-z | 04 janvier 2010

Merci pour ces précisions.
Voici les miennes. On peut critiquer la domination de la pensée néo-libérale anglo-saxonnes sur la pensée économique actuelle. Mais la mondialisation (mélanges de cultures, arts, techniques, marchandises et de personnes par des phases de conquêtes militaire, ou économique, ou d'expansion culturelle, généralement impulsées par une culture dominante) n'est ni vraiment récente (même si les techniques d'aujourd'hui la rende plus vive qu'hier), ni le diable (le monde l'a déjà connu et elle ne fût pas nécessairement négative).

Le monde a vécu des incessantes phases de repli/construction nationale et des phases de "mondialisation", certes incomplète compte tenu des moyens techniques, ne serait-ce qu'en raison du quasi-isolement du continent américain du dégel de Béring (à la louche vers -10.000 ?) jusqu'en 1492.

L'empire d'Alexandre le Grand vers -330 av JC (éphémère mais qui donnera naissance à des dynasties grecques locales à la destinées plus longue) en est un exemple, qui apporte par exemple la statuaire grecque (avec ses drapés) jusqu'aux portes de l'Inde (les antiques Bouddhas de Bamiyan, en Afghanistan, plastiqués par les Talibans dérivaient de ce style).

On peut considérer que la période des grands empires classiques de l'antiquité (empire han en chine, contemporain de l'empire romain en Méditerranée et de l'empire parthe au Moyen-Orient) comme une période de mondialisation, avec l'extension pour une bonne part quasi-"définitive" (en Chine et en Europe) d'une culture dominante sur de larges régions du monde et des échanges ente ces empires.

Alors que certaines régions du monde se replient ensuite, l'empire musulman (de l'Atlantique aux portes de l'Inde) va à son tour contribuer à la mondialisation, mélangeant et transportant des éléments divers issus de l'antiquité grecque, romaine et orientale. Les fameux chiffres "arabes" ont ainsi été "pris" aux Indiens et apportés en Europe par les empires musulmans.

Les vagues d'invasion turco-mongoles seront les éléments les plus décisifs (avant les grandes découvertes maritimes européennes de la Renaissance) de la mondialisation. Elles commencent avec Gengis Khan (en mongol : le "roi du monde"), mort en 1227, et ne s'achèveront qu'avec la domination de la dynastie mandchou (cousins des turco-mongols) sur la Chine de 1640 à 1911. Ces mouvements sont vaiment mondiaux : ils vont constituer le rythme principal de l'histoire de la Chine et bousculer temporairement celle de l'Europe (les Mongols aux portes de Vienne, la domination sur la Russie). Surtout elles vont révolutionner le Proche-Orient au sens large : les Turco-Mongols vont se convertir à l'islam (notamment avec Ghazan, fin 13e siècle). Au passage : une occasion en or ratée pour le christianisme : les Mongols, en contact étroits avec des Nestoriens, avaient un temps été tentés par le christianisme. Gengis Khan aurait même demandé au Pape de lui envoyer une centaine de prêtres, mais le Pape aurait refusé.
Les Turco-mongols musulmans vont dés lors devenir les fers de lance de l'islam, l'amenant en Inde (les Grands Moghols (1526), qui vont convertir une partie des Indiens, notamment ceux vivant actuellement en Bangladesh et au Pakistan) et en Turquie et aux Balkans (les Ottomans qui prennent la place du vieil empire byzantin - chrétien orthodoxe - moribond (1453). D'où les communautés musulmanes des Balkans : Albanais, Bosniaques..).

Entretemps, le grand brassage mongol a provoqué une première mondialisation aux 13e-14e siècle (la "Pax Mongolica") avec ses bienfaits : la réouverture de la route de la soie qui relie la Chine à la Méditerranée entraîne une grande ère de prospérité commerciale et d'échanges techniques en Eurasie (poudre, imprimerie, etc.). La dynastie mongole de Chine (les Yuan, 1271-1368) va faire appel à des administrateurs étrangers, dont des Européens (par ex. le vénitien Marco Polo), confier ses finances à des musulmans, permettre l'ouvrerture de mosquées, églises et synagogues en Chine (et pas seulement en Chine occidentale).

Certes, Laurent va me dire que celà a fini par une très logique réaction nationaliste chinoise qui a chassé Mongols et étrangers au profit d'une dynastie purement chinoise, les Ming (1368-1640). Mais, après encore quelques velléités d'ouverture au monde (les grandes expéditions chinoises, jusqu'en Afrique, de l'amiral chinois - musulman d'ailleurs - Zheng He mort en 1433), la Chine va se fermer au monde. Elle a peut-être sauvé ainsi la pureté de sa culture han et confucéenne. Mais elle a aussi raté le virage de la mondialisation du 16e siècle dont l'Europe occidentale (petit cap continental alors un peu à l'écart des mouvements de mondialisation depuis plusiers siècles) aura le monopole, et elle aura pris pendant cinq siècle un retard dont elle ne sort que maintenant grâce à la "mondialisation néo-libérale".

Écrit par : Libéral européen | 05 janvier 2010

Exposé très instructif, Libéral européen !

J'ai juste envie de pinailler un petit peu à propos d'une erreur à répétition qui m'insupporte : "les talibans".
Il faut savoir que le mot "taliban" est le pluriel d'un mot arabe généralement retranscrit en français sous l'orthographe "taleb". Par conséquent, étant donnée la décision (prise en 1995, je crois ?) par l'Académie Française de permettre dans le cas d'emprunts de mots ou bien le pluriel dans la langue considérée ou bien un pluriel "francisé" par l'accolage d'un "s" final (et éventuellement d'une voyelle syllabique en cas de problèmes de prononciation), comme dans le désormais classique forums/fora (mais pas foras !), on écrit donc "les taliban" (sans "s") ou bien "les talebs". De même devrait-on parler de "régime taleb" ou bien de "régime des taliban" (expression qui avait la préférence des journalistes en 1996, apparemment).
Voila, c'était la minute orthographique de monsieur Cyclop... euh de Brath-z.

Écrit par : Brath-z | 05 janvier 2010

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