08 janvier 2008
Au secours, revoilà les races
Nicolas Sarkozy a annoncé ce mardi 8 janvier, dans sa conférence de presse, qu'il avait confié à Simone Veil la présidence d'une commission chargée de rédiger un projet de texte complétant le préambule de la Constitution "pour garantir l'égalité de l'homme et de la femme, pour assurer le respect de la diversité, pour rendre possible de véritables politiques d'intégration ou pour répondre aux défis de la bioéthique".
Rappelons que l'universalisme républicain s'oppose à toute définition différenciée des droits des citoyens (en fonction de la race supposée, du sexe, de la religion...). La Constitution a déjà dû être modifiée en 1999 afin de permettre l'adoption de la "loi tendant à favoriser l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives". Nicolas Sarkozy souhaite maintenant modifier la Constitution afin :
1) d'"étendre le principe de parité aux élections aux institutions représentatives du personnel dans les entreprises (sous la forme d'une proportionnalité avec le nombre de femmes présentes dans l’entreprise), aux élections prud'homales et dans les jurys de concours de la fonction publique" (audition du candidat Nicolas Sarkozy par l'Observatoire de la Parité)
2) de favoriser la "diversité" raciale, le président de la République parlant lors de sa conférence de presse d'appartenance ou de non-appartenance "à une couleur qui n'est pas majoritaire"
Durant la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait déjà sorti cette idée de discrimination positive et de quotas raciaux : "Les administrations sont obligées par la loi d'avoir 6% de leurs collaborateurs avec un handicap. Qu'est-ce que c'est, sinon un quota ? J'aimerais qu'on me dise pourquoi il serait normal de faire de la discrimination positive pour les femmes ou les handicapés, et pourquoi ce serait anormal pour les compatriotes de couleur" (Le Parisien, 20 octobre 2006). Le candidat avait ensuite heureusement fait machine arrière, semblant avoir abandonné toute idée de racialisation de la vie publique. Le président de la République y revient aujourd'hui.
Mais que va donc faire Simone Veil dans cette galère ?
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