24 mars 2008
Lorsqu'un sous-préfet sort de son devoir de réserve
Le préfet est le représentant de l'État dans les départements. Il n'est ni de droite, ni du centre, ni de gauche, ni de l'opposition, ni de la majorité, ni pro-israélien, ni anti-israélien. Il est l'État.
La décision de limoger Bruno Guigue, sous-préfet de Saintes (Charente-Maritime), qui a failli à son devoir de réserve en publiant une tribune engagée, est donc logique. Peu importe, dans un premier temps, la nature de cette tribune et le support sur lequel elle a été publiée. Car ce n'est pas en raison de ses opinions que Bruno Guigue a été immédiatement limogé par sa hiérarchie. C'est pour avoir affiché son point de vue personnel dans une tribune. Et le même sort aurait tout aussi logiquement été réservé à un préfet publiant une tribune anti-palestinienne.
Il est donc surprenant de voir une association, le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme (dont l'action, contrairement à celle de la remarquable LICRA, ne consiste pas seulement à lutter contre le racisme et l'antisémitisme mais aussi à développer "le «lobbying» en faveur d'Israël"), se féliciter de ce limogeage. Si les propos de Bruno Guigue sont de nature antisémite, c'est, dans un second temps, à la justice de se prononcer et, le cas échéant, de sanctionner comme il se doit de tels propos inqualifiables.
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Commentaires
Parfait, si M. Guigue a été sanctionné seulement en qualité de fonctionnaire, mais alors pourquoi le même traitement n'a pas été appliqué à M.Reddcker dans sa diatribe vulgaire, ignorante crasse, et infecte contre les musulmans. M.Redecker, obscur profaillon de collège a été en revanche promu chercheur au CNRS. Chercher quoi, on se le demande tant sa bêtise est colossale.
Pour quelle raison ce traitement n’a pas été appliqué à M. Finkielkraut, fonctionnaire rétribué pour enseigner à l'école Polytechnique, et qui a dit des énormités qui auraient conduit n'importe quel goy au seuil de l'enfer. Mais il y'a un bien d'autres et d'autres et continuons à vivre sous la terreur.$
Écrit par : Sebastien | 24 mars 2008
Personne ne vit "sous la terreur" (laquelle ? venant de qui ?) en France. La différence entre messieurs Redecker et Finkielkraut d'une part, Guigue d'autre part, c'est que le second est non seulement fonctionnaire mais aussi préfet. Un professeur peut rédiger une tribune engagée (peu importe que l'on soit d'accord ou non avec ladite tribune), pas un préfet. Enfin, je ne vois pas de différence de traitement devant la loi entre deux citoyens Français en fonction de leurs convictions religieuses (juif ou non-juif, pour reprendre votre commentaire). Soit des propos sont pénalement répréhensibles, soit ils ne le sont pas.
Écrit par : Laurent de Boissieu | 24 mars 2008
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