Primaire de la droite: les dernières questions que vous vous posez
18 novembre 2016
1. Combien de votants à la primaire?
Le nombre de votants est une grande incertitude du scrutin des 20 et 27 novembre 2016. Pour mémoire, en 2011, à la primaire organisée par le PS, il y avait eu 2,7 millions de votants au premier tour et 2,9 au second.
Un petit nombre de votants est réputé favorable à Nicolas Sarkozy, toujours en tête (au premier tour et au second tour) auprès des sympathisants du parti Les Républicains dans les sondages d'intentions de vote (Ipsos: http://www.france-politique.fr/primaire-droite.htm#LR). Un grand nombre de votants est à l'inverse réputé favorable à Alain Juppé.
2. Quels partis participent à la primaire?
La primaire est organisée par trois partis de droite:
- Les Républicains (LR), dont sont issus six des sept candidats.
- Parti Chrétien-démocrate (PCD), avec comme candidat Jean-Frédéric Poisson.
- Centre national des indépendants et paysans (CNIP), qui soutient Nicolas Sarkozy.
Il ne s'agit donc pas d'une primaire "de la droite et du centre", malgré son titre, mais plutôt d'une primaire de la droite (mieux: primaire organisée par LR ou primaire LR-PCD-CNIP). De même qu'en 2011 la primaire du PS et du PRG avait unilatéralement adopté le titre de "primaire citoyenne" (dire plutôt: primaire organisée par le PS ou primaire PS-PRG).
Bien qu'extérieurs au processus, des partis ont apporté des soutiens:
- le Parti radical (composante de l'UDI) en faveur d'Alain Juppé.
- le Rassemblement des contribuables français (RCF) en faveur de François Fillon.
- Civitas en faveur de Jean-Frédéric Poisson.
Il en est de même pour des personnalités, comme les présidents du MoDem (François Bayrou) et de l'UDI (Jean-Christophe Lagarde) en faveur d'Alain Juppé.
Mais attention:
- l'UDI et le MoDem ne participent pas au processus de la primaire, donc ne seront pas engagés par son résultat.
- l'UDI et le MoDem n'ont pas en tant que tels apporté un soutien, même extérieur, à un candidat.
3. Les sympathisants de droite peuvent-ils se faire voler le choix de leur candidat?
L'idée d'une primaire ouverte à tous les sympathisants de droite a été imposée par Alain Juppé et François Fillon à Nicolas Sarkozy. Il s'agit d'une opération "Stop Sarkozy" afin de retirer aux adhérents du parti Les Républicains, réputés sarkozystes, le choix du candidat à la présidentielle.
Pour voter, outre une participation aux frais de 2€, les électeurs doivent signer la charte suivante: "Je partage les valeurs républicaines de la droite et du centre et je m'engage pour l'alternance afin de réussir le redressement de la France".
Potentiellement, en considérant que "les valeurs républicaines de la droite et du centre" sont tout simplement les valeurs républicaines que partage aussi la gauche, tout électeur peut voter à une seule condition (sauf à se parjurer): vouloir "l'alternance", c'est-à-dire ne pas soutenir les actuelles majorités présidentielle (François Hollande) et parlementaire (PS-PRG-UDE).
Selon Ipsos (http://www.france-politique.fr/primaire-droite.htm#COMPO):
- deux tiers des électeurs certains d'aller voter à la primaire sont des sympathisants de droite (56% Les Républicains, 7% UDI, 4% DLF).
- 12% sont des sympathisants d'extrême droite (FN).
- 6% sont des sympathisants du centre (MoDem); les "déçus de François Hollande" ce sont eux, puisqu'un "déçu de gauche" sera logiquement une personne ayant trouvé que sa politique est trop libérale, aux antipodes des programmes des candidats LR à la primaire.
- 9% sont des sympathisants de gauche ou d'extrême gauche (tous partis confondus).
En cas de score très serré, il n'est donc pas exclu que ce soit le tiers d'électeurs non sympathisants de droite qui ait fait la différence, mais globalement sympathisants d'extrême droite d'un côté, de gauche et du centre de l'autre, s'annulent.
4. Qui sera qualifié au second tour de la primaire?
La primaire organisée par Les Républicains illustre l'importance d'une campagne électorale et des débats télévisés. Jusqu'en septembre-octobre, il y avait deux favoris: Alain Juppé et Nicolas Sarkozy.
À la veille du premier tour, ils sont désormais trois: Alain Juppé, Nicolas Sarkozy et François Fillon.
Une même tendance se retrouve en effet dans l'ensemble des sondages: baisse d'Alain Juppé (toujours en tête), stagnation de Nicolas Sarkozy et hausse de François Fillon (Ipsos: http://www.france-politique.fr/primaire-droite.htm#ENS). Dans les dernières enquêtes (OpinionWay, Ifop), les trois hommes sont même dans la marge d'erreur.
Bref, tout est possible: Juppé-Sarkozy, Juppé-Fillon ou Sarkozy-Fillon.
Pour aller plus loin: Infographies, comparer les programmes des candidat
2 commentaires
Bonjour .
Votre article , très bien écrit , et subtilement détaillé relève le niveau du journalisme politique .
Aussi , pour la continuité de vos performances ; je vous invite à bien étudier le blog suivant :
LA QUESTION QUI DERANGE canalblog .
Sachez , que le rapport du groupe d' experts intergouvernementaux sur l' évolution du climat
(G I E C ) est bien moins alarmiste que la réalité .
Effectivement , ce dernier ne tient pas compte de la thermo-volumétrie atmosphérique qui étire la couche d' ozone , élargie les trous , et amplifie d' autant le rayonnement ultraviolet .
En réalité ; l' emballement climatique est déjà induit . D' autant plus que les experts du G I E C ne tiennent pas plus compte de l' aspect électromagnétique du système terrestre .
Bonne instruction .
Il s'agissait bien d'une Primaire de la Droite et très à Droite...
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