02 septembre 2009
La droite se met en ordre de bataille pour les élections régionales
Le Comité de liaison de la majorité présidentielle, installé le 30 juin dernier par François Fillon, se réunit aujourd'hui pour la première fois à l'Élysée en présence de Nicolas Sarkozy. À l'ordre du jour : la préparation des élections régionales de mars prochain, avec en ligne de mire la reconquête d'entre trois et neuf régions (au moins Champagne-Ardenne, Basse-Normandie et Pays de la Loire). La stratégie élyséenne repose sur deux idées fortes. D'une part, comme aux européennes, une campagne nationale courte : un "Blitzkrieg" (guerre éclair), dit-on dans l'entourage présidentiel. D'autre part, l'objectif de "dépasser partout les 30% au premier tour". Pour mémoire, au premier tour de la présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy avait obtenu 31,18%, tandis qu'au tour unique des européennes de juin dernier l'UMP avait obtenu 27,88%.
C'est pour atteindre cet objectif que le comité de liaison s'élargira à l'occasion de la réunion d'aujourd'hui. Jusqu'à présent, en étaient membres trois partis indépendants : l'UMP (Xavier Bertrand), le Nouveau Centre (Hervé Morin) et la Gauche moderne (Jean-Marie Bockel). Auxquels s'ajoutent deux partis associés à l'UMP : le Parti radical (Jean-Louis Borloo) et le Parti chrétien-démocrate (Christine Boutin). Un traitement de faveur est en outre accordé au club Les Progressistes d'Éric Besson (secrétaire général adjoint de l'UMP), seul mouvement de l'UMP présent en tant que tel, privilège dont ne bénéficient par exemple ni Le Chêne de Michèle Alliot-Marie ni Les Réformateurs d'Hervé Novelli et Gérard Longuet.
Participeront également cette fois à la réunion Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France (MPF), et, "en tant qu'observateur", Frédéric Nihous, président du parti Chasse Pêche Nature Traditions (CPNT). Contrairement à CPNT, la participation du MPF à l'union de la droite n'a rien d'inédit. Au second tour de la présidentielle, Philippe de Villiers avait ainsi invité "les Français à faire le choix de la droite et de Nicolas Sarkozy pour barrer la route à la gauche". Tandis que dans les deux régions où il a obtenu un score à deux chiffres aux européennes (Pays de la Loire et Poitou-Charentes), le MPF s'était déjà allié à l'UMP aux régionales de 2004.
La stratégie élyséenne n'exclut toutefois pas que l'une des composantes conduise au premier tour une liste autonome. En particulier le Nouveau Centre "là où le MoDem présente un bon candidat", explique un conseiller de Nicolas Sarkozy. "L'union sera pensée dès le départ. Peu importe qu'elle se réalise au premier ou au deuxième tour", avait théorisé Xavier Bertrand à l'issue de la première réunion du comité de liaison. Le parti d'Hervé Morin pourrait, par ailleurs, obtenir la tête de liste dans les régions où l'Élysée estime que le chef de file du Nouveau Centre dispose d'une meilleure notoriété que celui de l'UMP : Nord-Pas-de-Calais (Valérie Létard), Basse-Normandie (Philippe Augier) ou Bourgogne (François Sauvadet). Aux régionales de 2004, l'UMP et l'UDF avaient fait liste commune au premier tour dans six régions et listes séparées dans quinze. Parmi ces dernières, la fusion avait échoué entre les deux tours dans trois seulement (Bourgogne, Basse-Normandie, Franche-Comté). Paradoxalement, à l'époque, François Bayrou (aujourd'hui président du MoDem) avait fusionné en Aquitaine sa liste avec l'UMP, alors qu'en Bourgogne François Sauvadet (actuel président du groupe Nouveau Centre à l'Assemblée nationale) s'était retiré sans donner de consigne de vote.
Laurent de Boissieu
© La Croix, 02/09/2009
Ajout pour ce blog : certains ex-UDF (au MoDem ou au Nouveau Centre) poussent des cris d'orfraie devant la participation du président du Mouvement pour la France (MPF) au Comité de liaison de la majorité présidentielle. Or, je rappelle que :
- avant de créer son propre parti, en 1994, Philippe de Villiers était membre ...de l'UDF !
- aux élections égionales de 2004 en Poitou-Charentes, il y avait eu dès le premier tour une liste d'union de toute la droite (UMP-UDF-MPF); tandis qu'en Pays de la Loire, la liste UDF avait fusionné au second tour avec la liste UMP-MPF.
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Commentaires
La stratégie de la droite semble être celle du "meilleur premier tour possible", au risque de n'avoir que peu de réserves au second tour - d'autant plus que M. Sarkozy a précisé qu'il ne voulait pas d'ennemis au sein de la droite "de gouvernement", ce qui semble exclure une entente avec le FN - et, donc, de se voir ravir la victoire sur le fil du rasoir (ce qui me rappelle la situation de François Mitterand à la présidentielle de 1974 : un très bon premier tour à 43,25% suivi d'une défaite avec seulement 424 599 voix de moins que son adversaire, très probablement le second tour le plus serré qu'on ai connu en France, en tous cas le plus serré à ce scrutin de la Vème République).
L'histoire dira si cette stratégie est opérante. Ceci-dit, la droite pourrait difficilement faire pire qu'aux dernières régionales, donc la majorité présidentielle et ses alliées pourront toujours se targuer d'un certain succès, même s'il advenait qu'il est en demi-teinte.
Je suis plutôt intéressé à savoir si le MoDem pourra être en position de se maintenir au second tour dans certaines régions, voire d'en remporter certaines.
J'admets être également curieux de voir les réactions des gaullistes branche Dupont-Aignan et de la gauche de la gauche (le PCF et le PG vont-ils à nouveau procéder en commun au sein d'un Front de Gauche ? si oui, le NPA va-t-il l'intégrer ? et les verts "dissidents" des Alternatives Rouge et Verte vont-ils trancher entre les deux ?).
De manière plus anecdotique, j'attends également de voir si le fumeux PAS (Parti Anti Sioniste, de Yahia Gouasmi) va, comme je le souhaite, changer et son nom - véritable repoussoir - et son orientation un poil trop messianique à mon goût et se doter d'un véritable programme économique et social.
Écrit par : Brath-z | 02 septembre 2009
"La droite la plus bête du monde" telle est l'expression que l'on peut entendre souvent à propos d'échecs imprévisibles sur le papier. En ce qui concerne l'objectif de reconquérir la Basse-Normandie un rappel s'impose. En 2004, le tenant du titre René GARREC a snobé Philippe AUGIER (UDF) au point de laisser la région aux socialistes, qui n'avaient nullement envisagé la victoire!
Pour 2010, bis repetita avec Philippe AUGIER qui s'est déclaré au nom du Nouveau Centre et l'UMP qui ne sait pas encore qui va être tête de liste, bien que les militants UMP aient désigné le sénateur Alain LAMBERT, de préférence à la députée Nicole AMELINE!
Mais Alain LAMBERT n'est pas simple dans son mode de fonctionnement. C'est lui qui s'est déclaré comme candidat à la présidence du Sénat, bien que les sénateurs UMP aient désigné Gérard LARCHER!
Il avait juré ses grands dieux qu'il maintiendrait sa candidature mais a fini par se dégonfler et l'a retirée!
Alors en Basse-Normandie, waitt and see!
Écrit par : DENOUAL | 02 septembre 2009
Moi je suis tres satisfait du secretaire d'Etat novelli. J'espère qu'il sera élu aux régionales. Ce type est réglo, actif et efficace, il pense aux interets du nombre, pour une fois qu'on en trouve un comme ca, gardons le!
Écrit par : paul877 | 05 septembre 2009
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